Essai Peugeot E 5008 électrique : 7 places à moins de 43 000€ !
Par Didier Pulicani - Publié le
Alors que Tesla s'apprête à lancer son Model Y à 7 places en Europe, voilà que le segment intéresse à nouveau les constructeurs, et notamment Peugeot, qui commercialise enfin la version électrifiée de son célèbre 5008.
A moins de 43 000€ grâce au bonus écologique (du moins en France), il est pratiquement seul sur le segment, qu'il partage avec le Mercedes EQB 250+ que l'on justement testé cet été. Quelle autonomie espérer ? Quid de l'espace à bord ? Peugeot a-t-il corrigé ses bugs logiciels depuis l'E 3008 ? Réponse dans cet essai sur plus de 2500Km !
Malgré le départ de Gilles Vidal à la tête du design, le 5008 a su garder son style tout en modernisant ses lignes.
Plus réussi sur la route qu'en photos, il ne passait pas inaperçu lors de nos pérégrinations, et vous étiez nombreux à apprécier son look, tout comme ce fut le cas avec le 3008.
Dans ce coloris bi-ton Blanc Okénite et noir laqué, ici en finitions GT, il affiche une certaine stature, largement renforcée par la nouvelle signature lumineuse. En soirée, les griffes sont largement identifiables : pas de doute, vous suivez bien un lion !
Dommage d'ailleurs que ces feux matrix-LED ne soient disponibles qu'en version GT, et impossibles à rajouter en option sur le modèle qui bénéficie du bonus.
A l'avant, la calandre conserve un peu de sportivité, avec une fausse entrée d'air, mais ne plaide pas en faveur de l'aérodynamisme, avec son profil très droit. Le Cx de 0,27 confirme d'ailleurs que le 5008 est plutôt dans la moyenne basse du segment.
De base, le E 5008 est proposé avec des jantes de 19", plus efficientes, mais notre version GT trône fièrement sur des versions semi-pleines de 20", qui collent mieux avec le gabarit de l'engin.
Le 5008 est un vrai SUV, haut sur pattes, avec une garde au sol de 20 cm, ce qui permet de sortir des sentiers battus sans crainte d'accrocher le bas de caisse. D'ailleurs, durant notre tournage au dessus de Ramatuel, il ne nous manquait que les quatre roues motrices (bientôt disponibles) pour s'aventurer sur certaines pistes réservée aux 4x4.
On regrette en revanche de ne pas avoir (y compris en option) de suspensions pilotées, comme chez Volkswagen : même si l'amortissement est globalement bien équilibré, il est agréable de pouvoir la régler différemment selon le contexte.
Avec une longueur de 4,79m (4,54 m pour le 3008), il est à peine plus long qu'un Tesla Model Y.
En revanche, sa largeur (~2m avec les rétroviseurs dépliés) impose quelques habitudes, notamment dans les parking souterrains. Il faudra d'ailleurs s'aider des caméras à 360° car les montants imposants et assez hauts, masquent souvent les petits trottoirs, vraiment traitres pour nos belles jantes.
Malgré ses dimensions imposantes, j'ai trouvé ce E 5008 assez maniable en ville, avec un rayon de braquages correct (11,2 contre 10,6 m pour le 3008), il faut dire que l'empattement reste contenu (2,901m) là où la concurrence dépasse souvent les 3m.
Seul véritable handicap, son poids de 2293 (2 183 kg pour le E-3008), soit presque 300Kg de plus qu'un Tesla Model Y ! Peugeot paie sans doute ici sa plateforme multi-énergie, qui n'optimise pas le logement des batteries et des moteurs.
D'ailleurs, à l'avant, pas de
En 2024, il serait temps que Peugeot propose de la clef numérique sur ses véhicules, mais ce n'est toujours pas le cas.
La clef classique reste indispensable pour ouvrir et démarrer le véhicule, et même le coffre si vous disposez du hayon électrique (GT uniquement). Heureusement, la voiture se ferme automatiquement à l'éloignement, au moins cela !
L'application mobile permet théoriquement d'ouvrir et de fermer le véhicule, mais cela passe par le réseau, nécessite un code PIN, et cela n'a pas fonctionné la plupart du temps sur notre modèle.
Enfin, pas de mode sentinelle, une surveillance active utilisant les caméras qu'il serait bon d'implémenter sur ce genre de véhicule dont les tarifs dépassent les 55 000€. Dommage, car avec les 4 caméras et les 12 capteurs, Peugeot aurait de quoi faire !
L'arrière du E-5008 est très réussi, Peugeot parvient toujours à simuler une ligne de toit sportive et plongeante par un effet de style et un petit béquet, alors que la voiture tombe finalement assez droit -tant mieux pour les passagers de la troisième rangée.
J'aime beaucoup le look, avec le sigle PEUGEOT qui court sur toute la poupe, et ces trois griffes en relief, qui font leur petit effet le soir venu.
On remarque à peine l'essuie-glace, pourtant bien pratique en hiver. Seul défaut, la caméra est placée, non pas sous la vitre, mais bien au niveau de la plaque d'immatriculation, offrant une vue arrière assez misérable, bien trop basse.
L'ouverture automatique et au pied n'est disponible qu'en version GT, et cache un volume conséquent de 259/748/1815L respectivement en 7, 5 et 2 places.
Le sous-coffre de 80L est bien creusé, et l'on peut ainsi placer deux grosses valises à la verticale derrière la troisième rangée, en plus des câbles de charge (qui seront toutefois bloqués au fond).
En configuration 5 places, le volume de 748L rivalise avec les meilleurs SUV du marché, notamment le Skoda Kodiaq (745 à 910 L). Il est d'ailleurs possible de gagner encore un peu d'espace en coulissant la seconde rangée.
Nous avons réussi à transporter un petit canapé Ikea 2 places sans le démonter, et en conservant 3 places assises ! Il faut dire que l'ouverture est très pratique, avec des montants droits et un plancher parfaitement plat.
Notons la présence (en option) d'un attelage à montage rapide qui peut tracter jusqu'à 1 tonne freinée, ce qui n'est pas si courant en électrique.
