Microsoft va bientôt présenter une fournée d'AI PC équipés de la nouvelle puce Snapdragon X Elite, tout en axant sa communication sur la comparaison de ces machines ARM face au MacBook Air M3.
Les PC Snapdragon X Elite face aux MacBook Air M3 d'Apple
Le 20 mai prochain, Microsoft tiendra un évènement spécial afin de lancer une première fournée d'AI PC, dont la prochaine génération de Surface grand public. Ce machines marqueront également l'arrivée de l'enthousiasmante puce ARM Snapdragon X Elite, et Microsoft aurait l'intention d'axer sa communication et son argumentaire sur la supériorité de ces PC face au MacBook Air M3 d'Apple.
La nouvelle puce de Qualcomm associée aux attendus progrès de Windows ARM permettraient ainsi à ces nouveaux PC de tenir la dragée haute au MacBook Air M3, que ce soit sur la puissance CPU ou l'accélération des tâches liées à l'intelligence artificielle (le Snapdragon embarque un NPU, équivalent du Neural Engine d'Apple), mais également grâce à une couche d'émulation qui ferait aussi bien, voire mieux, que Rosetta 2. Ce dernier point est important puisqu'il permettrait de faire tourner de manière satisfaisante les applications x86 sur ces PC dotés d'une puce ARM, et étendrait d'autant leurs possibilités.
Des PC ARM enfin performants pour un usage quotidien
Si les progrès de l'émulation x86 de Windows ARM sont réels, cela pourrait changer la donne et rendre ces machines enfin attirantes pour le grand public. En effet, le catalogue des Apps Windows tournant nativement sur les puces ARM n'est pas très étoffé (Chrome, le navigateur de Google venant tout juste d'être disponible) et les performances actuelles des PC ARM laissent clairement à désirer dès que l'émulation entre en jeu.
Y compris pour les jeux
Alors que les Mac Apple Silicon peinent à trouver des jeux intéressants pour dégourdir leur GPU, ces nouveaux PC ARM pourraient compter sur l'épais catalogue disponible sur Windows, ainsi que sur de bonnes performances pour les titres qui ne tournent pas nativement. Ainsi, selon Qualcomm, la majorité des jeux devrait fonctionner sans heurt sur les PC équipés du Snapdragon X Elite, avec un impact limité sur le CPU (grâce à la mise en cache après le premier traitement des données) et des performances GPU qui ne seront pas réduites par l'émulation.
Il reste toutefois quelques limitations pour l'émulation des jeux, comme l'impossibilité de faire fonctionner des jeux qui s'appuient sur un système anti-triche au niveau du noyau, ou encore les titres mettant à profit les jeux d'instructions AVX.
Une saine concurrence pour l'utilisateur final
Pour rappel, Qualcomm a dévoilé son Snapdragon X Elite le 25 octobre dernier, une puce ARM pour ordinateurs portables offrant des performances de premier ordre selon la firme. Gravée en 4nm par TSMC, la puce s'appuie sur les travaux de Nuvia, la prometteuse startup fondée par d'anciens ingénieurs de Cupertino ayant œuvré sur les puces AXX d'Apple, et acquise en 2021 par Qualcomm. Le Snapdragon X Elite embarque 12 cœurs Oryon et devrait ainsi se placer entre les M3 et les M3 Pro et M3 Max.
La puce est épaulée par jusqu'à 64Go de RAM LPDDR5X et les cœurs Oryon peuvent monter à 3,8 GHz, et même 4,3 GHz en ne sollicitant qu'un seul cœur, contre 3,49 GHz pour les M2 (sauf le M2 Max qui atteint 3,68 GHz) et 4,05 GHz pour les récents M3. Qualcomm indique que les constructeurs de PC pourront opter pour une puce dont le TDP limité à 25W favorise le refroidissement, par exemple dans une machine fine et dépourvue de ventilation à l'image du MacBook Air, ou pour davantage de puissance avec un TPD de 80W si le système de refroidissement est en adéquation.
Lors d'une démonstration faite à nos confrères de Digital Trends, la puce de Qualcomm s'est offert un score Geekbench 6 de 15 300 points, contre 12 154 points pour le M3 sur le même exercice, soit une hausse de 21%. Si ce score est impressionnant, surtout pour un premier jet, il faut rappeler que la puce M3 ne dispose que de 8 cœurs CPU, contre 12 pour le Snapdragon X Elite.
Cette nouvelle concurrence est évidemment bienvenue et poussera les acteurs du marché à se dépasser pour proposer de nouvelles évolutions à l'avenir. Au final, et comme d'habitude, ce sera bénéfique pour l'utilisateur final. Selon Microsoft, 50% de nouveaux PC commercialisés d'ici la fin 2026 disposeront d'une puce capable d'accélérer les calculs d'IA, une technologie qui devrait prendre davantage de place au sein de Windows (et des systèmes Apple) à l'avenir. Nous attendons donc avec impatience cette présentation du 20 mai afin de voir ce que Microsoft nous prépare.
