Test du MacBook Air 2020 : enfin la bonne pioche ?
Par Didier Pulicani - Publié le
Relancé en 2018 après l’échec (relatif) du MacBook, le MacBook Air 2020 corrige les nombreux défauts que l’on avait relevés à l’époque : clavier peu fiable, processeur faiblard, stockage insuffisant, tarif élevé…
Cette année, Apple a enfin revu sa copie, mais est-ce suffisant pour redorer le blason de la star déchue des années 2010 ?
La résurrection du MacBook Air fin 2018 fut vécue par beaucoup comme le symbole d’un manque terrible de vision de la part de Tim Cook : comment le PDG d’Apple avait-il pu sacrifier son best-seller pendant toutes ces années, pour revenir avec une machine aussi alambiquée ? Il faut dire que la tentative
La proposition de 2018 apparut immédiatement très mal pensée : la machine avait repris tous les défauts du MacBook (manque de puissance, prix élevé…), le tout dans une coque proche du MacBook Pro 13“ mais avec un stockage ridicule (128Go), un écran moins bon (sRGB, moins lumineux). Seule l’autonomie et le Retina parvenaient à se démarquer un peu, mais les problèmes liés au clavier papillon finirent par écarter bon nombre de clients de la machine.
Il aura donc fallu attendre 2020 pour obtenir enfin un modèle digne de son ancêtre : processeur quad-core, clavier fiable, 256Go en entrée de gamme, le tout sans forcément faire exploser les tarifs. Le MacBook Air coûte encore cher -comptez 1200€ en France, contre 100 à 150€ de moins aux USA, taxes comprises- mais la version d’entrée de gamme redevient enfin compétitive.
Pas de changement de look en 2020, le MacBook Air gardera son apparence de 2018, nous n’avons même pas bénéficié d’un nouveau coloris ! Cela étant, les finitions restent exemplaires, et la machine très agréable à l'oeil, surtout avec cette petite couleur dorée :
On ne détruit pas une icône et cette forme triangulaire aplatie caractéristique semble vouée à durer. De loin, difficile pourtant de vraiment le différencier d’un MacBook Pro 13“. Les machines font la même taille, arborent une dalle de 13“ et le MacBook Air est à peine plus léger (1,29Kg contre 1,37Kg) et même plus épais à certains endroits :
En 2020, on pourrait aussi s’attendre à des bordures d’écran un peu moins épaisses, ce qui aurait permis de caser un pouce supplémentaire ou de réduire un peu la taille de la machine. Il y a fort à parier que le MacBook Pro bénéficie de ces petites touches esthétiques en premier, logique de gamme oblige.
Sur le côté gauche, Apple conserve ses 2 ports Thunderbolt permettant à ce portable de connecter des écrans jusqu’à 6k ou des SSD très rapides, de quoi étendre les capacités de la machine. Malgré tout, en l’absence de lecteur SD, de HDMI ou d’USB A, on se retrouve vite limité et obligé de passer par des hubs. A vouloir trop rationaliser, Apple crée des machines plus compliquées à utiliser.
Enfin, un mot sur l'écran qui n'évolue pas, mais Apple a augmenté la luminosité par rapport à 2018, grâce à une mise à jour logicielle. La différence (400 nits vs 500 nits) avec le MacBook Pro 13" reste visible en extérieur, mais c'est un peu moins flagrant :
Soyons beaux joueurs, les claviers papillons de 2018/2019 semblaient un peu plus fiables que les premiers modèles à problème : en rajoutant une petite membrane protectrice, Apple a réduit les risques de blocage. Reste qu’à peine sorti, le MacBook Air 2018 était déjà inclus dans le programme de remplacement et d’extension de garanti sur 4 ans, de quoi faire flipper un peu plus les acheteurs !
En 2020, retour, donc, au traditionnel
Pas de Touch Bar chère et inutile, mais de vraies touches de fonction, et surtout, Touch ID ! L’essayer c’est l’adopter, surtout au moment d’entrer ses différents mots de passe sur les sites et les applications.
C’est dit : Apple propose sur le MacBook Air 2020 son meilleur clavier du moment ! C’est un argument choc, non ?
Avec le MacBook Air 2020, Apple inaugure les premières puces Intel gravées à 10nm (contre 14 précédemment), que l’on attend d’ailleurs bientôt dans les MacBook Pro 13“ -les puces des MacBook Pro 16“ ont un train de retard et sont encore gravées à 14nm.
Avec une plus grande finesse de gravure, la firme de Santa Clara permet à ces processeurs d’embarquer deux fois plus de coeurs et de doubler les performances graphiques ! Ceux qui ont acheté un MacBook Air ces derniers mois risquent d’ailleurs de l’avoir mauvaise…
Comme vous pouvez le voir ci-dessus, Apple propose bizarrement un Core i3 en entrée de gamme, peu puissant avec son bi-coeur, et sa puce graphique G4 (48 unités de calcul contre 64 pour le G7). Le gap avec le Core i5 -vendu seulement 50€ de plus- intrigue, mais s’explique par un élément tout simple : il permet à Apple de rester sous la barre psychologique des 999$ HT aux USA et des 1200€ chez nous.
