Notre test de l'Apple TV : la télévision de demain, mais pas aujourd'hui
Par Laura Tibourcio de la Corre - Publié le
made in Cupertino, la firme a présenté une nouvelle version de son boitier TV en septembre dernier, durant la keynote traditionnellement consacrée à l'iPhone.
Plus de trois ans après la sortie de la troisième génération d'Apple TV, le boitier bénéficie d'une mise à jour axée sur les applications :
notre vision de la TV est simple et peut-être un peu provocatrice. Nous croyons que le futur de la télévision réside dans les appslançait fièrement Tim Cook entre deux démonstrations.
Un petit pas vers le salon
On se rappelle que Steve Jobs affirmait déjà
j'aimerais créer une télévision intégrée facile à utiliserà Walter Isaacson pour sa biographie :
elle se synchroniserait sans soucis avec tous vos terminaux et avec iCloud. Les utilisateurs n'auraient plus à jongler avec des télécommandes complexes pour leurs lecteurs DVD et leur réseau câble. Elle aurait l'interface utilisateur la plus simple imaginable. L'idée d'aller attaquer le marché de la télévision est en effet présente à Cupertino depuis un moment mais en découdre avec les acteurs en place n'est pas aisé.
La télévision, un média repère
Il faut dire que la télévision occupe une place privilégiée dans les chaumières. En France, les 50 millions de téléspectateurs que compte l'Hexagone y consacrent près de 4 heures par jour, quel que soit l'écran utilisé.
Pour atteindre cette audience, les annonceurs sont prêts à dépenser des budgets conséquents : 3,8 milliards d'euros sur les 10,5 milliards qu'ils consacrent aux médias. C'est plus de deux fois plus que le budget dépensé sur internet.
Face à cet engouement, on comprend qu'Apple souhaite également sa part du gâteau et prendre part à ce réseau d'influence, d'autant que l'entreprise se lance en parallèle dans l'agrégation d'actualité. 1984 n'est peut-être pas si loin finalement.
Reste que les acteurs historiques du secteur ne semblent pas enclins à accueillir Apple à bras ouverts. Son service de streaming rencontre des difficultés et la firme n'a pas encore annoncé de partenariat en ce sens.
À défaut de faire de la vraie télévision, la firme accueille en son sein quelques services de streaming avec cette nouvelle Apple TV et reste, comme sur la version précédente sur de la VOD, un système qui se démocratise. En 2014, 30% des internautes français affirmaient avoir déjà utilisé la VOD (+5 points par rapport à l'année précédente), et 2,5% d'entre eux étaient abonnés à un service de SVOD (+1,5 point par rapport à 2013).
Reste que de nombreux adeptes de la télévision n'ont pas du tout cet usage du petit écran. Steve Jobs disait d'ailleurs en 2004 :
nous pensons que quand vous regardez la télévision, vous voulez éteindre votre cerveau, et vous travaillez sur un ordinateur quand vous voulez le rallumer.
La concurrence des Box, des TV connectées et des consoles de jeu
Alors que les consoles de jeu et les TV connectées proposent également des applications et de la VOD, la France possède une spécificité : les box.
Ces dernières permettent non seulement de faire de la VOD, mais aussi de lire ses fichiers à l'aide d'AirPlay, de clés USB ou sur un NAS, voire même d'en télécharger en P2P. La Freebox est d'ailleurs très utilisée pour AirPlay, ce qui enlève un argument de poids à l'Apple TV. Sur ce point, le Chromecast de Google, vendu 39€, est également un rival de choix.
Dans cet environnement très concurrentiel, on peut se demander comment Apple souhaite se positionner. La firme n'a probablement pas élaboré sa stratégie en fonction des spécificités de la France. Certains arguments avancés par le Pomme pourraient donc ne pas s'appliquer dans l'Hexagone mais force est de constater que l'expérience utilisateur proposée est bien meilleure que sur la plupart des TV connectées.
L'ancienne Apple TV et Airplay
Cette nouvelle Apple TV n'est pas la première tentative de la firme dans ce domaine. La version précédente possédait d'ailleurs déjà des applications et jouissait d'une très bonne intégration à iTunes. Acheter et louer des films étaient à priori l'objectif principal de l'Apple TV mais le catalogue proposé était plutôt limité, et les formats vidéo acceptés restreints. Finalement, les utilisateurs s'étaient donc appropriés le boitier davantage pour AirPlay.
