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Test du Mac Pro (modèle fin 2013)

Par Didier Pulicani - Publié le

Oh qu’il était difficile à tester ce nouveau Mac Pro ! A la rédac’, nous avons eu la chance de recevoir deux modèles (4 et 8 coeurs), qu’Apple nous a gentiment envoyé à la mi-janvier. Et depuis, les machines n’ont pas été ménagées : séances de shooting, de benchs, de calins (je blague pas), on les a même transportées un peu partout pour affiner nos tests… Bref, après trois semaine de dur labeur, il va être temps de s’en séparer et de vous livrer nos impressions détaillées sur cette nouvelle génération de Mac Pro.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


En guise de préambule (et pour éviter tout malentendu), il me parait important de préciser qu'il est très difficile d’apposer un avis exhaustif et objectif sur ce type de machine dont l’usage sera toujours très spécifique. Chaque expert de chaque domaines (vidéo, 3D, audio…) appréhendera cette station de travail sous un angle particulier. Nous avons rédigé ce test pour qu’il reste lisible par un public averti, tout en essayant de mesurer les performances de ce Mac Pro dans la plupart des domaines pour lesquels il se destine. Mac4Ever étant un site communautaire, on invite évidemment chaque expert à venir nous donner son avis dans les réactions (ou dans un article plus complet).

Un renouvellement inespéré… et interminable



Bien malin celui qui pourrait prétendre comprendre la stratégie d’Apple vis-à-vis des professionnels durant ces cinq dernières années. Après l’annonce de l’arrêt assez brutal des XServe fin 2010 -officiellement, faute de ventes suffisantes- on voyait bien la gamme Mac Pro suivre ce triste chemin. Des rumeurs allaient d’ailleurs en ce sens à l’époque, confortées par l’absence de mise à jour notable pendant presque 3 ans. En parallèle, la domination des gammes mobiles grand public (iPhone/iPad/MacBook Air) auraient fini d’enterrer des produits coûteux en R&D et dont le poids commercial est devenu négligeable à chaque annonce des résultats trimestriels. Dans le même temps, Apple a arrêté quelques logiciels de poids (comme Shake) et pire, Logic, Motion et Final Cut -les trois fleurons de la gamme logicielle professionnelle d’Apple- tardaient à se renouveler, si bien que le sort des clients professionnels de la marque semblait quasi-scellé.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Entre temps, quelques signes plutôt rassurants sont apparus, à commencer par le nouveau Final Cut Pro X (présenté en juin 2011) : Apple annonçait d’ailleurs la tendance de la gamme pro, qui consiste à repartir d’une page blanche, quitte à froisser un peu les fidèles. Pour Logic (arrivé plus récemment), on garda tout de même un peu de continuité. Mais qu’allait-il se passer côté hardware ? Schiller avait beau se montrer rassurant, on ne voyait toujours rien venir. La génération précédente de Mac Pro datait de 2010 et recyclait pour la énième fois le design tour des Power Mac G5. Alors que le reste de la gamme adoptait toutes les nouveautés du moment (Bluetooth 4, Thunderbolt, USB3, SATA3, PCIe 3.0…), ces machines sont devenues de plus en plus en retard techniquement, et semblaient totalement abandonnées par Apple. Dans le même temps, les ingénieurs de Cupertino planchaient dans le plus grand secret sur une nouvelle génération inspirée du Cube et dévoilée en fanfares par Tim Cook à la WWDC 2013. Petite nouveauté, il sera exceptionnellement produit aux USA, dans une nouvelle usine au Texas.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Mais Apple, fidèle à ses habitudes, n’a pas livré toutes les informations d’un coup, à commencer par le prix. Avec deux cartes AMD professionnelles par bécane, beaucoup tablaient sur un ticket d’entrée à 8000 ou 9000€. Pire, on ne savait pas non plus l’étendue des caractéristiques, ni même vraiment la capacité d’évolution de la machine. Il aura fallu attendre la fin 2013 pour enfin obtenir un tarif -finalement moins onéreux que prévu- et l’étendue des options. Il reste d’ailleurs encore quelques mystères (on y reviendra plus bas) : les spécifications exactes des GPU n’apparaissent nul part et l’on ne sait pas non plus si Apple proposera -à terme- de changer les deux cartes graphiques dont le format est 100% propriétaire.

Design : la renaissance d’un Cube cylindrique






La comparaison entre un Mac Pro d’ancienne génération et ce petit cylindre de 25cm de hauteur est sans commune mesure. Pour la petite histoire, l’ancienne tour était si massive à transporter qu’un membre de l’équipe -suite à une petite chute dans un escalier- a réussi à lui faire traverser une cloison entière ! Ici, le Tube est dense, mais incroyablement petit, si bien qu’on le confondrait presque avec d’autres objets du quotidiens -la poubelle étant la plus commune référence, n’en déplaise à Apple…



Le Mac Pro n’est pas noir, mais plutôt recouvert d’un enduit anthracite nacré, dont les teintes varient beaucoup suivant l’environnement. Trônant sur un bureau, il ne passe pas inaperçu et l’on y laisse rapidement quelques traces de doigts, tant il est difficile de se retenir de vouloir le toucher.



Toute la connectique se situe derrière la machine. On y retrouve ainsi 4 ports USB3, 6 ports Thunderbolt 2, une sortie HDMI, deux prises Ethernet et les entrées et sorties son séparées. Pour la première fois, Apple a placé un petit accéléromètre dans la machine, qui permet d’allumer toute la zone des connecteurs lorsqu’on bouge un peu le boitier. Si ce genre de raffinement est effectivement bien pensé, on regrettera quand-même qu’aucune diode n’indique sur la face avant, si le Mac est en route ou non. Heureusement, le bouton d’alimentation reste, lui, allumé lorsqu’il est sous tension, mais il se trouve sous les connecteurs, derrière la machine.

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Dans la même veine, on regrettera que la prise casque soit elle-aussi derrière le boitier. Finalement, on aura tendance à garder un oeil sur les ports (grouiiik) et à placer l’arrière de la machine dans son champ visuel.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Malgré une apparence compacte et indéboulonnable, il est encore possible d’ouvrir le capot de ce petit Mac hors de prix. D’une simple pression, on retire donc le couvercle pour aller farfouiller dans des entrailles confiées au maquettiste des brochures Ikea.

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Les cartes graphiques sont situées côte à côte, l’une d’elle hébergeant le SSD :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


On reviendra plus bas sur cette absurdité technique dictée par des critères de design, mais voilà qui réduit déjà les possibilités d’évolution. Le SSD sera bientôt remplaçable -malgré le connecteur maison- mais le tarif risque d’être salé (OWC annonce déjà des modèles compatibles pour le courant de l’année). En revanche, les barrettes de RAM sont standards, assez accessibles, et permettent de faire grimper la RAM à 64Go (peut-être 128Go avec l’arrivée de barrettes de 32Go). Soyons déjà heureux qu’Apple ne les ait pas soudées à la carte mère, comme sur les MacBook Pro Retina.

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Si vous êtes un peu bricolo, il est possible de changer le processeur, à condition de démonter une bonne partie de la machine. Rien d’infaisable, mais le coût à l’unité d’un gestion risquera -le moment venu- de vous faire hésiter à changer carrément la bécane.

