Essai Mercedes EQB 250+ : 7 places électrique à moins de 43 000€ !
Par Didier Pulicani - Publié le
Et si cet EQB 250+ était l’affaire de l’année ? Grâce au bonus, le tarif de ce SUV premium tombe à moins de 43 000€ (hors options) pour un véhicule familial 7 places premium, presque sans équivalent sur le marché !
Mais avec l’arrivée du 5008 électrique (test à venir), ce modèle est-il toujours aussi intéressant ? Est-il vraiment habitable pour 7 passagers ? Quid de la recharge, du planificateur et des aides à la conduite ? Après un essai de 15 jours et plus de 3000 Km, il est l’heure du verdict !
Esthétiquement, on a vu des SUV plus réussis chez Mercedes, l’EQB reprend en fait les lignes et la coque du GLB, avec son look très carré et ce long capot issu du thermique.
En finition AMG Line, avec les éléments de carrosserie plus travaillés, les barres de toit, les belles jantes… le look n’est pas si mal. Cet arrière façon boite à chaussures reste néanmoins pratique pour les passagers et les bagages, comme le veut le dicton
A l’avant, l’EQB se distingue du GLB par une calandre pleine, recouverte de petites étoiles (en plastique), seul signe vraiment distinctif de la version électrique (en dehors de l’absence de pots d’échappement).
Très techno, la voiture intègre évidemment des radars et caméras pour la conduite semi-autonome, bien qu’elle ne soit pas aussi efficace que sur l’EQE SUV que l’on a testé récemment.
Pas de frunk, ce coffre à l’avant typique des véhicules électriques, il y aurait pourtant eu la place d’y caser ses câbles de charge ou quelques sacs. On trouve cependant sous le capot une pompe à chaleur, indispensable pour faire des économies d’électricité en hiver comme en été.
Enfin, pas de feux à matrice de LED même en options, un choix étonnant sur notre modèle facturé plus de 70 000€ avec les différents packs !
Si les poignées sont assez classiques, elles ne cachent toujours pas de clef numérique sur le téléphone. On peut certes ouvrir la voiture avec l’application, mais cela passe par le réseau et n’a pas grand intérêt dans l’absolu -il faut ouvrir son iPhone, lancer l’app etc. Étonnant, lorsqu’on sait que la Class S embarque bel et bien CarKey d’Apple.
Un petit SUV agile !
Malgré son look de gros SUV, l’EQB est en fait relativement compact, avec 4m68 de long, 2,02m de large avec les rétros, un petit empattement de 2,82m et une hauteur de 1,65.
De fait, la voiture se montre assez agile en ville et dans les parking, malgré un diamètre de braquage de 11,7m (mur à mur, donc pessimiste) finalement très satisfaisant.
Les jantes de 18“ sont très confortables mais vous pouvez opter pour du 20“, ce que je vous déconseille : plus elles sont grandes, moins l’autonomie est bonne et plus c’est rude à l’arrière. Vous pouvez toutefois opter pour la suspensions adaptative (1200€) qui permet d’ajuster le niveau de confort.
La garde au sol est de 16cm, ce qui est correct mais pas incroyable sur les chemins. La voiture est une traction, ce qui est souvent plus efficace qu’une propulsion sur la neige et la boue, la version 4Matic est malheureusement dépourvue de la grosse batterie, comme on le verra plus bas.
On pourra en revanche déplorer un Cx de 0,28 (pas terrible pour l’efficience) et un poids de 2105Kg, soit presque 150 kg plus lourd qu’un Tesla Model Y, pourtant plus imposant.
L’arrière tombe assez droit, ce qui est généralement bon signe pour l’espace à bord d’un 7 places.
Essuie-glace, barre de LED, caméra cachée dans le logo, ouverture au pied… c’est du classique chez Mercedes même si tout n’est pas de série, loin de là. Vous pouvez même opter pour un attelage, mais curieusement, il faudra supprimer la troisième rangée de sièges, alors que c’est justement dans cette configuration que l’option est souvent utile (coffre supplémentaires, remorque, vélos…).
Car le coffre est finalement assez petit vu l’engin, avec 495 L -c’est moins que la plupart des SUV 5 places ! En configuration 7 places, seuls 130L sont disponibles, de quoi caser à peine ses câbles de charge ! Et ce n’est pas le micro-sous-coffre qui vous aidera, alors que sur un véhicule électrique, il n’y a théoriquement pas de réservoir d’essence en dessous.
Traction ou 4Matic ?
