Essai Cupra Tavascan, le plus stylé des SUV électriques
Par Didier Pulicani - Publié le
Par Driss Abdi
Cupra Tavascan, un SUV coupé à fort caractère
Avouez que ce Cupra Tavascan ne ressemble à aucun autre SUV. Il faut dire que le modèle de série ressemble énormément au concept qui avait été présenté au salon de Francfort il y a cinq ans déjà.
Conçu à son siège de Martorell (mais fabriqué en... Chine), le Cupra Tavascan est son deuxième modèle 100 % exclusif après le Cupra Formentor, qui d'ailleurs devenu son best-seller. C'est aussi la deuxième voiture électrique de Cupra après la Cupra Born avec laquelle elle partage un air de famille. Surtout à l'avant avec le nez de requin désormais caractéristique.
Le Cupra Tavascan inaugure une nouvelle signature lumineuse très moderne et plutôt raccord avec son logo. En effet, les projecteurs triangulaires Matrix LED sont eux-même intégrés dans un bloc optique triangulaire.
Au centre du capot nervuré et perforé d'appendices aérodynamiques discrets trône le logo de Cupra, qui est maintenant rétroéclairé. La ligne est soulignée dans sa partie inférieure par des éléments laqués, qui font tout le tour de la voiture. Pas sûr que cela plaise à tout le monde. Sur les flancs on note les poignées de portes affleurantes mais qui ne sont pas toujours très pratiques, il n'est pas rare qu'elle glisse nous échappe des mains.
L'arrière parait plus massif voire même disproportionné avec son imposant hayon. La sportivité reste néanmoins de mise comme en témoigne l'imposant diffuseur. Et là encore, on retrouve la nouvelle signature lumineuse qui devrait équiper les futures productions de la marque : des feux triangulaires repoussés sur les bords et reliés par un bandeau LED au centre duquel prend place le logo éclairé de Cupra.
C'est moderne et plutôt réussi. en Tous les cas le Tavascan ne passe vraiment pas inaperçu, effet nouveauté oblige également.
Ce désir de surprendre avec un design différent se retrouve également à bord. Le regard est immédiatement attiré par la console centrale flottante avec sa forme de T, qui nous rappelle la façade de la Sagrada Familia dans la ville natale de Cupra. Faisant office de colonne vertébrale, elle vient soutenir la planche de bord qui adopte elle aussi une forme caractéristique. Celle-ci accueille un grand écran d'infodivertissement de 15 pouces sur lequel nous reviendront plus loin.
A bord du Cupra Tavascan
Si l'espace ne manque pas pour les occupants, les rangements sont plutôt limités. Outre les vide-poches dans les portières, le Cupra Tavascan doit se contenter d'un espace étroit mais profond dans console centrale, qui une fois refermé fait office d'appui-coudes. Un berceau est prévu pour recharge un smartphone sans fil juste sous le T, mais on note aussi pas mal d'espace perdu au niveau du plancher.
À l'arrière les sièges avant proposent des aumônières en plus du petit espace de rangement dans les portières, qui pourra tout juste accueillir une bouteille de un litre.
En revanche l'espace aux jambes est généreux même quand les sièges avant sont reculés. Et SUV coupé oblige, seule la garde au toit risque de poser problème aux passagers de grande taille.
Comme dans la Cupra Born, le Cupra Tavascan s'illustre aussi dans le choix de ses matériaux. Les éléments texturés en 3D se retrouvent tant sur la console centrale que sur la planche de bord et les portières. Ils cohabitent avec des matériaux durables comme du textile avec jusqu'à 90 % de polyester recyclé, ou de la microfibre avec jusqu'à 50 % de microfibre recyclée. Une petite touche environnementale qui ne nuit pas à la présentation qui est particulièrement soignée. Et ce même si les éléments sonnent creux en raison des plastiques durs.
Même constat pour les quelques finitions qui arborent un aspect cuivré caractéristique de la marque (mention spéciale pour les poignées de porte très réussies). Mais là encore le plastique règne en maitre. Dans tous les cas, la présentation est plus soignée que dans la Cupra Born qui est aussi plus abordable.
Par ailleurs, la sportivité chère à Cupra reste de mise à bord du Cupra Tavascan, qui est équipé de sièges baquets de série avec un dessin très réussi.
Enfin, à défaut de frunk sous le capot avant, le Cupra Tavascan profite d'un coffre de 540 litres avec petit espace supplémentaire pour les câbles sous le plancher. Autre détail qui peut s'avérer bien pratique, le hayon électrique peut être activé sans les mains grâce à la fonction de pédale virtuelle.