Le silence est d’or

La machine est très silencieuse et ce n’est pas peu dire : Apple promet autour de 12Db en veille, un seuil qu’il est bien difficile de vérifier. Mais le plus impressionnant vient en usage intensif et je peux vous certifier que ce Mac Pro est quasiment inaudible, même lorsque nous l’avons mis à rude épreuve sous Final Cut. On arrive quand-même à affoler un peu la turbine en forçant un peu sur les effets. Les professionnels que nous avons rencontrés nous ont certifié qu’aucune autre marque n’avait réussi la prouesse de faire taire à la fois le CPU et les deux GPU de la sorte. Dans un contexte plus classique, il faut généralement au moins 1 ventilateur sur chacun de ces composants, et quelques turbines pour brasser l’air du boitier de la machine.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


L’air chaud remonte donc de la base au sommet, grâce à une turbine unique et (selon iFixIt) aisément remplaçable en cas de panne. Tout ceci est bien étudié, sachant que l’alimentation (450W) se trouve aussi dans le boitier. Ce dernier chauffe malgré tout assez rapidement en cas d’usage intensif et il conviendra d’éviter de le placer sur de la moquette, ce qui risquerait de bloquer l’entrée d’air.

Reste que ce silence bienveillant sera de courte durée lorsque vous connecterez l’ensemble des boitiers (USB, Thunderbolt, châssis…), qui possèdent souvent chacun leur propre système de ventilation. Comme on va le voir plus bas, en externalisant certains composants, Apple n’a fait que déplacer le problème, et rares seront les clients à se contenter d’un Mac Pro seul sur son bureau.

De la pureté au plat de spaghettis

L’émerveillement s’arrête donc assez vite, lorsqu’il s’agit de le relier avec ses disques durs, écrans, claviers, souris et autres joyeusetés. Tout cette débauche de design et d’élégance est rapidement entachée par un amas de câbles et de périphériques qu’on ne peut plus caser dans le boitier.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Par ailleurs, on se dit aussi que malgré sa taille réduite, il y a peu de chance qu’on le déplace tous les quatre matins (quoiqu'il rentre plutôt bien dans mon sac à dos). Alors quoi, tout ça pour ça ? C’est un peu triste à dire, mais oui, le Mac Pro ne serait une réussite complète que si il avait pu caser miraculeusement tout notre bazar dans son unique cylindre. Pour s’en sortir, il faudra sans doute investir dans un petit boitier qui hébergera tout ce petit monde discrètement sous le bureau… C’est bien beau d’avoir dessiné une Ferrari, mais sa carrosserie perd vite de son intérêt si vous devez y attacher une remorque et un coffre de toit pour en profiter au quotidien.

L’héritier du Cube saura-t-il convaincre ?



Rien ne se perd, surtout chez Apple, dont les fausses bonnes idées d’une époque (Newton, Cube, Performa…) on été reprises quelques années plus tard avec plus de discernement. Sur un plan purement esthétique et architectural (là je parle d’assemblage), le Cube était une franche réussite. Mais ce fut pourtant l’un des plus beaux échecs commerciaux de la marque : tarif trop élevé, concurrence frontale de la gamme Desktop (restée au catalogue) et manque d’évolutivité ont rapidement eu raison de sa production. Apple reproduira-t-elle le même schéma avec son petit cylindre ? Difficile à dire, car le contexte est un peu différent.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Tout d’abord, le besoin en extensions internes est moins fort aujourd’hui. La bande passante offerte par l’USB3 et le Thunderbolt 2 sont suffisantes pour la quasi-totalité des cartes d’acquisition et des périphériques modernes. Même les SSD les plus rapides n’atteignent pas encore les 20Gbps (ça ne saurait tarder) et -sauf à créer un gros RAID- , ces disques mettront encore quelques années avant de venir saturer un port Thunderbolt 2.

La premier vrai questionnement (on y reviendra plus bas) concerne les cartes graphiques, absolument pas standards, mais potentiellement remplaçables. Sur les Mac Pro d’ancienne génération, c’est souvent (après la RAM et les disque), le premier composant qui montrait ses limites après 2 à 3 ans et qui pouvait redonner un vrai coup de fouet à la bécane (surtout depuis qu’Apple prend en charge les modèles issus du monde PC). D’autre part, en ne proposant que les modèles AMD, Apple se ferme directement les portes de CUDA, une librairie (disponible uniquement sur les GeForce) leader sur les logiciels professionnels, apparue bien avant OpenCL. Pour l’heure, la Pomme ne semble pas vouloir proposer des modèles NVidia et les chances qu’un assembleur se lance dans une telle aventure sont proches du zéro absolu. Enfin, pour en terminer avec les GPU, il est encore prématuré d’imaginer voir débarquer -à court ou moyen terme- des cartes graphiques externes, une Radeon/GeForce un peu récente dépasse allègrement les 30 à 40Gbps (deux fois ce que permet un port Thunderbolt). Pourtant, c’est techniquement faisable, et il n’est pas dit que d’ici 4 ou 5 ans, il n’y ait plus de réelles limites techniques pour exploiter ces cartes sans les brancher directement sur les lignes PCI internes.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)
L’autre interrogation concerne le choix de revenir à une architecture mono-CPU. Certes, la multiplication des coeurs (jusqu’à 12) permet de combler les performances, mais Apple se prive aussi de l’intérêt majeur d’utiliser des Xeon, seuls CPU d’Intel à permettre une cohabitation dans une même machine. C’est d’autant plus dommageable (et on y reviendra aussi) que le tout-GPU n’aura pas lieu, et que bon nombre de logiciels continueront d’exploiter majoritairement le CPU. C’est d’ailleurs de le cas de la plupart des calculs 3D, qui ne peuvent se faire (pour le moment) côté GPU.

Mais finalement, le succès (ou non) de cette machine sera surtout celui de sa cible. Début 2000, un portable ne pouvait absolument pas rivaliser avec les performances d’un Mac de bureau, si bien que beaucoup avaient souvent besoin d’acquérir les deux produits. Avec l’arrivées des MacBook Pro et même des iMac quadri-coeur, il faut une utilisation très spécifique (on le verra) pour rentabiliser l’achat d’un Mac Pro. On peut effectivement parler cette fois de vraie station de travail, destinée à des monteurs vidéos exigeants, des professionnels de la 3D et de l’image ou encore de toute l’industrie musicale. En dehors de ces branches, hormis quelques curieux à l’aise financièrement (qu’il ne faut cependant pas sous-estimer), peu de chance qu’elle se retrouve un jour dans le bureau de Mr Tout-le-monde.

CPU : le dernier Xeon d'une génération en fin de vie



Tous les nouveaux Mac Pro embarquent des Xeon E5 v2, la dernière génération haut-de-gamme d’Intel adaptée aux stations de travail (EP est l’une des trois famille de Xeon et il s’agit de la version la plus courante pour ce type de machine). Même s’il est théoriquement possible de les faire travailler de concert, Apple a choisi de ne proposer qu’une seule puce par machine. Il faut dire que le nombre de coeurs disponibles (entre 6 et 12) offre des performances respectables, d’autant que le prix de ces CPU (même bien négocié) reste élevé. La Pomme a jugé la puissance suffisante pour ne pas y rajouter une seconde puce et a préféré investir ses dollars côté GPU.