Au sein de la rédac', l'Apple TV servait notamment à faire du AirPlay audio, jusqu'à ce que les amplis deviennent progressivement compatibles. On imagine que cette licence rapporte énormément d'argent à la Pomme, mais elle contribue également à rendre les version précédentes de l'Apple TV obsolètes.
Reste la recopie pour les photos et les PowerPoint. En effet, l'Apple TV a trouvé une place de choix dans les entreprises, permettant de diffuser facilement des présentations, tout en respectant la décoration soignée des bureaux.
L'Apple TV a donc su conquérir de nombreux fans, d'autant que son prix tout doux (119€ au lancement, 79€ aujourd'hui, voire moins sur le Refurbstore), permet de bénéficier du design d'Apple et d'avoir une meilleure continuité dans l'écosystème à moindre coût.
Avec cette mise à jour, Apple fait réellement le pari du contenu. La keynote de septembre a d'ailleurs laissé la part belle aux démonstrations d'applications. Tout comme la firme l'a fait avec l'iPhone, la marque souhaite vendre une boitier fédérateur, regroupant aussi bien du contenu vidéo que des jeux. Reste à savoir à quel échéance cet objectif sera atteint.
Déballage de l'Apple TV 4
Il ne faudra pas compter sur cette Apple TV pour donner une nouvelle allure à son salon puisque le boitier reste le même, à une dizaine de millimètres près sur la hauteur. Si la génération précédente embarquait déjà un port HDMI, on passe ici à de l'HDMI 1.4. En revanche, il n'y a plus de port audio optique. De quoi irriter les possesseurs d'amplis « vintage ».
Au niveau des performances, ce nouveau boitier devrait faire bien mieux que son prédécesseur puisqu'il renferme une puce A8 bicoeur avec 2Go de RAM, contre une A5 monocoeur pour l'Apple TV 3ème génération. À titre de comparaison, l'Apple TV 4 embarque donc la puce de l'iPhone 6 avec un peu plus de RAM, tandis que la version précédente en était encore à la puce de l'iPhone 4s. Il faut dire qu'entre les jeux, le shopping et la gestion de la maison connectée, le boitier pourrait vite être très sollicité.
À la commande, il ne faudra pas oublier d'ajouter un câble HDMI à son panier si on n'en possède pas car Apple n'en fournit pas dans sa boite. Une fois le paquet reçu, l'installation sera assez aisée, d'autant que l'Apple TV peut être configurée à l'aide d'un iPhone, afin de récupérer automatiquement le code du Wifi ou un compte iCloud.
La barrière de l'interface utilisateur
Dès l'installation, on retrouve une interface cohérente avec ce que propose iOS. Les fans de la Pomme ne seront donc pas déboussolés, mais les adeptes de vidéoprojecteurs pourraient ressentir une gêne face à cette interface très
claire.
Comme sur son iPhone, on pourra ouvrir le multi-tâches pour passer d'une application à l'autre, forcer la fermeture de l'une d'entre elles et réorganiser les icônes de l'écran d'accueil. Malheureusement, tvOS ne permet pas encore de créer des dossiers pour classer ses applications. Ces dernières encombreront donc rapidement l'écran, surtout chez les familles nombreuses, d'autant que le multi-session n'est pas disponible.
De même, les recherches dans l'App Store restent pour le moment limitées puisque le tri des applications par catégories n'est pas encore apparu chez nous. À moins de savoir précisément quel titre on cherche, l'App Store se résumera aux applications mises en avant par Apple, qui se retrouve tout naturellement au top du classement de la boutique. On imagine que ces tris par catégories seront prochainement proposés, d'autant que le nombre d'applications disponibles augmente de jour en jour.
Une nouvelle télécommande tactile
Pour naviguer dans cet App Store, Apple fournit une nouvelle Siri Remote, qui arbore désormais une surface tactile en verre et de nouveaux boutons. Il suffira donc de faire glisser son doigt pour passer d'un menu à l'autre alors qu'il fallait cliquer
des millions de foisauparavant. On pourra d'ailleurs régler la sensibilité de la surface tactile afin de maîtriser au mieux ses mouvements.
