Mac4ever teste le Magic Trackpad
Par Contributeur - Publié le
Introduction
L'interface homme-ordinateur a connu bien des évolutions depuis l'apparition du clavier, puis de la souris dans les années 1980. Dès l'invention de l'ordinateur portable se posa le problème du mulot : comment déplacer le pointeur à l'écran, quand on n'a pas de surface où faire glisser la souris ?
Mutation miniature de la tablette chère aux graphistes, le trackpad fut l'une des réponses apportée par les constructeurs d'ordinateurs portables dans les années 90.
Le retour du Trackpad
Aujourd'hui, le paradigme s'inverse, et le trackpad, qui n'était longtemps qu'un un pis-aller pour pallier l'absence de souris, débarque en force sur le bureau. La prolifération des appareils équipés d'interfaces tactiles multi-touch (Mac portables, et surtout iPhone, puis iPad) a donné l'habitude à l'utilisateur, et a redonné ses lettres de noblesse à cette petite surface de contrôle. À la convergence des évolutions naturelles de ces deux tendances (mobilité d'une part, et tactile multi-touch d'autre part) naquit donc le Magic Trackpad.
Réminiscence de ses origines portables, le Magic Trackpad se veut presque aussi mobile qu'une télécommande ou qu'un iPhone, en tout cas plus qu'un iPad. Pas question donc de lui greffer un fil à la patte, et c'est en Bluetooth qu'il se liera d'amitié avec votre ordinateur. L'alimentation s'effectue avec deux piles AA (R6) fournies (tout comme la Magic Mouse, ou le clavier Bluetooth Apple).
Nul doute que les utilisateurs de multiples périphériques Bluetooth pommés investiront rapidement dans le chargeur de piles Apple, autre sujet d'étude récent.
Le Magic Trackpad dispose de dimensions plutôt impressionnantes pour un trackpad : la zone tactile est un carré de 13 centimètres de côté, qui prendra place sur votre bureau dans l'alignement précis d'un clavier Bluetooth Apple dont il reprend la hauteur exacte :
On est presque démuni face à l'objet tellement il est nu et lisse, l'habituelle sobriété esthétique d'Apple étant ici poussée dans ses derniers retranchements. Après l'avoir empli de piles et allumé, c'est avec bonheur que votre Mac s'en fera un nouvel ami :
Mise en pratique
À l'usage, les habitués des trackpad présents depuis quelques années sur les MacBook Pro et plus récemment sur les MacBook seront immédiatement familiarisés : on retrouve très vite le même confort, décuplé par la taille de la zone tactile et l'inclinaison légère de l'animal, permettant de reposer le poignet sur la table.
Petite curiosité : le Magic Trackpad est bel et bien cliquable physiquement, mais l'ensemble étant d'un seul tenant, ce sont les pieds postérieurs qui font cliquet. Cette étrangeté génétique est fort appréciée quand le trackpad est posé sur une surface dure et plane (comme un bureau), mais devient problématique sur sol mou, comme quand on utilise le trackpad tenu dans le creux de son autre main. Bien entendu, il est possible d'activer le "Taper pour cliquer" afin de se passer du clic physique.
Les gestes, là encore, sont connus des utilisateurs de MacBook (Pro ou non) ou d'iPhone, qui retrouveront le zoom en écartant/serrant deux doigts, le défilement avec inertie dans les longues listes ou pages web, et la rotation d'images. Pour les novices en trackpad, sachez qu'en plus des évidences comme le déplacement du pointeur et le clic à un doigt, il est également possible d'effectuer un clic contextuel (clic droit) avec deux doigts. À partir de trois doigts, il est possible d'activer et paramétrer certaines fonctions facilitant la navigation comme Exposé, le passage d'une application à l'autre (cmd tab), le défilement entre plusieurs documents au sein d'une application, ...
La large surface apporte un réel confort lors de l'utilisations de gestes à 4 doigts, par rapport au trackpad d'un MacBook Pro parfois trop étroit pour l'aisance de trois ou quatre gros doigts.
Un trackpad de bureau, pour qui ? pourquoi faire ?
Se pose quand même à un moment donné la question de l'intérêt réel du Magic Trackpad : à 69 € la bête, il s'agirait d'apporter un vrai plus en ergonomie, ou au moins en confort d'utilisation. Malheureusement, pas de réponse tranchée possible : tout cela va complètement dépendre de l'usage et des applications utilisées.
Il fera merveille pour la manipulation d'images ou de diapositives (rotation, zoom, balayage), et le conférencier-présentateur à la PowerPoint/Keynote devrait y trouver un très bon remplaçant pour sa télécommande.
À l'inverse, dans un usage bureautique consistant majoritairement à taper du texte, son inutilité vous apparaîtra criante : étant incliné, il ne peut même pas servir de repose-tasse.
Conclusion
Le Magic Trackpad n'a pas vocation à remplacer la souris (en tous cas pas à cours terme) : il la complète. D'ailleurs Apple le propose en achat supplémentaire lors de la configuration d'un Mac, mais pas en remplacement de la souris. Comme l'iPad en son temps, le Magic Trackpad est une nouvelle voie qui doit trouver sa place parmis l'existant, sans vraiment remplacer la souris ni la télécommande.
Certains le trouveront inutilement gadget, d'autres génialement révolutionnaire. Pour déterminer votre camp, on ne peut que vous conseiller de bien y réfléchir, selon votre utilisation quotidienne de la souris, avant de craquer (ou pas) pour le Magic Trackpad.