Suivant la configuration, vous pourrez donc choisir parmi 4 processeurs distincts, disposant chacun de 4 à 12 coeurs, avec des fréquences évoluant entre 2,7 et 3,7Ghz :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Un CPU déjà has-been ?
Test du Mac Pro (modèle fin 2013)

Ces Xeon sont toujours basés sur l’ancienne architecture Ivy Bridge d’Intel, et son successeur pourrait déjà arriver cette année. Les Xeon Haswell ont déjà fuité dans la presse et pourrait faire passer le nombre de coeurs à 14 et avec 35Mo de cache. On parle même de 16 à 18 coeurs d’ici 2015… N’espérez cependant pas pouvoir en bénéficier sur les Mac Pro actuel, le connecteur (socket) va changer et côté RAM, on passera cette fois à la DDR4. En revanche, vous pouvez tout à fait acheter un Mac Pro d’entrée de gamme et -avec un peu d’adresse- lui greffer un ancien Xeon plus rapide d’ici quelques années. Mais vous n’y gagnerez pas forcément au change (financièrement parlant), même après plusieurs années d’utilisation, les tarifs évoluant assez peu à la baisse sur ce type de puce.

Un choix délicat

Le choix du CPU n’en reste pas moins complexe, car il dépendra beaucoup des usages. En effet, plus vous allez rajouter de coeurs (et donc, faire chauffer le CPU), plus la fréquence de base (celle garantie par le constructeur) va baisser. Dès lors, sur des tâches mono-coeurs, la version de base (4 cores) sera plus efficace que le modèle haut-de-gamme à 12 coeurs, pourtant bien plus cher !

Une autre variable est aussi à prendre en compte : la fréquence maximale de chaque CPU, ou Turbo Boost. Cette appellation -un brin commerciale- indique en fait la fréquence maximale que peut atteindre un coeur, lorsque les autres ne sont pas trop sollicités. Dans les fait, cette fréquence est difficile à vérifier et même à certifier : suivant la température ambiante, ce que vous avez fait avant avec la machine, l’âge de votre mère et la marque de votre jean, on pourrait même voir des TurboBoost avec des valeurs différentes sur deux puces similaires. Cette fréquence est donc donnée à titre indicatif et laisse simplement entrevoir une marge de manoeuvre pour le processeur.

Là où ça se complique, c’est que le Turbo Boost n’est pas le même pour tous les coeurs. Apple se garde bien de donner ce genre d’information à ses acheteurs, et pourtant, elle apparait capitale dans le choix de la puce. Le graphique ci-dessous met en parallèle les fréquences maximales théoriques de chaque coeur, en fonction du type de CPU :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Pour dire les choses simplement, si les programmes que vous utilisez ne sont capable de gérer que quelques coeurs, il ne sera pas forcément intéressant de sauter sur les modèles les plus chers, bien au contraire. C’est même particulièrement vrai en mono-core, où le modèle de base atteindre 3.9Ghz contre seulement 3.5Ghz sur la version 12 coeurs ! Durant nos tests, même un MacBook Pro ou un iMac récent pouvait ainsi se révéler plus rapide que le Mac Pro dernier cri lorsqu’on ne sollicitait qu’un seul coeur (voir plus bas)

GPU : deux "cartes mystères" à la croisée des chemins



Des spécifications bien cachées

Avec cette nouvelle génération de Mac Pro, Apple a largement capitalisé sur la puissance GPU et a souhaité donner à cette machine la meilleure carte professionnelle du marché, dixit Tim Cook. Cette petite phrase est déjà largement contestée chez les professionnels bien qu’Apple ait effectivement opté pour des puces très haut de gamme et aussi très spécifiques.

C’est AMD qui a été choisi pour fournir les 3 puces proposées aux clients, montées sur une carte au design 100% propriétaire. D’ailleurs, même les noms choisis (D300, D500 et D700) n’existent pas au catalogues d’AMD. Apple se contente d’afficher quelques éléments (bande passante, RAM, puissance de calcul et nombre de coeurs). Toutefois, avec des utilitaires comme TechPowerUp, on arrive à savoir (à peu près) quelle puce est utilisée pour chaque GPU :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


La différence de prix n’est pas dingue pour ce type de carte (+400€ pour la D500, + 1000€ pour la D700) si bien qu’un professionnel de l’image aura souvent tendance à opter pour la plus grosse configuration.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Avec 12Go de RAM, la D700 est clairement un monstre de puissance, et elle se révèlera nettement plus efficace que ses deux petites soeurs sur les calculs à double précision. Outre la RAM, c’est d’ailleurs là dessus que la différence se fait, car la puissance évolue peu du côté des calculs à simple précision (notamment entre la D300 et la D500). Le choix dépendra donc des usages et des logiciels utilisés en aval.

Notez que certains nous ont précisé que les pilotes fournis par Apple semblaient ne pas arriver à profiter de 12Go de VRAM (en affichage OpenGL), c'est d'ailleurs ce qu'a noté ArsTechnica sous Maya. Les drivers OpenGL sous Windows semblent être nettement plus adaptés à la grosse configuration.

Des FirePro au rabais ?

Suivant les modèles, l’architecture est donc un peu différente (Pitcairn, Tahiti LE ou encore Tahiti XT), toutes dérivée de l’appellation FirePro. Ces puces sont gravées en 28nm et contiennent donc théoriquement toutes les dernières technologies disponibles pour les professionnels.

En réalité, ces cartes ne sont pas tout à fait des FirePro (Windows les voit même parfois comme de simples Radeon), elles n’utilisent -par exemple- pas de la RAM ECC, mais bien de la mémoire classique, comme sur les cartes grand public. Même chose pour le CrossFire X, disponible sous Windows (uniquement), mais pas de CrossFire Pro, comme sur les FirePro.

OS X encore mal optimisé pour le double GPU

Apple a beau nous bassiner que l’avenir est au GPU, les ingénieurs derrière OS X n’ont pas encore totalement suivi l’idée. Le CrossFire qui couple matériel et logiciel,et qui permet de faire le basculement automatique des calculs en fonction des cartes et des ressources disponibles, n'a pas été porté sous OS X. Sur un jeu (qui n’est codé que pour un seul GPU), on peut ainsi gagner jusqu’à 30 à 40% de performances supplémentaires, ce qui est loin d’être négligeable. On l’a vu ici même, certains titres comme Diablo 3 permettent même de plus-que-doubler les performances ! Mais pour l’heure, il est peu probable qu’AMD adapte cette techno sur Mac, Apple n’ayant fait aucune annonce en ce sens et a même confirmé à ArsTechnica n’avoir aucun plan pour l’avenir.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Mais le manque d’optimisation ne s’arrête pas là. Par défaut, le système d’Apple utilise une carte pour les calculs, l’autre pour l’affichage et c’est cette dernière qui sera utilisée par défaut par toutes les applications non optimisées. (On ne sait d'ailleurs pas quelle carte joue quel rôle, les deux ayant exactement les mêmes identifiants...) Et même pour les programmes optimisés OpenCL, les calculs ne se feront que d’un côté. En poussant le vice jusqu’à exécuter deux programmes monopolisant le GPU, OS X se trouve incapable de faire la bascule (comme il le fait pourtant avec les CPU) et de répartir la charge sur les deux cartes.