Si cette méthode est bien plus rapide, elle s'avère malheureusement peu précise par moment. En effet, de nombreuses applications nécessitent de taper des mots de passe ou des recherches, à l'aide d'un clavier virtuel approximatif, ce qui a eu le don de nous irriter rapidement. Les déplacements
par blocde lettres seront loin d'être intuitifs et puisqu'aucun curseur n'est proposé, il faudra tout effacer et recommencer en cas de faute de frappe. Montrer une vidéo #lolcat à ses amis sur YouTube sera dès lors beaucoup moins spontané. On aurait également aimé avoir accès à Touch ID pour effectuer des achats rapidement.
Après plusieurs heures d'utilisation, nous avons également remarqué que le design de cette télécommande est assez « symétrique », ce qui nous pousse parfois à la prendre à l'envers, et à pointer la surface brillante vers la télévision.
Compte tenu du rêve de Steve Jobs, il est étonnant qu'en 2015, l'Apple TV soit livrée avec une télécommande, et ne puisse être pilotée entièrement depuis son iPhone. Aucune mise à jour de l'application iTunes Remote n'était d'ailleurs proposée à la sortie du boitier. Les ingénieurs d'Apple auraient-ils manqué de temps ?
Les caprices de Siri
En plus d'un nouveau bouton « Home », cette télécommande embarque désormais un bouton dédié à Siri. Deux micros situés en haut de la télécommande permettront d'enregistrer les commandes vocales, qui ont d'ailleurs été présentées comme un moyen privilégié d'interagir avec l'Apple TV. Si l'assistant de la Pomme est effectivement en mesure de « trouver une série drôle » et tous les films de Woody Allen, il aura du mal à reconnaître Peppa Pig, Emma Stone ou Emma Watson dans un environnement bruyant. Pour se faire comprendre, il faudra donc bien articuler, et éviter les liaisons du type
les films D'Emma Stone.
De plus, les recherches autorisées restent pour le moment assez basiques : impossible de trier les films en fonction de leur durée ou de leur prix. Siri n'était d'ailleurs même pas capable d'effectuer une recherche au sein d'Apple Music au lancement de l'Apple TV. En revanche, l'assistant permet de jeter un coup d'oeil à la météo, à la bourse ou aux acteurs d'un long métrage à tout moment, sans interrompre son film.
iTunes, du streaming et des DivX !
L'Apple TV n'est pas la télé
Malgré son nom, l'Apple TV n'a rien d'une télévision : ce n'est pas un écran et ne donne pas accès à la télé
classique. Malgré les appels du pied d'Eddy Cue aux producteurs de contenus et aux cablo-opérateurs, les négociations semblent avancer lentement et les adeptes de la télévision ne pourront pas (encore) profiter pleinement du petit écran grâce à leur Apple TV.
Le boitier ne propose en effet pas de flux continu de programmes, ni d'entrée TNT, mais fonctionne avec des applications, à sélectionner selon ses envies. Pour changer de programme, il faudra d'ailleurs revenir à l'écran d'accueil pour en sélectionner d'autres. Certains estimeront que c'est bien mieux ainsi, puisque la télévision ne propose que des programmes
abrutissants, mais ce n'est probablement pas l'avis de tous. Comme le disait Steve Jobs en 1996, tout ceci n'est pas une conspiration :
les chaînes sont là pour donner aux gens exactement ce qu'ils veulent. Ce qui est bien plus déprimant. L'idée d'une conspiration est plus optimiste ! On peut la déjouer ! On peut organiser une révolution ! Mais les chaînes sont là pour donner aux gens ce qu'ils veulent, et c'est la vérité.
Comme le précise Eddy Cue, le boitier reste donc un
add-onsupplémentaire à brancher à son écran et ne permettra pas de se passer de son antenne, ou de sa box. Reste que les choses évoluent et certaines chaînes, comme Arte, ABC ou CNN, proposent de plus en plus de contenu, même s'il faudra la plupart du temps, avoir un abonnement pour pouvoir en profiter comme sur les plateformes de streaming à la Netflix.
D'ailleurs, on ne pourra que déplorer le peu de chaînes françaises présentes dans l'offre d'Apple, malgré l'existence d'applications de Replay sur l'App Store iOS. Il est d'ailleurs bien dommage de ne pas pouvoir enregistrer des émissions à l'aide de son Apple TV pour les visionner plus tard.
