Mac4Pro : Marc Boutavant illustre sa jeunesse
Par Arnaud Morel - Publié le
Mon métier est un prolongement à l'enfance et aux joies de l'atelier gribouillons. C'est aussi de là que viennent les motivations et l'inspiration, et lorsque mon enfance est à bout de souffle je guette celle de mes enfants pour y trouver du matériel nouveau, explique-t-il.
Au rang de ses réalisations, Ariol est l'un de ses plus gros succès. Édité par Bayard Jeunesse et écrit par Emmanuel Guibert, Ariol est publié dans j'aime lire et sera prochainement édité en dessin animé. L'histoire d'un petit âne, qui rêve de devenir cheval et de conquérir la belle Pétula. Ambiance jeux de billes et marelle 100 % authentique.
Pour les plus petits, Mouk le petit ourson décline son univers poétique et tendre chez Albin Michel jeunesse. Son dernier opus, le tour du monde de Mouk -magnifique- est traduit dans 9 pays.
Du pinceau à la tablette graphique
Très peu de références techniques visibles dans ses créations, pourtant, Marc réalise ses images entièrement sur son Mac -un MacPro- avec Photoshop piloté par une tablette Intuos 3 A5. Le passage au tout numérique n'a rien eu, pour lui, d'évident.
J'ai, pendant 10 ans, mis la technique de l'acrylique et la séduction du matériau avant tout le reste, avec pinceaux zéros et peinture fraîche du tube pour remplir des A3 ou des formats raisin.
L'élément déclencheur, pour lui, sera le respect de la chromie le long de la chaîne graphique.
Après de nombreuses nuits blanches et de déceptions chromatiques, il y a un peu moins de dix ans un stylet en plastique m'a poussé dans la main droite. Ça a été la révolution. Je pouvais travailler par taches et faire travailler l'imagination comme devant un test de Rorschach, une situation idéale pour commencer à investir une image. La disparition du matériau m'a fait quitter le nid : je ne pouvais plus me cacher derrière un joli assemblage de matière peinture, il fallait que je sache davantage ce que je faisais, et pourquoi.
Le troisième œil
Aujourd'hui, sa technique est parfaitement intégrée dans sa démarche artistique. Paradoxalement, c'est en partie des "défauts" de la tablette graphique qu'il tire parti :
Un autre aspect de la tablette graphique qui m'a permis de mieux voir mon propre travail, c'est le dessin décalé par rapport à la vue : le stylet se promène sur la tablette tandis que le regard est sur l'écran, ça donne une distance, et donc une plus grande sévérité de jugement, un peu comme si j'avais une idée d'image, et que je demandais à quelqu'un de la réaliser à ma place, devant moi. Je garde en meilleur état mon idée initiale. Pas question, donc, pour lui d'acquérir une tablette sur laquelle le dessins apparaît, comme la Cintiq de Wacom.
Cette démarche "à l'économie", il la décline également niveau logiciel :
En ce qui concerne les logiciels, je ne travaille que sur photoshop, avec très peu de moyens -le peu de choix obligeant à trouver des astuces- et, quand ça s'y prête, avec très peu de couleurs, afin de ne pas me disperser et là aussi de trouver des combinaisons auxquelles je n'aurais pas pensé avec un choix plus vaste. C'est la que le rétro peut apparaître, ça rejoint les techniques d'impression utilisées par des affichistes du siècle dernier…
Une galerie d'images de Marc Boutavant
Le pilote d'Ariol en dessin animé