En fait, pour profiter pleinement de toute cette puissance de calcul, il faudra que chaque développeur prenne en compte spécifiquement les deux cartes. C’est déjà le cas avec Final Cut Pro X, mais c’est (à notre connaissance) un des rares logiciels à vraiment en tirer partie. S’il y a fort à parier que les gros (Cinema4D, Resolve, Maya…) proposeront rapidement une mise à jour, il est aujourd’hui très difficile de savoir quand et comment un logiciel profitera effectivement des deux GPU.

Place aux benchs !



Comme vu en préambule, il est très difficile de réaliser des benchs homogènes sur une telle machine. Les tests théoriques restent indicatifs et comme on le verra plus bas, même au sein d’une seule application pro, les résultats varient fortement, suivant le type de calcul demandé. Histoire d’être le plus large possible, nous avons donc réalisé nos comparatifs sur un grand nombre d’applications différentes, dans des domaines les plus variés possible.

Nous avons également eu la chance de pouvoir comparer deux modèles distincts : la version d’entrée de gamme, avec 4 coeurs et la D300, mais aussi le modèle octo-core muni de la D700. En face, plutôt que d’essayer de ressusciter de vieux Mac Pro avec des cartes graphiques aux pilotes pas toujours au point, nous leur avons mis l’iMac et le MacBook Pro le plus rapide actuellement en vente. Vous verrez d’ailleurs que ces machines sont loin d’être ridicules et se paient même souvent le luxe de leur tenir tête sur la partie CPU…

Geekbench 3

Les chiffres fournis par geekbenchs sont à prendre avec des pincettes. Même si le logiciel génère un grand nombre de tests, il s'agit là de mesurer les performances brutes de la machine sur un certain nombre tâches prédéfinies. On s'écartes totalement de l'usage réel mais le programme est bien homogène et permet de savoir si le processeur est bien à la hauteur des attentes.

Ici, pas de miracle, nos 4 machines font presque jeu égal sur le mon-coeur, peu importe le type de calcul. Notez que notre Mac Pro (4 coeurs) est légèrement plus lent que l'iMac et le MacBook Pro en mono-thread tout comme sur les calculs sur 4 coeurs. On retrouvera d'ailleurs ces résultats dans les applications.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Le modèle à 8 coeurs prend donc logiquement le large lorsque tous ses cerveaux sont sollicités. Notez également les bonnes performances de la DDR3 ECC à 1866 MHz, où le Mac Pro reprend nettement l'avantage sur le reste de la gamme.

Cinebench

Du côté de Maxon, Cinebench teste à la fois le CPU et le GPU. L'éditeur a besoin de ces deux composantes dans Cinema 4D, même si le CPU garde ici une part importante. On notera tout de même les faibles performances d'OpenGL, l'iMac se retrouvant en tête, même devant la très puissante D700. Ces résultats sont vraiment décevants et l'on espère qu'il ne s'agit que d'un problème de pilotes et d'optimisations.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Côté CPU, pas de vraie surprise, si ce n'est que l'iMac arrive également devant le Mac Pro d'entrée de gamme. Une vraie gifle des deux cotés pour cette machine, tandis que notre version 8 coeurs prend logiquement le large sur la partie processeur.

Luxmark

Luxmark est un outil très intéressant pour ces nouveaux Mac Pro car il se focalise uniquement sur les performances OpenCL. Il permet en outre de séparer CPU et GPU, histoire de se faire une idée de l'ensemble des ressources disponibles sur la machine.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Cette fois, même notre Mac Pro de base se démarque très nettement, grâce à ses deux GPU. Même si le nombre de logiciels capables de tirer partie d'une telle débauche de puissance se font encore rares, voilà qui nous montre bien tout le potentiel de cette gamme. Après les résultats précédents, on a envie de dire heureusement.

Jeux / OpenGL



Les cartes professionnelles ne font jamais de miracle dans les jeux et ce n’est pas vraiment leur but. Elles possèdent toutefois un GPU relativement correct (Radeon 7870 pour la D300, 7970 pour la D700), mais un peu sous-cadencé, ce qui permet quand-même de jouer dans de bonnes conditions.

On a réalisé quelques tests avec plusieurs titres récents, ce qui permet aussi de se faire une idées de leurs performances sous OpenGL, dont les drivers sont souvent à la peine sous OS X.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Comme vous le voyez, le Mac Pro reste une bonne machine de jeu, mais ne creuse l’écart que sur les titres récents et très exigeants, comme Tomb Raider (sorti en 2014).

Histoire de mesurer la qualité des pilotes, on a d’ailleurs effectué un petit comparatif Mac/PC. Pour cela, on a utilisé Tomb Raider, le jeu fraichement sorti sur notre plateforme, dont nous avons mesuré les performances en qualité « Elevée » et en 1920x1200.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Sous OS X, notre Mac Pro à 4 coeurs (le modèle de base) muni de sa double carte D300 s'en sort plutôt bien. Précisons que le jeu n'utilise qu'un des deux GPU sous OS X avec OpenGL. En revanche, le titre n'est pas très fluide sur le MacBook Pro, alors qu'il s'agit pourtant du modèle le plus puissant disponible à ce jour et que la résolution n'est pas très élevée.

On passe ensuite sous Windows, avec le même jeu et les mêmes réglages :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Comme vous le voyez, les performances sont sensiblement meilleures. Le titre redevient parfaitement jouable sur notre MacBook Pro, qui ne descend jamais sous les 26FPS (contre 16 sous OS X.) Sur le Mac Pro, le rafraichissement est également bien meilleur, et l'on reste toujours au dessus des 58FPS, alors qu'il y avait souvent quelques « drops » à 37FPS sous OS X. Voilà qui nous donne une idée de l'état des pilotes (et des optimisation) tant chez AMD qu'NVidia sous OpenGL.

Comme vous le voyez sur le graphique, on a aussi rajouté une machine à notre comparatif, à savoir un PC sous Windows qui accuse presque 2 ans d'âge, muni d'un « simple » Core i5 quadi-coeur et d'une GeForce 660Ti, une carte plutôt milieu de gamme aujourd'hui. Notre valeureux PC fait à peu près jeu égal avec le Mac Pro et ses deux GPU dernier cri.

Pourtant, sous Windows, le Mac Pro aurait du nettement se démarquer, car le CrossFire est actif : cette technologie permet de faire fonctionner les deux cartes en même temps et d'augmenter sensiblement les performances (30% en moyenne sur les jeux). On a d'ailleurs vérifié que le CrossFire était bien opérationnel avec notre Mac Pro, ce qui est effectivement le cas :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Pour profiter de cette puissance potentielle, on a donc décidé de pousser un peu les réglages de Tomb Raider et de passer Lara Croft en mode « Ultimate », le plus haut niveau de détail. Ce mode n'est d'ailleurs (pour une raison qui nous échappe) pas pleinement disponible sous OS X. Peut-être que certains effets DirectX n'ont pu être porté sous OpenGL...

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Cette fois, notre Mac Pro se démarque enfin de notre « vieux » PC. En revanche, si vous adjoignez à ce dernier une carte récente et haut-de-gamme, comme une GeForce Titan ou une R9 290X (on n'en a pas sous la main), il y a de fortes chances que le Mac Pro se fasse à son tour coiffer au poteau.