Contrairement à Renault ou Volkswagen, Peugeot a fait le choix de proposer une batterie de 73 kWh (77 brut) d'entrée de jeu, ce qui est très intelligent et qui évite de frustrer les petits budgets.
L'autonomie affichée est ainsi de 500 Km WLTP, y compris en version 4x4, ce qui est assez rassurant. Avec ce pack, vous aurez le choix entre :
En 2025, une version très grosse batterie de 98 kWh verra le jour avec 660Km WLTP et une unique traction de 230 ch/170 kW 343 Nm. Pas de 4x4 pour cette configuration, car la plateforme multi-énergie de Stellantis n'arrive toujours pas à caser deux moteurs et un gros pack de batteries.
En pratique, nous avons obtenu des consommations très raisonnable, permettant de réaliser entre 320 et 350Km sur autoroute et entre 400 et 500Km en ville ou en zone péri-urbaines. Même à 130Km/h soutenus, le consommation oscille entre 19 et 21 kWh/100Km, ce qui est étonnamment bas vu le gabarit du E 5008.
A noter que la vitesse maximale est de 170 km/h, ce qui permet de ne pas être trop ridicule sur les autoroutes allemandes -mais nous n'avons pas eu l'occasion de le tester !
Stellantis ne propose toujours pas de plateforme 800V et même en 400V, les puissances restent modestes.
On grimpe en effet à 160kW, avec une courbe de charge plutôt bonne entre 0 et 50%, mais qui s'écrase drastiquement à partir de 70%.
Durant nos tests, nous avons mesuré environ 32mn pour réaliser un 10-80%, ce qui est plutôt dans la moyenne basse du segment. Parfois, mieux vaut arriver avec un fond de batterie, et faire un petit 5-70% en seulement 20-25mn.
En pratique, on
En courant alternatif, Peugeot ne propose que du 11 kW, le 22 kW arrivera plus tard. Il faudra donc environ 7H pour charger la batterie de 0 à 100%, et vous remettrez facilement la moitié durant une petite visite touristique d'une demi-journée.
Une borne à domicile n'est pas nécessaire, un chargeur 16A (comme celui-ci) permet de récupérer plus de la moitié de la batterie en une nuit. Dommage que celui de Peugeot soit limité à 10A, car c'est un bon tiers de puissance en moins. La wallbox ne sera vraiment utile que pour les gros rouleurs, qui ont besoin d'être à 100% tous les matins -taxis, VRP.
A noter que le E 5008 prend en charge le V2L : vous pouvez sortir jusqu'à 3kW de la voiture pour du camping ou en cas de coupure de courant. De mon côté, je trouve ça très utile pour passer l'aspirateur au garage, même s'il m'a manqué un adaptateur pour tester le système.
En ville, le Peugeot E-5008 est étonnamment maniable et agréable : le conducteur trône en hauteur et parvient à se faufiler dans les parking sans trop de soucis, grâce aux caméras et à un diamètre de braquage tout à fait correct.
Seul regret, la régénération -que l'on règle avec les palettes au volant- ne va pas jusqu'à l'arrêt complet. Pas de vraie One-Pédale, donc, mais on utilisera finalement assez peu le frein, sauf pour les stop ou les passages pour piétons.
Sur les petites routes, ce gros SUV accuse très peu de roulis, contrairement au Scenic par exemple. Le toucher de route Peugeot est bien là, mais il manque un peu de pêche sur les reprises à vive allure, pour doubler en montée par exemple. 210CV pour 2,3t, c'est trop peu (y compris en mode Sport), même si dans l'ensemble, il s'agit sans doute là d'un des 5008 les plus dynamiques jamais produit. Vivement la version 4x4 de 310 ch !
J'apprécie beaucoup sa garde au sol généreuse, qui permet d'aller crapahuter dans les petits chemins sans trop de risque. A la montagne ou sur les dos d'ânes, c'est rassurant de ne pas accrocher partout, contrairement à des modèles comme ceux de Tesla pour ne pas les citer. Dommage que la version 4x4 ne soit pas encore disponible et qu'on ne puisse pas la cumuler avec la très grosse batterie.
Sur autoroute, le Peugeot E-5008 se montre très agréable, avec une conduite autonome d'un bon niveau : volant capacitif, peu de bip-bip, changement de voie semi-automatique (il faut valider avant de doubler), reconnaissance des panneaux... On peut vraiment enchaîner les kilomètres sans se fatiguer, même lorsque le trafic se densifie -la voiture ne donne pas d'a-coups par exemple.
Enfin, l'insonorisation est d'un excellent niveau, sauf à très haute vitesse, où les bruits d'air sont plus présents. Rien d'alarmant toutefois, mais l'EQB était étonnamment plus silencieux, malgré son look de boite à chaussure.
A l'arrière, le E 5008 perd ses trois sièges indépendants pour une banquette deux tiers / un tiers, un petit scandale pour les habitués du modèle.
En réalité, le siège du milieu reste très confortable et utilisable par un adulte. Malgré l'arrivée d'un accoudoir intégré, le dossier reste mou et l'assise est comparable aux sièges adjacents. Dommage en revanche de perdre l'ISOFIX central, et la possibilité d'installer trois sièges enfant côte à côte de façon sécurisée. Toutefois, il reste possible de placer les trois sièges auto côte à côté, le siège central étant assez large pour accueillir un modèle standard.
Peugeot compense ce petit désagrément par la possibilité de faire coulisser (sur 15cm) et surtout d'incliner chaque siège -y compris le troisième, qui peut d'ailleurs se replier totalement, façon grande trape à ski. A noter que les prises ISOFIX des sièges latéraux sont cachées derrière une astucieuse fermeture éclair, un petit détail bien pensé et digne du premium.
On notera l'absence de tunnel central, mais la présence d'une console abritant les prises USB C, assez mal placée tout en bas du module. Pas d'écran façon Tesla pour regarder Netflix ou YouTube, mais un petit affichage tactile peut régler la climatisation (finition GT).
En troisième rangée, les deux strapontins démontables font place à deux vraies sièges réellement confortables. Avec mon mètre soixante-dix, je peux aisément m'installer et même réaliser de longs trajet sans être trop mal en point.