L’EQB est disponible en deux motorisations :
• 190 cv traction (385 nm)
• 292 cv 4Matic (520nm)
• 0 à, 100 en 8,9s (6,2 en 4 Matic)
• VMax 160Km/h[/
La traction est assurément le choix le plus pertinent car le seul à proposer la grosse batterie. Plateforme multi-énergie oblige, l’EQB ne peut pas accueillir ce gros pack et un second moteur à l’arrière -dommage !
Si les montagnards ou les baroudeurs préféreront la version 4x4, j’ai trouvé la traction de presque 200 chevaux largement suffisante, d’autant que le couple (~400 nm) apporte un dynamisme certain en montagne et pour les reprises. Je n’ai jamais trouvé la puissance insuffisante, même en montée et bien chargé !
En ville, on s'étonne que l'EBQ n'ait pas de vraie conduite à un pied ! On peut certes utiliser les palettes pour augmenter la régénération au freinage, mais contrairement à l'EQE/EQS, impossible d'aller jusqu'à l'arrêt complet ! Encore une fois, on a l'impression que Mercedes n'a pas fait évoluer son architecture pour cette version 2024, dommage.
Grosse batterie, bonne autonomie
C’est la grosse nouveauté de cette version 250+, la batterie gagne 4 kWh nets.
En pratique, vous pourrez dépasser les 300Km sur autoroute avec la version traction, tandis qu’il faudra plutôt tabler sur 250Km avec la déclinaison 4x4. Nous avons enregistré des consommations tout à fait raisonnables à 130 km/h, autour de 17 à 19 kWh au 100Km en été.
En ville, les 500Km semblent atteignables, la consommation descend facilement entre 13 et 16 kWh/100Km. Pour un usage normal, tout ceci est parfaitement adapté, y compris pour partie en week-end et en vacances plusieurs fois dans l’année.
Mercedes n’as pas doté l’EBQ de sa dernière plateforme électrique, la charge est donc limité à 100 kW DC, soit 35mn pour réaliser le 10-80%. En pratique, on a souvent dû attendre 40 à 45mn pour l’opération alors que nous étions sur des bornes adaptés (Engie, Total, Ionity).
La trape est manuelle, située à l’arrière droit, soit le contraire de Tesla, ce qui peut bloquer une place dans les SuperChargers. Mais avec un an de Ionity offert et des tarifs préférentiels, ainsi que le plug&charge, on préférera privilégier cet opérateur, qui est très présent sur les aires d’autoroute.
En courant alternatif, l'EQB est limité à 11 kW, ce qui demande 7H pour une charge de 0 à 100% (ce qui arrive rarement). Avec une borne 7,4 kW, vous serez certain d'être plein le matin (10H de charge maximum), mais une prise 3,6 kW avec un chargeur 16A (comme celui-ci) peut suffire : en effet, le chargeur de 8A fourni par mercedes demande plus de 40H pour charger la batterie, contre 20H avec notre chargeur 16A.
L'EQB se vendra en partie grâce à ses 7 places, une rareté en électrique, surtout à ce tarif.
Malheureusement, nous avons tenté de partir en vacances avec 4 enfants (à 6, donc), et c'était déjà compliqué : la seconde rangée (coulissante) n'offre en réalité que deux vraies places et non trois, l'assise centrale était trop étroite, même si le tunnel central est assez léger. Si vous mettez deux sièges enfant, aucun adulte ou enfant avec réhausseur ne pourra trouver de la place entre les deux.
Avec 4 enfants, il faut donc occuper la troisième rangée, ce qui ampute le coffre de presque tout son volume. La seule place disponible sera à chercher dans les pieds des enfants, et éventuellement sur la petite place centrale : il faudra être champion de Tetris pour arriver à caser ne serait-ce que 2 adultes et 3 enfants avec leurs bagages. Je ne pense pas qu'on puisse réellement installer 2 adultes et 5 enfants dans ce véhicule, surtout avec un peu de bagages.
On notera que l'EQB propose quand-même 4 ISOFIX, ce qui n'est pas si courant. Vraiment dommage de ne pas avoir de frunk, de sous-coffre à l'arrière ou d'attelage en version 7 places, car cela aurait dégagé beaucoup d'espace dans l'habitacle.
La seconde rangée offre une banquette fractionnable, coulissante et même inclinable, un atout majeur pour trouver le bon équilibre entre la seconde et la troisième rangée.
Mercedes reste une marque premium, même avec ce véhicule vendu dans les 40 000€.
