Vision-S : Sony veut-il concurrencer Apple et Google dans la voiture de demain ? #CES
Par Didier Pulicani - Publié le
Sony a surpris tout le monde au CES en dévoilant cette semaine
Vision-S, un projet de véhicule électrique que personne n'attendait et pour cause : Sony ne produit pas de voiture ! Le japonais n'en fabriquera sans-doute jamais, et le bolide est d'ailleurs le fruit d'un travail commun avec Bosch, Nvidia, Continental et ZF.
La voiture en elle-même n'apporte en fait pas grand chose de vraiment révolutionnaire, les spécifications sont presque inexistantes, tout juste sait-on qu'elle affiche 270 ch et qu'elle expédie le 0 à 100 en 4,8 secondes, correct, mais pas dingue non plus. Plus étonnant, l'autonomie n'est que de niveau 2, bien loin de ce que savent faire les concurrents. Pourtant, Sony possède une expertise en matière de LIDAR, ces capteurs permettant de cartographier l'environnement en 3D et en temps réel. D'autres que l'on appelle
Time of Flight (ToF)peuvent servir à identifier des objets ou des personnes, comme adapter le siège conducteur en sachant qui s'assoit dessus automatiquement. Mais une chose est d'avoir des capteurs, une autre est de développer de l'IA pour s'en servir à la conduite.
En revanche, Sony a déployé une armée d'écrans (rétroviseurs, écrans multimédias...) et de capteurs CMOS (dashcam, caméras extérieures...). Evidemment, le japonais a mis le paquet sur la partie audio, avec un son
360 Reality Audioet un accès au catalogue maison pour la partie streaming. Et le système intégré semble relativement complet et avancé, avec la possibilité de naviguer, de zoomer, d'utiliser le GPS intégré... à se demander si le système n'est pas proche d'une éventuelle commercialisation. Et cette démo technique n'est certainement pas là par hasard : Google est déjà bien implanté avec Android Automotive, Amazon également avec Alexa, mais Sony a une carte à jouer aussi bien sur le plan hardware que logiciel, là où ses concurrents ne proposent pas toujours un savoir-faire aussi complet.
In fine, Sony semble surtout là pour démontrer ses capacités à travailler avec des partenaires, afin d'offrir aux constructeurs une solution complète et de haut vol pour équiper leurs futures berlines. A ce petit jeu, difficile de savoir où se placeront réellement les géants de la tech dans cet univers qui parait de plus en plus dispersé. On s'étonne d'ailleurs qu'Apple reste toujours aussi muette sur ses projets de voiture autonome et connectée, alors qu'elle travaille sur le sujet depuis bon nombre d'années déjà.