Un système d'infodivertissement enfin performant
Nous n'avions pas été particulièrement impressionnés par la première version du HMI, le système d'infodivertissement de la Cupra Born. Un système partagé avec les autres marques du Groupe Volkswagen, et qui se caractérisait par une interface chargée et surtout bien trop lente.
La nouvelle version qui équipe le Cupra Tavascan change complètement la donne. D'une fluidité irréprochable, l'interface se présente sous la forme d'icônes clairement identifiées. Une barre de menu bien pratique prend place sur le haut de l'affichage que l'on peut facilement personnaliser. Elle peut notamment afficher la page d'accueil, l'accès aux réglages de la voiture, à la rubrique dédiée à la recharge ou encore à CarPlay. À ce titre le système d'Apple est maintenant parfaitement intégré, disposant d'une icône très pratique qui est directement accessible en haut de l'interface pour y revenir à tout moment, et profitant pleinement du bel écran de 15 pouces.
De la même façon, il suffit de balayer l'écran vers le bas depuis la bordure supérieure pour faire apparaitre des raccourcis. Indispensable, notamment pour supprimer rapidement cet insupportable avertisseur de survitesse qui se réactive à chaque démarrage du véhicule.
Plus claire, l'interface profite pleinement de la généreuse dalle de 15 pouces qui est à la fois lumineuse et bien contrastée. Les commandes de climatisations restent affichées en permanence sur le bas de l'écran, et on retrouve la barre de commandes tactiles de la température et du volume juste en dessous. Honnêtement nous l'avons peu utilisée mais à défaut de boutons physiques certains l'apprécieront surement.
Un poste de conduite moderne
Pas de changement non plus au niveau de l'écran d'instrumentation du Cupra Tavascan derrière le volant. Le petit écran couleur de 5,3 pouces fournit les informations essentielles à la conduite, et notamment la vitesse, l'autonomie restante de la batterie en kilomètres et en pourcentage, l'affichage des panneaux de limitation de vitesse ou encore les indications de navigation et les aides à la conduite. Le rapport engagé est également indiqué sur la partie droite tout comme le mode D ou B.
Seul changement notable par rapport à la Cupra Born de première génération, la commande de boîte n'est désormais plus solidaire de l'écran d'instrumentation. Elle prend maintenant place sur un comodo dédié à droite derrière le volant. Au passage, la tout nouvelle Cupra Born VZ adopte aussi cette configuration.
Le volant sport est équipé de commandes sensitives que l'on peut aisément manipuler à l'aveugle pour contrôler le Travel Assist (conduite autonome de niveau deux), les télécommunications et la musique. Pour autant il y a encore des ratés et on préfèrerait un bon vieux bouton que ces commandes pas toujours pratiques.
Pour terminer cette longue description, l'affichage tête haute (HUD) vient compléter l'équipement de nos modèle d'essai du Cupra Tavascan. Comme d'habitude, celui-ci propose de répliquer certaines des informations de l'écran d'instrumentation. Elles sont regroupées dans un bandeau vertical avec notamment la vitesse du véhicule, l'affichage des panneaux et des flèches de navigation quand celle-ci est activée. A l'approche d'une intersection le HUD va aussi afficher une flèche en réalité augmentée pour indiquer le chemin à suivre tandis que le bandeau de LED sous le pare-brise clignote par défilement bleu vers la droite ou vers la gauche. Si avec ça vous ne prenez pas la bonne rue c'est que vous le faites exprès.
Plus de 500 km d'autonomie ? Oui mais...
Comme les autres voitures électriques du Groupe Volkswagen, le Cupra Tavascan repose sur la plateforme MEB. Le SUV coupé se décline dans deux versions Endurance et VZ. La première est une propulsion arrière de 210 kW (286 ch) et 545 Nm de couple. La seconde est plus puissante avec en plus un moteur sur l'essieu avant de 80 kW pour une transmission intégrale. Forcément avec 340 ch les performances sont au rendez-vous avec un 0 à 100 km/h en 5,6 secondes.
Pour autant, le Tavascan doit aussi faire avec un poids conséquent de 2,3 tonnes qui limite ses aspirations sportives. Si elle lui confère un confort certain malgré la monte de 21 pouces de notre modèle d'essai, la suspension adaptative fait ce qu'elle peut pour contenir le roulis quand on décide de s'amuser sur les petites routes. Il faut également en tenir compte quand vient le moment de freiner si on ne veut pas tirer tout droit malgré la direction très précise. Notez que les palettes au volant permettent de régler la récupération de l'énergie au freinage sur trois niveaux en plus du traditionnel mode B.