Les DivX sont enfin pris en charge... mais pas la 4K
Avec l'arrivée de Netflix et de CanalPlay sur l'Apple TV, la Pomme fait un grand pas vers le streaming, mais l'une des nouveautés qui séduira les fans, c'est la prise en charge des DivX. Nous avions d'ailleurs pointé du doigt cette limite comme étant un sérieux point négatif de la version précédente.
Grâce à des applications comme Plex: Films, TV, musique, on pourra donc avoir accès rapidement à tous les fichiers situés sur son ordinateur ou sur un NAS. Cette possibilité est certes très plaisante, mais on aurait aimé un moyen encore plus simple de lancer ses séries préférées, surtout en compagnie d'invités, grâce à un port USB par exemple.
Enfin, alors que l'iPhone 6s est désormais en mesure de filmer en 4K, l'Apple TV ne sera pas en mesure de diffuser ces fameuses séquences. Quel dommage de ne pas voir l'écosystème d'Apple évoluer de façon uniforme.
L'achat de films est-il condamné ?
Parmi les applications pré-installées par la Pomme, on trouve bien entendu celles d'iTunes. Comme d'habitude on pourra acheter ou louer ses films et ses séries, même si une nouvelle fois, on ne pourra que déplorer les tarifs pratiqués, surtout en ce qui se concerne la location.
Comme à son habitude, Apple met certains contenus en avant parmi lesquels on pourra se balader en faisant glisser son doigt. L'affichage aura d'ailleurs parfois du mal à suivre tant cette méthode s'avère rapide pour naviguer. Chaque film proposera sa propre fiche technique, dont les informations seront parfois tronquées. Cliquer sur la note attribuée par les utilisateurs ne permettra pas pour autant de lire les commentaires laissés, et les avis de médias anglo-saxons seront parfois étonnants, comme ici pour Vice Versa.
Au niveau du catalogue, on trouve de quoi satisfaire toutes les envies, des blockbusters américains, aux documentaires indépendants en passant par les séries du moment. Si le catalogue de la Pomme a pu poser problème par le passé, il propose désormais des tas de contenus, tant et si bien qu'on ne saura pas toujours où donner de la tête. Pour obtenir des suggestions pertinentes en fonction de ses goûts, on pourra d'ailleurs passer par l'application de Spideo - Video Recommendation, qui sera toujours de bon conseil.
On regrettera cependant l'absence de Rick and Morty, et pour avoir accès au plus vite à la dernière saison de Orange is the New Black, il faudra bien entendu se tourner vers Netflix. Alors que le streaming fait de plus en plus d'adeptes , les plateformes font le pari de proposer des contenus originaux afin d'attirer davantage d'abonnés, de quoi les détourner d'iTunes.
Pour le moment, Apple accueille en son sein de nombreuses plateforme de streaming pour palier ce manque dans son offre, et satisfaire les utilisateurs. Reste à savoir ce qui adviendra de ces acteurs lorsque la firme se lancera sur le segment. On se souvient que Flipboard, un temps agrégateur phare de l'App Store, s'est rapidement retrouvé en difficulté lorsqu'Apple a souhaité lancer sa propre application de News.
Le plein d'applications
Comme nous vous le rapportions plus haut, se balader dans l'App Store est encore assez laborieux, mais on y trouve de nombreuses applications aussi bien dans les domaines de l'éducation que du fitness, ou de la productivité.
On sent bien le potentiel dans les salles de classe, pour la maison connectée, ou pour faire son sport à la maison, mais force est de constater que pour le moment, de nombreux éditeurs n'ont fait que reproduire leurs applications pour iPhone. Certaines d'entre elles servent d'ailleurs clairement de vitrines pour une version iPad, tandis que d'autres, ne proposent que des actions très limitées et nécessitent d'ailleurs une connexion web avant toute utilisation.
Tout cet écosystème est bien entendu appelé à évoluer et compte tenu du coup de projecteur offert à quelques éditeurs au moment du lancement de l'Apple, on comprend qu'ils aient souhaité lancer une première version de leur application très rapidement pour en bénéficier. Malgré quelques expériences décevantes, nous avons pu profiter de belles réalisations conçues pour tirer parti du grand écran de la télévision.
