ProRes RAW : après l'émerveillement, le doute s'installe chez les professionnels
Par Didier Pulicani - Publié le
C'est LA grande nouveauté de Final Cut Pro, dévoilé au NAB : le format ProRes RAW fait déjà rêver tous les monteurs, alliant la richesse des formats RAW (avec des données brutes de capteur) et les qualités de compression du ProRes, le meilleur des deux mondes, en somme.
Mais après l'émerveillement, certains professionnels se montrent plus mesurés. Le spécialiste et étalonneur Sylvain Berard s'est d'ailleurs fendu d'un billet beaucoup moins enthousiaste sur l'arrivée dudit format. Pour lui, il faut rester méfiant avec Apple, l'historique de la marque sur le segment professionnel ayant plutôt tendance à lui donner raison.
Berard craint déjà que le ProRes RAW reste l'apanage de certaines caméras numériques haut-de-gamme, et que les marques segmentent très nettement leur matériel. A ceux qui rêvaient de voir le format sortir d'un boitier reflex type GH5 ou Blackmagic Pocket risquent d'être un peu déçus. Au sein même de certaines marques (Canon, Panasonic), les constructeurs pourraient être tentés de garder certaines données d'images pour des modèles coûteux, dont les codecs permettent souvent de différencier les modèles, en clair, une sorte de ProRes RAW à deux vitesse. L'heure du
Sur le plan logiciel, là aussi, difficile de savoir comment sera géré le format chez les éditeurs. Outre Final Cut Pro, aucune annonce n'est encore été faite par Adobe ou Blackmagic. Plus on s'écartera du monde pur-jus d'Apple, plus les risques sont grands sur la chaine de production.
Enfin, il y a le hardware, et sur Mac, le choix semble limité. Pour l'heure, seul l'iMac Pro bien chargé en options est capable de gérer correctement le format, et pour les autres, il ne reste qu'un MacBook Pro 15" affublé d'un boitier eGPU Thunderbolt 3, ce qui limite l'usage, tout en sachant que Final Cut Pro ne gère toujours pas ces GPU externes à l'heure où nous écrivons ces lignes.
blog.sylvainberard.com
Mais après l'émerveillement, certains professionnels se montrent plus mesurés. Le spécialiste et étalonneur Sylvain Berard s'est d'ailleurs fendu d'un billet beaucoup moins enthousiaste sur l'arrivée dudit format. Pour lui, il faut rester méfiant avec Apple, l'historique de la marque sur le segment professionnel ayant plutôt tendance à lui donner raison.
Berard craint déjà que le ProRes RAW reste l'apanage de certaines caméras numériques haut-de-gamme, et que les marques segmentent très nettement leur matériel. A ceux qui rêvaient de voir le format sortir d'un boitier reflex type GH5 ou Blackmagic Pocket risquent d'être un peu déçus. Au sein même de certaines marques (Canon, Panasonic), les constructeurs pourraient être tentés de garder certaines données d'images pour des modèles coûteux, dont les codecs permettent souvent de différencier les modèles, en clair, une sorte de ProRes RAW à deux vitesse. L'heure du
RAW pour tousn'a donc sans doute pas encore sonné.
Sur le plan logiciel, là aussi, difficile de savoir comment sera géré le format chez les éditeurs. Outre Final Cut Pro, aucune annonce n'est encore été faite par Adobe ou Blackmagic. Plus on s'écartera du monde pur-jus d'Apple, plus les risques sont grands sur la chaine de production.
L'arrivée du ProRes RAW sur Windows n’est pas encore garantie. Et au delà de ça, le transport et l’encodage des informations ProRes classique de macOS à Windows 10 est encore aujourd’hui problématique. Les bibliothèques ne sont pas tout à fait les mêmes, et cela est parfois critique en terme d’étalonnage et retouches VFX. L’optimisation du ProRes RAW au sein des bibliothèques MacOs et FinalCut Pro X pourrait donc être l’argument d’Apple pour ramener à lui les nombreux professionnels déçus par les dernières évolutions du constructeur.précise le spécialiste.
Enfin, il y a le hardware, et sur Mac, le choix semble limité. Pour l'heure, seul l'iMac Pro bien chargé en options est capable de gérer correctement le format, et pour les autres, il ne reste qu'un MacBook Pro 15" affublé d'un boitier eGPU Thunderbolt 3, ce qui limite l'usage, tout en sachant que Final Cut Pro ne gère toujours pas ces GPU externes à l'heure où nous écrivons ces lignes.
Il y a fort à parier que le ProRes RAW présente une baisse de performances dès que l’on sort de l’écosystème Apple. Que ce soit sur Windows ou sur Adobe Première, il faudra déterminer si la gestion de ce nouveau format sera pleine ou bridée.s'inquiète Sylvain Berard, et ce, à juste titre.
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