On le ressent au premier coup de volant : le véhicule est TRÈS bien insonorisé, que ce soit en ville ou à grande vitesse. Même si les SUV engendrent souvent des bruits d'air, cela évite de monter le son de la radio trop fort ou de hausser la voix pour discuter. Sur un grand trajet, ça compte !
Les assemblages sont sans fausse note, surtout à l'avant où le mélange des matériaux, des couleurs et l'ajout de petites LED personnalisables rendent l'espace très cosy.
A l'arrière, on retrouve aussi de l'USB, des bouches de climatisation, des porte-gobelets, même à la troisième rangée. En revanche, ces deux dernières places sont assez mal climatisées, les enfants ont eu très chaud durant l'été.
Le toit panoramique est également ouvrant (en option), mais je vous le conseille vivement pour apporter un peu de lumière dans l'habitacle.
C'est un détail, mais j'aime beaucoup ces grandes bouches d'aérations rapidement orientables, qui manquent souvent dans les modèles électriques, remplacées par des commandes tactiles beaucoup moins pratiques.
Seuls les écrans dénotent un peu... d'autant que le véhicule est assez techno, mais Mercedes fait sûrement des économies en recyclant d'anciens systèmes, comme on le verra plus bas.
Le système MBUX de Mercedes a largement fait ses preuve : il est plutôt joli, simple et efficace, sans chichis.
L'instrumentation de 10,25" reprend les codes habituels du groupe, avec ce tableau de bord personnalisable (simplifié, cartographie, ADAS, classique...) grâce aux commandes tactiles du volant.
Rien ne manque (pourcentage de batterie, lecture de panneaux, vue 3D...), même si j'aurais aimé qu'à travers les années, Mercedes rafraichissent un peu ses UI. Le système a plutôt bien vieilli, mais toutes ces ombres, ces couleurs bleutées... c'est assez lourd visuellement, et l'on aimerait un peu de flat design.
Au centre, l'écran ne fait que 10,25" également, et c'est vraiment trop juste : malgré l'interface
Dans les réglages, très nombreux, il faudra souvent parcourir plusieurs sous-menus pour accéder aux options. Tout est bien organisé, mais on perd vite du temps, surtout lorsqu'on est au volant et qu'on souhaite simplement désactiver une alterte par exemple.
Heureusement, Mercedes a gardé son menu de raccourcis (accessible en tirant l'écran vers le bas) et sa petite icône permettant de désactiver les alertes de survitesse en un clic -à condition que CarPlay ne soit pas lancé.
On trouve bien quelques applications, comme Spotify, Apple Music, Amazon Music (en natif) ou un navigateur, mais pas de Netflix, de Disney+ et autres boutiques de streaming vidéo. En fait, ce système MBUX semble ne pas avoir beaucoup évolué en 4-5 ans sur la partie applicative, proposant parfois moins de programmes modernes que sur une Renault Mégane ou même la nouvelle R5.
Ce écran étriqué gâche ainsi l'expérience de la caméra à 360 degrés ou de la caméra en réalité augmentée qui affiche les informations de trajet en surimpression, pourtant d'excellente qualité : il aurait vraiment fallu un écran de 14 ou 14" pour voir réellement ses jantes quand on fait une manoeuvre ou voir correctement les rues durant les phases de guidage.
Un affichage tête haute est disponible avec le pack premium, mais je ne le trouve pas forcément indispensable tant l'écran central est bien positionné. Nous ne l'avions d'ailleurs pas sur notre version et cela ne m'a pas trop gêné.
Enfin, l'EQB est équipe de 3 ports USB C à l'avant (conseillés pour CarPlay), mais un seul chargeur sans-fil caché sous la console, pas très pratique ! Dommage, car le reste de la console est sans défaut, avec le double porte-gobelet, l'accoudoir central bien pratique et quelques vide-poches ici et là.
On précisera que CarPlay est vendu 400€ en option... Je m'abstiendrai de commentaires, car BMW l'a un temps proposé sur abonnement.
Je n'ai pas peur de le dire : Mercedes offre sans doute le meilleur planficiateur d'itinéraires électriques du marché.
Le système connait toutes les bornes, leur puissance, leur compatibilité Mercedes Me, il peut créer des trajets très optimisés, vous pouvez régler le pourcentage aux bornes indépendamment du pourcentage à l'arrivée. Le plug&charge évite de badget ou d'utiliser une application mobile. A l'étranger, même sans plug&charge, un simple clic sur la borne permet de lancer la charge depuis la voiture... Bref, un quasi sans-faute.
