iLife 11 : plus de fun !
Par Arnaud Morel - Publié le
Le composant le plus avancé est iPhoto 11, qui pioche son inspiration, niveau nouveauté, dans l'iPad, en introduisant un mode plein écran très performant et immersif. L'interface a été repensée et préfigure, sans doute, les nouvelles orientations d'Apple en la matière. Barres de défilement discrètes en gris sur fond noir, mode plein écran et organisation thématique simple des fonctions.
iMovie 11 connaît une mise à jour plus mineure, portant essentiellement sur la gestion du son et introduisant une nouvelle fonction "créative" : les bandes annonces, ou comment transformer un week-end en famille en bande-annonce de blockbuster. Marrant et limité.
GarageBand, lui, évolue peu et se contente d'apporter deux fonctionnalités d'arrangement automatique de vos créations. Le logiciel permet, ainsi, de recaler vos pistes d'instruments en prenant pour référence la rythmique de l'une d'entre elles. Il permet, également, de faire jouer au même instant, diverses pistes audio qui seraient à synchroniser.
iLife 11, toujours 32 bits
La chose est plus que surprenante, mais iLife 11 reste une suite d'applications 32 bits. Il faudra repasser pour basculer sur l'architecture 64 bits et Apple témoigne, une nouvelle fois, d'un certain dilettantisme en la matière. Pourquoi vendre des processeurs 64 bits depuis des années sans optimiser ses propres applications ?
iPhoto 11, plus puissant, plus immersif
C'est Tristan qui essaye iPhoto pour Mac4Ever :
Aujourd’hui, c’est en totale confiance que je passe d’iPhoto ’09 à iPhoto 11, après avoir effectué un petit backup bien entendu, j’ai 18 000 photos et je n’ai pas trop envie de les perdre. Après une petite dizaine de minutes d’installation, je puis enfin lancer la chose et comme je m’y attendais, la première chose que fait iPhoto est de mettre à jour la base de données des photos… et ça, c’est long… environ 30 minutes pour ma part.
Premier contact
Une fois terminée la mise à jour de la base, iPhoto est enfin disponible et fonctionnel. Premier détail qui saute immédiatement à la figure, l’interface à beaucoup changé, et même si les fonctions nous sont pour la plupart déjà connues, l’aspect global est vraiment très… différent. Certains aimeront, d'autres moins
Plein écran !
Le mode plein écran permet de se retrouver totalement immergé, un peu comme sur un iPad.
Dès le premier coup d'œil, cette interface apparaît performante car elle regroupe les fonctions principales sur une seule vue. Tout est à portée de souris, et clairement organisé.
La barre d’outil du bas s’adapte et affiche plus ou moins d’options selon le contexte.
L’affichage Événements, Visages et Albums propose des options affichées à droite de la barre d’outils. On peu donc enfin appliquer des réglages directement sur un album entier ou sur un événement, très pratique pour leur appliquer des descriptions, des mots clés ou des lieux de manière générale.
Petit truc sympathique, il suffit de survoler la vignette de l’album à droite dans les infos et de cliquer sur une des images pour en faire l’image de la vignette de l’album.
Editer une photo
Lorsque l’on est en train de visualiser une photo, les options d’édition prennent tous leurs sens (par opposition, éditer la colorimétrie d’un album n’est pas très pertinent… certainement un oubli de la part d’Apple qui n’a pas désactivé cette option dans ce contexte là).
On a alors à notre disposition, trois onglets proposant chacun une série de réglages différents, les retouches rapides, les effets et les ajustements.
Les effets sont une nouveauté et si leur nombre est pour le moment limité, on remarquera des similitudes avec les effets de PhotoBooth ou d’iChat, ce qui me laisse à penser que des développeurs tiers pourraient alors en proposer d’autres à l’instar de ceux proposés pour iChat notamment. Tout ceci est vraisemblablement basé sur CoreImage.
Les réglages proposés couvrent finalement une assez large gamme de besoin que de nombreux utilisateurs devraient trouver suffisant.
Les effets graphiques associés sont quelques fois bluffants, d'autres fois amusants, mais jamais exagérés, cela reste propre, comme par exemple le petit zoom qui se produit lorsque l’on survole la barre de vignette du bas.
Parmi les grosses améliorations, la fonction de reconnaissance des visages se voit grandement simplifiée. L’algorithme semble d’ailleurs avoir été amélioré car de nombreuses photos de ma bibliothèque ont trouvé leur correspondance sans que j’aie eu à intervenir.
Une fois la photo dûment corrigée, annotée, retouchée et améliorée, il suffit d’un clic pour la partager.
Autre grosse amélioration particulièrement impressionnante, les diaporamas et notamment un nouveau diaporama en 3D utilisant les lieux définis dans les photos pour faire une petite balade géographique.