Que retenir de tous ces benchs ? Tout d'abord, qu'OS X a encore beaucoup de mal à rattraper Windows sur le plan des performances graphiques. On rajoutera qu'ici, le portage n'a sans doute pas bénéficié des mêmes optimisations que la version Windows et n'a pas non plus avantagé le Mac. Enfin, on notera que les cartes intégrées par Apple dans ses nouveaux Mac Pro s'en sortent assez bien dans les jeux, même si elles ne sont pas spécialement taillées pour. On aurait aussi aimé que la firme en profite pour faire bénéficier OS X du CrossFire, ce qui ne semble malheureusement pas être encore à l'ordre du jour.

Applications pro



Final Cut Pro X 10.1.1

Final Cut Pro est un des rares logiciels déjà optimisé pour tirer partie d’OpenCL, mais aussi du double GPU. Apple a repensé une grande partie des fonctionnalités du programme pour qu’elles utilisent CPU et GPU de concert et en réduisent ainsi les temps de calcul.

Suivant les effets utilisés, le GPU et les CPU sont en fait diversement sollicités. Sur un export par exemple, le Mac Pro creuse assez peu l’écart.

Nous avons réalisé ici un test sur une vidéo 4k exportée en ProRes. Comme vous le voyez, les derniers iMac/MacBook Pro tiennent encore bien la cadence :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Sur les effets, par contre, l’impact des GPU est bien plus net. Toujours sur notre vidéo 4K, nous avons appliqués tour à tour, un filtre de Flou Gaussien, une amélioration des contrastes et enfin, la combinaison des deux :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Etonnamment, la différence de performances entre notre modèle à 4 et à 8 coeurs est assez faible et ces résultats (dans un mouchoir de poche) se retrouvent sur la plupart des effets que l’on a pu tester. Mais les Mac Pro creusent cette fois l’écart avec l’iMac et le MacBook pro Retina, ouf !

On a également tenu à vous montrer que le modèle le plus rapide sur le papier peut parfois se retrouver plus lent que l’entrée de gamme. Sur un effet Contraste + Flou gaussien, le modèle à 4 coeurs est 25% plus rapide que la version 8 coeurs. En fait, ce calcule utilise le GPU et le CPU, mais seulement sur 8 threads (4 coeurs). On imagine que le Turbo Boost bien plus élevé de notre modèle de base lui a permis de reprendre l’avantage.

3D : Cinema 4D & Vue

Le monde de la 3D est sans doute le plus exigent de tous. La plupart des programmes travaillent à la fois avec de l’OpenGL (pour la prévisualisation) et avec le CPU (pour les calculs finaux).

Nos tests se sont portés sur Cinema4D d’un côté et sur Vue 2014 de l’autre :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Ici, puisqu’on réalise un calcul de rendu final, c’est le CPU qui fait tout le travail. Le nombre de coeurs a donc un impact immédiat sur les temps de calcul. En attendant d’éventuelles optimisations GPU, il est un peu dommage de voir la version d’entrée de gamme afficher les mêmes temps qu’un MacBook Pro Retina 2013 et même se faire griller de quelques secondes par un iMac dernière génération. A l’inverse, si vous investissez plutôt vos euros côté CPU, le passage à 6, 8 ou 12 coeurs réduira à chaque fois notablement les temps de calculs.

After Effects

After Effects n’est pas à proprement parler un logiciel 3D, il se situe plutôt dans la catégorie du composting. Il est ainsi aussi bien capable de traquer un personnage dans un film que de réaliser des effets spéciaux ou des animations graphiques. Suivant ce qu’on lui demande, il sollicite donc tantôt le CPU, tantôt le GPU. Comme beaucoup de logiciels d’Adobe, After Effects a été optimisé pour CUDA d’NVidia. D’ailleurs, à l’ouverture sur le Mac Pro, on nous indique que le GPU n’est pas idéal pour ce logiciel.

Nous avons calculé un rendu d'un assez gros projet qui mettait en parallèle plusieurs fonctions (tracking, effets divers (dont particules), superposition vidéo...) et le résultat obtenu reflète bien le problème avec la plupart des programmes Adobe : ils sont surtout optimisés CUDA et sont rarement capables de tirer toute la puissance de la machine. Evidemment, cela dépendra des effets appliqués, mais nous n'avons vu que trop rarement nos 8 coeurs sollicités à 100%. Pire, le modèle le moins cher a même terminé le rendu un peu avant son grand-frère :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Photo : autopano

Les photographes utilisent de nombreux logiciels autour de l'image : retouches, gestion par lots, lumières, HDR... Autopano permet, lui, de créer des panoramas à partir de différents clichés. L’action se déroule en temps temps : la détection des images et la génération du panoramas :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


La première partie est essentiellement itérative et fait également beaucoup appel au disque. Un seul coeur est utilisé et nos 4 machines font jeu égal.

En revanche, sur la création du panorama, les coeurs sont nettement plus sollicités et la version octo-core du Mac Pro prend le large. Notez tout de même que l’iMac arrive devant le Mac Pro à 4 coeurs, de quelques secondes à peine. Le MacBook pro Retina fait tout de même un joli score, malgré ses fréquences nettement inférieures.

Compilation : GCC, Clang

Les Mac Pro ne sont pas réservés aux créatifs et s’adressent aussi aux programmeurs. Certains compilateurs sont même particulièrement optimisés pour le Xeon et il nous est apparu intéressant de les rajouter à nos benchs.

Nous avons découpé le test en deux parties : d’un côté, on a compilé VLC (le projet entier). Il s’agit là d’une compilation assez typique : beaucoup de petits fichiers et de librairies, avec de nombreux accès au SSD. Comme vous le voyez, le Mac Pro ne se distingue pas particulièrement de ses pairs et l’on ne gagne presque rien :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Nous avons également testé la machine sur une compilation plus spécifique et pour cela, nous avons utilisé Threading Building Blocks d’Intel. Ici, on opté pour le compilateur Clang, car il est particulièrement optimisé multi-coeurs. Cette fois, nous avons aussi moins de fichiers et la compilation est beaucoup plus exigeante côté CPU. Et là, le nombre de coeurs fait à nouveau la différence, avec des temps de calcul divisés par deux entre nos deux Mac Pro. Notez que dans ces conditions assez extrêmes (les CPU sont à 100% durant toute la durée du calcul), les Core i7 font mieux que les Xeon à des fréquences pourtant inférieures.

Benchs SSD



Comme la quasi-totalité de la gamme, le Mac Pro embarque des SSD branchés directement sur le PCI express. Mais si vous avez lu avec attention nos tests des MacBook Pro Retina (ici pour le 13" et là pour le 15"), vous n'êtes pas sans savoir que tous les SSD ne sont pas égaux.

En effet, sur ses portables professionnels, Apple a fait une petite fleur à ceux qui ont opté pour le stockage de 1To (le maximum), puisque ce dernier profite de 4 lignes de PCIe, contre 2 seulement pour le reste de la gamme. Du coup, au lieu des 700/800Mo/s, on dépasse allègrement les 1.2Go/s.

Sur le nouveau Mac Pro, Apple a été plus généreuse. Nous avons pu le vérifier ci-dessous, la Pomme équipe l'ensemble de ses machine de 4 lignes de PCIe, même sur les petits disques de 256Go :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Pour rappel, nous avons déjà constaté le même équipement sur la version 512Go.