J'ai quand-même rencontré quelques bugs, comme l'impossibilité de créer un trajet avec des bornes, le système étant en
Rien de bien grave, ce planificateur reste très efficace et fonctionnel. C'est un critère de choix quand on passe à l'électrique pour la première fois, on a besoin d'être rassuré, même si en pratique, vous pouvez pratiquement voyager sans planificateur en France, vu la densité de bornes rapides. En revanche, en Italie ou en Espagne, c'est parfois plus compliqué.
Sur ses modèles récents (EQE, EQS...), Mercedes fait clairement partie de notre Top 3 en matière de conduite semi-autonome, que je qualifie souvent d'un très bon niveau.
Or cet EQB semble avoir hérité d'un système plus ancien. Même si la conduite reste fiable, la voiture a tendance à faire du ping-pong entre les voies, à maintenir plus difficilement les virages, et la lecture de panneaux n'est pas très juste -il n'est pas rare qu'elle ralentisse d'un coup car elle a cru lire une limitation à 90 sur le bas côté. Il n'y a pas non plus de changement automatique des voies de circulation, assez étrange sur des modèles dont le tarif dépasse parfois les 70 000€ !
C'est d'autant plus étonnant que le reste du système est plutôt moderne : le volant capacitif évite les bip-bip, la lecture de panneau adapte la vitesse automatiquement, et comme vous l'avez vu dans la vidéo, le système est assez agréable dans la circulation et les bouchons, ne donnant pas d'a-coups excessifs par exemple.
Un mot sur l'application mobile, qui reste à ce jour l'une des plus complètes du marché.
Ouverture/fermeture, vitres, charge, pression des pneux, recherche de bornes, programmation de la climatisation, de la charge... tout y est ou presque !
On aime beaucoup ces Live Activities qui permettent de visualiser la charge de la voiture sans lancer l'app, directement depuis l'écran verrouillé de l'iPhone !
En revanche, pas de mode sentinelle, ce qui aurait été appréciable sur un véhicule premium. On aurait aussi aimé pouvoir ouvrir le coffre ou activer les sièges chauffants, mais ça viendra peut-être.
A noter qu'on peut lancer des mises à jour en OTA depuis l'application mobile, très peu de constructeurs proposent cela pour l'instant à part Tesla.
A moins de 43 000€ avec le bonus en France, cet EQB 250+ est sans aucun doute le SUV 7 places électriques le plus intéressant du marché.
Bien équipé, confortable, puissant, proposant une excellente autonomie, l'EBQ est une voiture familiale pragmatique, bien finie et que l'on peut vous recommander les yeux fermés. Son planificateur est rassurant, sa consommation raisonnable, et bien-sûr, le véhicule est réellement tout confort.
Parmi les défauts relevés, signalons le manque d'espace lorsqu'on est plus de 4 passagers (c'est ballot), le 7 place étant surtout prévu pour du dépannage ponctuel. J'ai aussi été un peu déçu par la vitesse de charge, on attend souvent sur la voiture durant les longs trajets.
Enfin, j'aurais aimé une version 4x4 avec la grosse batterie, ou encore la possibilité de placer un attelage sans supprimer la troisième rangée, avoir un petit frunk à l'avant... mais Mercedes paie ici la plateforme qui est née thermique, et qui a été simplement adaptée à l'électrique.
Mon conseil : prenez la version de base pour bénéficier du bonus, et soyez prudents avec les options. En effet, on a vite fait de faire grimper le prix de 10 000€ si l'on est trop gourmand, notamment en technologies embarquée.
A noter que le Peugeot 5008 arrivera bientôt en concession et qu'on se fera un plaisir de le tester à la fin de l'été : c'est le seul SUV électrique 7 places capable de concurrencer notre EQB, les Kia EV9, ID.Buzz et autres EQV affichant des tarifs bien plus élevés -autour de 70 000€ minimum.
Voici quelques accessoires que nous avons utilisés pour charger la voiture et notre iPhone à bord :
Mais avec l’arrivée du 5008 électrique (test à venir), ce modèle est-il toujours aussi intéressant ? Est-il vraiment habitable pour 7 passagers ? Quid de la recharge, du planificateur et des aides à la conduite ? Après un essai de 15 jours et plus de 3000 Km, il est l’heure du verdict !
Un look de boite à chaussures
Esthétiquement, on a vu des SUV plus réussis chez Mercedes, l’EQB reprend en fait les lignes et la coque du GLB, avec son look très carré et ce long capot issu du thermique.