Créer un livre ou des cartes
Apple a poussé les fonctions de création de livres, d'albums ou de cartes. Depuis une série de photos, vous pouvez très aisément créer un livre. S'ouvre alors une interface rien moins que spectaculaire, permettant de définir les paramètres de votre livre. en mode édition, vous choisissez, page à page, une maquette type, parmi un choix large, et glissez vos images dans les cadres prévus à cet effet. Pour chaque image, vous pouvez effectuer des redimensionnements via une petite palette locale. L'ensemble est d'une ergonomie à toute épreuve mais est un peu lourd à gérer, même sur un Mac récent.
Cependant, la vitesse de réalisation et la simplicité de mise en œuvre font de ce service une petite perle, de nature à transformer notre manière de montrer nos images. En comparaison de l'ergonomie de la fonction, des solutions comme Blurb apparaissent moins séduisantes. Une fois votre livre prêt, il vous suffit de cliquer sur "acheter" pour voir votre commande apparaître. Pour vous donner une idée des tarifs, assez compétitifs, un livre 28x21 cm de 20 pages vous coûtera 25 € HT et, livré et taxes comprises, un peu plus de 37 €.
Un bon cru pour iPhoto
Pour conclure ce rapide petit tour du propriétaire, on retiendra tout d’abord le gros travail de simplification général qui a été abattu par les équipes de développeurs. iPhoto perd de sa complexité et gagne en clarté, de nombreuses actions sont désormais très simples à effectuer et certaines nouvelles apportent vraiment un plus sans alourdir l’ensemble. Le mode plein écran est un plaisir et on est véritablement immergé dans notre expérience utilisateur. Le moteur principal a été optimisé, et un vieux MacBook semble avoir retrouvé une seconde jeunesse avec cet iPhoto 11. Seul reproche : la gestion des lieux est encore un peu perfectible et mériterait d’être repensée, même si on finit toujours par s’en sortir quand même.
iMovie 11 : cap sur le fun !
iMovie 11 n'a pas connu un lifting aussi poussé qu'iPhoto. La grosse nouveauté, niveau fonctionnalité, est à chercher au niveau de la gestion des sons et des musiques : iMovie propose de visualiser les pistes musicales sous forme de graphique, permet d'ajuster les niveaux très facilement et s'enrichit d'une série d'effets audio plutôt sympathiques.
Pour le reste, iMovie 11 confirme sa vocation grand public, entendu à la sauce Apple : avec de nouveaux effets applicables à vos vidéos - ralenti instantané, effet flash sur un plan spectaculaire notamment - et le générateur de bande-annonce, Apple veut offrir du grand spectacle sans complexité. C'est réussi, mais limité.
Pour le reste, pas de mode "plein écran", ni de lifting d'interface. iMovie 11 reste un brin limité dans ses fonctionnalités, mais propose toujours une rapidité de montage sans pareil et une grande simplicité d'utilisation.
Du mieux sur le son
La gestion du son est la première nouveauté d'iMovie 11 sur laquelle apple a communiqué. Les ingénieurs d'Apple ont, selon les propres mots de Steve Jobs, fait
plus que leur devoiren la matière. Et de fait, il devient aisé - sous réserve d'avoir une bonne vue - d'ajuster les niveaux de vos pistes sonores et de faire des "fade in" ou "fade out" (évolution progressive du niveau sonore en début ou fin de séquence).
Vous disposez, sous la fenêtre de montage, d'un bouton permettant d'afficher, ou pas, le son sous forme graphique. une fois activée, celle-ci permet de voir les diverses pistes sonores associées à votre montage, et ce sous forme graphique. un code couleur est utilisé pour vous permettre de repérer les niveaux trop élevés, qui risque de saturer. L'ajustement se fait à la souris, en utilisant une barre horizontale qui permet de faire évoluer le niveau général de la piste. si vous effectuez une sélection sur une portion de celle-ci, vous pourrez ajuster le niveau localement, et même, en déplaçant le point d'entrée ou de sortie, faire ces fameux fade-in/out.
Très pratique, cette fonction n'en demeure pas moins un peu difficile à utiliser tant l'espace sur lequel l'utilisateur agit est petit. Conseillé aux myopes. ;-)
Autre nouveauté, la gamme d'effets sonores, une vingtaine, qui vous permet, à la volée, de changer votre piste : plus aiguë, plus grave, avec plus ou moins d'écho, simulant la "voix" d'un robot ou une transmission radio, on a le choix. Le,réglage s'opère aisément : avec l'inspecteur ("i"), il suffit de cliquer sur effets sonores pour voir une fenêtre présentant ceux-ci. Cliquez sur l'un d'entre eux et vous obtenez directement le son modifié pour juger de l'effet. Dommage, ceux-ci ne sont pas paramétrables.
Pour le reste, la gestion sonore n'évolue guère.
Bandes annonces et effets vidéo, du fun pour tous
Le pari d'iMovie 11 c'est de pré-macher le travail de montage des utilisateurs, en proposant de réaliser des bandes annonces très simplement, et de manière ludique. Avec un assez grand choix au niveau des habillages et ambiance, il est possible de créer des séquences assez diversifiées. Mais quand même : il ne sera pas bien difficile de repérer une bande-annonce iMovie et les films vont tous avoir un vrai air de famille. Gênant, ou pas, c'est selon les goûts de chacun.