Contrairement à l'EQB, la troisième rangée ne propose ici aucune prise ISOFIX, à mon grand étonnement. Rien pour brancher son smartphone, uniquement une prise 12V au format allume-cigare sur la partie gauche. Pas de climatisation, ni de toit panoramique, qui s'arrête à la seconde rangée. Vous l'avez compris, malgré leurs qualités d'assise indéniables, ces deux places supplémentaires restent cantonnées à des enfants ou à du dépannage.
Si vous hésitez avec l'EQB, je trouve le 5008 bien plus logeable, plus modulaire, et plus agréable dans l'ensemble. Le Mercedes est plutôt un 2+2 qu'un vrai 2+3 à la seconde rangée, et n'offre pas assez d'espaces pour les bagages, même avec 3 ou 4 enfants.
A l'avant, la montée en gamme de Peugeot n'est pas qu'un sentiment : les matériaux sont nobles, avec beaucoup de tissus, de plastique moussés y compris en partie basse, et des assemblages sans fausse note.
On pourrait regretter la présence de piano-black sur certains éléments, mais croyez-moi, c'était pire sur l'Audi Q6 que l'on a testé récemment, proposé à deux fois le tarif de notre Peugeot !
Un système de LED astucieusement placé et qui se reflète dans un matériau à damiers est de toute beauté le soir venu -on peut évidemment régler la couleur, même si cet éclairage est purement décoratif.
Ce double écran incurvé et placé en partie haute fait très moderne, et compense l'absence d'affichage tête haute. Il n'est pas non plus masqué par le petit volant, véritable coup de coeur de ce modèle, il fallait oser le faire perdurer ! D'ailleurs, il embarque de vrais boutons physiques, facilement utilisable, un très bon point face à Mercedes ou encore Volkswagen, qui misent beaucoup sur le tactile.
Dommage en revanche de ne pas avoir de sièges électrique à ce niveau de prix. Et si ces derniers sont bien enveloppants et plutôt confortables, ils auraient mérités d'être ventilés et même massant en option ! En tout cas, après 2500Km, je n'ai jamais eu mal au dos à la fin d'un long trajet.
A l'heure des smartphones omniprésents dans l'habitacle, il semble que Peugeot soit resté bloqué dans les années 2000, avec cette console centrale très massive, mais peu pratique.
Un seul chargeur sans-fil est encastré sous le tableau de bord, masquant totalement l'écran, et déconnectant souvent la charge pendant la conduite, en l'absence de grippe. Pourquoi ne pas placer deux supports côte à côté comme chez Tesla, XPeng ou encore BMW ?
Résultat, on préférera brancher ses iPhone en USB C, mais là encore, impossible de fermer ce petit espace en l'absence de passe-câble. Il faudra donc poser les smartphones dans ce gros vide-poche plutôt que sur la petite tablette qui le recouvre et qui aurait été si pratique.
Peugeot se rattrape avec un accoudoir central à bonne hauteur, qui s'ouvre en deux pour dégager un bel espace. Ces dames auraient peut-être aimé un endroit pour poser leur sac, sous la console par exemple, mais ce n'est pas le cas ici. La boite à gants n'est pas très profonde, mais permet de stocker quelques constats, disques et autres papiers du véhicule.
Au centre, on trouve quelques boutons, comme le pratique sélecteur de mode de conduite (sport, éco ou standard), des raccourcis pour le dégivrage ou encore une molette pour le volume -mais rien pour changer les pistes. Le passager peut d'ailleurs se sentir un peu délaissé, car il n'a en réalité accès à aucune commande importante, même la climatisation impose d'aller mettre les doigts sur l'écran central, tourné vers le conducteur.
On s'étonne aussi de la position du sélecteur de boite sur la planche de bord, assez loin de la main droite pendant les manoeuvres, d'autant que le frein de parking est lui, situé au niveau de l'accoudoir -cherchez la logique.
Enfin, il serait temps que Peugeot supprimer ce fichu bouton Stop/Start qui ne sert à rien sur une électrique : la détection du pied sur le frein et du conducteur devrai suffire à pouvoir enclencher le mode Drive.
Nous avions déjà bien détaillé le nouveau système de Peugeot sous Android Automotive (sans les services Google) avec l'essai du E 3008, non sans émotions : le logiciel enchaînait les bugs et pénalisait largement l'expérience de conduite.
La bonne nouvelle, c'est que le système s'est montré très fiables durant les 2500Km de notre périple : pas une seule déconnexion CarPlay, pas un seul message d'erreur redondant et pas un seul plantage de la cartographie... quoi de plus normal finalement ! Je suis quand-même obligé de vous signaler l'extinction des deux écrans -y compris l'instrumentation- en plein trajet autoroutier, mais cela m'est déjà arrivé chez d'autres marques comme Tesla ou BMW, un petit redémarrage de la voiture et c'était reparti -ce phénomène n'est arrivé qu'une seule fois, Dieu merci.
L'instrumentation est plutôt agréable, même si elle manque un peu de personnalisation. Vous avez le choix entre quatre affichages différents (GPS, épuré, conso et un mode
Toutes les infos utiles sont affichées, lecture de panneaux, vitesse, niveau de batterie, autonomie en km, média en cours, consommation... Mais il manque la représentation 3D des voies de circulation, pourtant présente chez tous les concurrents désormais. Quant à la réalité augmentée, on oublie, il semble que Peugeot ne soit pas encore passé à la navigation 3.0.
Un mot sur les iToggle, petite fierté des ingénieurs Peugeot, et qui remplacent les fameuses touches piano du précédent modèle : ce sont en fait des raccourcis personnalisables, permettant d'accéder rapidement à la climatisation, au GPS ou encore aux ADAS par exemple.
Ça fonctionne plutôt bien, mais ça manque de finitions : il n'est pas possible de les utiliser pour régler finalement la climatisation, enlever rapidement une alerte de survitesse (il faut 2 clics supplémentaires sur l'écran principal) ou changer de piste par exemple.
Trop buggé pour l'utiliser sur le E-3008, j'ai enfin pu tester le planificateur d'itinéraire de Peugeot !