En finition AMG Line, avec les éléments de carrosserie plus travaillés, les barres de toit, les belles jantes… le look n’est pas si mal. Cet arrière façon boite à chaussures reste néanmoins pratique pour les passagers et les bagages, comme le veut le dicton
C’est moche mais c’est pratique.
A l’avant, l’EQB se distingue du GLB par une calandre pleine, recouverte de petites étoiles (en plastique), seul signe vraiment distinctif de la version électrique (en dehors de l’absence de pots d’échappement).
Très techno, la voiture intègre évidemment des radars et caméras pour la conduite semi-autonome, bien qu’elle ne soit pas aussi efficace que sur l’EQE SUV que l’on a testé récemment.
Pas de frunk, ce coffre à l’avant typique des véhicules électriques, il y aurait pourtant eu la place d’y caser ses câbles de charge ou quelques sacs. On trouve cependant sous le capot une pompe à chaleur, indispensable pour faire des économies d’électricité en hiver comme en été.
Enfin, pas de feux à matrice de LED même en options, un choix étonnant sur notre modèle facturé plus de 70 000€ avec les différents packs !
Si les poignées sont assez classiques, elles ne cachent toujours pas de clef numérique sur le téléphone. On peut certes ouvrir la voiture avec l’application, mais cela passe par le réseau et n’a pas grand intérêt dans l’absolu -il faut ouvrir son iPhone, lancer l’app etc. Étonnant, lorsqu’on sait que la Class S embarque bel et bien CarKey d’Apple.
Un petit SUV agile !
Malgré son look de gros SUV, l’EQB est en fait relativement compact, avec 4m68 de long, 2,02m de large avec les rétros, un petit empattement de 2,82m et une hauteur de 1,65.
De fait, la voiture se montre assez agile en ville et dans les parking, malgré un diamètre de braquage de 11,7m (mur à mur, donc pessimiste) finalement très satisfaisant.
Les jantes de 18“ sont très confortables mais vous pouvez opter pour du 20“, ce que je vous déconseille : plus elles sont grandes, moins l’autonomie est bonne et plus c’est rude à l’arrière. Vous pouvez toutefois opter pour la suspensions adaptative (1200€) qui permet d’ajuster le niveau de confort.
La garde au sol est de 16cm, ce qui est correct mais pas incroyable sur les chemins. La voiture est une traction, ce qui est souvent plus efficace qu’une propulsion sur la neige et la boue, la version 4Matic est malheureusement dépourvue de la grosse batterie, comme on le verra plus bas.
On pourra en revanche déplorer un Cx de 0,28 (pas terrible pour l’efficience) et un poids de 2105Kg, soit presque 150 kg plus lourd qu’un Tesla Model Y, pourtant plus imposant.
Un petit coffre
L’arrière tombe assez droit, ce qui est généralement bon signe pour l’espace à bord d’un 7 places.
Essuie-glace, barre de LED, caméra cachée dans le logo, ouverture au pied… c’est du classique chez Mercedes même si tout n’est pas de série, loin de là. Vous pouvez même opter pour un attelage, mais curieusement, il faudra supprimer la troisième rangée de sièges, alors que c’est justement dans cette configuration que l’option est souvent utile (coffre supplémentaires, remorque, vélos…).
Car le coffre est finalement assez petit vu l’engin, avec 495 L -c’est moins que la plupart des SUV 5 places ! En configuration 7 places, seuls 130L sont disponibles, de quoi caser à peine ses câbles de charge ! Et ce n’est pas le micro-sous-coffre qui vous aidera, alors que sur un véhicule électrique, il n’y a théoriquement pas de réservoir d’essence en dessous.
Traction ou 4Matic ?
L’EQB est disponible en deux motorisations :
• 190 cv traction (385 nm)
• 292 cv 4Matic (520nm)
• 0 à, 100 en 8,9s (6,2 en 4 Matic)
• VMax 160Km/h[/
La traction est assurément le choix le plus pertinent car le seul à proposer la grosse batterie. Plateforme multi-énergie oblige, l’EQB ne peut pas accueillir ce gros pack et un second moteur à l’arrière -dommage !
Si les montagnards ou les baroudeurs préféreront la version 4x4, j’ai trouvé la traction de presque 200 chevaux largement suffisante, d’autant que le couple (~400 nm) apporte un dynamisme certain en montagne et pour les reprises. Je n’ai jamais trouvé la puissance insuffisante, même en montée et bien chargé !
En ville, on s'étonne que l'EBQ n'ait pas de vraie conduite à un pied ! On peut certes utiliser les palettes pour augmenter la régénération au freinage, mais contrairement à l'EQE/EQS, impossible d'aller jusqu'à l'arrêt complet ! Encore une fois, on a l'impression que Mercedes n'a pas fait évoluer son architecture pour cette version 2024, dommage.
