L’autorité britannique de la concurrence (Competition and Markets Authority) vient de dévoiler l’ouverture de deux enquêtes distinctes sur les écosystèmes mobiles d’Apple et Google. Ce faisant, l'étau se resserre sur les géants de la tech, ou plutôt leurs pratiques jugées peu concurrentielles.
un possible abus de position dominante
Les investigations visent à évaluer la domination d’Apple et Google dans leurs écosystèmes mobiles respectifs, comprenant les systèmes d’exploitation (iOS et Android), les magasins d’applications (App Store et Google Play), et les navigateurs qu’ils contrôlent. Selon le régulateur, la quasi-totalité des appareils mobiles au Royaume-Uni sont équipés de ces écosystèmes, donnant aux deux entreprises une position de quasi-monopole à deux...
La CMA a précisé que cette procédure pourrait conduire à désigner Apple et Google comme des sociétés stratégiques sur le marché, un statut qui entraînerait des obligations spécifiques en vertu du nouveau régime britannique de concurrence numérique, entré en vigueur au 1ᵉʳ janvier dernier.
Vers une réglementation plus stricte
Forcément avec le Brexit, le Royaume-Uni ne bénéficie pas des nouvelles normes protectrices de l'Union européenne. Mais le nouveau régime britannique s’inspire fortement du Digital Markets Act (DMA), le règlement sur les marchés numériques.
Ce cadre vise à limiter les abus de position dominante des géants technologiques et pourrait contraindre Apple et Google à ouvrir leurs systèmes à des applications tierces, notamment en matière de paiement, permettre un accès égal à certaines fonctionnalités clés des appareils ou encore faciliter la concurrence sur leurs plateformes respectives.
Le régulateur doit rendre sa décision sur ces enquêtes d’ici octobre 2025. Google a déjà réagi en insistant sur l’ouverture d’Android, qui, selon la société, a élargi le choix des consommateurs tout en démocratisant l’accès aux smartphones. Apple, de son côté, a affirmé être confrontée à une concurrence significative dans tous les segments et territoires, tout en assurant sa volonté de collaborer avec la CMA.
Competition and Markets Authority
Un climat tendu entre régulateurs et tech
Cette initiative britannique intervient dans un contexte mondial de surveillance accrue des géants technologiques. Parallèlement à ces enquêtes, la CMA a lancé une autre investigation sur la position dominante de Google dans les moteurs de recherche, avec une décision attendue en octobre également.
Ces actions pourraient toutefois se heurter aux politiques américaines, alors que Donald Trump, revenu à la présidence des États-Unis, a promis de défendre les intérêts des entreprises technologiques américaines face à ce qu’il considère comme des réglementations européennes et britanniques trop rigides.
A contrario, le Royaume-Uni tente néanmoins de rassurer les investisseurs étrangers. En nommant un ancien dirigeant d’Amazon à la présidence par intérim de la CMA, le gouvernement britannique cherche à équilibrer ses efforts pour réguler les géants de la tech tout en envoyant un signal d’ouverture aux investissements internationaux.