Comme chez Tesla, il suffit d'entrer la destination, pour que le système calcul un trajet optimisé, avec les bornes rapides et les temps de charge. L'ensemble est plutôt fiable et peut même recalculer le trajet en fonction de la consommation du véhicule.
Vous avez aussi la possibilité de spécifier le pourcentage aux bornes (5% par exemple), mais aussi à l'arrivée -je mets souvent 30% histoire d'être tranquille sur place.
Dommage de ne pouvoir bloquer le trajet sur un seul opérateur : avec un abonnement Ionity, j'aurais préféré n'utiliser que les bornes de ce réseau Le réglage arrivera sans doute plus tard par mise à jour... J'aurais également aimé avoir le choix de plusieurs trajets possibles, mais ce n'est pas encore le cas.
Enfin, contrairement à d'autres, le GPS n'affiche par les bornes sur la carte. Il est certes possible d'en chercher depuis sa position, avec un filtre bien pratique sur la vitesse de charge, mais pas facile de les visualiser rapidement sur une carte lorsqu'on passe à proximité.
Vous pouvez évidemment utiliser CarPlay, soit en remplacement du GPS (mais sans planification, du coup), soit côte à côte, par exemple, avec Waze d'un côté et le GPS intégré sur l'écran d'instrumentation -pratique !
A l'usage, cette double dalle incurvée de 21 pouces n'est pas très pratique : trop étriquée sur la hauteur, trop loin du conducteur, elle cumule de nombreux défauts.
J'aurais préféré une grande dalle de 15" centrale, comme chez la plupart des concurrents, ce qui permet d'afficher le GPS en permanence et seulement quelques widgets pour la musique ou le planificateur par exemple. Ici, même la climatisation n'est pas toujours visible (avec CarPlay ou le GPS en plein écran), ce qui est un peu casse-pied au quotidien.
Les réglages sont éparpillés dans plusieurs menus
On peut aussi regretter que Peugeot ne propose aucun store d'applications : pas de spotify, d'Apple Music, de YouTube... ni de jeux ! En fait, cette base d'Android Automotive ne sert pas à grand chose sur le plan applicatif et c'est bien dommages. D'autres, comme Audi, BMW ou XPeng proposent un système pourtant comparable, mais bien plus riche en fonctionnalités.
Depuis le premier e-2008 électrique, on dirait que l'app mobile de Peugeot n'a presque pas évolué !
Le programme est toujours aussi lent, difficile à mettre à jour et plantogène au possible. Les informations sont rarement en direct, et chaque manipulation devient modale, et prend des plombes.
Peugeot propose le minimum syndical, à savoir le positionnement GPS, le pourcentage de batterie, le lancement de la climatisation à distance (avec programmation) et même l'ouverture/fermeture à distance ou encore le klaxon/activation des phares.
Problème, toutes ces fonctions ne sont pas fiables, imposent souvent un code PIN et finissent souvent par tourner en boucle sans qu'on ne sache si cela a fonctionné. Chaque activation utilise la 4G même si vous êtes à côté de la voiture, alors qu'il aurait fallu utiliser le bluetooth dans ce cas-là.
Programmer un trajet nécessite d'utiliser une autre application, E-Routes par Free2move Charge, une aberration la plus totale. Il serait vraiment temps que Peugeot repense totalement son app et surtout, la fiabilise.
A moins de 43 000€ en finition Allure, le Peugeot E-5008 est assurément une belle affaire, d'autant qu'à ce tarif, on a une grosse batterie et les fameuses 7 places.
Bonne autonomie, conduite agréable, excellente habitabilité, bon planificateur, les qualificatifs ne manquent pas. Après 2500Km, j'avais presque du mal à rendre la voiture, tant je la trouve pratique avec les enfants et plutôt agréables quelque soit le trajet.
Parmi les critiques, et malgré l'absence quasi totale de bugs, le système reste encore à parfaire. Il est utilisable, et le planificateur rassurera assurément les débutants en électrique. Mais cette application mobile buggée et les interfaces parfois peu ergonomiques ont vite fait d'agacer -le voiture vous rappelle continuellement d'être éteinte par exemple.
Certains trouvent la charge trop lente et la voiture un peu sous-motorisée, mais cela ne m'a pas tant gêné sur un véhicule familial, dont les ambitions ne sont ni sportives, ni de faire 1000Km sans s'arrêter.
En attendant le Model Y à 7 places, je trouve ce Peugeot E-5008 bien plus homogène que le Mercedes EQB, qui partage les mêmes défauts (petits écrans, plateforme multi-énergie, charge moyennement rapide....), d'autant que chez Peugeot, le prix est option est bien plus contenu !
La version GT, avec les feux matrix LED, le toit panoramique, le hayon électrique et les éléments de style, auraient mérité d'être une simple option permettant d'obtenir le bonus en France. Après tout, c'est le même moteur, la même batterie et le même véhicule, en dehors de quelques accessoires.
D'ailleurs, en dehors de l'hexagone, le tarif de ce E-5008 est plutôt salé, y compris en finition Allure. Peut-être que les prix baisseront avec l'arrivée de la version 4x4 et de la (très) grosse batterie.
Voici quelques accessoires que nous avons utilisés pour charger la voiture et notre iPhone à bord :
A moins de 43 000€ grâce au bonus écologique (du moins en France), il est pratiquement seul sur le segment, qu'il partage avec le Mercedes EQB 250+ que l'on justement testé cet été. Quelle autonomie espérer ? Quid de l'espace à bord ? Peugeot a-t-il corrigé ses bugs logiciels depuis l'E 3008 ? Réponse dans cet essai sur plus de 2500Km !
Un look qui fait mouche
Malgré le départ de Gilles Vidal à la tête du design, le 5008 a su garder son style tout en modernisant ses lignes.
Plus réussi sur la route qu'en photos, il ne passait pas inaperçu lors de nos pérégrinations, et vous étiez nombreux à apprécier son look, tout comme ce fut le cas avec le 3008.
Dans ce coloris bi-ton Blanc Okénite et noir laqué, ici en finitions GT, il affiche une certaine stature, largement renforcée par la nouvelle signature lumineuse. En soirée, les griffes sont largement identifiables : pas de doute, vous suivez bien un lion !