Grosse batterie, bonne autonomie
C’est la grosse nouveauté de cette version 250+, la batterie gagne 4 kWh nets.
• 70,5 kWh net ou 66,5 (4Matic)
• 535Km WLTP (447 Km en 4Matic)
• 535Km WLTP (447 Km en 4Matic)
En pratique, vous pourrez dépasser les 300Km sur autoroute avec la version traction, tandis qu’il faudra plutôt tabler sur 250Km avec la déclinaison 4x4. Nous avons enregistré des consommations tout à fait raisonnables à 130 km/h, autour de 17 à 19 kWh au 100Km en été.
En ville, les 500Km semblent atteignables, la consommation descend facilement entre 13 et 16 kWh/100Km. Pour un usage normal, tout ceci est parfaitement adapté, y compris pour partie en week-end et en vacances plusieurs fois dans l’année.
Recharge un peu lente
Mercedes n’as pas doté l’EBQ de sa dernière plateforme électrique, la charge est donc limité à 100 kW DC, soit 35mn pour réaliser le 10-80%. En pratique, on a souvent dû attendre 40 à 45mn pour l’opération alors que nous étions sur des bornes adaptés (Engie, Total, Ionity).
La trape est manuelle, située à l’arrière droit, soit le contraire de Tesla, ce qui peut bloquer une place dans les SuperChargers. Mais avec un an de Ionity offert et des tarifs préférentiels, ainsi que le plug&charge, on préférera privilégier cet opérateur, qui est très présent sur les aires d’autoroute.
En courant alternatif, l'EQB est limité à 11 kW, ce qui demande 7H pour une charge de 0 à 100% (ce qui arrive rarement). Avec une borne 7,4 kW, vous serez certain d'être plein le matin (10H de charge maximum), mais une prise 3,6 kW avec un chargeur 16A (comme celui-ci) peut suffire : en effet, le chargeur de 8A fourni par mercedes demande plus de 40H pour charger la batterie, contre 20H avec notre chargeur 16A.
7 places... en dépannage
L'EQB se vendra en partie grâce à ses 7 places, une rareté en électrique, surtout à ce tarif.
Malheureusement, nous avons tenté de partir en vacances avec 4 enfants (à 6, donc), et c'était déjà compliqué : la seconde rangée (coulissante) n'offre en réalité que deux vraies places et non trois, l'assise centrale était trop étroite, même si le tunnel central est assez léger. Si vous mettez deux sièges enfant, aucun adulte ou enfant avec réhausseur ne pourra trouver de la place entre les deux.
Avec 4 enfants, il faut donc occuper la troisième rangée, ce qui ampute le coffre de presque tout son volume. La seule place disponible sera à chercher dans les pieds des enfants, et éventuellement sur la petite place centrale : il faudra être champion de Tetris pour arriver à caser ne serait-ce que 2 adultes et 3 enfants avec leurs bagages. Je ne pense pas qu'on puisse réellement installer 2 adultes et 5 enfants dans ce véhicule, surtout avec un peu de bagages.
On notera que l'EQB propose quand-même 4 ISOFIX, ce qui n'est pas si courant. Vraiment dommage de ne pas avoir de frunk, de sous-coffre à l'arrière ou d'attelage en version 7 places, car cela aurait dégagé beaucoup d'espace dans l'habitacle.
La seconde rangée offre une banquette fractionnable, coulissante et même inclinable, un atout majeur pour trouver le bon équilibre entre la seconde et la troisième rangée.
Un intérieur soigné
Mercedes reste une marque premium, même avec ce véhicule vendu dans les 40 000€.
On le ressent au premier coup de volant : le véhicule est TRÈS bien insonorisé, que ce soit en ville ou à grande vitesse. Même si les SUV engendrent souvent des bruits d'air, cela évite de monter le son de la radio trop fort ou de hausser la voix pour discuter. Sur un grand trajet, ça compte !
Les assemblages sont sans fausse note, surtout à l'avant où le mélange des matériaux, des couleurs et l'ajout de petites LED personnalisables rendent l'espace très cosy.
A l'arrière, on retrouve aussi de l'USB, des bouches de climatisation, des porte-gobelets, même à la troisième rangée. En revanche, ces deux dernières places sont assez mal climatisées, les enfants ont eu très chaud durant l'été.
Le toit panoramique est également ouvrant (en option), mais je vous le conseille vivement pour apporter un peu de lumière dans l'habitacle.
