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Test l'iMac Pro : un moteur de F1 enfermé dans un châssis de Twingo

Par Didier Pulicani - Publié le

L'iMac Pro est arrivé à la rédaction à Noël et le modèle le plus puissant a quitté nos bureaux fin février, deux mois passés avec la machine qui nous ont permis de dresser un bilan assez complet des différentes configurations.

L'iMac Pro n'est-il là que pour faire patienter les professionnels avant l'arrivée du prochain Mac Pro ? Peut-il séduire d'autres corps de métiers habituellement moins exigeants ? Apple a-t-elle tenu ses promesses en terme de puissance ?

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je vous propose de voir (ou revoir) cette petite vidéo du modèle d'entrée de gamme, que nous avons déballé et rapidement testé à sa sortie :




Patienter jusqu'au Mac Pro



Pas de nouveaux Mac Pro depuis 2013, une gamme de MacBook Pro arrivée tardivement fin 2016 et un Mac Pro déguisé en iMac 5k pour patienter... Face à un iPhone renouvelé tous les ans, les professionnels ont parfois du mal à sentir l'intérêt d'Apple pour des domaines qui constituaient pourtant il y a encore 10 ans, son principal coeur de métier.

Malgré les déclarations de Cupertino, difficile malgré tout, de croire que cette machine n'ait pas été créée dans l'urgence. Ou plutôt, lors d'un réveil tardif, lorsque les équipes commerciales se sont aperçues (sic) que le Mac Pro 2013 était une catastrophe commerciale et industrielle. Jamais mis à jour, essuyant des problèmes graves de fiabilité, ce petit cylindre n'a cessé d'encaisser les critiques, qui se sont ravivées avec les années, Apple n'offrant aucune solution d'upgrade décente, y compris pour des composants aussi cruciaux que le SSD, le CPU ou le GPU.

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Annoncé début 2017, le nouveau Mac Pro modulaire ne devrait pas arriver avant fin 2018 voire plutôt début 2019. L'idée d'offrir rapidement une machine puissante dans un design éprouvé a donc fait son chemin et tente désormais d'endiguer le phénomène hackintosh (créer un Mac à partir d'une tour PC), symptôme terrible d'une gamme officielle en perdition. Cette fois, Apple propose enfin au catalogue le Mac le plus puissant jamais créé, et même s'il est perfectible, il accède immédiatement à une demande forte de certains professionnels, notamment de la vidéo, dont les configurations arrivent à bout de souffle.

Si la question de savoir si l'iMac Pro répond correctement aux besoins des professionnels est légitime, la véritable interrogation concerne plutôt l'avenir de cette machine. Qui serait assez fou pour acheter un Mac entre 5000 et 15 000€ (toutes options) sachant que certains composants seront obsolètes d'ici 1 à 2 ans ? Avec un nouveau Mac Pro dans les tuyaux, la cible originelle de l'iMac Pro sera tentée d'attendre encore quelques mois supplémentaires pour une machine dont la durée de vie s'annonce déjà bien meilleure. Comme après une rupture sentimentale, l'iMac Pro fait donc surtout penser à une relation de transition : on sait d'office que ça ne durera pas longtemps, mais elle arrive à point nommé pour nous faire oublier les années difficiles et assurer l'intermédiaire.

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Design : du neuf avec du vieux



A la sortie de la boite, l'iMac Pro en jette (vraiment !), avec sa magnifique robe noire, et ses accessoires assortis, Apple allant même jusqu'à peindre les segments situés entre les pistes du câble Lightning destiné à recharger le clavier sans fil :

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Passé l'émotion des premières minutes, le souffle retombe vite devant un design vieux de presque 6 ans ! De gros contours bien larges à l'heure des écrans bord-à-bord, un écran repris de la gamme grand public, une souris tout juste bonne pour faire défiler des pages web et un clavier qui a perdu ses deux ports USB... L'expression faire du neuf avec du vieux prend ici tout son sens, à se demander ce que Sir Jonny Ive fabrique dans son super-labo tout neuf, avec ses dizaines d'équipiers.