Nos 10 applications "coup de coeur" gratuites sur l'Apple TV
Si quelques applications sont pré-installées, tout l'intérêt de cette Apple TV sera d'aller fouiller dans l'App Store pour trouver son bonheur. Parmi les plateformes de streaming, les applications pour gérer sa maison connectée, faire du sport ou du shopping, on trouvera bien entendu des jeux. De quoi occuper toute la famille.
En se baladant dans la boutique d'Apple, on découvre de nombreuses applications gratuites, mais toutes ne donnent pas forcément accès à du contenu. Il faudra en effet posséder un abonnement pour bénéficier de Netflix ou de Canalplay, et l'application de la NHL ne proposera que les classements des équipes, à moins d'avoir opté pour le GameCenter Live vendu 110€.
En revanche, ARTE TV : direct, replay et +, Red Bull TV : sport en direct et TED mettent à disposition de nombreux contenus capables de satisfaire tous les publics. Ainsi, la chaîne franco-allemande propose des documentaires, ainsi que des concerts, tandis que la marque de boisson énergisante fait comme à son habitude, dans les sports extrêmes. Enfin, les fans de TED pourront retrouver de nombreuses conférences sur des thèmes variés allant de la technologie au leadership, en passant par le bonheur et le design.
Si nos coups de coeur ne se sont pas portés sur YouTube ou AlloCiné, les films au cinéma, ce n'est pas que leurs applications sont inutilisables, au contraire, mais disons qu'elles n'ont plus vraiment besoin d'un coup de projecteur. La plateforme de streaming de Google permettra comme d'habitude de retrouver facilement toutes ses vidéos préférées (comme celles Mac4Ever par exemple !) tandis que l'application dédiée au cinéma permettra de parcourir des bandes-annonces avant de se décider pour un film. Cependant, les informations fournies ne seront pas aussi riches que sur le site d'Allociné.
Alors que SimpleX, un client tiers pour Plex: Films, TV, musique, s'est rapidement classée au top du classement américain de l'App Store, l'application officielle du service est désormais disponible et permet de retrouver facilement toutes les vidéos, photos et musiques stockées sur son ordinateur ou sur un NAS. Le service est très simple à utiliser et deviendra vite indispensable.
Le format vidéo conviendra tout particulièrement à certaines plateformes, comme Kitchen Stories easy Recipes, ou , qui proposent des tas de tutoriels dans les domaines de la cuisine, de la couture ou du dessin.
Si on constate que certaines applications, notamment dans le domaine du fitness, ne sont que de
simplesadaptations de titres disponibles sur iPhone, Zova, exploite pleinement le potentiel offert par l'Apple TV. L'application permettra en effet aux plus motivés d'accueillir un coach personnalisé dans leur salon grâce à de jolies vidéos.
Enfin, la rédac' s'est bien entendu lancée dans de nombreuses parties de jeux et a particulièrement apprécié Rayman, dont les nouvelles aventures sont disponibles gratuitement sur Apple TV. De même, Asphalt 8: Airborne, qui permet au passage d'exploiter l'accéléromètre et la gyroscope de la Siri Remote est plutôt réussi, sans que les contrôles ne soit ultra précis, et Crossy Road est toujours aussi addictif. On pourra bien entendu profiter de tous ces jeux avec une manette Bluetooth, ce qui rendra l'expérience bien plus agréable.
L'Apple TV, une console de salon ?
La Siri Remote, une manette de jeu ?
Si tous les jeux doivent être compatibles avec cette Siri Remote, qui renferme d'ailleurs un gyroscope et un accéléromètre, son design « très plat » laisse planer le doute sur le confort de jeu qu'elle peut procurer. C'était d'ailleurs l'un des points négatifs que nous avions mis en avant lors de notre test de la manette MFi de Logitech.
À première vue, l'Apple TV semble plus destinée à du
jeu occasionnel. Ce type de jeu caractérisé par des règles plutôt simples et le peu d'engagement nécessaire pour avancer existe depuis bien longtemps, mais a été particulièrement démocratisé par Nintendo et sa Wii.
En jetant un oeil à cette Remote, à sa dragonne et à Beat Sports, on ne peut d'ailleurs pas s'empêcher de mettre en parallèle les deux
consoles. Loin d'être réservée aux puzzles et aux jeux de plateaux, l'Apple TV propose également des jeux aux graphismes et aux concepts élaborés. Malgré la qualité de la réalisation, on imagine que les joueurs invétérés ne troqueront en aucun cas leur console de salon et leurs jeux AAA pour Galaxy on Fire, Oceanhorn ™ ou BADLAND sur Apple TV.