Cela se traduit par des débits similaires aux modèles haut-de-gamme, autour de 1.2Go/s sur de gros fichiers :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Evidemment, la différence reste peu perceptible en usage courant, mais peut faire gagner quelques précieuses secondes en utilisation professionnelle.

SSD : en lecture

En lecture, ces SSD sont conformes à ceux des MacBook Pro Retina et ne présentent pas non plus d'avantages significatifs. Ils font le job comme on dit. Nous n'avons pu tester la version de 1To, mais nul doute qu'on retrouvera les mêmes types de débits.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


SSD : en écriture

En écriture, pas de surprise non plus. Nos deux machines permettent des débits similaires malgré les différences de capacité. On espère que suivant les marques (Samsung, SanDisk...), on n'observera pas de différences de performances comme ça a pu être le cas pour le passé.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Si les performances sont donc au rendez-vous, on ne pourra s'empêcher de regretter qu'Apple utilise toujours un connecteur propriétaire. Certes, quelques marques (comme OWC) permettront de changer le disque dans le courant de l'année, mais le tarif risque d'être salé. Par ailleurs, livrer une machine professionnelle avec une seule barrette de 256Go relève de la vraie fumisterie. On aurait aimé au moins deux emplacements et des kits d'upgrades en vente sur l'Apple Store. Pour l'heure, Apple ne précise pas s'il est possible de changer ces SSD et vous oriente vers du stockage externe. Un comble !

Consommation électrique



Le Mac Pro n'est pas la machine la plus économe de la gamme, mais ce n'est pas non plus le but. Toutefois, au repos, elle ne consomme que très peu, grâce à son architecture mono-CPU et la bonne tenue des cartes graphiques (50 watts à peine).

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Nous avons obtenu les 250 Watts dès que les deux GPU étaient sollicités. Lancez un jeu, un gros calcul Final Cut ou un grand nombre d'applications gourmandes, et la puissance sera multipliée instantanément par 5. Toutefois, on n'a jamais dépassé cette valeur (sans périphériques).

Thunderbolt 2 : un pari sur l’avenir



En supprimant toutes les baies PCI internes, Apple a confié l’ensemble des extensions de la machine à ses ports Thunderbolt 2, présents en nombre sur cette machine (6). Il s’agit d’un pari assez risqué, la bande passante offerte par cette technologie étant malgré tout encore bien limitée.

D’ailleurs, en y regardant de plus près, les 6 ports ne sont pas totalement indépendants. Ils sont regroupés deux par deux sur trois bus et il faudra faire bien attention au moment du branchement :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Si vous connectez un moniteur 4k, ce dernier n’occupera peut-être qu’un seul port physique, mais monopolisera la bande passante de deux prises à la fois. N’espérez donc pas brancher ensemble un de ces moniteur et un SSD, par exemple. Autre détail, qui a son importance, la sortie HDMI est également reliée à l’un des trois bus. Heureusement, le HDMI 1.4 (même en 4k) n’est pas encore capable de monopoliser les 20Gbps du Thunderbolt 2. On regrettera quand-même qu’Apple n’ait pas osé y placer un contrôleur HDMI 2.0, capable d’afficher du 4k à 60hz (contre 30Hz seulement en 1.4).

Le Thunderbolt peut-il remplacer totalement le PCIe ?

En 2014, rares sont les interfaces -à quelques exceptions près- à utiliser plus de 20Gbps sur deux canaux et de ce fait, le Thunderbolt 2 devrait couvrir une bonne partie des besoins des périphériques. Cartes d’acquisition, interface audio, SSD, RAIDs… Tous devront désormais passer par le Thunderbolt. Mais tous n’ont pas forcément d’équivalent Thunderbolt !

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)
Une des solutions consiste à dénicher une petite boite (chez Sonnets par exemple) que l’on appelle un châssis d’extension et qui permet de connecter une carte PCI sur un port Thunderbolt. Même si le milieu professionnel rechigne moins que le particulier à bourse délier, le prix de ces boi-boites n’est pas pour autant négligeable (plusieurs centaines d’euros en moyenne), alors que les connecteurs internes étaient gratuits sur la version précédente du Mac Pro.

Ces châssis permettent donc de brancher la plupart des modèles (même PCIe 3.0), Sonnets certifiant également le boitier pour des cartes comme la RedRocket de RED, toutes les cartes AVID, RME (audio), ATTO (Fiber channel) et même les modèles BlackMagic. En fait, tout se passe bien tant qu’on ne dépasse pas les 20Gbps. En parallèle, il faut savoir que la norme PCIe 3.0 16x (utilisée par les GPU internes des Mac Pro) peut atteindre les 15Go/s, et le PCIe 2.0 en 16x pouvait déjà prétendre traiter jusqu’à 8Go/s sur les anciennes machines. A moins de monopoliser tous les ports Thunderbolt d’un coup, il est aujourd’hui impossible de récupérer un tel débit ! Il ne faut donc pas espérer installer dans un tel châssis, une carte graphique moderne, qui utilise largement 30 à 40Gbps en crête.

Une dernière remarque : certains professionnels nous ont murmuré que cette stratégie tout thunderbolt conduisait rapidement à la limitation de nombre d’interfaces disponibles. En effet, le Mac Pro n’autorise au final que 3 bus Thunderbolt. Branchez-y un écrans 4k, et il ne vous reste plus que 2x20Gbp. Avec un petit RAID externe et une RedRocket dans un boitier Sonnets, on atteint vite la capacité maximale de la machine. Avec des emplacements PCI internes et la possibilité de débrancher un des deux GPU, les offres d’extensions pouvaient s’avérer plus souples et plus nombreuses sur l’ancienne gamme.

Gestion du 4K

Fin 2013, nous vous avions déjà présenté l’écran 4K de Sharp, qu’Apple propose avec ses Mac Pro. Dans la vidéo ci-dessous, vous verrez qu’il est également compatible avec les derniers MacBook Pro Retina, mais avec quelques limitations sous OS X :




Comme attendu, le moniteur se comporte bien sous OS X avec les nouveaux Mac Pro. Le mode MST est parfaitement géré et l’on obtient une image fluide à 60Hz en 3840x2160. Théoriquement, on peut brancher 3 écrans sur cette machine, qui monopoliseront ainsi 100% de la bande passante des ports Thunderbolt 2 !

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)

Cliquez pour avoir l'image en taille réelle (1,6Mo)


Le seul vrai regret viendra de l’affichage des éléments sous OS X. Le système d’Apple n’est pas vectoriel, et les textes, menus et autres boutons ne peuvent être mis à l’échelle. Dès lors, il est impossible de forcer le grossissement et les textes deviennent difficiles à lire en résolution native. On pourrait alors tenter d’abaisser un peu la résolution, notamment en 2800. Problème, la Pomme se contente de mettre à l’échelle ses interfaces, ce qui n’est pas une franche réussite (faites le test sur votre Mac (non retina), réduisez la résolution et vos polices seront toutes cracra). Apple aurait pourtant pu utiliser la technologie logicielle présente sur les MacBook Pro Retina, qui calcule une résolution doublée d’abord, et qui permet une mise à l’échelle plus propre.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, OS X a donc encore beaucoup à faire pour gérer correctement la 4K. En l'état, seuls les monteurs vidéos y trouveront un réel intérêt, essentiellement pour du monitoring.