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Evidemment, pour sortir une machine dans l'urgence, l'idée de reprendre un form-factor existant permet de réutiliser une partie des chaines de production tout en s'assurant de conserver un design (au sens anglophone, c'est à dire, des usages) largement éprouvé. Mais certains détails ne passent pas, à commencer par les ports, toujours situés au dos de la machine, une hérésie pour un professionnel, et qui poussent les clients à investir dans des docks. Heureusement, Apple a conservé l'USB A, le lecteur SD, et la prise Ethernet (qui passe en 10Gbps, voir plus bas), tout en offrant 4 ports Thunderbolt 3 bien utiles pour les écrans et le stockage haute vitesse :

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L'écran reprend donc la dalle en 5 120 x 2 880 de l'iMac 5k, avec un gamut P3, mais sans HDR et sans technologie OLED, un peu dommage à ce tarif. Les professionnels de la vidéo se plaignent également de l'absence d'option mat, ce qui oblige à placer la machine loin des fenêtres et des spots lumineux. Evidemment, cet écran reste magnifique, mais là encore, on sent qu'Apple a voulu aller vite en reprenant des composants éprouvés et déjà en production, mais pas réellement exclusifs.

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L'écran brillant, pas toujours idéal pour les "pros".


On ne pensait pas que la firme de Cupertino proposerait un jour une machine professionnelle fixe sans accès à la RAM, mais c'était mal connaitre les délires de nos amis californiens. Sur l'iMac Pro, les barrettes seront donc inaccessibles de l'extérieur, obligeant un démontage complet pour en rajouter/retirer et surtout, un passage chez un revendeur agréé. Qui va réellement transporter son iMac de 20Kg (et à 15K€) sous le bras pour passer de 64 à 128Go ?

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Ne cherchez pas le tiroir de la RAM, il n'est plus là !


Pour ceux qui possèdent déjà un iMac sur leur bureau, on nage donc en terrain connu et c'est plutôt rassurant à ce niveau de prix. L'idée d'une machine tout-en-un qui se transporte, se déplace et s'allume en quelques secondes reste un concept agréable, y compris pour un usage pro. Après tout, c'est déjà le cas sur les MacBook Pro et beaucoup s'en satisfont, tout comme ceux qui utilisent quotidiennement des iMac 5k.

En revanche, les amateurs de Mac Pro (ou de grosses tours PC/hackintosh), qui avaient l'habitude de choisir leur écran et leurs accessoires, risquent d'être un peu déçus de voir des composants professionnels placés dans le form-factor d'une machine grand public, qui ne tient pas vraiment compte de certains impératifs en milieu professionnel. Le Mac Pro 2013, que beaucoup trouvaient déjà trop fermé à l'époque, permettait quand-même de changer la RAM, voire le SSD et le CPU avec un peu d'huile de coude. Ici, le démontage et l'évolutivité s'avèrent de facto bien plus compliqués.

Puissance et silence



La force des Mac -face aux PC- a souvent été la capacité de proposer un produit à la fois élégant et très bien construit. Si l'enveloppe externe de l'iMac Pro était connue, la firme a totalement revu l'intérieur de la machine, qui n'a plus rien à voir avec son petit frère en terme d'architecture.

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Durant la keynote, Phil Schiller a lourdement insisté sur les mécanismes de ventilation, à la fois silencieux et efficaces. Les ventilateurs sont situés sur la partie centrale et envoient la chaleur derrière la machine, sur toute la largeur. Lorsqu'on place sa main au dos de l'iMac Pro, on sent très nettement l'air chaud s'évacuer rapidement, dans un silence de cathédrale.