Côté consommation, on est toujours sur une enveloppe thermique très contenue (~10W), ce qui permet de conserver une bonne autonomie (voir plus bas). Les fréquences de base sont en revanche assez basses (1.1 à 1.2Ghz contre 1.6Ghz précédemment), ce qui pouvait faire craindre à une puce qui joue au yoyo en fonction de la ventilation disponible. Mais le turbo élevé permet tout de même d’offrir de bonnes performances en crête, quand les applications en ont besoin.
Durant nos premiers tests de la machine, nous étions surpris de voir le CPU grimper à 100 degrés à la moindre sollicitation : lancez un projet iMovie ou GarageBand, ou même une dizaine d’onglets dans Safari, et la température s’envole à son maximum en quelques instants !
Le plus étonnant fut surtout d’observer la baisse rapide des fréquences : lancez une vidéo YouTube en 4K à 60FPS dans Chrome, et le MacBook Air parviendra à lire le format VP9 pendant… quelques dizaines de secondes, y compris sur le Core i5. Après, la fréquence se stabilise autour de 1 à 1,5Ghz, et l’image se met à ramer, ce qui est assez déconcertant. Imaginez si votre voiture pouvait rouler à 130 Km/h, mais uniquement pendant 10mn !
Pourquoi un tel comportement ? En réalité, il s’agit de la directe conséquence d’un choix malheureux de design interne : Apple n’a pas jugé bon de relier le ventilateur au processeur, qui possède son propre radiateur. L’absence de caloduc se justifie certainement par une volonté de ne pas empiéter sur le MacBook Pro 13“, qui lui, bénéficier de cette fameuse liaison thermique.
Mais la conséquence est immédiate pour le MacBook Air : la puissance disponible est largement réduite dès que la température grimpe ! On le voit dans Logic X (la version « pro » de Garageband) où notre MacBook Air, y compris en version Core i7, est deux fois plus lent qu’un MacBook Pro 13“ 2019 d’entrée de gamme :
Regardez pourtant comment Geekbench classe les deux machines, presque au touche-touche dans son bench le plus populaire :
C’est d’autant plus pénalisant dans les jeux, logiciels de montage et tous ces programmes qui ont besoin du CPU et du GPU cumulés : dans Rise Of The Tomb Raider, on retrouve du coup les performances du MacBook Air de 2018 !
La machine se rattrape dans les titres plus anciens, où la partie graphique compte beaucoup plus que les besoins en CPU. C’est le cas du reboot de Tomb Raider sorti en 2013, qui devient 3 à 4x plus rapide que sur le MacBook Air 2018, et enfin jouable sur notre modèle :
Car oui, le GPU a bien progressé, +80% nous dit Apple/Intel, ce qui se révèle assez juste dans un logiciel comme Luxmark qui teste uniquement la partie graphique :
Davinci Resolve confirme la tendance, comme ici sur cet effet
Malgré tout, le MacBook Pro 13“ garde l’avantage, grâce à son refroidissement plus efficace. Les Core i5 et i7 font également jeu égal tant qu’on ne sollicite pas trop la partie CPU. Dans un test comme le débruitage (ci-dessous), moins dépendant du GPU, le i7 reprend légèrement l’avantage sur le i5, mais reste derrière le MacBook Pro :
On retrouve le même étagement dans Final Cut Pro : le Core i3 est dépassé (mais devant le MacBook Air i5 de 2018, ouf !), le Core i7 est toujours le plus rapide, mais pas très éloigné du Core i5. Enfin, le MacBook Pro 13“, pourtant datant de 2018/2019, garde une nette avance, grâce à une meilleure ventilation et une fréquence de base plus élevée :
A noter que sur les exports, le core i3 redevient plus lent que le MacBook Air de 2018 ! Voilà qui semble confirmer quelques régressions sur l’encodage/décodage du H.264 sur cette génération.
Parmi les nouvelles fonctionnalités de ces puces Intel de 10 génération, notons leur capacité à gérer des écrans 5k et même 6k comme l’écran Pro Display XDR d’Apple ! Avec Belinda, on s’est donc empressé de brancher la machine sur l’écran d’Apple, qui coûte au passage 3 à 4 fois le prix de notre MacBook Air -autant dire que cet usage sera assez rare :
Le moniteur est bien géré et affiche la résolution native en Retina, sans être trop à la peine dans les tâches courantes (Exposé, redimensionnement…). Mais afficher une résolution 6k nécessite beaucoup de puissance, et il faudra alors éviter de lancer un gros projet iMovie en même temps ! En effet, la machine se met alors à ramer (et à souffler) à la moindre sollicitation d’importance, une fois reliée à l’écran.
Nous avons testé des écrans 4k, comme le modèle LG Ultrafine, et là encore, on sent bien que notre petit MacBook Air arrive aux limites de ses capacités graphiques : aucun souci si vous faites de la bureautique, mais il ne faudra pas aller au delà ! GarageBand, iMovie ou même une vingtaine d’onglets dans Safari auront vite raison de notre machine : ces apps restent utilisables, mais iMovie n’arrive déjà plus à lire une séquence 4k à 60FPS sans rater des images (dropframes).
Autre point intéressant, SideCar, l’app d’Apple qui vous permet de transformer un iPad en moniteur externe, fonctionne bien sur ce MacBook Air… à condition d’aimer le bruit et les interfaces qui rament ! Blague à part, je vous déconseille vraiment SideCar avec cette machine, trop mal équipée pour endurer un encodage vidéo HEVC en temps réel à une résolution élevée. Vous vous retrouvez avec un CPU/GPU occupé à 50/60% et une machine qui souffle comme un cycliste !
