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Baselworld fête ses 100 ans et ouvre ses portes sous fond de crise horlogère "passagère"

Par Didier Pulicani - Publié le

Baselworld fête ses 100 ans et ouvre ses portes sous fond de crise horlogère "passagère"
Comme chaque année dès l'arrivée du printemps, toute l'industrie de luxe se donne rendez-vous à Baselworld, la plus grande foire mondiale dédiée à l'horloger et à la bijouterie.

Depuis 2015 et la sortie de l'Apple Watch, le salon intéresse particulièrement le milieu de la tech, même si Apple répond toujours aux abonnés absents. Les smartwatches ont en effet envahi le milieu horloger, y compris chez les fabricants historiques comme TagHeuer ou Frédérique Constant. Cette année, même Samsung a fait le déplacement ! Pour 2017, 3500 journalistes ont été accrédités, et Baselworld a dû refuser des exposants, malgré l'arrivée des ateliers, ces nouveaux espaces créés pour les indépendants et les nouveaux entrants, dont certains proviennent du marché de l'électronique. Pour autant, le comité des exposants ne cache pas le fait que certains nouveaux entrants ont disparu du salon cette année, sans nommer explicitement des marques qui avaient envahi Baselworld un peu par opportunisme. Il ne s'agirait pourtant pas des constructeurs de smartwatch, mais plutôt des marques de luxes, venues compléter leur collection avec des montres... sans grand succès.

Baselworld fête ses 100 ans et ouvre ses portes sous fond de crise horlogère "passagère"


Cette fois encore, les horlogers suisses ont bien du mal à afficher leur optimiste, avec une année 2016 présentant une nouvelle baisse de 9%. François Thiébaud explique ces résultats par un climat politique tendu, notamment sous fond de guerres et d'attentats. Mais la reprise se fait sentir, notamment grâce à de bons résultats en Chine ces six derniers mois, l'Asie représentant une part majoritaire dans les exportations. La crise est donc surtout vécue comme passagère, d'autant que les niveaux de ventes restes assez conformes aux années 2010/2011.



Et les smartwatches dans tout ça ? Le sujet est toujours évoqué avec beaucoup de délicatesse dans ce milieu très traditionaliste. Il n'y a pas lieu de créer un secteur dédié uniquement à la montre connectée précise Sylvie Ritter qui estime que l'objet ne doit pas être séparé des horlogers traditionnels. Un point de vue partagé par François Thiébaud qui cite un produit additionnel, complémentaire et qui ne doit pas entrer en opposition avec les fabricants historiques. On a deux poignets ! [...] les montres connectées sont très utiles pour ouvrir sa voiture, voir ses messages et gérer sa santé précise-t-il, tout en soulignant certaines carences, notamment en matière d'autonomie dont ne souffrent pas leurs homologues mécaniques.

Cette année, la montre connectée n'est donc plus perçue comme une menace, mais plutôt comme un nouveau relais de croissance pour les marques traditionnelles. Pour autant, les exposants soulignent l'importance du Swiss Made qui devrait se renforcer sur la partie technique dès le 1er janvier 2019 et peut-être se montrer plus regardant sur cette certification apposée sur des modèles présentant une partie électronique. Voilà pourquoi certains fabricants -Tag Heuer en tête- ont commencé à rapatrier l'assemblage des processeurs sur le territoire suisse...

http://www.baselworld.com

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