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Certains professionnels de l'image, mais surtout du son, nous ont rappelé à plusieurs reprises à quel point l'absence de bruit était un critère essentiel pour placer un ordinateur, par exemple, dans un studio d'enregistrement ou dans une salle de montage. Dans ces environnements, il n'est pas rare de voir des grosses tours annexées dans des boitiers acoustiques, voire carrément déportés dans une autre pièce.

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L'enveloppe thermiques des composants reste importante sur l'iMac Pro : comptez environ 100W pour le CPU, entre 200 et 400W (en crête) pour le GPU, et encore 100W pour le reste des composants (écran, SSD, RAM...). En pratique, la consommation atteint facilement les 500W si l'on sollicite le CPU et le GPU simultanément.

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Dans ce cas là, la soufflerie reprend de la voix et la machine perd l'un des ses principaux atouts. Cette montée en décibels ne dure généralement pas longtemps, et reste spécifique à certains usages très gourmands en ressources (exports vidéo, calcul 3D, et toute utilisation combinée CPU/GPU). Comme son grand-frère, le Mac Pro 2013, l'iMac Pro s'avère donc être une machine très silencieuse en usage avancé. Méfiance tout de même, car sur la durée, la ventilation du Mac Pro s'était révélé insuffisante et faisait parfois griller les GPU. Si Apple a sûrement appris de ses erreurs, rien ne dit que les composants de notre iMac ne souffriront pas au fil du temps de leur manque d'espace et d'une ventilation un peu juste.

Une puce ARM (T2) pour décharger le Xeon



Comme sur les dernier MacBook Pro, Apple pousse le retour des co-processeurs, ces puces chargées de délester le CPU de tâches courantes et nécessitant peu de puissance.

Mais cette fois, pas de Touch Bar, la puce T2 de l'iMac Pro est pratiquement invisible pour l'utilisateur, même si elle gère pourtant quantité de petites choses sur la machine :

- les contrôleurs du SSD et de l'audio
- la webcam 1080p
- l'enclave sécurisée
- et enfin, le démarrage

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Là encore, en pratique, tous ces usages sont assez transparents et ne diffèrent pas d'une machine standard. Vous verrez dans les tests du SSD (plus bas) que l'activation de FileVault (le chiffrement du disque) n'impacte aucunement les performances, alors qu'il est également géré par la puce T2, bien moins performante qu'un Xeon ou qu'un Core iX habituellement attelé à cette tâche.

Autre exclusivité de l'iMac Pro, Apple offre un petit programme appelé Utilitaire sécurité au démarrage et disponible uniquement sur le Recovery HD au moment du démarrage. Il permet de gérer les options et la sécurité de la machine au moment du boot.

Pour y accéder, il faut impérativement être administrateur :

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Ensuite, plusieurs choix s'offrent à vous :

• on peut (comme avant) sécuriser le firmware (programme interne) avec un mot de passe

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le démarrage propose trois niveau de sécurité (aucun, normal et maximal), ce qui offre un peu de souplesse pour un usage en dehors des sentiers battus -notamment pour des extensions ou applications non validées/signées par Apple.

Par défaut, c'est l'option maximale qui est cochée, et qui tente de protéger au mieux l'utilisateur contre des OS ou extensions vérolées. La sécurité normale ne vérifie que l'OS -macOS et Windows- et laisse plus de liberté sur le reste des composants logiciels. Enfin, l'absence de sécurité permet de s'affranchir de tous les contrôles. A terme, cette vérification pourrait empêcher (ou tenter de le faire) l'installation de macOS sur des PC du marché, et donc, l'utilisation de hackintosh. A l'inverse, elle ne bride pas (a priori) l'utilisation de Windows sur Mac.

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Enfin, Apple permet de bloquer le démarrage sur un support externe, ce qui aurait pour effet de faire sauter la sécurité du SSD interne, par exemple ou d'accéder à divers composants de la machine que seul l'OS par défaut permet de contrôler. Evidemment, si l'on a un accès physique, il est toujours possible d'extraire le SSD de la machine manuellement, et d'en lire les données... Sauf s'il est protégé par FileVault.