128Go en entrée de gamme et des débits dignes d’un Mac Pro, telle était la philosophie délirante de 2018. A l’époque, nous ne comprenions pas l’entêtement d’Apple à vendre une Twingo avec des pneus de course, ce qui renvoyait les options à des prix stratosphériques !
Cette année, le SSD de base démarre enfin à 256Go et la version 512Go se négocie à moins de 1500€, Core i5 inclus ! Si la version d’entrée de gamme peut suffire, on vous conseillera d’opter pour la capacité supérieure, les 256Go étant rapidement remplis avec quelques photos, vidéos et applications installées.
Côté performances, elles sont divisées par 2 face au modèle précédent, mais on s’en contrefiche : vu les usages, 1000 à 1500Mo/s sont déjà bien assez rapides ! A noter que nous n’avons pas observé de grosses différences d’une capacité à l’autre, ce qui est plutôt rassurant.
Précisons que l’on peut désormais configurer son MacBook Air avec 2To de SSD, une première, même si le tarif reste élevé (~+1000€). A plus de 2000€, est-il vraiment raisonnable de rester sur un MacBook Air ?
Outre la ventilation un peu faiblarde, ce MacBook Air n’est pas exempt de petits défauts, dont certains sont particulièrement agaçants.
Tout d’abord, Apple livre un mini chargeur de 30W. Avec une telle puissance, il faut plus de 2H pour charger la machine ! Echangez-le contre un modèle de 60W, et vous divisez (presque) par deux les temps de charge, une puissance que la machine accepte sans rechigner. C’est d’autant plus casse-pied que la concurrence proposer des modèles de 30W encore plus compact… Il serait temps qu’Apple soit un peu moins chiche sur ses chargeurs !
Autre défaut qui se révèle pesant en ces périodes de télétravail : la webcam n’évolue toujours pas. Ce petit capteur HD gère très mal les contre-jours, offre peu de détails, une dynamique médiocre et donne aux vidéo-conférences la vision d’une époque que l’on pensait révolue !
Enfin, et c’est mon plus gros reproche, le MacBook Air 2020 n’offre toujours pas de WiFi 6 ! Nous l’avons vu sur l’iPad Pro 2020, le gain se chiffre entre 30 et 150Mbps si votre connexion en est capable ! Avec la généralisation de la fibre et l’arrivée de routeurs compatibles (comme l'AX12 de Netgear utilisé durant nos tests), le WiFi 6 va sans aucun doute s’imposer ces prochaines années, d’autant qu’il ne s’agit pas qu’une question de débit, mais bien de partage des fréquences de manière bien plus efficace.
Ce choix est d’autant plus agaçant qu’Intel avait pré-mâché le boulot sur ses puces de 10e génération, qui nécessitent moins d’électronique pour profiter du WiFi 6. Mais Apple a toujours refusé d’utiliser les contrôleur réseau d’Intel, un choix étonnant qui s’explique sans doute par un partenariat exclusif avec Broadcom… ou peut-être par flemme de développer des pilotes.
C'est une des questions qui est revenue le plus souvent : est-ce que les problèmes de refroidissement engendre du bruit permanent ? Heureusement, la réponse est
Dans la vidéo comparative (voir plus bas), je vous ai enregistré quelques cas d'usage en fonction du bruit, et le résultat est plutôt rassurant !
Cela a toujours été la grande force du MacBook Air ! L’autonomie reste la meilleure de tous les portables de la marque actuellement en vente !
Pour ce modèle 2018, on gagne 30mn en utilisation web intensive, sachant que durant nos tests, l’écran est allumé à 100% et le rafraichissement de la page se fait toutes les 15 secondes :
En revanche, on perd une bonne heure en lecture vidéo FullHD H.264… Le changement d’architecture explique peut-être ces mauvaises performances, que l’on trouve d’ailleurs sur les encodages vidéo (iMovie, FCP). Peut-être qu’Intel préfère capitaliser sur le HEVC, plus moderne, mais beaucoup diffusent encore en H.264, à commencer par YouTube et Netflix…
A noter que nous n'avons pas noté de différence entre les Core i3? i5 et i7.
Lorsqu’Apple a annoncé des MacBook Air quadricoeurs et avec un GPU deux fois plus rapide, beaucoup ont cru -à tort- pouvoir remplacer leur MacBook Pro 13“. Comme vous avez pu le voir dans nos tests de performances, même des MacBook Pro d’entrée de gamme de 2019 gardent un net avantage sur ce MacBook Air qui reste -ne l’oublions pas- une machine d’entrée de gamme.
Alors à qui se destine-t-elle vraiment ? En réalité, le MacBook Air n’a pas tant changé de cible : il est idéal pour les étudiants qui n’ont pas besoin d’informatique
Les ados peuvent également espérer faire tourner quelques jeux comme Minecraft, Tomb Raider 2013, mais attention : le MacBook Air est assez mauvais joueur ! Même le dernier WarCraft 3 Reforged ne dépasse pas les 25FPS sur notre modèle Core i5 et la plupart des jeux récents (2014 et au delà) se révéleront totalement injouables.
