Les sorties scolaires en Apple Store officiellement interdites par le gouvernement
Par Didier Pulicani - Publié le
Laurence vous en parlait il y a quelques semaines, un reportage sur France2 avait créé la polémique, décrivant l'organisation de sorties scolaires en Apple Store à des fins éducatives, mais dont le décorum laissait parfois penser à une vitrine principalement mercantile.
Harcelé par la presse, le gouvernement a finalement cédé sous couvert du
A l'image du sondage que nous vous avions posé la dernière fois (ci-dessous), à la rédac, nous sommes assez partagés sur le sujet. En France, nous n'avons pas l'habitude de voir s'immiscer des sociétés privées dans le milieu éducatif, et il est vrai que de voir nos chères têtes blondes affublés d'un logo Apple sur leur poignet dès le plus jeune âge donne parfois l'impression d'un embrigadement commercial, adoubé par l'équipe pédagogique.
Mais la question est aussi de savoir ce que propose l'éducation nationale en face, pour apprendre les rudiments du code par exemple, ou les bases de la création artistique à l'aide d'outils numériques modernes. Rappelez-vous de la façon dont l'informatique était enseigné à l'époque de l'arrivée d'internet... Les enseignants sont généralement peu formés, le matériel en classe vétuste et les élèves n'ont souvent d'autres solution que d'utiliser les tablettes de leurs parents. Il est aujourd'hui pratiquement impossible de réaliser ce type de session de manière autonome par l'équipe enseignante.
Profiter des moyens des grandes entreprises pour accéder à des technologies inédites et à une équipe de formateurs aguerris reste un bon moyen d'éveiller les esprits. D'ailleurs, les maîtres et les maîtresses peuvent aussi aller aux classes immersives de Microsoft ou mêmes aux journées culturelles de la Fnac. Plus largement, les firmes arrivent déjà dans les écoles par la petite porte, en proposant des réductions importantes sous réserve de ne s'équiper qu'avec des outils de la marque. Nous vous avions d'ailleurs présenté une
Bref, plutôt que d'interdire ces sorties, il aurait peut-être été préférable de faire un état des lieux précis des formations proposées par Apple, Microsoft et les autres, ceci afin de profiter des moyens mis à disposition sans transformer les enfants en vecteurs commerciaux. Dans d'autres pays, écoles comme universités travaillent déjà avec le privé sans que les enfants sortent du CM2 avec l'unique idée d'aller s'acheter un iPad...
Harcelé par la presse, le gouvernement a finalement cédé sous couvert du
principe de neutralité du service public. Le ministère de l'Education Nationale a en effet indiqué à Marianne que ces sorties avaient été officiellement interdites, là où le gouvernement précédent laissait les enseignants libres de décider. Cette fois, le ministre a
fermement condamné ces sorties scolaires dans les magasins Apple.
A l'image du sondage que nous vous avions posé la dernière fois (ci-dessous), à la rédac, nous sommes assez partagés sur le sujet. En France, nous n'avons pas l'habitude de voir s'immiscer des sociétés privées dans le milieu éducatif, et il est vrai que de voir nos chères têtes blondes affublés d'un logo Apple sur leur poignet dès le plus jeune âge donne parfois l'impression d'un embrigadement commercial, adoubé par l'équipe pédagogique.
Mais la question est aussi de savoir ce que propose l'éducation nationale en face, pour apprendre les rudiments du code par exemple, ou les bases de la création artistique à l'aide d'outils numériques modernes. Rappelez-vous de la façon dont l'informatique était enseigné à l'époque de l'arrivée d'internet... Les enseignants sont généralement peu formés, le matériel en classe vétuste et les élèves n'ont souvent d'autres solution que d'utiliser les tablettes de leurs parents. Il est aujourd'hui pratiquement impossible de réaliser ce type de session de manière autonome par l'équipe enseignante.
Profiter des moyens des grandes entreprises pour accéder à des technologies inédites et à une équipe de formateurs aguerris reste un bon moyen d'éveiller les esprits. D'ailleurs, les maîtres et les maîtresses peuvent aussi aller aux classes immersives de Microsoft ou mêmes aux journées culturelles de la Fnac. Plus largement, les firmes arrivent déjà dans les écoles par la petite porte, en proposant des réductions importantes sous réserve de ne s'équiper qu'avec des outils de la marque. Nous vous avions d'ailleurs présenté une
classe Applel'an dernier, qui utilisait abondamment le matériel fourni par Cupertino pour réaliser des reportages en plein air, même si l'activité intrinsèque était dévouée à l'équipe enseignante. Un élève qui n'aura utilisé que des outils d'Apple durant sa scolarité sera tout aussi tenté d'en acheter par la suite, c'est n'est pas un hasard si la firme ne propose pareille réduction qu'à l'éducation.
Bref, plutôt que d'interdire ces sorties, il aurait peut-être été préférable de faire un état des lieux précis des formations proposées par Apple, Microsoft et les autres, ceci afin de profiter des moyens mis à disposition sans transformer les enfants en vecteurs commerciaux. Dans d'autres pays, écoles comme universités travaillent déjà avec le privé sans que les enfants sortent du CM2 avec l'unique idée d'aller s'acheter un iPad...