Coup de tonnerre : vers une fusion de Nissan et Honda ?
Par Vincent Lautier - Publié le
Un projet qui aurait du poids
Si l’opération va au bout, Honda et Nissan pourraient créer un groupe capable de rivaliser avec Toyota et Volkswagen, les deux leaders mondiaux. Ensemble, ils totaliseraient 7,4 millions de véhicules vendus par an, se plaçant au troisième rang mondial. Les discussions incluraient aussi Mitsubishi Motors, déjà sous le giron de Nissan, pour former un géant de l’automobile estimé à 54 milliards de dollars.
Ce projet n’est pas encore finalisé, mais des annonces officielles pourraient arriver prochainement. Pour l’instant, les entreprises ont juste confirmé qu’elles exploraient des options pour collaborer davantage, sans entrer dans les détails.
Un contexte sous tension
L’industrie automobile est en pleine mutation. L’électrification des véhicules, les nouvelles réglementations environnementales et la montée en puissance des fabricants chinois et de Tesla mettent la pression sur les constructeurs traditionnels. Nissan, en particulier, souffre de ventes en baisse et d’une grosse perte de rentabilité. L’entreprise a récemment annoncé des réductions de coûts importantes, avec la suppression de 9 000 emplois et une baisse de 20 % de sa capacité de production mondiale.
Honda, plus stable, doit aussi relever le défi de l’électrification. Son partenariat existant avec Nissan dans le développement des véhicules électriques ne pourrait que s’intensifier en cas de fusion. Chaque entreprise apporterait ses forces : l’expertise de Honda dans les hybrides et celle de Nissan dans les véhicules électriques.
Les marchés valident
L’annonce de ces discussions a immédiatement fait bouger les marchés. Les actions de Nissan ont grimpé de 24 %, et celles de Mitsubishi ont gagné près de 20 %. En revanche, Honda a vu son cours légèrement baisser, les investisseurs sont prudents face aux incertitudes d’un tel projet.
Même si une fusion semble prometteuse sur le papier, elle ne sera pas sans obstacles. Les cultures d’entreprise de Honda et Nissan sont très considérées par les spécialistes comme très différentes, et intégrer leurs activités pourrait s’avérer complexe. Les régulateurs internationaux pourraient aussi examiner cette opération de près, en particulier aux États-Unis, où les deux entreprises sont très présentes. Notez que l'alliance historique avec Renault a elle été très réduite ces dernières années, on ne sait pas encore ce que ça impliquerait pour cette collaboration. Affaire à suivre.