Dommage d'ailleurs que ces feux matrix-LED ne soient disponibles qu'en version GT, et impossibles à rajouter en option sur le modèle qui bénéficie du bonus.
A l'avant, la calandre conserve un peu de sportivité, avec une fausse entrée d'air, mais ne plaide pas en faveur de l'aérodynamisme, avec son profil très droit. Le Cx de 0,27 confirme d'ailleurs que le 5008 est plutôt dans la moyenne basse du segment.
Haut sur pattes
De base, le E 5008 est proposé avec des jantes de 19", plus efficientes, mais notre version GT trône fièrement sur des versions semi-pleines de 20", qui collent mieux avec le gabarit de l'engin.
Le 5008 est un vrai SUV, haut sur pattes, avec une garde au sol de 20 cm, ce qui permet de sortir des sentiers battus sans crainte d'accrocher le bas de caisse. D'ailleurs, durant notre tournage au dessus de Ramatuel, il ne nous manquait que les quatre roues motrices (bientôt disponibles) pour s'aventurer sur certaines pistes réservée aux 4x4.
On regrette en revanche de ne pas avoir (y compris en option) de suspensions pilotées, comme chez Volkswagen : même si l'amortissement est globalement bien équilibré, il est agréable de pouvoir la régler différemment selon le contexte.
Facile à garer
Avec une longueur de 4,79m (4,54 m pour le 3008), il est à peine plus long qu'un Tesla Model Y.
En revanche, sa largeur (~2m avec les rétroviseurs dépliés) impose quelques habitudes, notamment dans les parking souterrains. Il faudra d'ailleurs s'aider des caméras à 360° car les montants imposants et assez hauts, masquent souvent les petits trottoirs, vraiment traitres pour nos belles jantes.
Malgré ses dimensions imposantes, j'ai trouvé ce E 5008 assez maniable en ville, avec un rayon de braquages correct (11,2 contre 10,6 m pour le 3008), il faut dire que l'empattement reste contenu (2,901m) là où la concurrence dépasse souvent les 3m.
Seul véritable handicap, son poids de 2293 (2 183 kg pour le E-3008), soit presque 300Kg de plus qu'un Tesla Model Y ! Peugeot paie sans doute ici sa plateforme multi-énergie, qui n'optimise pas le logement des batteries et des moteurs.
D'ailleurs, à l'avant, pas de
frunket c'est bien dommage : le constructeur a remplacé le moteur thermique par un moteur électrique, bien plus compact, mais sans repenser la disposition du reste des éléments, comme la pompe à chaleur -qui n'est d'ailleurs pas de série.
Une clef à l'ancienne
En 2024, il serait temps que Peugeot propose de la clef numérique sur ses véhicules, mais ce n'est toujours pas le cas.
La clef classique reste indispensable pour ouvrir et démarrer le véhicule, et même le coffre si vous disposez du hayon électrique (GT uniquement). Heureusement, la voiture se ferme automatiquement à l'éloignement, au moins cela !
L'application mobile permet théoriquement d'ouvrir et de fermer le véhicule, mais cela passe par le réseau, nécessite un code PIN, et cela n'a pas fonctionné la plupart du temps sur notre modèle.
Enfin, pas de mode sentinelle, une surveillance active utilisant les caméras qu'il serait bon d'implémenter sur ce genre de véhicule dont les tarifs dépassent les 55 000€. Dommage, car avec les 4 caméras et les 12 capteurs, Peugeot aurait de quoi faire !
Un très grand coffre
L'arrière du E-5008 est très réussi, Peugeot parvient toujours à simuler une ligne de toit sportive et plongeante par un effet de style et un petit béquet, alors que la voiture tombe finalement assez droit -tant mieux pour les passagers de la troisième rangée.
J'aime beaucoup le look, avec le sigle PEUGEOT qui court sur toute la poupe, et ces trois griffes en relief, qui font leur petit effet le soir venu.
On remarque à peine l'essuie-glace, pourtant bien pratique en hiver. Seul défaut, la caméra est placée, non pas sous la vitre, mais bien au niveau de la plaque d'immatriculation, offrant une vue arrière assez misérable, bien trop basse.
L'ouverture automatique et au pied n'est disponible qu'en version GT, et cache un volume conséquent de 259/748/1815L respectivement en 7, 5 et 2 places.
Le sous-coffre de 80L est bien creusé, et l'on peut ainsi placer deux grosses valises à la verticale derrière la troisième rangée, en plus des câbles de charge (qui seront toutefois bloqués au fond).
En configuration 5 places, le volume de 748L rivalise avec les meilleurs SUV du marché, notamment le Skoda Kodiaq (745 à 910 L). Il est d'ailleurs possible de gagner encore un peu d'espace en coulissant la seconde rangée.
Nous avons réussi à transporter un petit canapé Ikea 2 places sans le démonter, et en conservant 3 places assises ! Il faut dire que l'ouverture est très pratique, avec des montants droits et un plancher parfaitement plat.
Notons la présence (en option) d'un attelage à montage rapide qui peut tracter jusqu'à 1 tonne freinée, ce qui n'est pas si courant en électrique.
Une grosse batterie ou 4x4 ?
Contrairement à Renault ou Volkswagen, Peugeot a fait le choix de proposer une batterie de 73 kWh (77 brut) d'entrée de jeu, ce qui est très intelligent et qui évite de frustrer les petits budgets.
L'autonomie affichée est ainsi de 500 Km WLTP, y compris en version 4x4, ce qui est assez rassurant. Avec ce pack, vous aurez le choix entre :
• Une traction de 210 ch/157 kW, 343 Nm, 0 à 100 en 9,7s
• Une tranmission intégrale de 320 ch/240 kW, (343 Nm avant et arrière 166 Nm.) avec un 0 à 100Km/h en 6s
• Une tranmission intégrale de 320 ch/240 kW, (343 Nm avant et arrière 166 Nm.) avec un 0 à 100Km/h en 6s
En 2025, une version très grosse batterie de 98 kWh verra le jour avec 660Km WLTP et une unique traction de 230 ch/170 kW 343 Nm. Pas de 4x4 pour cette configuration, car la plateforme multi-énergie de Stellantis n'arrive toujours pas à caser deux moteurs et un gros pack de batteries.