C'est un détail, mais j'aime beaucoup ces grandes bouches d'aérations rapidement orientables, qui manquent souvent dans les modèles électriques, remplacées par des commandes tactiles beaucoup moins pratiques.
Seuls les écrans dénotent un peu... d'autant que le véhicule est assez techno, mais Mercedes fait sûrement des économies en recyclant d'anciens systèmes, comme on le verra plus bas.
Connectivité en demi-teinte
Le système MBUX de Mercedes a largement fait ses preuve : il est plutôt joli, simple et efficace, sans chichis.
L'instrumentation de 10,25" reprend les codes habituels du groupe, avec ce tableau de bord personnalisable (simplifié, cartographie, ADAS, classique...) grâce aux commandes tactiles du volant.
Rien ne manque (pourcentage de batterie, lecture de panneaux, vue 3D...), même si j'aurais aimé qu'à travers les années, Mercedes rafraichissent un peu ses UI. Le système a plutôt bien vieilli, mais toutes ces ombres, ces couleurs bleutées... c'est assez lourd visuellement, et l'on aimerait un peu de flat design.
Au centre, l'écran ne fait que 10,25" également, et c'est vraiment trop juste : malgré l'interface
zéro-layerqui tente d'afficher plein de petits widgets en surimpression de la cartographie, on manque clairement d'espace. Petit exemple avec CarPlay qui va occuper 100% de la dalle et occulter les commandes de climatisation.
Dans les réglages, très nombreux, il faudra souvent parcourir plusieurs sous-menus pour accéder aux options. Tout est bien organisé, mais on perd vite du temps, surtout lorsqu'on est au volant et qu'on souhaite simplement désactiver une alterte par exemple.
Heureusement, Mercedes a gardé son menu de raccourcis (accessible en tirant l'écran vers le bas) et sa petite icône permettant de désactiver les alertes de survitesse en un clic -à condition que CarPlay ne soit pas lancé.
On trouve bien quelques applications, comme Spotify, Apple Music, Amazon Music (en natif) ou un navigateur, mais pas de Netflix, de Disney+ et autres boutiques de streaming vidéo. En fait, ce système MBUX semble ne pas avoir beaucoup évolué en 4-5 ans sur la partie applicative, proposant parfois moins de programmes modernes que sur une Renault Mégane ou même la nouvelle R5.
Ce écran étriqué gâche ainsi l'expérience de la caméra à 360 degrés ou de la caméra en réalité augmentée qui affiche les informations de trajet en surimpression, pourtant d'excellente qualité : il aurait vraiment fallu un écran de 14 ou 14" pour voir réellement ses jantes quand on fait une manoeuvre ou voir correctement les rues durant les phases de guidage.
Un affichage tête haute est disponible avec le pack premium, mais je ne le trouve pas forcément indispensable tant l'écran central est bien positionné. Nous ne l'avions d'ailleurs pas sur notre version et cela ne m'a pas trop gêné.
Enfin, l'EQB est équipe de 3 ports USB C à l'avant (conseillés pour CarPlay), mais un seul chargeur sans-fil caché sous la console, pas très pratique ! Dommage, car le reste de la console est sans défaut, avec le double porte-gobelet, l'accoudoir central bien pratique et quelques vide-poches ici et là.
On précisera que CarPlay est vendu 400€ en option... Je m'abstiendrai de commentaires, car BMW l'a un temps proposé sur abonnement.
Un planificateur royal... avec quelques bugs
Je n'ai pas peur de le dire : Mercedes offre sans doute le meilleur planficiateur d'itinéraires électriques du marché.
Le système connait toutes les bornes, leur puissance, leur compatibilité Mercedes Me, il peut créer des trajets très optimisés, vous pouvez régler le pourcentage aux bornes indépendamment du pourcentage à l'arrivée. Le plug&charge évite de badget ou d'utiliser une application mobile. A l'étranger, même sans plug&charge, un simple clic sur la borne permet de lancer la charge depuis la voiture... Bref, un quasi sans-faute.
J'ai quand-même rencontré quelques bugs, comme l'impossibilité de créer un trajet avec des bornes, le système étant en
cours de calculpermanent, malgré plusieurs reboot successifs (ça nous était arrivé aussi sur l'EQS SUV, donc pas de jaloux). Ensuite, il a également fallu parfois relancer la planification en cours de trajet, car je trouvais qu'il ne s'adaptait pas assez vite pour optimiser la charge (il vaut mieux s'arrêter vers 10% que vers 30% pour minimiser l'attente, déjà longue ici).
