Le MacBook Air 11" au banc d'essai
Par Arnaud Morel - Publié le
Présenté comme l'état de l'art en matière d'ordinateur portable, l'engin est à peine plus volumineux qu'un iPad. Il s'organise autour d'un processeur Core2Duo, vieillissant, et d'un chipset graphique NVIDIA GeForce 320M (256 Mo de SDRAM DDR3 partagés avec la mémoire principale).
Un ultra-portable plus qu'un Netbook
L'engin se destine donc aux utilisateurs très mobiles, qui apprécieront son côté pochette une fois refermé. Tel est le pari d'Apple : alléger au maximum l'ordinateur pour le rendre aussi aisé à déplacer qu'une pochette, sans trop mégoter sur les performances et l'autonomie. Et c'est réussi. Dans nos tests, le MacBook Air affiche une autonomie solide, conforme à celle annoncée par Apple - environ 5 heures en usage bureautique intensif - et des performances globales très honorables, soutenues par le choix d'un SSD comme disque de travail.
Il s'organise autour d'un Core2Duo cadencé à 1,4 Ghz (1,6 en option), d'une chipset graphique NVidia 320 M 256 Mo de mémoire partagée et d'un SSDSATA de 64 ou 128 Go. L'écran 11" offre une résolution de 1366x768 pixels et, ooh miracle, n'est pas orné de la vitre réfléchissante "glossy" si chère à Apple.
L'écran est beau, bien lumineux et homogène, avec un angle de vision raisonnable mais pas exceptionnel. Cependant, et nous y reviendrons, 11", c'est petit, surtout dans le ratio utilisé qui fait la part belle à la largeur. Autant dire que le surf internet est... Curieux sur un écran de 768 pixels de hauteur.
Une webcam iSight et offrant une résolution de 640x480 pixels est de la partie. elle nous a semblé d'une qualité inférieure à l'habitude.
Le Air embarque, en standart, 2 Go de RAM, 4Go en option. Choisissez bien : les barrettes mémoires sont soudées à la carte mère et ne sont pas susceptibles de mise à jour.
La machine est très agréable à utiliser. Le réveil instantané de veille s'avère très appréciable et renforce l'impression d'une machine toujours immédiatement disponible. Le confort d'utilisation est bien là, tandis que la coque aluminium produit cet agréable toucher auquel sont, désormais, habitués les utilisateurs de Mac. Le clavier - non rétro-écaliré - est le même que sur le reste de la gamme, à savoir précis et agréable à l'utilisation. Il est à peine réduit - les touches de fonctions sont plus discrètes et le pavé de curseurs plus ramassé - par rapport au reste de la gamme et offre un très bon confort.
L'engin chauffe peu, mais alors vraiment peu. Après 3 heures de lecture vidéo HD, le bas de la coque est à peine tiède. Même une séance intensive de Starcraft n'arrivera guère à élever la température.
Le SSD qui va vous changer la vie
Le SSD embarqué par le Macbook Air est assemblé, selon toute vraisemblance, par Toshiba et se présente sous la forme d'une barrette mémoire enfiché sur un bus SATA 3 Gbps dont le contrôleur est un NVidia MCP89 AHCI.
Il délivre des performances excellentes, un brin en dessous, cependant, des meilleurs SSD du marché : 210 et 190 Mo/s en lecture/écriture séquentielle. La différence, évidemment, par rapport à un disque à plateaux est fulgurante : le MacBook Air lance vos applications en un clin d'œil, l'enregistrement de fichiers volumineux est une partie de plaisir.
Confronté à la lecture et à l'écriture aléatoire de petits fichiers de 4 Ko, le SSD du Air s'en tire toujours bien, assurant des débits de 10 et 18 Mo/s, respectivement, dans ces matières.
Un CPU un peu asthénique
Le choix d'un processeur Core2Duo, qui plus est cadencé à 1,4 ou 1,6 GHz pour le modèle 11", a fait grincer bien des dents. Et, de fait la puissance brute niveau processeur est peu faiblarde. Mesuré par GeekBench et CineBench, le MacBook Air est le Mac le moins puissant du moment, pour la comparaison presque deux fois moins puissant qu'un Mac mini 2,4 GHz.
La froideur du benchmark, cependant, est à nuancer : avec son chipset graphique NVidia 320M, le Air fait jeu égal avec les MacBook et MacBook 13", équipés du même chispet et laisse loin derrière les chispets antérieurs. Et c'est là l'élément clef du choix d'Apple du Core2Duo : faiblement consommateur électriquement, celui-ci est ouvert - contrairement aux Core iX - aux chispets NVidia, autrement performant que ceux qu'Intel impose avec ses Core iX.
Le gain, considérable, de vitesse lié au SSD vient, en outre, compenser la faiblesse du microprocesseur principal. Au final, le MacBook Air se révèle agréable à l'usage et capable d'à peu près tout faire. Il emmène même les jeux très récents comme Starcraft II ou Battle Station Miday, et ce à pleine résolution (1366x768 pixels). Il montrera, cependant, ses limites lors de certaines tâches consommatrices en ressource processeur, comme l'encodage d'une vidéo par exemple.