En pratique, nous avons obtenu des consommations très raisonnable, permettant de réaliser entre 320 et 350Km sur autoroute et entre 400 et 500Km en ville ou en zone péri-urbaines. Même à 130Km/h soutenus, le consommation oscille entre 19 et 21 kWh/100Km, ce qui est étonnamment bas vu le gabarit du E 5008.
A noter que la vitesse maximale est de 170 km/h, ce qui permet de ne pas être trop ridicule sur les autoroutes allemandes -mais nous n'avons pas eu l'occasion de le tester !
Charge rapide : dans la moyenne
Stellantis ne propose toujours pas de plateforme 800V et même en 400V, les puissances restent modestes.
On grimpe en effet à 160kW, avec une courbe de charge plutôt bonne entre 0 et 50%, mais qui s'écrase drastiquement à partir de 70%.
Durant nos tests, nous avons mesuré environ 32mn pour réaliser un 10-80%, ce qui est plutôt dans la moyenne basse du segment. Parfois, mieux vaut arriver avec un fond de batterie, et faire un petit 5-70% en seulement 20-25mn.
En pratique, on
attendquand-même souvent sur la voiture au delà de 20-25mn, même si en famille, les arrêts sont souvent plus longs et plus fréquents que ceux imposés par le planificateur.
En courant alternatif, Peugeot ne propose que du 11 kW, le 22 kW arrivera plus tard. Il faudra donc environ 7H pour charger la batterie de 0 à 100%, et vous remettrez facilement la moitié durant une petite visite touristique d'une demi-journée.
Une borne à domicile n'est pas nécessaire, un chargeur 16A (comme celui-ci) permet de récupérer plus de la moitié de la batterie en une nuit. Dommage que celui de Peugeot soit limité à 10A, car c'est un bon tiers de puissance en moins. La wallbox ne sera vraiment utile que pour les gros rouleurs, qui ont besoin d'être à 100% tous les matins -taxis, VRP.
A noter que le E 5008 prend en charge le V2L : vous pouvez sortir jusqu'à 3kW de la voiture pour du camping ou en cas de coupure de courant. De mon côté, je trouve ça très utile pour passer l'aspirateur au garage, même s'il m'a manqué un adaptateur pour tester le système.
Conduite : ça manque de chevaux !
En ville, le Peugeot E-5008 est étonnamment maniable et agréable : le conducteur trône en hauteur et parvient à se faufiler dans les parking sans trop de soucis, grâce aux caméras et à un diamètre de braquage tout à fait correct.
Seul regret, la régénération -que l'on règle avec les palettes au volant- ne va pas jusqu'à l'arrêt complet. Pas de vraie One-Pédale, donc, mais on utilisera finalement assez peu le frein, sauf pour les stop ou les passages pour piétons.
Sur les petites routes, ce gros SUV accuse très peu de roulis, contrairement au Scenic par exemple. Le toucher de route Peugeot est bien là, mais il manque un peu de pêche sur les reprises à vive allure, pour doubler en montée par exemple. 210CV pour 2,3t, c'est trop peu (y compris en mode Sport), même si dans l'ensemble, il s'agit sans doute là d'un des 5008 les plus dynamiques jamais produit. Vivement la version 4x4 de 310 ch !
J'apprécie beaucoup sa garde au sol généreuse, qui permet d'aller crapahuter dans les petits chemins sans trop de risque. A la montagne ou sur les dos d'ânes, c'est rassurant de ne pas accrocher partout, contrairement à des modèles comme ceux de Tesla pour ne pas les citer. Dommage que la version 4x4 ne soit pas encore disponible et qu'on ne puisse pas la cumuler avec la très grosse batterie.
Sur autoroute, le Peugeot E-5008 se montre très agréable, avec une conduite autonome d'un bon niveau : volant capacitif, peu de bip-bip, changement de voie semi-automatique (il faut valider avant de doubler), reconnaissance des panneaux... On peut vraiment enchaîner les kilomètres sans se fatiguer, même lorsque le trafic se densifie -la voiture ne donne pas d'a-coups par exemple.
Enfin, l'insonorisation est d'un excellent niveau, sauf à très haute vitesse, où les bruits d'air sont plus présents. Rien d'alarmant toutefois, mais l'EQB était étonnamment plus silencieux, malgré son look de boite à chaussure.
Adieux les trois "vraies" places ?
A l'arrière, le E 5008 perd ses trois sièges indépendants pour une banquette deux tiers / un tiers, un petit scandale pour les habitués du modèle.
En réalité, le siège du milieu reste très confortable et utilisable par un adulte. Malgré l'arrivée d'un accoudoir intégré, le dossier reste mou et l'assise est comparable aux sièges adjacents. Dommage en revanche de perdre l'ISOFIX central, et la possibilité d'installer trois sièges enfant côte à côte de façon sécurisée. Toutefois, il reste possible de placer les trois sièges auto côte à côté, le siège central étant assez large pour accueillir un modèle standard.
Peugeot compense ce petit désagrément par la possibilité de faire coulisser (sur 15cm) et surtout d'incliner chaque siège -y compris le troisième, qui peut d'ailleurs se replier totalement, façon grande trape à ski. A noter que les prises ISOFIX des sièges latéraux sont cachées derrière une astucieuse fermeture éclair, un petit détail bien pensé et digne du premium.
On notera l'absence de tunnel central, mais la présence d'une console abritant les prises USB C, assez mal placée tout en bas du module. Pas d'écran façon Tesla pour regarder Netflix ou YouTube, mais un petit affichage tactile peut régler la climatisation (finition GT).
En troisième rangée, les deux strapontins démontables font place à deux vraies sièges réellement confortables. Avec mon mètre soixante-dix, je peux aisément m'installer et même réaliser de longs trajet sans être trop mal en point.