A noter que par défaut, le démarrage externe est bloqué, ce qui est assez inhabituel sur Mac ! N'oubliez pas d'aller désactiver la fonction si vous avez besoin de booter sur un disque USB par exemple !

GPU : puissant mais frustrant



Le mariage forcé d'Apple et d'AMD dure maintenant depuis plusieurs années, un choix technique assez difficile à expliquer face à Nvidia, leader du segment et largement plébiscité par les professionnels. (Ne soyons pas naïfs, c'est surtout une affaire de gros sous)

Non seulement les GeForce sont moins gourmandes en énergie à puissance équivalente, mais surtout, leur bibliothèque (propriétaire) CUDA est utilisée abondamment par de nombreux programmes, à commencer par la suite Adobe (Première, After Effects, Photoshop...). De son côté, Apple a préféré miser sur OpenCL (également géré par les GeForce), un équivalent plus ouvert, mais pas toujours suivi par les éditeurs -même si les choses s'améliorent d'année en année.

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Heureusement, AMD s'est (un peu) réveillé avec ses modèles Vega, qui parviennent tout juste aux performances des GeForce, mais avec une bonne année de retard, et avec quelques lacunes sur le haut-de-gamme (Les 1080Ti et Titan X restent sans équivalent chez AMD). En 2018, les Vega 56 et 64 incluses dans ces iMac Pro risquent donc de faire rapidement dépasser lorsqu'Nvidia aura présenté sa nouvelle génération de puces. Mais en attendant, ces cartes sont de bonne facture, d'autant que les pilotes intégrés à macOS sont bien mieux optimisés que ceux d'Nvidia -même si ce dernier s'obstine à les proposer sur Mac, notamment pour booster de vieux Mac Pro ou pour faire de l'eGPU.

De base, Apple intègre donc la Radeon Vega 56, une carte milieu de gamme sur PC (~500€ sur amazon) mais qui offre des performances tout à fait convenables. La question plutôt de savoir ce qu'elle fait dans une configuration à plus de 5000€, mais ça, c'est une autre histoire...

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Comme prévu, sa fréquence est un peu en dessous des cartes du marché, avec seulement 1,25Ghz, contre 1,4 à 1,5Ghz en moyenne dans le commerce :

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Pour 700€ de plus (!), vous pouvez opter pour la Radeon Vega 64 : comme on le suspectait, et comme sa petite soeur, elle est un peu sous-cadencée, à seulement 1350Mhz :

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A titre de comparaison, notre modèle du commerce (que l'on avait testé en eGPU l'été dernier) affiche une fréquence de 1650Mhz, une différence qui n'est pas négligeable suivant le type de calculs.

Nos deux cartes se différencient sur 2 éléments : le nombre d'unités de calcul (3584 pour la Vega 56 et 4096 pour la Vega 64), mais surtout par la taille de la mémoire vidéo, qui grimpe à 16Go, contre 8 sur la Vega 56. La différence de prix sur l'iMac Pro s'explique d'ailleurs en grande partie par le prix de HBM, ce nouveau type de VRAM qui coûte extrêmement cher à produire.

Les benchs !



On commence donc par nos tests par du calcul 3D en temps réel, comme dans les jeux, les animations 3D, la réalité virtuelle ou par exemple, de la modélisation architecturale. Pour cela, Apple utilise la bibliothèque OpenGL, épaulée récemment par Metal, une déclinaison plus proche du hardware et qui permet d'améliorer drastiquement les performances.

Sous Cinebench, avec des configurations proches (nos iMac de 8 et 10 coeurs), la différence observée entre la Vega 56 et 64 parait assez anecdotique. Fait amusant, la version à 18 coeurs et bien gonflée en RAM se détache nettement des deux autres, preuve que l'impact du GPU est très limité sur ces configurations. Précisons que CineBench commence à dater un peu et n'exploite pas toutes les dernières APIs.

