France : 16 millions de comptes suspendus sur X, un record en Europe
Par Laurence - Publié le
16 millions de comptes suspendus en six mois
Selon Laurent Buanec, plus de 16 millions de comptes ont été suspendus en France entre avril et octobre 2024 pour
manipulation de la plateforme. En parallèle, 42 000 cas de
contenus haineux, 61 000
discours violentset 21 000 cas de
harcèlementauraient été modérés sur la période.
Ces chiffres plutôt impressionnants -aussi bien dans le nombre d'infractions que dans le nombre de suppressions- visent à montrer que X agit contre les abus, contrairement aux accusations portées par l’Union européenne, qui a ouvert une enquête pour manque de modération.
Pourtant, malgré ces efforts, la plateforme continue d’être pointée du doigt pour la prolifération de fausses informations, de discours haineux et de harcèlement, notamment depuis le rachat par Elon Musk. Et désormais, tout va en s'empirant au vu des prises de position de ce dernier ou du contexte politique.
Les “notes de communauté” : une solution perfectible
L’un des piliers de la modération -copié par Meta- repose sur
les notes de communauté, un système où des contributeurs ajoutent des précisions à des publications pouvant induire en erreur. Laurent Buanec défend cette approche, affirmant qu’elle est
entièrement transparente et open source, et qu’elle permettrait de réduire la propagation des fake news de 61%.
D'ailleurs l'audience de l'Hexagone est hausse et atteint désormais 17,4 millions d'utilisateurs. Et, avec 55 000 contributeurs en France, le pays serait ainsi le plus actif d’Europe dans ce domaine. Mais ce système a ses limites car la validation est parfois trop lente (X cherche à le réduire à 18 minutes), laissant le temps aux fausses informations de se propager. Il évoque aussi une influence potentielle de certaines communautés, qui pourraient biaiser les annotations. Ou encore des risques de cyberharcèlement contre des personnes ciblées par ces notes.
Une plateforme toujours sous tension
Malgré tout, X reste dans le viseur des autorités européenne. La Commission poursuit son enquête sur la gestion des contenus illégaux, tandis que de nombreux médias et organisations ont quitté la plateforme, soit spontanément, soit dans le cadre du mouvement #HelloQuitteX, lancé après qu’Elon Musk a affiché son soutien à Donald Trump et renforcé depuis.
Laurent Buanec tente de relativiser ces critiques et ces départs (il a d'ailleurs posté un long article sur le sujet qui se trouve ci-après). Mais il estime que toutes les plateformes sont confrontées à des défis de modération. Il défend également la nécessité de préserver le
pluralisme de l’information et des opinions.