Contrairement à l'EQB, la troisième rangée ne propose ici aucune prise ISOFIX, à mon grand étonnement. Rien pour brancher son smartphone, uniquement une prise 12V au format allume-cigare sur la partie gauche. Pas de climatisation, ni de toit panoramique, qui s'arrête à la seconde rangée. Vous l'avez compris, malgré leurs qualités d'assise indéniables, ces deux places supplémentaires restent cantonnées à des enfants ou à du dépannage.
Si vous hésitez avec l'EQB, je trouve le 5008 bien plus logeable, plus modulaire, et plus agréable dans l'ensemble. Le Mercedes est plutôt un 2+2 qu'un vrai 2+3 à la seconde rangée, et n'offre pas assez d'espaces pour les bagages, même avec 3 ou 4 enfants.
Un poste de conduite premium
A l'avant, la montée en gamme de Peugeot n'est pas qu'un sentiment : les matériaux sont nobles, avec beaucoup de tissus, de plastique moussés y compris en partie basse, et des assemblages sans fausse note.
On pourrait regretter la présence de piano-black sur certains éléments, mais croyez-moi, c'était pire sur l'Audi Q6 que l'on a testé récemment, proposé à deux fois le tarif de notre Peugeot !
Un système de LED astucieusement placé et qui se reflète dans un matériau à damiers est de toute beauté le soir venu -on peut évidemment régler la couleur, même si cet éclairage est purement décoratif.
Ce double écran incurvé et placé en partie haute fait très moderne, et compense l'absence d'affichage tête haute. Il n'est pas non plus masqué par le petit volant, véritable coup de coeur de ce modèle, il fallait oser le faire perdurer ! D'ailleurs, il embarque de vrais boutons physiques, facilement utilisable, un très bon point face à Mercedes ou encore Volkswagen, qui misent beaucoup sur le tactile.
Dommage en revanche de ne pas avoir de sièges électrique à ce niveau de prix. Et si ces derniers sont bien enveloppants et plutôt confortables, ils auraient mérités d'être ventilés et même massant en option ! En tout cas, après 2500Km, je n'ai jamais eu mal au dos à la fin d'un long trajet.
Une console mal pensée
A l'heure des smartphones omniprésents dans l'habitacle, il semble que Peugeot soit resté bloqué dans les années 2000, avec cette console centrale très massive, mais peu pratique.
Un seul chargeur sans-fil est encastré sous le tableau de bord, masquant totalement l'écran, et déconnectant souvent la charge pendant la conduite, en l'absence de grippe. Pourquoi ne pas placer deux supports côte à côté comme chez Tesla, XPeng ou encore BMW ?
Résultat, on préférera brancher ses iPhone en USB C, mais là encore, impossible de fermer ce petit espace en l'absence de passe-câble. Il faudra donc poser les smartphones dans ce gros vide-poche plutôt que sur la petite tablette qui le recouvre et qui aurait été si pratique.
Peugeot se rattrape avec un accoudoir central à bonne hauteur, qui s'ouvre en deux pour dégager un bel espace. Ces dames auraient peut-être aimé un endroit pour poser leur sac, sous la console par exemple, mais ce n'est pas le cas ici. La boite à gants n'est pas très profonde, mais permet de stocker quelques constats, disques et autres papiers du véhicule.
Au centre, on trouve quelques boutons, comme le pratique sélecteur de mode de conduite (sport, éco ou standard), des raccourcis pour le dégivrage ou encore une molette pour le volume -mais rien pour changer les pistes. Le passager peut d'ailleurs se sentir un peu délaissé, car il n'a en réalité accès à aucune commande importante, même la climatisation impose d'aller mettre les doigts sur l'écran central, tourné vers le conducteur.
On s'étonne aussi de la position du sélecteur de boite sur la planche de bord, assez loin de la main droite pendant les manoeuvres, d'autant que le frein de parking est lui, situé au niveau de l'accoudoir -cherchez la logique.
Enfin, il serait temps que Peugeot supprimer ce fichu bouton Stop/Start qui ne sert à rien sur une électrique : la détection du pied sur le frein et du conducteur devrai suffire à pouvoir enclencher le mode Drive.
Ecrans : finis les bugs ?
Nous avions déjà bien détaillé le nouveau système de Peugeot sous Android Automotive (sans les services Google) avec l'essai du E 3008, non sans émotions : le logiciel enchaînait les bugs et pénalisait largement l'expérience de conduite.
La bonne nouvelle, c'est que le système s'est montré très fiables durant les 2500Km de notre périple : pas une seule déconnexion CarPlay, pas un seul message d'erreur redondant et pas un seul plantage de la cartographie... quoi de plus normal finalement ! Je suis quand-même obligé de vous signaler l'extinction des deux écrans -y compris l'instrumentation- en plein trajet autoroutier, mais cela m'est déjà arrivé chez d'autres marques comme Tesla ou BMW, un petit redémarrage de la voiture et c'était reparti -ce phénomène n'est arrivé qu'une seule fois, Dieu merci.
L'instrumentation est plutôt agréable, même si elle manque un peu de personnalisation. Vous avez le choix entre quatre affichages différents (GPS, épuré, conso et un mode
compte-tour) via un clic avec le commodo de gauche et l'odomètre est toujours accessible via un petit clic sur le bout du commodo de droite.
Toutes les infos utiles sont affichées, lecture de panneaux, vitesse, niveau de batterie, autonomie en km, média en cours, consommation... Mais il manque la représentation 3D des voies de circulation, pourtant présente chez tous les concurrents désormais. Quant à la réalité augmentée, on oublie, il semble que Peugeot ne soit pas encore passé à la navigation 3.0.
Un mot sur les iToggle, petite fierté des ingénieurs Peugeot, et qui remplacent les fameuses touches piano du précédent modèle : ce sont en fait des raccourcis personnalisables, permettant d'accéder rapidement à la climatisation, au GPS ou encore aux ADAS par exemple.
Ça fonctionne plutôt bien, mais ça manque de finitions : il n'est pas possible de les utiliser pour régler finalement la climatisation, enlever rapidement une alerte de survitesse (il faut 2 clics supplémentaires sur l'écran principal) ou changer de piste par exemple.
Un bon planificateur, enfin !