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Les jeux constituent toujours un bon point d'indice, même s'il ne s'agira pas du premier usage de ces machines. N'oublions pas cependant que de nombreux programmes utilisent OpenGL pour réaliser des rendus en temps réel et utilisent les mêmes bibliothèques que dans les jeux vidéo :

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Pour la première fois sur Mac, on peut réellement jouer en 4k dans de bonnes conditions et sans faire l'impasse sur la qualité graphique. Même la petite Vega 56 vous offre l'UltraHD à résolution quasi-native, une première !

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Comme vous pouvez le voir, le gain observé ici entre les deux cartes est minime. C'est une vraie déception pour une Vega 64 censée nous offrir des performances nettement meilleures. Dans les jeux actuels, la différence de mémoire ne semble pas compter beaucoup, alors que le nombre d'unités de texture (256 contre 224) et de processeurs de flux (4096 contre 3584) sont pourtant nettement en faveur de la Vega 64. Ces résultats sont sans doute à mettre sur le compte des fréquences rabaissées par Apple, pour conserver une bonne dissipation thermique. On le voit d'ailleurs très bien lorsqu'on réalise les mêmes tests avec une Vega 64 du commerce -dont les fréquences sont standards- sur notre hackintosh :

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Evidemment, ces GPU prennent la tête de notre classement, et dépasse allègrement tous les modèles sortis jusque là sur Mac :

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En OpenCL pur (sans prendre en compte l'impact du CPU), là encore, quelle déception ! Le gain est inférieur à 10% sur la Vega64 !

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Mais il y a plus inquiétant : une Vega 64 du commerce offre des scores nettement meilleurs en OpenCL, elle est environ 15% plus rapides que notre modèle embarqué et >30% plus performants que la Vega56 de l'iMac Pro !

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A l'arrivée, le gain par rapport à un iMac 5k ou un vieux Mac Pro reste évidemment important et sans égal sur la gamme. Les bonnes performances de la Vega56 donnent même ici un intérêt certain pour le modèle d'entrée de gamme (sans aucune option) qui propose un excellent niveau de performances. En revanche, pour le prix de l'option, la Vega 64 ne vaut pas forcément le coup, et propose des performances dignes d'une petite tour PC milieu de gamme... Sur le haut-de-gamme, l'iMac Pro aurait mérité l'intégration d'une 1080Ti, voire d'une Titan X (déjà plus difficile, vu le système de refroidissement).

eGPU : une alternative crédible ?



Evidemment, pour certaines applications encore rares (comme Resolve), il y a toujours la solution de l'eGPU (une carte graphique déportée dans un boitier externe connecté en Thunderbolt 3), que nous avions testée il y a quelques mois (ci-dessous). Sans intérêt pour les rendus 3D temps-réel (OpenGL), le dispositif permet en revanche de placer une seconde Vega 64 dans un boitier externe et de doubler les performances OpenCL. On peut même imaginer y placer 2 ou 3 cartes à la chaîne.... Pour ce type de boitier, comptez entre 300 et 500€ (ici chez MacWay), auxquels il faudra rajouter le prix de la carte.




Mais attention, l'eGPU est encore assez limité sur Mac et il faudra sans doute attendre macOS 10.14 pour bénéficier d'une intégration exemplaire. Il est par exemple impossible d'utiliser le GPU du boitier sans écran externe et Apple limite l'usage à quelques modèles d'AMD. Dernier point, le plus important sans doute, la plupart des applications (comme Final Cut Pro) sont incapables de gérer plusieurs (e)GPU.

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CPU : le monopole des coeurs



Sur l'iMac Pro, Intel utilise des Xeon standards, mais légèrement bridés, dérivés des puces W-2145, W-2155, W-2175 et W-2195, qui se retrouvent donc sous-cadencées. On ne connait pas le TDP officiel (car Intel ne les référence pas), mais il y a fort à parier qu'il ait été largement revu à la baisse pour satisfaire les contraintes thermiques de la machine. Sur l'entrée de gamme, on perd quand-même 500Mhz de base et 300Mhz sur le Turbo, alors que les modèles plus haut-de-gamme sont moins touchés.