WiFi ac, USB 3, entrées/sorties son…



WiFi ac

On ne reviendra pas plus longuement sur le WiFi ac, apparu sur presque toute la gamme et que nous avons abondamment testé. On retiendra surtout que les débits théoriques sont toujours bien loin de ce qu’annonce Apple sur son site, surtout dans un environnement déjà saturé sur les fréquences du WiFi :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


USB3 : enfin !

Si l’USB 3 arrive seulement en 2014 sur le Mac Pro, il a déjà envahi tous le reste de la gamme depuis un bon moment déjà. En pratique, ces ports sont surtout réservés aux périphériques, et au stockage sur les disques à plateaux. Quant aux SSD, rares sont aujourd’hui les modèles externes à dépasser les 400Mo/s et l’USB3 ne fait pas moins bien que le Thunderbolt sur la plupart des modèles du marché, comme celui de Buffalo qu’on avait testé l’été dernier :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Une interface sonore a minima

Apple est de plus en plus vache avec les entées/sorties audio, le Mac Pro ne fournissant même plus une entrée ligne, mais bien deux sorties :

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


La sortie casque contient (comme pour le reste de la gamme) une entrée micro amplifié combinée et l'autre prise propose une sortie optique et une sortie jack combinée. Enfin, la Pomme a supprimé les ports optiques distincts des anciens Mac Pro, qui permettant de brancher un câble optique classique (celui qu’on retrouve sur les consoles de jeux, par exemple) assez simplement.

Questions de comptoir



Le Mac Pro est-il trop cher ?

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)
La question revient souvent, particulièrement sur les forums et dans la presse généraliste : le Mac Pro est-il cher ? Assurément, tout ordinateur à plus de 3000€ répond à ce critère. Mais est-il trop cher ? L’ensemble des professionnels que nous avons pu interroger nous ont répondu par la négative. Pour ce niveau d’équipement et de performance (sans compter l’encombrement), le Mac Pro est une excellente affaire. Apple est parvenue à négocier certains composants (comme le Xeon ou encore les GPU) à des prix de gros très intéressants et même le prix des options parait « donné » par rapport aux tarifs du commerce. Une FirePro W9000 d’AMD coûte à elle seule plus de 3000€ ! Et les Xeon utilisés par Apple se négocient séparément entre 1000 et 2500€ suivant les modèles. Pour preuve ultime que ce Mac est une bonne affaire, la plupart des sites PC ont tous essayé mais aucun n’a réussi à obtenir une configuration équivalente à ce prix là.

Je rajouterait qu’Apple a -pour une fois- été sympa avec les options. Vous n’êtes pas obligés d’opter pour la configuration maximale pour choisir la plus grosse carte graphique et vous pouvez aussi monter le CPU sans opter pour le GPU le plus cher. Bref, hormis la RAM, qu’on vous conseillera toujours d’acheter ailleurs, le système de configuration est plutôt honnête, ce qui n’est pas le cas de toutes les gammes de machines chez Apple.

Ne pas proposer de cartes NVidia est-il une erreur ?

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)
Lorsqu’Apple a mis au point OpenCL avec ses partenaires, l’idée était de créer un nouveau standard, comme l’a été OpenGL, permettant de déporter certains calculs sur le GPU. Dans le même temps, NVidia a eu une politique très agressive avec les éditeurs, leur fournissant un excellent support pour optimiser leurs logiciel avec CUDA. Résultat, beaucoup (comme Adobe) ont massivement investi dans cette technologie et à l’heure où je vous parle, CUDA règne en maitre sur le segment.

On peut également s’interroger sur l’avenir d’OpenCL et la capacité des éditeurs à fournir des versions suffisamment optimisées de leurs logiciels sous OS X. En effet, d’après les échos que nous avons reçus, la Pomme est bien loin d’assurer la même politique de support qu’NVidia, qui aide apparemment bien mieux les développeurs (même sous OS X) qu’Apple ne le fait avec OpenCL. C’est d’autant plus dommageable qu’OpenCL reste un challenger et qu’il faudra encore plusieurs années avant qu’il ne s’impose comme standard universel. Cette question du support est également valable pour la gestion multi-GPU. Aujourd’hui, on peut se demander si Adobe ou AVID auraient été capables de produire des optimisations similaires à celles incluses dans le dernier Final Cut, tant ce type de programmation est complexe et exige de bonnes relations tant avec AMD qu’avec Apple.

Quel est le risque d’acheter une telle machine avec des GPU propriétaires ?

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)
Il est encore un peu tôt pour répondre à cette question, Apple n’ayant -comme à son habitude- donné aucune information sur d’éventuelles kits d’upgrade à venir. Pourtant, dans notre groupe de professionnels, tous nous ont avoué avoir changé entre 2 et 4 fois de cartes graphiques sur la durée de vie de la machine (entre 3 et 6 ans suivant la configuration). Si la D700 tient aujourd’hui le haut du pavé, il est évident que cette hégémonie ne durera pas plus d’une année.

On vous le révélait en exclusivité à la suite d’une visite chez Apple, ces GPU sont pourtant inter-changeables. Personne n’a encore fait le test, mais vous pouvez a priori remplacer une D300 par une D700 d’un autre Mac Pro. L’idée qu’Apple propose séparément de nouveaux modèles fait donc son chemin, à un petit détail près : selon nos confrères d’iFixIt, il n’est pas si facile de remplacer le GPU et l’opération (si elle a lieu) sera certainement à réaliser par Apple dans un centre agréé.

Quel est l’intérêt d’un GPU professionnel par rapport à une GeForce/Redon du marché ?

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)
Il y a souvent beaucoup d’incompréhension dès qu’on évoque des cartes graphiques professionnelles. Il faut dire que leur prix parait démesuré par rapport aux spécifications techniques qui sont derrière. C’est pourtant bien mal connaitre le monde des GPU professionnels.

Ces cartes apportent tout d’abord une grande capacité mémoire, la D700 embarque par exemple 6Go de VRAM (12 avec les deux GPU), une capacité qu’on retrouve encore rarement sur des modèles grand public. Par ailleurs, cette carte gère jusqu’à 3 écrans 4K simultanés et 6 écrans Thunderbolt. Un MacBook Pro Retina n’est capable de gérer que 2 moniteurs tiers par exemple. Même si ce n’est pas le cas sur le Mac Pro, ces cartes sont souvent fournies avec de la mémoire ECC, bien plus fiable dans les calculs. Et les calculs, justement, c’est là tout l’intérêt des cartes professionnelles, qui offrent de bien meilleures performances sur ceux à double précision. Enfin, ces cartes supportent également mieux les grosses charges sur de longues périodes (certains logiciels demandent plusieurs jours de calculs et la carte doit être capable de tenir le coup sans monter en température). Enfin, les drivers sont souvent de meilleure qualité, et le constructeur offre un bien meilleur support client derrière. Cela étant, l’absence de FirePro et les performances assez moyennes sous OpenGL ne permettent pas à ces cartes de profiter de toute leur puissance sous OS X, et c’est un peu dommage. Etonnamment, un logiciel comme Maya sera beaucoup plus à l’aise sous Windows pour certaines tâches temps-réel.

