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L'Europe force Tesla (et les autres) à brider plus sévèrement leur conduite semi-autonome

Par Didier Pulicani - Publié le

Si votre voiture utilise un système de conduite autonome de niveau 2 ou supérieur, ce dernier pourrait être plus limité dans les prochaines semaines.

En effet, en application de la directive UN/ECE R79, certains constructeurs vont devoir se montrer moins permissifs que par le passé. Par exemple, il ne sera pas possible de prendre un angle trop important en mode semi-autonome ou encore de changer de ligne sans une aide active du conducteur. Si vous avez l'aide au maintient dans la voie sur votre voiture, vous savez que cette dernière se désactive assez rapidement lors de virage trop serrés.

Tesla n'a pas tardé à réagir, en prenant acte de la décision, même si l'on sent entre les lignes un certain agacement :

En raison des nouvelles réglementations locales, la limite de rotation du volant en mode de fonctionnement automatique a été ajustée. Cela peut réduire la capacité de l'autipilot à effectuer des virages serrés.

De plus, pour initier le changement automatique de voie, le clignotant doit être enclenché jusqu'au premier cran (maintenu partiellement en haut ou en bas) et le changement de voie doit commencer dans les 5 secondes qui suivent l'activation du clignotant.


L'Europe force Tesla (et les autres) à brider plus sévèrement leur conduite semi-autonome

La dernière version de l'Autopilot de Tesla (Model 3)


La mise à jour des Tesla S et X interviendra avec la version 2019.16.1 tandis que la Model 3 est déjà compatible avec ces directives.

Cette décision arrive au moment où le moindre accident réalisé en mode de conduite autonome fait la Une des médias. D'après le Bureau national de sécurité des transports (NTSB) américain, l'accident survenu début mars aux USA (et faisant un mort) semble impliquer le système Autopilot de la marque dans la collision avec un semi-remorque qui a coupé la route à une Model 3. Tesla n'a d'ailleurs pas tardé à réagir en précisant que ses voitures ainsi équipées ont déjà avalé plus d’un milliard de miles avec Autopilot activé et nos données montrent que, s’il est utilisé proprement par un conducteur attentif, prêt à reprendre le contrôle de la voiture à tout moment, les conducteurs utilisant Autopilot sont plus en sécurité que ceux roulant sans aide à la conduite.

L'Europe force Tesla (et les autres) à brider plus sévèrement leur conduite semi-autonome


En France, il n'y a pas encore eu de mort déclaré imputé à l'Autopilot, même si certains accidents font sourire. Cette semaine, sur l'A404, une conductrice s'est par exemple retrouvée à cheval sur le rail central de sécurité vers Montréal-la-Cluse, dans l'Ain. L'histoire ne dit pas (encore) si le système était actif au moment du déport :

L'Europe force Tesla (et les autres) à brider plus sévèrement leur conduite semi-autonome


Bref, pour le moment, sur le Vieux Continent, les autorités adoptent une attitude prudente, voire très conservatrice, vis à vis de la conduite autonome.