Alors certes, il est possible de lui adjoindre un eGPU et de gagner quelques dizaines de FPS, mais soyons sérieux deux minutes, ce genre de boitier (+ la carte graphique) coûte presque le même prix que la machine ! Autant se payer une Switch ou la future PS5…
Il ne faut pas non plus espérer faire de gros traitements sur le MacBook Air : architecture, Mathlab, programmation Unity, certains m’ont même demandé si un Core i5 était suffisant pour faire du montage 4k sous Final Cut Pro ! Attention, tous ces programmes vont bel et bien se lancer, mais ils seront beaucoup trop lents pour être réellement exploitables. La zone grise, c’est plutôt la photo ou le graphisme : certes, Lightroom et Photoshop sont plutôt rapides au premier abord, mais enfilez-leurs des centaines de RAW ou des gros PSD et l’on se retrouve avec les performances d’un MacBook Pro de 2010…
Il faut bien comprendre que le MacBook Air ne refusera jamais de lancer de gros programmes (sauf peut-être certains jeux) mais les temps de traitements sont parfois très longs. Voici quelques exemples avec iMovie où le Core i5 sera certes plus rapide que le core i3 (si vous n’êtes toujours pas convaincus) mais qui montrent aussi qu’un petit effet de stabilisation sur quelques secondes nécessite plusieurs minutes de calcul ! Il s’agit pourtant d’une
Pour conclure sur une note plus représentative de mes impression générale, je tenais à le redire : j’adore ce MacBook Air, je trouve qu’il réussit enfin à satisfaire sa cible d’antan avec des compromis acceptables. Certes, j’aurais aimé que les 999$ HT des USA s’affichent à 1000€ TTC en France, mais pour cela, il faudra attendre son arrivée sur le Refurb.
Cette machine est compacte, bien finie, plaisante pour de la frappe, assez puissante pour faire de la musique et du montage ponctuellement et elle offre enfin un SSD suffisant pour ne pas se retrouver bloqué comme beaucoup avec les 128Go des années précédentes. Si vous avez aimé l’ancien MacBook Air, vous adorerez ce petit nouveau !
Après presque 2 semaines avec ce nouveau MacBook Air, on retiendra deux configurations intéressantes :
On évite donc absolument le Core i3 -même si certains néophytes se feront sûrement avoir- car pour 50€ supplémentaire, vous doublez littéralement les performances ! Non pas que le Core i3 soit un mauvais processeur, mais il sera dommage de ne pas profiter des avancées d’Intel cette année tout en assurant une bonne pérennité lors de la revente.
Vous l’avez vu dans nos tests, le Core i7 ne présente pas grand intérêt face au Core i5, déjà très performant. En revanche, le surplus tarifaire demande (80€) n’est pas excessif si vous avez besoin de puissance CPU : GarageBand, iMovie, et même dans certains jeux, gagner 10 à 20% de puissance peut s’avérer pratique si vous avez le budget.
Comme vous l’avez vu dans nos vidéos, la RAM n’est pas forcément le critère le plus important sur une machine d’entrée de gamme. Avec 8Go, la machine s’en sort très bien, même dans les applications gourmandes. En réalité, le processeur atteindra bien plus vite ses limites que les besoins en mémoire, qui ne concernent en réalité que des programmes plutôt taillés pour le segment supérieur. Certes, il y a toujours exception, par exemple si vous utilisez des VM ou si vous avez besoin de programmer sur de grosses bases de données, mais ces cas d’utilisation sont marginaux.
macOS gère très bien 8Go de RAM et cette quantité de mémoire nous parait encore assez adaptée à l’usage du MacBook Air. Préférez plutôt un stockage plus important, 256Go n’étant déjà pas très folichon en 2020 -512Go nous paraissant déjà plus adaptés aux besoin des années qui arrivent (vidéos 4k etc.).
Vous l’avez compris, le MacBook Air 2020 s’avère une excellente cuvée cette année ! Puissance, stockage en hausse, et nouveau clavier permettent à ce portable d’entrée de gamme de bénéficier d’une très bonne note, ce qui était plutôt rare ces derniers temps. Certes, on aurait préféré une ventilation plus efficace, une meilleure webcam et du WiFi 6, mais ces défauts restent acceptable sur le segment.
Si vous craignez un manque de puissance, attendez plutôt les MacBook Pro 13“ attendus d’ici l’été 2020 !
Cette année, Apple a enfin revu sa copie, mais est-ce suffisant pour redorer le blason de la star déchue des années 2010 ?
Enfin un vrai reboot !
La résurrection du MacBook Air fin 2018 fut vécue par beaucoup comme le symbole d’un manque terrible de vision de la part de Tim Cook : comment le PDG d’Apple avait-il pu sacrifier son best-seller pendant toutes ces années, pour revenir avec une machine aussi alambiquée ? Il faut dire que la tentative
MacBookn’avait pas vraiment réussi à le remplacer : mauvaise autonomie, ventilation insuffisante, processeur anémique, prix délirant… Seul l’écran et son poids-plume parvenait à convaincre quelques clients fortunés et très mobiles, bien loin de la cible universitaire du MacBook Air. Pire, la version de 2013/2014 continuerait de se vendre aux étudiants, malgré son écran et sa connectique dépassée, grâce à des promos canon.
La proposition de 2018 apparut immédiatement très mal pensée : la machine avait repris tous les défauts du MacBook (manque de puissance, prix élevé…), le tout dans une coque proche du MacBook Pro 13“ mais avec un stockage ridicule (128Go), un écran moins bon (sRGB, moins lumineux). Seule l’autonomie et le Retina parvenaient à se démarquer un peu, mais les problèmes liés au clavier papillon finirent par écarter bon nombre de clients de la machine.