Pourquoi avoir mis des Xeon et pas des Core i7 boostés ?

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)
Comme pour les cartes professionnelles, beaucoup ne comprennent pas l’intérêt des Xeon face aux processeurs grand public. Ce fantasme est renforcé par tous les benchs qui démontrent qu’un iMac haut-de-gamme peut mettre une petite fessée à un Mac Pro (même 12 coeurs) sur certaines tâches mono-threadées. Mais ce serait oublier que les Xeon sont des processeurs haut-de-gamme, avec des taux d’erreurs bien plus faibles et offrant certaines optimisations inédites aux développeurs. Rajoutez à cela la gestion de la RAM ECC, un nombre de lignes PCIe plus élevé pour les GPU et les ports Thunderbolt, un cache bien plus large et bien-sûr, plus de coeurs (jusqu’à 12 actuellement) par puce. Le vrai problème des Xeon actuels, c’est qu’ils sont un peu sous-cadencés. Les prochaines versions devrait pallier ce problème et (espérons-le) proposer des TurboBoost bien plus élevés, dépassant allègrement les 4Ghz. Il est effectivement assez désolant de voir un Mac Pro à près de 10 000€ se prendre une petite fessée par un iMac sous Première ou dans certaines actions Photoshop.

L’absence de double-CPU est-elle une erreur ?

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)
L’intérêt de mettre des Xeon plutôt que des Core i7 survitaminés dans une machine professionnelle, c’est aussi de pouvoir les chainer et de décupler la puissance CPU. Mais Apple -pour des raisons essentiellement de design et de dissipation thermiques- n’a prévu qu’un seul socket dans son Mac Pro. Pour nous, c’est une erreur, et même une assez grossière. Aujourd’hui, tout ne peut pas passer par OpenCL et le CPU reste au coeur de l’ordinateur. Dans un domaine qu’Apple affectionne pourtant beaucoup -la 3D-, la plupart des calculs de rendus finaux ne se font qu’avec le CPU. Apple risque de laisser échapper à Hp, Dell et les autres tous les clients qui ont besoin de 12, 18 ou 24 coeurs simultanés. Par ailleurs, on l’a vu plus haut, 4 coeurs sur 2 CPU peuvent s’avérer plus efficaces que 4 coeurs sur la même puce, la faute à des fréquences de TurboBoost en baisse, plus le nombre de coeurs est important.

Sans vouloir conclure…



L’arrivée d’un nouveau Mac chez Apple passe toujours par trois phases. L’effet Wahou, d'abord, lorsqu’on déballe la machine et qu’on découvre le trait de génie de Jony Ive, mêlé au talent d’intégration des ingénieurs. Le second effet kiss-cool suit de très près, lorsqu’on teste les performances et qu’on met en lumières toutes les bonnes idées de la machine. Et enfin, l’émotion retombe un peu dès qu’il s’agit de conclure, car certains compromis restent toujours un peu en travers de la gorge.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Cette première cuvée du Mac Pro 2.0 nous a malgré tout laissé sur une note assez positive. Côté puissance tout d’abord, puisqu’à aucun moment la machine ne se ridiculise face au reste de la gamme et à ses concurrents directs. Apple a tapé juste dans le choix des composants et l’on se voit déjà partis pour au moins 4 ou 5 ans. Tous les professionnels de la vidéo et de la 3D que nous avons pu rencontrer son unanimes : ils sont impatients de recevoir le leur et les premiers tests qu’ils ont déjà pu effectuer ont fini de les convaincre.

Faut-il attendre la seconde génération ? Si vous n'êtes pas pressés, c'est peut-être plus prudent. La nouvelle génération de Xeon n'est plus très loin, AMD devrait bientôt revoir ses cartes professionnelles et il faudra encore un bon moment avant que le double-GPU révèle toute son efficacité dans les logiciels professionnels. On peut même rêver qu'Apple revoit d'ici certains choix initaux (avoir une offre NVidia et double-CPU), mais sans doute pas avant 2 ou 3 générations.

Ce Mac Pro est-il fait pour moi ?



Si vous vous posez la question, la réponse est très certainement Non. Cette fois, la machine vise un public extrêmement précis, avec des besoins spécifiques. Le client-type -si l’on peut dire- serait plutôt un monteur vidéo 4k qui passe sa vie sur Resolve et Final Cut, et qui a besoin, à la fois de nombreux coeurs CPU, d’OpenCL, d’un GPU puissant et d’une grande flexibilité du côté des extensions (stockage, multi-écran etc.). Apple cible également les métiers du son et de l’image, pour qui un iMac n’est souvent pas suffisant.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


Ceraines professions qui avaient l’habitude d’acheter des Mac Pro il y a 4 ou 5 ans (je pense notamment aux graphistes, architectes, illustrateurs..) n’ont -pour le moment- pas d’intérêt immédiat à s’éloigner des l’iMac ou des MacBook Pro. Ces bécanes sont désormais suffisamment puissantes pour faire tourner Photoshop, ArchiCAD, AutoCAD ou Illustrator sans peine, même avec de forts niveaux de complexités dans les projets. On l’a vu dans nos tests, sur un grand nombre de tâches n’utilisant pas plus de 4 coeurs (une grande majorité des applications, même pro), un iMac haut-de-gamme est même souvent plus rapide !

Malgré tout, certains hésiteront quand-même. Je pense notamment aux petits monteurs vidéo, qui sont passés de l’ancien Mac Pro à l’iMac et qui arrivent un peu aux limites de la machine. D’autres, plus exigeants encore, regretteront qu’il n’y ait pas d’offre NVidia/CUDA (tous ceux qui bossent sur AfterEffects ou Première). Dans des domaines plus spécifique (Maya, Cinema 4D…), on hésitera même parfois à quitter le Mac, et à trouver une offre CPU/GPU plus adaptée sur PC. Une chose est sûre, ce Mac Pro ne fera jamais l’unanimité tant les besoins sont variés et l’offre d’Apple un peu trop verticalisée.

Quel modèle choisir ?



Compte tenu de la spécificité des clients-cible, il est pour nous impossible de se focaliser sur une seule configuration. Par ailleurs, nous n’avons eu entre les mains que deux machines, et espérons vivement pouvoir compléter rapidement cet article avec un modèle à 12 coeurs.

Test du Mac Pro (modèle fin 2013)


N’en reste pas moins que la version d’entrée de gamme nous a paru assez décevante côté CPU : quitte à mettre plusieurs milliers d’euros dans un Mac, autant opter pour la configuration à 8 coeurs, qui reste encore dans une gamme de prix raisonnable.

Côté GPU, je serais plus offensif : misez directement sur le haut-de-gamme, peu importe si vous devez casser un peu votre tirelire. Si l’on peut changer son Xeon, rien ne dit qu’Apple proposera un jour des kits d’upgrade GPU. Par ailleurs, la différence de prix reste relativement minime entre la D300 et la D700, surtout si vous comparez les prix avec leurs équivalents FirePro du commerce.

Pour finir, on aura aussi envie de gonfler le maigre SSD fourni (qu’on ne peut pas encore changer), mais on évitera de prendre de la RAM chez Apple, qui la vend toujours entre 30 et 100% plus cher que les prix du marché.

La note !





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