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Comme pour les cartes professionnelles, beaucoup ne comprennent pas l’intérêt des Xeon face aux processeurs grand public. Ce fantasme est renforcé par tous les benchs qui démontrent qu’un iMac haut-de-gamme peut -dans certains cas- dépasser un iMac Pro sur certaines tâches mono-threadées, ce qu'on vous illustrera plus bas. Mais ce serait oublier que les Xeon sont des processeurs haut-de-gamme, avec des taux d’erreurs bien plus faibles et offrant certaines optimisations inédites aux développeurs. Rajoutez à cela la gestion de la RAM ECC, un nombre de lignes PCIe plus élevé pour les GPU et les ports Thunderbolt (4 sur cet iMac), un cache bien plus large et bien-sûr, un grande nombre de coeurs (jusqu’à 18 actuellement) par puce et vous obtenez de véritables bêtes de somme, qui peuvent endurer les calculs longs et costauds sans broncher -du moins, s'ils sont bien ventilés, comme on le verra plus bas. Seul vrai problème, les Xeon sont un peu sous-cadencés et Intel traîne parfois la patte pour caler leur architecture sur celles des Core i7 dernier cri.

Dans les logiciels de benchs, comme ici Geekench ou Cinebench, les résultats impressionnent, mais pas partout. En mono-coeur, un iMac 5k de l'an dernier restera plus efficace ou quasiment équivalent. Mais dès qu'un programme sera capable de prendre en charge plus de 4 coeurs, les performances seront tout de suite bien supérieures. On atteint par exemple le score de 40605 sous GeeBench avec un iMac Pro à 18 coeurs, contre 15890 sur l'iMac 5k ou encore 31 635 sur l'ancien Mac Pro à 12 coeurs, sorti en 2013.

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CPU + GPU : les tests de terrain !



Avant de conclure sur le front des performances, nous avons réalisé quelques benchs sur plusieurs logiciels emblématiques de la plateformes et vous allez voir ci-dessous que doubler le nombre de coeurs ne revient pas toujours, à doubler les performances de la machine !

Sous Final Cut Pro tout d'abord, certaines tâches historiquement réservées au CPU utilisent de plus en plus le GPU. Dès lors, les gains paraissent plus limités entre une machine à 8 coeurs et le haut-de-gamme à 18 coeurs.

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Sur des exports, comme ici en H264 ou en ProRes, l'importance du GPU est tel que le nombre de coeur n'a quasiment aucun impact sur les temps de calcul :

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Dans Resolve (retouche d'images vidéo), le gain dépend également des tâches demandées. Pour lire un flux 8k RED RAW dans la TimeLine sans saccade et sans optimisation, mieux vaut avoir 18 que 8 coeurs. Mais pour un export H.264, c'est le GPU qui fera une grande partie du travail. Malgré cette bascule entre le processeur et la partie graphique, la part du CPU reste donc importante pour ce genre de programme. Sur de très gros projets, doubler le nombre de coeurs pour gagner seulement 40% est loin d'être négligeable, et les professionnels qui nous lisent préfèreront parfois investir dans un CPU plus costaud s'il leur permet de réduire au maximum les temps de rendu, qui peuvent parfois prendre plusieurs heures, voire même des journées complètes sur de très grosses productions...

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Logic Pro constitue un cas intéressant puisque le programme reste très CPU-dépendant, et ne consomme pratiquement aucune ressource GPU. En utilisant un bench dérivé de l'Evan Logic Benchmark, qui consiste à jouer un grand nombre de pistes en 24 bit/96Khz (le standard en studio), on s'aperçoit très nettement du gain offert par le nombre de coeurs :

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En revanche, vous l'avez vu dans la vidéo ci-dessous, les Xeon ont semblé avoir beaucoup de mal à tenir la charge sur la durée, la faute (sans doute) à une ventilation un peu juste. Les fréquences se mettent à baisser assez rapidement, parfois après seulement 2 à 3 minutes.