Étonnamment, Apple a décidé d'obliger les développeurs à rendre leurs jeux compatibles avec la Siri Remote, ce qui limite à fortiori les interactions possibles. À chaque fois qu'un titre prendra en charge des manettes aux formes plus
classiques, on préférera les utiliser car elles procurent un bien meilleur confort de jeu.
Une dragonne, comme pour la Wii
Comme pour renforcer le parallèle avec la Wii, Apple propose une dragonne avec sa Siri Remote à 15€. Il faut dire que dès les premières parties d'Asphalt 8: Airborne ou de Hit Tennis 3, on se rend vite compte qu'il en faut peu pour que cette toute petite télécommande nous échappe des mains.
Cette dragonne semble d'ailleurs tellement essentielle pour jouer qu'il est étonnant qu'Apple ne l'inclut pas dans son pack
initialde l'Apple TV. Pour l'obtenir, il faudra donc débourser 15€, en plus des 25€ nécessaires pour le câble HDMI.
La facture commence à être salée, d'autant que les jeux mis en avant par Apple sont vendus pour la plupart entre 2,99€ pour Alto's Adventure ou Canabalt, et 9,99€ pour Beat Sports, ou encore Transistor. Reste que remplacer sa Siri Remote coûtera 89€, ce qui fait relativiser le prix de la dragonne. Disponible uniquement en noir, elle permet également de retrouver plus facilement sa télécommande au milieu des coussins de son canapé.
Si la Remote Loop se branche sur le port lightning de la Siri Remote, celui qui sert également à la recharger, Apple a ajouté un système qui rappellera quelques souvenirs aux fans de la marque. Il faudra ainsi presser sur les boutons latéraux pour pouvoir la détacher. De quoi éviter les accidents et préserver intacte la surface tactile en verre de la Siri Remote. Il sera donc difficile de s'en fabriquer une à la maison pour économiser un peu d'argent, mais on imagine que les accessoiristes travaillent sur le sujet.
On se souvient qu'au lancement de la Wii, les vidéos de joueurs faisant valser leur manette, endommageant au passage leur téléviseur, s'étaient multipliées. Avec la sortie de l'Apple TV, il se pourrait que le phénomène revienne sur le devant de la scène, tant la dragonne de la Pomme semble fragile, surtout en comparaison avec celle de Nintendo.
Il est vrai que son look noir est plus
sobremais on a du mal à croire qu'elle résistera à des disputes entre frères et soeurs pour conquérir le Graal (a.k.a la télécommande). Le confort que cette dragonne propose est plutôt simple, et même si on pourra l'ajuster, il ne sera pas possible de la bloquer sur une taille précise comme sur la Wii.
Pour protéger davantage sa manette, Nintendo offre également un étui, contrairement à Apple. Il faut dire que cela altérerait le design de l'objet, mais la firme de Cupertino y songera peut-être, à l'avenir. En attendant, Griffin a d'ores et déjà annoncé un modèle Survivor, disponible prochainement, et la marque Ozaki propose également le sien pour 20$. Alors qu'Apple ne propose pas (encore) de dock pour sa télécommande, Studio Neat en vend également un pour 12$.
Le multi-joueurs n'est pas pleinement exploité
L'internet mondial nous donne la possibilité de jouer avec n'importe qui, à n'importe quelle heure, mais l'avantage de posséder une console de salon, c'est de pouvoir se lancer dans des parties endiablées en famille ou entre amis.
Lors de la keynote de septembre, c'est un aspect qu'Apple a largement mis en avant, avec notamment une présentation de Crossy Road en multi-joueur. À l'image de cette démonstration, la plupart des jeux proposent pour le moment un concept similaire à leur contrepartie sur mobile avec la même expérience dupliquée. Ainsi, Crossy Road proposera cette fois-ci de travers des routes à deux en même temps, et dans Badland, plusieurs créatures mystérieuses voleront côte à côte sans vraiment interagir.