Rien de bien grave, ce planificateur reste très efficace et fonctionnel. C'est un critère de choix quand on passe à l'électrique pour la première fois, on a besoin d'être rassuré, même si en pratique, vous pouvez pratiquement voyager sans planificateur en France, vu la densité de bornes rapides. En revanche, en Italie ou en Espagne, c'est parfois plus compliqué.
Conduite autonome : 7/10
Sur ses modèles récents (EQE, EQS...), Mercedes fait clairement partie de notre Top 3 en matière de conduite semi-autonome, que je qualifie souvent d'un très bon niveau.
Or cet EQB semble avoir hérité d'un système plus ancien. Même si la conduite reste fiable, la voiture a tendance à faire du ping-pong entre les voies, à maintenir plus difficilement les virages, et la lecture de panneaux n'est pas très juste -il n'est pas rare qu'elle ralentisse d'un coup car elle a cru lire une limitation à 90 sur le bas côté. Il n'y a pas non plus de changement automatique des voies de circulation, assez étrange sur des modèles dont le tarif dépasse parfois les 70 000€ !
C'est d'autant plus étonnant que le reste du système est plutôt moderne : le volant capacitif évite les bip-bip, la lecture de panneau adapte la vitesse automatiquement, et comme vous l'avez vu dans la vidéo, le système est assez agréable dans la circulation et les bouchons, ne donnant pas d'a-coups excessifs par exemple.
Une application quasi-parfaite
Un mot sur l'application mobile, qui reste à ce jour l'une des plus complètes du marché.
Ouverture/fermeture, vitres, charge, pression des pneux, recherche de bornes, programmation de la climatisation, de la charge... tout y est ou presque !
On aime beaucoup ces Live Activities qui permettent de visualiser la charge de la voiture sans lancer l'app, directement depuis l'écran verrouillé de l'iPhone !
En revanche, pas de mode sentinelle, ce qui aurait été appréciable sur un véhicule premium. On aurait aussi aimé pouvoir ouvrir le coffre ou activer les sièges chauffants, mais ça viendra peut-être.
A noter qu'on peut lancer des mises à jour en OTA depuis l'application mobile, très peu de constructeurs proposent cela pour l'instant à part Tesla.
Bilan : excellent rapport qualité/prix, mais...
A moins de 43 000€ avec le bonus en France, cet EQB 250+ est sans aucun doute le SUV 7 places électriques le plus intéressant du marché.
Bien équipé, confortable, puissant, proposant une excellente autonomie, l'EBQ est une voiture familiale pragmatique, bien finie et que l'on peut vous recommander les yeux fermés. Son planificateur est rassurant, sa consommation raisonnable, et bien-sûr, le véhicule est réellement tout confort.
Parmi les défauts relevés, signalons le manque d'espace lorsqu'on est plus de 4 passagers (c'est ballot), le 7 place étant surtout prévu pour du dépannage ponctuel. J'ai aussi été un peu déçu par la vitesse de charge, on attend souvent sur la voiture durant les longs trajets.
Enfin, j'aurais aimé une version 4x4 avec la grosse batterie, ou encore la possibilité de placer un attelage sans supprimer la troisième rangée, avoir un petit frunk à l'avant... mais Mercedes paie ici la plateforme qui est née thermique, et qui a été simplement adaptée à l'électrique.
Mon conseil : prenez la version de base pour bénéficier du bonus, et soyez prudents avec les options. En effet, on a vite fait de faire grimper le prix de 10 000€ si l'on est trop gourmand, notamment en technologies embarquée.
A noter que le Peugeot 5008 arrivera bientôt en concession et qu'on se fera un plaisir de le tester à la fin de l'été : c'est le seul SUV électrique 7 places capable de concurrencer notre EQB, les Kia EV9, ID.Buzz et autres EQV affichant des tarifs bien plus élevés -autour de 70 000€ minimum.
A moins de 43 000€ (hors option), le Mercedes EQB 250+ 2024 est sans doute l'affaire de l'année en matière de SUV électriques 7 places ! Bonne autonomie, finitions impeccable, plug&charge, bonne connectivité.... Dommage de ne pas avoir de 4Matic avec la grosse batterie ou de vraie plateforme électrique, ce qui aurait permis de caser plus de bagages. La charge est un peu lente, les écrans un peu étriqués, mais à ce tarif, vous payez aussi le blason et les finitions.
Nos accessoires indispensables
Voici quelques accessoires que nous avons utilisés pour charger la voiture et notre iPhone à bord :