Cette semaine, on a beaucoup reparlé des bornes de charge pour véhicules électriques, marronnier de fin d'année à l'heure des différents bilans sur objectifs.
Lentes et pas toujours disponibles
Dans son dernier baromètre, l'AVERE dresse un bilan contrasté de l'évolution du nombre de bornes dans l'hexagone et de leur disponibilité.
Avec 75 279 points de charge ouvert fin octobre 2022 et une augmentation de 53%, le constat semble a priori assez positif, ce qui ramène d'ailleurs à 112 bornes de recharge en moyenne pour 100 000 habitants. C'est bien mais loin d'être suffisant en ville par exemple, où il n'est pas toujours facile de charger à domicile.
Cependant, il y a de vraies disparités dans la répartition de ces emplacements, et aussi dans les usages qui en sont faits. Par exemple, les niveaux de puissance sont assez faibles, plus de 30% sont inférieurs à 7,4kW -autant vous dire que vous ne chargez pas grand chose ! Quant aux bornes rapides, elles restent ultra-minoritaires dans le paysages, surtout pour les points >150KW (2% !) indispensables pour les longs trajets ou pour minimiser le temps passé à charger.
Comme vous pouvez le voir ci-dessus, en île de France notamment, la charge est essentiellement lente, voire même très lente -la faute au recyclages de bornes d'autopartage notamment. Autre source d'inquiétude, le taux de disponibilité autour de 80% en moyenne, mais avec une variation en fonction des puissances, une fois encore :
Si l'on peut trouver le chiffre plutôt élevé (Un point de recharge est considéré comme disponible s’il n’est ni en maintenance, ni hors-service), cela veut aussi dire qu'une borne sur 5 est en panne ! Imaginez si une pompe à essence sur 5 était fermée... A l'usage, cela veut aussi dire qu'on peut difficilement compter sur sa destination pour récupérer des électrons, alors même que les stations ne sont pas aussi nombreuses que nécessaire -un vrai casse-tête pour les automobilistes.
Les apparences sont trompeuses
Malgré les apparences, en pratiques, sur les bornes rapides et a fortiori les autoroutes, la situation est en fait plus agréable que les bornes lentes : à l'heure où j'écris ces lignes, il est plus facile de charger tous les 100Km entre Marseille et Paris que de trouver une borne libre dans un parking à Lyon, Marseille ou Toulouse. La densité d'équipements est toujours insuffisante et avec l'accroissement du nombre de véhicules électriques en ville, couplée à la difficulté de charger devant ou sous les immeubles, ces points de charge sont paradoxalement pris d'assauts. Pour vous donner un autre de grandeur, il y a souvent entre 5 et 10 bornes dans un parking de plusieurs milliers de places, alors qu'il en faudrait désormais sans doute plusieurs dizaines minimum.
Dans une autre étude, l'AVERE estime jusqu’à 215 000 points de recharges ouverts au public seraient nécessaires d’ici 2025 pour les véhicules légers et 480 000 d’ici 2030. Autrement dit, il faudrait une accélération massive des installations, pour tripler leur nombre d'ici 2 ans !
Tesla casse les prix !
On finit sur une info qui devrait ravir les possesseurs de Tesla, mais aussi ceux qui utilisent les SuperCharger occasionnellement : le prix des bornes de l'américain a de nouveau évolué, mais à la baisse cette fois !
• 0,34€/kWh en moyenne avant 16h00 et après 20h00 (contre 0,59€) • 0,38€ entre 16H et 20H (contre 0,66€) • 0,49€ sans abonnement avant 16h00 et après 20h00 (contre 0,70€) • 0,55€ sans abonnement entre 16H et 20H (contre 0,78€)
Voilà qui redevient enfin compétitif, surtout face à Fastned, Lidl ou encore les abonnement Ionity -qui ne nécessitent pas de sortir de l'autoroute. Vu le nombre de Tesla sur ces chargeurs ces derniers mois, et la désertification des SuperCharger, on imagine que Tesla a perdu de nombreux clients et compte bien redresser la barre rapidement.
