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Micro-entrepreneurs et TVA : le gouvernement vous met un coup de poignard dans le dos

Par Vincent Lautier - Publié le

Mauvaise nouvelle pour les auto-entrepreneurs : à partir de 2025, le seuil d’exonération de TVA va passer de 37 500 à 25 000 euros de chiffre d’affaires annuel. Une réforme qui risque de fortement compliquer la vie de nombreux indépendants, avec à la clé des prix en hausse, des marges en baisse et une paperasse fiscale bien plus lourde.

Micro-entrepreneurs et TVA : le gouvernement vous met un coup de poignard dans le dos


Une mesure pour renflouer les caisses de l’État



Officiellement, cette décision fait partie du plan du gouvernement pour réduire le déficit public, qui devrait passer de 6,1 % à 5,4 % du PIB en 2025. Concrètement, cela signifie que près de 250 000 auto-entrepreneurs seront obligés de collecter et reverser la TVA, ce qui devrait rapporter quelques centaines de millions d’euros à l’État.

Mais sur le terrain c’est bien plus compliqué que ça. Car pour les concernés, la TVA ne se contente pas d’être une ligne en plus sur une facture : elle peut totalement chambouler leur modèle économique, et pas qu’un peu.

Des prix en hausse ou des marges en chute libre



Quand un auto-entrepreneur devient assujetti à la TVA, il doit la facturer à ses clients. Pour une prestation à 1 000 €, cela signifie une addition qui passe brutalement à 1 200 €. Et là, tout dépend de la clientèle :

Si le client est une entreprise : pas de drame, elle récupère la TVA.

Si le client est un particulier : c’est une autre histoire. Soit l’auto-entrepreneur augmente son tarif et prend le risque de perdre des clients, soit il absorbe la TVA et voit ses revenus nets chuter.

Dans certains secteurs comme le coaching, la création graphique ou l’artisanat, où les clients sont majoritairement des particuliers, cette hausse de 20 % peut être difficile à faire accepter.

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Une gestion comptable plus lourde



Autre effet secondaire de cette réforme : la fin de la simplicité administrative qui faisait le charme du régime auto-entrepreneur. Facturer la TVA, la collecter, la déclarer et la reverser demande un minimum d’organisation, et pour certains, ça peut vite devenir un casse-tête. Ceux qui n’ont jamais eu à s’en occuper devront apprendre les rouages de la fiscalité… ou payer un comptable.

Certains risquent même d’adopter une stratégie radicale : ne pas dépasser les 25 000 € de chiffre d’affaires, quitte à refuser des clients pour rester sous le seuil.

Micro-entrepreneurs et TVA : le gouvernement vous met un coup de poignard dans le dos


Un statut de moins en moins avantageux ?



Avec cette réforme, le régime auto-entrepreneur perd un de ses gros avantages : la simplicité. Entre l’augmentation des charges, les nouvelles contraintes administratives et la difficulté à répercuter la TVA sur les clients, beaucoup d’indépendants vont devoir repenser leur stratégie. Alors, vous faites quoi ? Hausse des prix, baisse des revenus ou changement de statut ?