Trop buggé pour l'utiliser sur le E-3008, j'ai enfin pu tester le planificateur d'itinéraire de Peugeot !
Comme chez Tesla, il suffit d'entrer la destination, pour que le système calcul un trajet optimisé, avec les bornes rapides et les temps de charge. L'ensemble est plutôt fiable et peut même recalculer le trajet en fonction de la consommation du véhicule.
Vous avez aussi la possibilité de spécifier le pourcentage aux bornes (5% par exemple), mais aussi à l'arrivée -je mets souvent 30% histoire d'être tranquille sur place.
Dommage de ne pouvoir bloquer le trajet sur un seul opérateur : avec un abonnement Ionity, j'aurais préféré n'utiliser que les bornes de ce réseau Le réglage arrivera sans doute plus tard par mise à jour... J'aurais également aimé avoir le choix de plusieurs trajets possibles, mais ce n'est pas encore le cas.
Enfin, contrairement à d'autres, le GPS n'affiche par les bornes sur la carte. Il est certes possible d'en chercher depuis sa position, avec un filtre bien pratique sur la vitesse de charge, mais pas facile de les visualiser rapidement sur une carte lorsqu'on passe à proximité.
Vous pouvez évidemment utiliser CarPlay, soit en remplacement du GPS (mais sans planification, du coup), soit côte à côte, par exemple, avec Waze d'un côté et le GPS intégré sur l'écran d'instrumentation -pratique !
Un système à parfaire
A l'usage, cette double dalle incurvée de 21 pouces n'est pas très pratique : trop étriquée sur la hauteur, trop loin du conducteur, elle cumule de nombreux défauts.
J'aurais préféré une grande dalle de 15" centrale, comme chez la plupart des concurrents, ce qui permet d'afficher le GPS en permanence et seulement quelques widgets pour la musique ou le planificateur par exemple. Ici, même la climatisation n'est pas toujours visible (avec CarPlay ou le GPS en plein écran), ce qui est un peu casse-pied au quotidien.
Les réglages sont éparpillés dans plusieurs menus
voitures(pour les ADAS et les alertes), et dans les
Réglages, pour tout ce qui est de l'éclairage, du déverrouillage ou du coffre par exemple. Ce menu fourre-tout abrite d'ailleurs les mises à jour, les comptes ou encore l'assistant vocal.
On peut aussi regretter que Peugeot ne propose aucun store d'applications : pas de spotify, d'Apple Music, de YouTube... ni de jeux ! En fait, cette base d'Android Automotive ne sert pas à grand chose sur le plan applicatif et c'est bien dommages. D'autres, comme Audi, BMW ou XPeng proposent un système pourtant comparable, mais bien plus riche en fonctionnalités.
Une app iPhone quasi inutilisable
Depuis le premier e-2008 électrique, on dirait que l'app mobile de Peugeot n'a presque pas évolué !
Le programme est toujours aussi lent, difficile à mettre à jour et plantogène au possible. Les informations sont rarement en direct, et chaque manipulation devient modale, et prend des plombes.
Peugeot propose le minimum syndical, à savoir le positionnement GPS, le pourcentage de batterie, le lancement de la climatisation à distance (avec programmation) et même l'ouverture/fermeture à distance ou encore le klaxon/activation des phares.
Problème, toutes ces fonctions ne sont pas fiables, imposent souvent un code PIN et finissent souvent par tourner en boucle sans qu'on ne sache si cela a fonctionné. Chaque activation utilise la 4G même si vous êtes à côté de la voiture, alors qu'il aurait fallu utiliser le bluetooth dans ce cas-là.
Programmer un trajet nécessite d'utiliser une autre application, E-Routes par Free2move Charge, une aberration la plus totale. Il serait vraiment temps que Peugeot repense totalement son app et surtout, la fiabilise.
Bilan : peu de déceptions
A moins de 43 000€ en finition Allure, le Peugeot E-5008 est assurément une belle affaire, d'autant qu'à ce tarif, on a une grosse batterie et les fameuses 7 places.
Bonne autonomie, conduite agréable, excellente habitabilité, bon planificateur, les qualificatifs ne manquent pas. Après 2500Km, j'avais presque du mal à rendre la voiture, tant je la trouve pratique avec les enfants et plutôt agréables quelque soit le trajet.
Parmi les critiques, et malgré l'absence quasi totale de bugs, le système reste encore à parfaire. Il est utilisable, et le planificateur rassurera assurément les débutants en électrique. Mais cette application mobile buggée et les interfaces parfois peu ergonomiques ont vite fait d'agacer -le voiture vous rappelle continuellement d'être éteinte par exemple.
Certains trouvent la charge trop lente et la voiture un peu sous-motorisée, mais cela ne m'a pas tant gêné sur un véhicule familial, dont les ambitions ne sont ni sportives, ni de faire 1000Km sans s'arrêter.
En attendant le Model Y à 7 places, je trouve ce Peugeot E-5008 bien plus homogène que le Mercedes EQB, qui partage les mêmes défauts (petits écrans, plateforme multi-énergie, charge moyennement rapide....), d'autant que chez Peugeot, le prix est option est bien plus contenu !
La version GT, avec les feux matrix LED, le toit panoramique, le hayon électrique et les éléments de style, auraient mérité d'être une simple option permettant d'obtenir le bonus en France. Après tout, c'est le même moteur, la même batterie et le même véhicule, en dehors de quelques accessoires.
D'ailleurs, en dehors de l'hexagone, le tarif de ce E-5008 est plutôt salé, y compris en finition Allure. Peut-être que les prix baisseront avec l'arrivée de la version 4x4 et de la (très) grosse batterie.
Quasi-seul sur le segment des SUV 7 places électriques "abordables", ce nouveau Peugeot E-5008 se montre plutôt homogène : bonne autonomie, vitesse de charge correcte, excellente habitabilité, finitions impeccable... Dommage que la partie logicielle ne soit pas à la hauteur du tarif, salé en version GT. La proposition reste intéressante, notamment face à l'EQB de Mercedes.
Nos accessoires indispensables
Voici quelques accessoires que nous avons utilisés pour charger la voiture et notre iPhone à bord :