MacBook Air ou MacBook Pro ? Un design jugé trop proche
Il aura donc fallu attendre 2020 pour obtenir enfin un modèle digne de son ancêtre : processeur quad-core, clavier fiable, 256Go en entrée de gamme, le tout sans forcément faire exploser les tarifs. Le MacBook Air coûte encore cher -comptez 1200€ en France, contre 100 à 150€ de moins aux USA, taxes comprises- mais la version d’entrée de gamme redevient enfin compétitive.
Design : du neuf avec du vieux
Pas de changement de look en 2020, le MacBook Air gardera son apparence de 2018, nous n’avons même pas bénéficié d’un nouveau coloris ! Cela étant, les finitions restent exemplaires, et la machine très agréable à l'oeil, surtout avec cette petite couleur dorée :
On ne détruit pas une icône et cette forme triangulaire aplatie caractéristique semble vouée à durer. De loin, difficile pourtant de vraiment le différencier d’un MacBook Pro 13“. Les machines font la même taille, arborent une dalle de 13“ et le MacBook Air est à peine plus léger (1,29Kg contre 1,37Kg) et même plus épais à certains endroits :
Le MacBook Air (à droite) reste plus épais (de ce côté) que le MacBook Pro 13"
En 2020, on pourrait aussi s’attendre à des bordures d’écran un peu moins épaisses, ce qui aurait permis de caser un pouce supplémentaire ou de réduire un peu la taille de la machine. Il y a fort à parier que le MacBook Pro bénéficie de ces petites touches esthétiques en premier, logique de gamme oblige.
Sur le côté gauche, Apple conserve ses 2 ports Thunderbolt permettant à ce portable de connecter des écrans jusqu’à 6k ou des SSD très rapides, de quoi étendre les capacités de la machine. Malgré tout, en l’absence de lecteur SD, de HDMI ou d’USB A, on se retrouve vite limité et obligé de passer par des hubs. A vouloir trop rationaliser, Apple crée des machines plus compliquées à utiliser.
Enfin, un mot sur l'écran qui n'évolue pas, mais Apple a augmenté la luminosité par rapport à 2018, grâce à une mise à jour logicielle. La différence (400 nits vs 500 nits) avec le MacBook Pro 13" reste visible en extérieur, mais c'est un peu moins flagrant :
Cette différence de luminosité est moins visible à l'oeil que sur notre caméra...
Enfin un clavier fiable !
Soyons beaux joueurs, les claviers papillons de 2018/2019 semblaient un peu plus fiables que les premiers modèles à problème : en rajoutant une petite membrane protectrice, Apple a réduit les risques de blocage. Reste qu’à peine sorti, le MacBook Air 2018 était déjà inclus dans le programme de remplacement et d’extension de garanti sur 4 ans, de quoi faire flipper un peu plus les acheteurs !
En 2020, retour, donc, au traditionnel
clavier ciseaux! Avec sa course plus importante et des touches moins larges, ce Magic Keyboard adapté aux portables constitue sans doute la meilleure proposition du moment. Certes, le ressenti est un peu plus
rootsque la version papillon, mais je trouve qu’on accroche moins durant la frappe, je fais beaucoup moins d’erreur que sur mon MacBook Pro 2018.
Les touches sont plus espacées :
Nouveau clavier (en haut) vs Ancien (en bas) : un connecteur USB C passe aisément entre les touches de la nouvelle version !
La course est deux fois plus longue :
Pas de Touch Bar chère et inutile, mais de vraies touches de fonction, et surtout, Touch ID ! L’essayer c’est l’adopter, surtout au moment d’entrer ses différents mots de passe sur les sites et les applications.
C’est dit : Apple propose sur le MacBook Air 2020 son meilleur clavier du moment ! C’est un argument choc, non ?
Performances
Avec le MacBook Air 2020, Apple inaugure les premières puces Intel gravées à 10nm (contre 14 précédemment), que l’on attend d’ailleurs bientôt dans les MacBook Pro 13“ -les puces des MacBook Pro 16“ ont un train de retard et sont encore gravées à 14nm.
Avec une plus grande finesse de gravure, la firme de Santa Clara permet à ces processeurs d’embarquer deux fois plus de coeurs et de doubler les performances graphiques ! Ceux qui ont acheté un MacBook Air ces derniers mois risquent d’ailleurs de l’avoir mauvaise…
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Comme vous pouvez le voir ci-dessus, Apple propose bizarrement un Core i3 en entrée de gamme, peu puissant avec son bi-coeur, et sa puce graphique G4 (48 unités de calcul contre 64 pour le G7). Le gap avec le Core i5 -vendu seulement 50€ de plus- intrigue, mais s’explique par un élément tout simple : il permet à Apple de rester sous la barre psychologique des 999$ HT aux USA et des 1200€ chez nous.
Côté consommation, on est toujours sur une enveloppe thermique très contenue (~10W), ce qui permet de conserver une bonne autonomie (voir plus bas). Les fréquences de base sont en revanche assez basses (1.1 à 1.2Ghz contre 1.6Ghz précédemment), ce qui pouvait faire craindre à une puce qui joue au yoyo en fonction de la ventilation disponible. Mais le turbo élevé permet tout de même d’offrir de bonnes performances en crête, quand les applications en ont besoin.