De même, certains jeux ne proposent pas encore la possibilité de créer plusieurs comptes pour ne pas mélanger ses parties et ses récompenses avec celles d'autres membres de la famille. Un héritage d'iOS, où les terminaux sont bien plus personnels. Encore une fois, cet écosystème est appelé à évoluer, et ces quelques déconvenues pourraient être compensées très rapidement.
L'Apple TV expose son potentiel, sans révolutionner la télévision
Ce que nous retenons finalement de cette Apple TV 4, c'est sa capacité d'évolution rapide induite par la présence d'un App Store. Comme nous l'avons vu, certaines applications laissent encore à désirer, mais les éditeurs ont désormais la possibilité de faire évoluer leurs créations, en ayant le produit définitif en main. Nous avons d'ailleurs constaté différentes améliorations depuis l'arrivée de l'Apple TV à la rédac'.
Cet App Store représente certes une nouvelle vitrines pour les éditeurs, mais c'est également une plateforme supplémentaire à prendre en charge pour les petites structures et les développeurs indépendants. L'optimisation de certaines applications pourrait donc prendre un certain temps.
L'écosystème d'Apple
Malgré quelques lacunes, il est aisé d'appréhender le potentiel offert par cette Apple TV dans les domaines de l'éducation, du fitness ou de la maison connectée. Les utilisateurs devraient avoir accès à de plus en plus de contenus grâce à la popularité d'Apple chez les éditeurs, et bénéficieront également de tout l'écosystème de la Pomme.
L'Apple TV s'insérera en effet parfaitement dans l'univers d'Apple en permettant à ses utilisateurs de synchroniser leur compte iCloud. Visionner ses photos de vacances sur grand écran et profiter de sa musique dans toute sa maison sera donc un jeu d'enfant. De quoi rendre l'abonnement à Apple Music plus attrayant.
Remote se fait désirer
Alors que l'application iTunes Remote était d'un grand secours sur la précédente Apple TV, elle n'a pas encore bénéficier d'une mise à jour correspondant à la nouvelle version du boitier. La dernière date en effet du 21 avril 2015, et la précédente du 17 septembre 2014. Les développeurs indépendants ne sont apparemment pas les seuls à avoir des soucis d'allocation des ressources.
On comprend que commercialement, Apple ne souhaite pas exclure les clients potentiels qui n'auraient pas en leur possession un iPhone ou un iPad, mais il est étonnant que la firme ne donne pas (encore) aux autres la possibilité de piloter entièrement son Apple TV à l'aide d'un appareil sous iOS.
Vers davantage d'achats intégrés et d'abonnements
Malgré tout le potentiel que présente l'Apple TV, elle ne remplacera pour le moment ni la télévision, ni une bonne console de jeu. Encore loin de proposer des fonctionnalités ou du contenu totalement inédit, le boitier se présentera plutôt comme un élément supplémentaire à brancher à sa télévision.
Alors que le rêve de Steve Jobs était de proposer un boitier intégré, l'Apple TV est encore loin de réunir plusieurs appareils en un, comme le fait l'iPhone.
Les choses pourraient cependant évoluer avec l'enrichissement de l'App Store. Eddy Cue a en effet affirmé lui-même qu'il souhaitait le faire tendre vers celui proposé sur iOS, où les gens peuvent
acheter ce qu'ils veulent, comme ils le veulent, avec des éléments gratuits, d'autres payants ou sur abonnement. L'homme rêverait d'ailleurs d'accueillir les grands cablo-opérateurs comme Comcast sur l'Apple TV et permettre aux utilisateurs de prendre leur abonnement en passant directement par le boitier. Reste que les discussions semblent compliquées et devront se multiplier si Apple souhaite faire de même dans chaque pays.
On aurait aimé
Comme nous l'avons vu, l'Apple TV permet désormais de lire des DivX grâce à des applications du type Plex. Cette évolution est certes appréciable, mais on aurait aimé avoir la possibilité de brancher une clé USB à l'arrière du boitier pour pouvoir profiter rapidement de films, de séries ou de photos de vacances apportés par des convives.
Nous vous le rapportions plus haut, l'Apple TV n'est pas la télé, cependant, nous aurions aimé disposer de fonctions simples
à la TiVocomme l'enregistrement de programmes sur le disque du boitier.