Par ailleurs, nous avons relevé un consommation moyenne de 21 kW/100 km pendant notre essai avec quelques portions rapides mais toujours limitées à 110 km/h. Pas sûr donc de tenir l'autonomie annoncée de plus de 500 km, à moins d'avoir le pied très léger ou d'avoir une utilisation strictement urbaine. Dès lors, la consommation peut descendre sous les 18 kWh/100 km pour allonger le rayon d'action du Tavascan.
En matière de recharge, Cupra annonce une puissance admissible de 135 kW sur une borne rapide en courant continu. Notre essai ne nous a pas permis de le vérifier ni même d'évaluer l'efficacité du planificateur. Gageons que Didier nous en dira plus lors d'une future vidéo. En attendant on s'en tiendra aux chiffres annoncés par Cupra avec 100 km d'autonomie récupérés en 7 minutes et le traditionnel 30 minutes de charge pour passer de 10 % à 80 %. Notez toutefois que le Cupra Tavascan est compatible Plug & Charge sur les réseaux tels que Ionity. À domicile ou sur une borne en ville, le SUV électrique pourra se charger à une puissance maximale de 11 kW mais on aurait quand même préféré un chargeur embarqué de 22 kW pour recharger deux fois plus vite, par exemple en faisant les courses.
Le plein de technologies
Un mot enfin sur les aides à la conduite. Nous avons profité des portions de voies rapides sur notre trajets aux alentours de Barcelone pour activer le Travel Assist. Ce dernier correspond à la conduite autonome de niveau 2. Le Cupra Tavascan maintien automatiquement une distance de sécurité avec le véhicule qui le précède et reste bien centré au milieu de sa voie, en évitant de jouer du ping pong entre les lignes de marquage au sol. Forcément il faut garder les mains sur le volant, mais celui-ci est capacitif ce qui permet de simplement l'effleurer plutôt que de le saisir à pleine main comme chez Tesla.
D'autres ADAS (aides à la conduite) sont proposées de série comme par exemple Exit Warning et Exit Assist pour éviter un accident en ouvrant la portière ou pour identifier un objet dans l'angle mort. Au rayon des systèmes inédits, on notera l'intégration de Car2x pour communiquer avec les quelques véhicules équipés qui circulent déjà, et partager les informations routières, indiquer les véhicules en panne etc.
De la même façon, si nous n'avons pas eu l'occasion d'essayer l'application mobile associée au Cupra Tavascan, le constructeur indique que la fonction Assisted Parking permet d'effectuer des manœuvres de l'extérieur du véhicule grâce à un smartphone. Et comme chez BMW, Trained Parking peut carrément prendre la main pour rejoindre une place de parking préalablement mémorisée et située à moins de 50 mètres.
Bilan
Cupra fait encore durer le plaisir et n'a pour le moment révélé que le prix du Tavascan VZ. Le ticket d'entrée du SUV coupé électrique est fixé à partir de 46 990 euros, soit le même prix que le Tesla Model Y propulsion grande autonomie, qui est plus endurant sur autoroute mais doté d'un design et d'une finition clairement en retrait. Ceci étant, l'espagnol étant fabriqué dans les installations de Volkswagen en Chine, il ne peut pas prétendre au bonus écologique contrairement à l'américain, qu'on croise désormais à chaque coin de rue.
Chez les autres marques, les concurrents s'appellent Volkswagen ID.5 et Skoda Enyaq Coupé dans le Groupe Volkswagen mais ils sont plus onéreux (plus de 50 000 euros).
Chez les français, on pense bien sûr au Peugeot e-3008 testé ici par Didier. Moins puissant que le Tavascan, il est un peu plus abordable tout en bénéficiant de nombreux atouts dont son style et ses nombreuses options. Enfin, chez les marques Premium, seul le BMW iX2 boxe dans la même catégorie que le Tavascan, avec un prix équivalent dans sa version eDrive20 de 204 ch.
Un essai vidéo longue durée est prévu plus tard cet été, on évoquera notamment l'autonomie réelle sur autoroute les ADAS et tous les petits détails que l'on ne remarque pas toujours sur les essais presse... Alors, restez à l'écoute !
Nos accessoires indispensables
Voici quelques accessoires que nous avons utilisés pour charger la voiture et notre iPhone à bord :