Certaines plateformes de streaming sont plus discrètes que d’autres sur leurs chiffres officiels (encore un domaine où Apple bat tous les records). Une fois n’est pas coutume, Ted Sarandos (co-PDG de Netflix) vient d’annoncer 10 millions d’abonnés en France en 2022. Nous avons 222 millions d'abonnés dans le monde. [En France] nous comptons aujourd'hui plus de 10 millions de foyers (au lieu de 6,7 en 2020). Un foyer représentant cinq comptes, le nombre d'utilisateurs est donc encore plus élevé.
Le gérant en profite pour se livrer à un exercice de séduction dans l’Hexagone. En effet, il assiste aujourd’hui au sommet Choose France, profitant pour évoquer le rôle de grand exportateur de culture française de la plate-forme avec Lupin ou le film Sans répit (sans compter quelques pépites). Il rappelle ainsi les actions de Netflix en France, comme un investissement cette année de 200 millions d'euros dans la création française (mais d’un autre côté, la plateforme est aussi soumise à une obligation de quotas européen et nationaux). Il est question de lancer un incubateur qui va faire travailler ensemble des scénaristes expérimentés et des futurs talents, sous l’égide du célèbre showrunner américain Neal Baer (Urgences).
En janvier, la firme américaine a conclu un accord sur la chronologie des médias, qui lui permet de proposer des films 15 mois après leur sortie en salles (au lieu de 36). Mais d’après Ted Sarandos, ce modèle économique ne serait pas soutenable, il évoque même un délai réduit à quelques semaines -ce qui risque de déplaire à de nombreux professionnels du cinéma. Il est également revenu sur la modification du modèle économique de Netflix annoncé avec la dernière présentation des résultats, à savoir une nouvelle offre moins chère mais financée par la publicité (sans pour autant préciser sa date de lancement) ainsi qu’un nouveau système de facturation (sanction ?) pour ceux qui partageraient leur compte au delà du raisonnable !