De même, alors que de nombreuses chaînes de télévision françaises proposent des applications iOS avec le Replay de leurs émissions, elles ne sont pas encore disponibles sur l'Apple TV. Le format semble pourtant s'y prêter à merveille. Reste à savoir s'il s'agit d'un problème de ressources ou de volonté, pour éviter de détourner les spectateurs du petit écran traditionnel.
Une nouvelle fois, les choses pourraient rapidement évoluer sur cette Apple TV mais avec toutes les frustrations que nous avons rencontrées dans notre utilisation, nous ne pouvons nous empêcher de nous demander si Steve Jobs aurait attendu plus longtemps, afin de lancer un produit plus complet sur le marché. Reste que le premier iPhone était loin d'être parfait.
Conseils d'achat
Comme nous l'avons évoqué à maintes reprises durant ce test, l'Apple TV présente un joli potentiel, et c'est ce qu'il faut retenir. De nouvelles applications sont soumises chaque jour, des classements sont apparus sur l'App Store et Siri prend désormais en charge la musique. L'intérêt de ce boitier est donc appelé à évoluer fortement dans les prochains mois pour satisfaire les envies de ses possesseurs.
32 ou 64Go ?
En commandant son Apple TV, on pourra choisir entre 32 et 64Go de stockage, en fonction de l'utilisation qu'on souhaite en avoir : le modèle de base devrait largement suffire aux utilisateurs plutôt branchés streaming mais il faudra garder à l'esprit que les jeux dernier cri et les magnifiques économiseurs d’écran animés d'Apple pèsent rapidement des centaines de Mo et peuvent en effet demander de la place.
Comme toujours, la différence de prix est assez élevée (50€ pour 32Go supplémentaires), mais il serait bien dommage de devoir sans cesse désinstaller des applications pour en installer d'autres au fil du temps.
Le coût total pour bien profiter de son Apple TV 4
En effet, profiter pleinement de son Apple TV nécessitera un investissement au delà des 179€ demandés pour une version 32Go. Il faudra ajouter un câble HDMI, mais aussi une dragonne à 15€, pour éviter d'envoyer valser sa Siri Remote, et de détruire son écran de télévision au passage.
Tous les jeux seront certes compatibles avec la télécommande d'Apple, mais jouer avec une manette telle que la C.T.R.L.i de Mad Catz ou la Nimbus de SteelSeries sera bien plus agréable, ce qui ajoutera une soixantaine d'euros à l'addition, en plus d'éventuels nouveaux amplis puisqu'Apple a décidé de supprimer le port audio optique de son Apple TV. À ce rythme, on se rapprochera gentiment du prix d'une PlayStation 4 ou d'une Xbox One, sans parler des modèles précédents qui sont désormais vendus autour des 200€.
L'Apple TV 3 est toujours en vente
New is always betternous dirait Barney Stinson, mais il faut admettre que cela dépend des utilisations. Passée la découverte, certains affirmeront en effet que les jeux de l'Apple TV ne sont que des
gadgetset les autres applications, de pâles copies de celles proposées sur iOS.
Si AirPlay constitue un argument de choix pour s'offrir l'Apple TV, la troisième génération, toujours disponible dans la boutique de la Pomme, pourra amplement faire l'affaire, d'autant qu'elle est proposée à 79€.
Par rapport à notre test précédent, l'Apple TV 4 a certes gagné des formats vidéos supplémentaires et un App Store, mais présente également des inconvénients absents de la troisième version, comme le retard de l'applications Remote, et l'absence de port audio optique.
Chacun trouvera donc midi à sa porte, mais en optant pour l'Apple TV 3, il faudra également garder en tête que c'est un produit peu évolutif, appelé à en rester à ce stade dans le futur. Avant de passer commande, on pourra d'ailleurs aller faire un tour sur le Refurbstore pour éviter de laisser passer une bonne affaire.
Où l'acheter
L'Apple TV 4 est proposée à 179€ en 32 Go, ou à 229€ en 64 Go chez Apple, et est également disponible Chez Darty , Chez Boulanger ou À la Fnac, avec 5% de réduction pour les adhérents.
Les accessoires de l'Apple TV :
- La Siri Remote : 89€
- La Dragonne Remote Loop : 15€
- Le câble HDMI Apple : 25€
- La manette Nimbus de SteelSeries : 60€
- La manette C.T.R.L.i de Mad Catz : 60€ (ou 50€ en mini)