100 degrés toute l’année
Durant nos premiers tests de la machine, nous étions surpris de voir le CPU grimper à 100 degrés à la moindre sollicitation : lancez un projet iMovie ou GarageBand, ou même une dizaine d’onglets dans Safari, et la température s’envole à son maximum en quelques instants !
Le plus étonnant fut surtout d’observer la baisse rapide des fréquences : lancez une vidéo YouTube en 4K à 60FPS dans Chrome, et le MacBook Air parviendra à lire le format VP9 pendant… quelques dizaines de secondes, y compris sur le Core i5. Après, la fréquence se stabilise autour de 1 à 1,5Ghz, et l’image se met à ramer, ce qui est assez déconcertant. Imaginez si votre voiture pouvait rouler à 130 Km/h, mais uniquement pendant 10mn !
Pourquoi un tel comportement ? En réalité, il s’agit de la directe conséquence d’un choix malheureux de design interne : Apple n’a pas jugé bon de relier le ventilateur au processeur, qui possède son propre radiateur. L’absence de caloduc se justifie certainement par une volonté de ne pas empiéter sur le MacBook Pro 13“, qui lui, bénéficier de cette fameuse liaison thermique.
Le caloduc est absent du MacBook Air (en haut) mais bien présent sur le MacBook Pro 13" (en bas)
Mais la conséquence est immédiate pour le MacBook Air : la puissance disponible est largement réduite dès que la température grimpe ! On le voit dans Logic X (la version « pro » de Garageband) où notre MacBook Air, y compris en version Core i7, est deux fois plus lent qu’un MacBook Pro 13“ 2019 d’entrée de gamme :
Notez au passage que notre Core i7 reste aussi en retrait face au Mac mini d’entrée de gamme (Core i3 quad-core) dont la fréquence de base est nettement plus élevée, malgré l’absence d’hyperthreading.
Regardez pourtant comment Geekbench classe les deux machines, presque au touche-touche dans son bench le plus populaire :
C’est d’autant plus pénalisant dans les jeux, logiciels de montage et tous ces programmes qui ont besoin du CPU et du GPU cumulés : dans Rise Of The Tomb Raider, on retrouve du coup les performances du MacBook Air de 2018 !
La machine se rattrape dans les titres plus anciens, où la partie graphique compte beaucoup plus que les besoins en CPU. C’est le cas du reboot de Tomb Raider sorti en 2013, qui devient 3 à 4x plus rapide que sur le MacBook Air 2018, et enfin jouable sur notre modèle :
Car oui, le GPU a bien progressé, +80% nous dit Apple/Intel, ce qui se révèle assez juste dans un logiciel comme Luxmark qui teste uniquement la partie graphique :
Davinci Resolve confirme la tendance, comme ici sur cet effet
grain de filmtrès dépendant du GPU : on voit bien ici la différence entre le Core i3 et le Core i5/i7 presque deux fois plus rapides !
Malgré tout, le MacBook Pro 13“ garde l’avantage, grâce à son refroidissement plus efficace. Les Core i5 et i7 font également jeu égal tant qu’on ne sollicite pas trop la partie CPU. Dans un test comme le débruitage (ci-dessous), moins dépendant du GPU, le i7 reprend légèrement l’avantage sur le i5, mais reste derrière le MacBook Pro :
On retrouve le même étagement dans Final Cut Pro : le Core i3 est dépassé (mais devant le MacBook Air i5 de 2018, ouf !), le Core i7 est toujours le plus rapide, mais pas très éloigné du Core i5. Enfin, le MacBook Pro 13“, pourtant datant de 2018/2019, garde une nette avance, grâce à une meilleure ventilation et une fréquence de base plus élevée :
A noter que sur les exports, le core i3 redevient plus lent que le MacBook Air de 2018 ! Voilà qui semble confirmer quelques régressions sur l’encodage/décodage du H.264 sur cette génération.
Des écrans externes jusqu’en 6k !
Parmi les nouvelles fonctionnalités de ces puces Intel de 10 génération, notons leur capacité à gérer des écrans 5k et même 6k comme l’écran Pro Display XDR d’Apple ! Avec Belinda, on s’est donc empressé de brancher la machine sur l’écran d’Apple, qui coûte au passage 3 à 4 fois le prix de notre MacBook Air -autant dire que cet usage sera assez rare :
Le moniteur est bien géré et affiche la résolution native en Retina, sans être trop à la peine dans les tâches courantes (Exposé, redimensionnement…). Mais afficher une résolution 6k nécessite beaucoup de puissance, et il faudra alors éviter de lancer un gros projet iMovie en même temps ! En effet, la machine se met alors à ramer (et à souffler) à la moindre sollicitation d’importance, une fois reliée à l’écran.
Nous avons testé des écrans 4k, comme le modèle LG Ultrafine, et là encore, on sent bien que notre petit MacBook Air arrive aux limites de ses capacités graphiques : aucun souci si vous faites de la bureautique, mais il ne faudra pas aller au delà ! GarageBand, iMovie ou même une vingtaine d’onglets dans Safari auront vite raison de notre machine : ces apps restent utilisables, mais iMovie n’arrive déjà plus à lire une séquence 4k à 60FPS sans rater des images (dropframes).