Le poids de la légèreté
Le MacBook Air est le fruit d'un compromis : compacité, finesse, poids s'échangent au prix de quelques GHz processeur et d'une autonomie bonne mais pas exceptionnelle.
Niveau autonomie, justement, nous avons réalisé deux tests : le premier qu'on qualifiera de bureautique intensif. Nous avons désactivé la mise en veille écran, mis la luminosité au maximum, conservé les réglages d'abaissement automatique de la lumière et lancé Firefox lequel rechargeait, toutes les 10 secondes et en WIFI, la page web chargée. Les valeurs d'autonomie rapportées ici seront donc réalistes, voire conservatrices, et, avec une bonne gestion de l'énergie, il sera possible de les dépasser facilement.
Le second test, plus classique, consiste en la lecture de vidéo plein écran sur les machines, mise en veille désactivée. La vidéo est une vidéo HD 720p qui boucle lue depuis le disque dur, la luminosité de l'écran est poussée au maximum. Là aussi, il s'agit donc d'un stress test qui montre l'autonomie minimale à attendre. Avec une vidéo moins gourmande en ressource et la luminosité abaissée, l'autonomie devrait être encore meilleure.
Le MacBook Air, sur ce plan, offre une durée de fonctionnement, en usage bureautique intensif de 5,10 heures et de 3,4 heures en lecture vidéo. On notera que les estimations d'apple se révèlent totalement conformes : Apple revendique une autonomie de 5 heures en surf WIFI.
Un bon ultra-portable
En introduction, nous vous indiquions que le Air ne pouvait guère être comparé aux NetBook, ordinateurs portables peu onéreux, mais plus aux ultra-portables haut de gamme. D'ailleurs le ticket d'entrée - 999 € pour le modèle 1,4 GHz, 64 Go SSD - devrait détromper ceux qui s'imaginaient Apple s'aventurer au pays des marges indigentes. ;-)
Le MacBook Air s'ouvre et se ferme en un clin d'œil, s'active immédiatement, boote en 15 secondes et se transporte sans y songer et réalise ce qui aurait été, il y a quelques mois seulement, le rêve de tout utilisateur mobile. Il trouvera sa place chez tous ceux qui attachent une importance au poids de leur ordinateur et sont prêts à consentir quelques sacrifices sur la puissance brute. Il devrait, en ce sens, tailler des croupières au MacBook et MacBook Pro 13", qu'on trouve, en comparaison, presque obèses.
Et par rapport à l'iPad
La vraie grosse histoire, à notre sens, est ici : que choisir entre un MacBook Air et un iPad. Les deux appareils partagent un poids et un encombrement voisin ce qui fait qu'ils sont tous les deux susceptibles de nous accompagner partout. Le MacBook Air propose 128 ou 64 Go de stockage, l'iPad actuel se limite à 64 Go. L'un embarque Mac OS X, plus complet, l'autre iOS, plus intuitif, plus immédiat.
La question n'est pas uniquement provocatrice : le rapprochement avec l'iPad est évident à l'usage. Légers, ne chauffant pas, offrant une bonne autonomie et une excellente tenue hors secteur, les deux appareils partagent pas mal de points communs. Et sont fondés sur la même équation : être le plus mobile, le plus léger et le plus transportable possible.
Et l'iPad, sur nombre de secteurs, se montre un choix plus pertinent que le Air. Naviguez sur le web se fait en mode portrait, les pages s'affichent dans leur hauteur, à l'inverse du Air qu'on a envie, pourtant, de tourner à 90°. Le multitouch direct offre, en outre, un confort d'utilisation incomparable.
Le MacBook Air propose, de son côté, une connectique plus riche - deux ports USB 2 et un mini-Display Port voir un adaptateur USB-Ethernet, vendu en option. Et un vrai clavier - non rétro-éclairé - qui fait qu'il devrait être le choix rationnel de tous les plumitifs de la galaxie.
Bien sûr, les pourfendeurs d'iOS objecteront que l'iPad n'offre pas du tout la même puissance CPU qu'un Air. À raison : GekkBench donne le Core2Duo du Macbook Air 1,4 GHz comme 6 fois plus performant que le processeur A4 de l'iPad. Sorti de cette arithmétique, le verdict sera plus nuancé : l'iPad embarque un OS allégé, un pseudo multi-tâches et se montre toujours très réactif. Le Air, avec 2 Go de mémoire par défaut, un OS complet et totalement multi-tâches n'offrira, dans de nombreux cas, qu'une puissance voisine de l'iPad.
Niveau prix, un MacBook Air d'entrée de gamme 64 Go est vendu 999 €. Un iPad 64 Go est proposé à a 699 ou 799 €, selon s'il est 3G/GPS ou pas. Pour se garantir des performances optimales, il faut choisir l'option 4 Go de RAM, et processeur à 1,6 GHz. L'addition, pour le modèle 11, s'élève alors à 1329 €.
La gamme Apple en un clin d'œil
Dans ce graphique, les divers résultats de tests CPU, graphiques ou lecture/écriture sont compilés de manière à ce que le CPU pèse 50 %, en moyenne, du résultat et 25 %pour les performances graphiques et celles de lecture/écriture. C'est un biais, nécessairement subjectif et relatif mais qui nous semble intéressant.
MacBook Air