Paris vote pour l'interdiction des trottinettes électriques en libre service
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
Le referendum, qui a eu lieu ce week-end, a offert à la mairie un résultat sans appel : près de 90% des votants se sont exprimés contre la poursuite de l'autorisation de ces engins légers de mobilité personnelle, dans un contexte de location. Le scrutin ne proposait pas de voie alternative, comme des zones de stationnement spécifiques, un encadrement plus strict ou des restrictions de conduite plus sévères.
Moins de 8% de participations
Alors que certains dénonçaient les
courses gratuitesoffertes par Lime et consorts pour se rendre dans les bureaux de vote, ou encore les campagnes à doses d'influenceurs grassement payés sur TikTok, cela n'a pas suffit à mobiliser le camp du
pour, avec une immense majorité d'opposant à la trottinette... à tempérer toutefois avec le niveau de participation.
Car malgré l'exercice démocratique, moins de 8% des inscrits sont allés voter, selon l'AFP, un chiffre qui est certainement encore plus faible chez les jeunes, qui semblaient assez peu nombreux à avoir fait le déplacement. D'autres dénoncent également un électorat peu usager de ces moyens de transport, souvent utilisés par les touristes, les personnes habitant en banlieue ou comme
dernier kilomètreaprès un trajet en train ou en covoiturage.
Referundum ou populisme ?
Alors que la maire
écoloplaide à tout bout de champ pour les pistes cyclables, le vélo, le tram, mais contre les véhicules diesel dans Paris ou encore la gratuité du stationnement moto (thermique), l'acharnement répété contre les trottinette a de quoi étonner : elles consomment très peu d'énergie et encombrent moins l'espace public que les vélos, motos, autos et autres tricycles/quadricycles que l'on croise tout aussi couramment -et également proposés à la location.
Mais la trottinette fédère aussi les critiques : abandonnée au milieu des trottoirs, jetée parfois dans la Seine, usée jusqu'à la corde, certains dénoncent le bilan contrasté de ces moyens de transport dans l'espace public et même sur le plan écologique.
La trottinette agace aussi tous les usagers, quelque soit leur mode de déplacement : indésirable et jugée trop dangereuse sur les trottoirs, elle n'est pas plus sécurisante sur les pavés au milieu de la circulation. Il leur reste certes les pistes cyclables, mais les vélos leur font aussi la guerre, d'autant que les conducteurs manquent souvent d'expérience, à coup de trajectoires hasardeuses.
Enfin, les riverains, parfois âgés, pestent aussi contre les petits rodéos urbains et autres déplacement en bande, de jour comme de nuit. Finalement, qui apprécie réellement les trottinettes à Paris ? Une
minoritéde citoyens, dont la plupart n'habitent sans doute pas Paris ou qui possèdent déjà leur propre engin.
La trottinette n'est pas interdite à Paris
Si le vote avait concerné l'ensemble des trottinettes, leurs usagers parisiens se seraient-ils mobilisés pour aller voter ?
L'interdiction ne concerne en effet que les trottinettes en libre service : malgré toute la bonne volonté d'Anne Hidalgo, la jeune femme ne peut pas aller contre la loi. Et les trottinettes personnelles ne sont donc pas concernées par ce vote. On devrait donc voir encore fleurir quelques
trottsdans les rues parisiennes.
Par ailleurs, Lime et consorts pourraient a priori louer des espaces privés (parking, cours d'immeuble, espaces devant les hôtels) pour proposer leurs services. Il s'agit là d'un moyen de contourner la loi déjà utilisé dans certaines agglomérations hostiles à l'engin, mais qui voit aussi ses limites -manque d'espace, difficulté à trouver les lieux de dépose etc.
Aujourd'hui, quelques villes interdisent déjà les trottinettes électriques en location, mais elles font encore figure d'exception...
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