Autre point intéressant, SideCar, l’app d’Apple qui vous permet de transformer un iPad en moniteur externe, fonctionne bien sur ce MacBook Air… à condition d’aimer le bruit et les interfaces qui rament ! Blague à part, je vous déconseille vraiment SideCar avec cette machine, trop mal équipée pour endurer un encodage vidéo HEVC en temps réel à une résolution élevée. Vous vous retrouvez avec un CPU/GPU occupé à 50/60% et une machine qui souffle comme un cycliste !
Des SSD « suffisamment rapides »
128Go en entrée de gamme et des débits dignes d’un Mac Pro, telle était la philosophie délirante de 2018. A l’époque, nous ne comprenions pas l’entêtement d’Apple à vendre une Twingo avec des pneus de course, ce qui renvoyait les options à des prix stratosphériques !
Cette année, le SSD de base démarre enfin à 256Go et la version 512Go se négocie à moins de 1500€, Core i5 inclus ! Si la version d’entrée de gamme peut suffire, on vous conseillera d’opter pour la capacité supérieure, les 256Go étant rapidement remplis avec quelques photos, vidéos et applications installées.
Côté performances, elles sont divisées par 2 face au modèle précédent, mais on s’en contrefiche : vu les usages, 1000 à 1500Mo/s sont déjà bien assez rapides ! A noter que nous n’avons pas observé de grosses différences d’une capacité à l’autre, ce qui est plutôt rassurant.
Précisons que l’on peut désormais configurer son MacBook Air avec 2To de SSD, une première, même si le tarif reste élevé (~+1000€). A plus de 2000€, est-il vraiment raisonnable de rester sur un MacBook Air ?
Quelques défauts
Outre la ventilation un peu faiblarde, ce MacBook Air n’est pas exempt de petits défauts, dont certains sont particulièrement agaçants.
Tout d’abord, Apple livre un mini chargeur de 30W. Avec une telle puissance, il faut plus de 2H pour charger la machine ! Echangez-le contre un modèle de 60W, et vous divisez (presque) par deux les temps de charge, une puissance que la machine accepte sans rechigner. C’est d’autant plus casse-pied que la concurrence proposer des modèles de 30W encore plus compact… Il serait temps qu’Apple soit un peu moins chiche sur ses chargeurs !
Autre défaut qui se révèle pesant en ces périodes de télétravail : la webcam n’évolue toujours pas. Ce petit capteur HD gère très mal les contre-jours, offre peu de détails, une dynamique médiocre et donne aux vidéo-conférences la vision d’une époque que l’on pensait révolue !
La webcam d'un autre temps !
Enfin, et c’est mon plus gros reproche, le MacBook Air 2020 n’offre toujours pas de WiFi 6 ! Nous l’avons vu sur l’iPad Pro 2020, le gain se chiffre entre 30 et 150Mbps si votre connexion en est capable ! Avec la généralisation de la fibre et l’arrivée de routeurs compatibles (comme l'AX12 de Netgear utilisé durant nos tests), le WiFi 6 va sans aucun doute s’imposer ces prochaines années, d’autant qu’il ne s’agit pas qu’une question de débit, mais bien de partage des fréquences de manière bien plus efficace.
Ce choix est d’autant plus agaçant qu’Intel avait pré-mâché le boulot sur ses puces de 10e génération, qui nécessitent moins d’électronique pour profiter du WiFi 6. Mais Apple a toujours refusé d’utiliser les contrôleur réseau d’Intel, un choix étonnant qui s’explique sans doute par un partenariat exclusif avec Broadcom… ou peut-être par flemme de développer des pilotes.
Bruyant ?
C'est une des questions qui est revenue le plus souvent : est-ce que les problèmes de refroidissement engendre du bruit permanent ? Heureusement, la réponse est
non! En usage courant (bureautique, web...), le MacBook Air est même très silencieux. Certes, dans les jeux ou après quelques minutes dans iMovie, on entend le ventilateur, mais sans excès par rapport à d'autres portables de la marque.
Dans la vidéo comparative (voir plus bas), je vous ai enregistré quelques cas d'usage en fonction du bruit, et le résultat est plutôt rassurant !
Autonomie
Cela a toujours été la grande force du MacBook Air ! L’autonomie reste la meilleure de tous les portables de la marque actuellement en vente !
Pour ce modèle 2018, on gagne 30mn en utilisation web intensive, sachant que durant nos tests, l’écran est allumé à 100% et le rafraichissement de la page se fait toutes les 15 secondes :
En revanche, on perd une bonne heure en lecture vidéo FullHD H.264… Le changement d’architecture explique peut-être ces mauvaises performances, que l’on trouve d’ailleurs sur les encodages vidéo (iMovie, FCP). Peut-être qu’Intel préfère capitaliser sur le HEVC, plus moderne, mais beaucoup diffusent encore en H.264, à commencer par YouTube et Netflix…
A noter que nous n'avons pas noté de différence entre les Core i3? i5 et i7.
A qui s’adresse ce MacBook Air ?
Lorsqu’Apple a annoncé des MacBook Air quadricoeurs et avec un GPU deux fois plus rapide, beaucoup ont cru -à tort- pouvoir remplacer leur MacBook Pro 13“. Comme vous avez pu le voir dans nos tests de performances, même des MacBook Pro d’entrée de gamme de 2019 gardent un net avantage sur ce MacBook Air qui reste -ne l’oublions pas- une machine d’entrée de gamme.