Car cette fonction bande-annonce offre une liberté limitée aux réalisateurs : construite autour d'un story board, où les différents plans vous sont présentés sous forme de vignette, votre bande-annonce ne vous laissera guère de latitude : la durée des plans est fixe, seul l'ajustement de la séquence dans le plan peut être réalisé. C'est à ce prix qu'on obtient un résultat professionnel autant que "normalisés".
Export en 1080p et limitation du roulement obturateur
iMovie 11 sait - enfin - exporter facilement en HD 1080, la version 09 se contentant de proposer l'export en 720p. Une autre nouveauté vient corriger un problème spécifique aux capteurs bon marché : la correction du roulement obturateur. Qu'est-ce ? Sur la plupart des appareils photos compacts, sur les smarphones (incluant l'iPhone), le capteur vidéo est à balayage : au lieu d'enregistrer vos vidéos images par image, votre scène est balayée en continu par le capteur, ligne à ligne. Aussi, quand vous filmez un objet en mouvement, quand le capteur balaye le bas de l'image, l'objet s'est déplacé par rapport au moment où le haut de l'image était enregistré. Et l'objet vous apparait penché, de ce fait. Cette fonction, paramétrable, vient limiter cet effet disgracieux. Et elle le fait avec un certain bonheur.
Des petits plus niveau animation
Dans le menu plan, quelques petits effets prémachés pour vos montages : un ralenti instantané, affublé d'un logo ralenti (non modifiable), un effet pour figer une image d'un plan avec un flash blanc et un effet ken burnst et la possibilité d'effet une mise en rythme de vos images par rapport à une piste sonore.
Ces effets sont disponibles dans le menu plan et fonctionnent à partir d'une sélection d'images dans votre montage. C'est simple, mais pas très accessible, planqué dans un menu. Cependant, ces effets, notamment le ralenti, trouveront sans doute leur utilité dans les montages personnels.
Le marqueur de battements, accessible via l'élagueur de plan et en sélectionnant la piste audio, permet de glisser des marqueurs associés à certains éléments rythmiques de votre piste son (par exemple, un coup de cymbale). Une fois vos marqueurs posés, il est possible de demander à iMovie de couper x images à chaque battement donnant un effet de saccades en rythme à vos montages.
Plus fun mais pas tellement plus complet
Au final, cet iMovie 11 se révèle toujours aussi agréable à utiliser, toujours aussi productif pour des montages rapides et encore un brin limité. Les fonctions gagnées sont appréciables, notamment la gestion du son, tandis qu'avec "Bande annonce", Apple permet à chacun de "réaliser" des clips au look professionnel. C'est limité (trop ?) mais marrant à utiliser.
GarageBand reste en rythme
GarageBand connait une révision mineure, avec l'introduction de deux nouvelles fonctionnalités : Concordance groove et Flex Time. Concordance groove permet de recaler automatiquement le rythme de vos pistes en fonction de celui d'une piste particulière. Il suffit de sélectionner sa piste majeure et de choisir la fonction pour réajuster automatiquement les autres. Très pratique !
Flex Time fait la même chose mais de manière ponctuelle : sélectionner une partie d'une de vos pistes et étirez-la à volonté, réduisant ou augmentant le tempo d'autant.
Un prof dans la boîte !
Pour le reste, signalons la refonte de la partie leçons, vraiment très claire et bien fichue, avec un mode d'enregistrement intégré qui permet de voir vos erreurs et de mesurer votre progression. Signalons, enfin, l'arrivée de nouveaux amplis de guitare et pédales d'effets.
Conclusion
iLife 11 reste une suite créative présentant un rapport qualité prix exceptionnel. Vendue 49 € et livrée avec tous les nouveaux Mac, elle permettra à tout un chacun d'organiser et retoucher ses photos, effectuer des montages vidéo et s'initier à la création musicale. Dommage, pourtant, que cette version 11 ne soit pas l'occasion d'une mise à jour plus significative : pas de version 64 bits des applications, mise à jour mineure pour Garage band et pas de mise à jour du tout pour iWeb et iDvd.
iPhoto 11 s'en tire le mieux dans cette révision, avec sa nouvelle interface, très claire et immersive, ses fonctions avancées de création d'albums photos et ses diaporamas enrichis. iMovie lui met le cap sur la créativité très assistée, avec des fonctions qui raviront le grand public. Dommage qu'il n'ait pas gagné un peu plus de profondeur et qu'il laisse l'impression d'être un peu contraint dans sa "liberté créatrice".
Les adeptes d'iPhoto peuvent se procurer cette nouvelle version qui devrait les combler. Pour les autres, ce n'est peut-être pas la peine de se précipiter à moins d'être particulièrement concerné par les quelques nouvelles fonctions d'iMovie ou GarageBand.
iLife 11, 49 €