Alors à qui se destine-t-elle vraiment ? En réalité, le MacBook Air n’a pas tant changé de cible : il est idéal pour les étudiants qui n’ont pas besoin d’informatique
lourde, comme les écoles de commerce, les études littéraires, la médecine ou même les premières années des matières scientifique. Dans les milieux types startups, VRP et autres commerciaux, la machine suffit largement, même adossée à un écran externe ou à vidéo projecteur.
Les ados peuvent également espérer faire tourner quelques jeux comme Minecraft, Tomb Raider 2013, mais attention : le MacBook Air est assez mauvais joueur ! Même le dernier WarCraft 3 Reforged ne dépasse pas les 25FPS sur notre modèle Core i5 et la plupart des jeux récents (2014 et au delà) se révéleront totalement injouables.
Alors certes, il est possible de lui adjoindre un eGPU et de gagner quelques dizaines de FPS, mais soyons sérieux deux minutes, ce genre de boitier (+ la carte graphique) coûte presque le même prix que la machine ! Autant se payer une Switch ou la future PS5…
Il ne faut pas non plus espérer faire de gros traitements sur le MacBook Air : architecture, Mathlab, programmation Unity, certains m’ont même demandé si un Core i5 était suffisant pour faire du montage 4k sous Final Cut Pro ! Attention, tous ces programmes vont bel et bien se lancer, mais ils seront beaucoup trop lents pour être réellement exploitables. La zone grise, c’est plutôt la photo ou le graphisme : certes, Lightroom et Photoshop sont plutôt rapides au premier abord, mais enfilez-leurs des centaines de RAW ou des gros PSD et l’on se retrouve avec les performances d’un MacBook Pro de 2010…
Le simulateur d'iPad est très lent sur cette machine... la puissance n'est pas suffisante
Il faut bien comprendre que le MacBook Air ne refusera jamais de lancer de gros programmes (sauf peut-être certains jeux) mais les temps de traitements sont parfois très longs. Voici quelques exemples avec iMovie où le Core i5 sera certes plus rapide que le core i3 (si vous n’êtes toujours pas convaincus) mais qui montrent aussi qu’un petit effet de stabilisation sur quelques secondes nécessite plusieurs minutes de calcul ! Il s’agit pourtant d’une
simpleséquence 4k filmée avec un iPhone….
Pour conclure sur une note plus représentative de mes impression générale, je tenais à le redire : j’adore ce MacBook Air, je trouve qu’il réussit enfin à satisfaire sa cible d’antan avec des compromis acceptables. Certes, j’aurais aimé que les 999$ HT des USA s’affichent à 1000€ TTC en France, mais pour cela, il faudra attendre son arrivée sur le Refurb.
Cette machine est compacte, bien finie, plaisante pour de la frappe, assez puissante pour faire de la musique et du montage ponctuellement et elle offre enfin un SSD suffisant pour ne pas se retrouver bloqué comme beaucoup avec les 128Go des années précédentes. Si vous avez aimé l’ancien MacBook Air, vous adorerez ce petit nouveau !
Quel modèle choisir ?
Après presque 2 semaines avec ce nouveau MacBook Air, on retiendra deux configurations intéressantes :
On évite donc absolument le Core i3 -même si certains néophytes se feront sûrement avoir- car pour 50€ supplémentaire, vous doublez littéralement les performances ! Non pas que le Core i3 soit un mauvais processeur, mais il sera dommage de ne pas profiter des avancées d’Intel cette année tout en assurant une bonne pérennité lors de la revente.
Magnéto, Serge !
Et le Core i7 ?
Vous l’avez vu dans nos tests, le Core i7 ne présente pas grand intérêt face au Core i5, déjà très performant. En revanche, le surplus tarifaire demande (80€) n’est pas excessif si vous avez besoin de puissance CPU : GarageBand, iMovie, et même dans certains jeux, gagner 10 à 20% de puissance peut s’avérer pratique si vous avez le budget.
8 ou 16 Go de RAM ?
Comme vous l’avez vu dans nos vidéos, la RAM n’est pas forcément le critère le plus important sur une machine d’entrée de gamme. Avec 8Go, la machine s’en sort très bien, même dans les applications gourmandes. En réalité, le processeur atteindra bien plus vite ses limites que les besoins en mémoire, qui ne concernent en réalité que des programmes plutôt taillés pour le segment supérieur. Certes, il y a toujours exception, par exemple si vous utilisez des VM ou si vous avez besoin de programmer sur de grosses bases de données, mais ces cas d’utilisation sont marginaux.
macOS gère très bien 8Go de RAM et cette quantité de mémoire nous parait encore assez adaptée à l’usage du MacBook Air. Préférez plutôt un stockage plus important, 256Go n’étant déjà pas très folichon en 2020 -512Go nous paraissant déjà plus adaptés aux besoin des années qui arrivent (vidéos 4k etc.).
La note !
Vous l’avez compris, le MacBook Air 2020 s’avère une excellente cuvée cette année ! Puissance, stockage en hausse, et nouveau clavier permettent à ce portable d’entrée de gamme de bénéficier d’une très bonne note, ce qui était plutôt rare ces derniers temps. Certes, on aurait préféré une ventilation plus efficace, une meilleure webcam et du WiFi 6, mais ces défauts restent acceptable sur le segment.
Si vous craignez un manque de puissance, attendez plutôt les MacBook Pro 13“ attendus d’ici l’été 2020 !