Enfin, vous avez été nombreux à me demander ce que l'on pouvait gagner en compilation et la réponse a été... assez décevante. Même sur de gros projets, l'impact du CPU n'a finalement que peu d'importance. Nous avons ici obtenu des scores en grande partie liés à la vitesse du SSD. C'est logique, les temps de compilation les plus compressibles se font surtout... sur l'ouverture de fichiers !

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Ces résultats, assez disparates, reflètent à merveille les capacités de ces différentes configurations. Suivant les usages, l'intérêt d'opter pour plus de coeurs varie énormément, tout comme le choix d'un GPU plus véloce. Dans certains domaines, comme la vidéo, on se pose parfois moins de questions et l'on choisit souvent la machine la plus puissante, le surcoût étant rapidement absorbé par le gain de temps observé au quotidien. A contrario, une petite production indépendante sera ravie de voir que le modèle d'entrée de gamme apporte déjà un gain très net par rapport à un iMac ou un MacBook Pro, pour un tarif qui reste raisonnable.

SSD : 4To à prix d'or



Pour la première fois, Apple propose des SSD de 4To dans un Mac. Sur le modèle d'entrée de gamme, la capacité démarre à 1To, une configuration qui utilise en réalité deux SSD de 512Go (non soudé, mais avec des connecteurs propriétaires).

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Apple annonce des vitesses voisines de ce qu'on obtenait déjà dans les derniers iMac 5k ou MacBook Pro 15", avec 3,3Go/s en écriture, 2,8Go/s en lecture. Notre iMac Pro se montre quand-même plus rapide en écriture. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, on retrouve à peu près les chiffres annoncés sur notre modèle (3,3Go/s en écriture et 2,7Go/s en lecture) :

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La seconde grosse nouveauté, c'est bien-sûr l'arrivée du premier SSD de 4To dans un Mac, là où les MacBook Pro 15" et les iMac 5k sont limités à 2To. Evidemment, le prix de l'option reste élevé (1000€/To environ), mais sur une telle bécane, c'est bien le minimum, n'est-ce pas ?

Côté débits, pas de réelles différences entre nos configurations de test. Les grosses capacités ne bénéficient pas ici de meilleurs débits, ils sont d'ailleurs même légèrement en dessous -bien que l'écart constaté soit minime.

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En crête, notre SSD de 4To rejoint les performances de ses petits frères, avec 2,7Go/s en lecture et 3,3Go/s en écriture.

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Bref, en dehors de la capacité, Apple offre exactement la même connectique PCIe que le reste de la gamme, avec 4 lignes PCIe à 8Gbps :

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Et FileVault ?



L'encodage du disque d'un Mac via FileVault demande de la puissance CPU mais aussi un peu de temps de calcul, ce qui a pour effet de légèrement ralentir la lecture et l'écriture des fichiers.

Sur l'iMac Pro, Apple utilise pour la première fois une puce ARM, permettant de décharger le CPU des encodage/décodages à la volée. Cela permet à la fois de soulager le processeur principal lorsqu'il est utilisé par des programmes très gourmands, mais aussi de gagner en réactivité. On pouvait tout de même craindre que la puce T2 ne soit pas aussi efficace qu'un Xeon ou un Core i7 pour garantir des vitesses en lecture/écriture comparable à celles d'un SSD non chiffré -comme c'est le cas sur le reste de la gamme.

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Nous avons donc réalisé quelques benchs, et bonne nouvelle, la dégradation est à peine perceptible : sur les gros fichiers, les performances sont quasiment identiques. Sur les petits fichiers, on note des écarts un peu plus importants, mais rien de vraiment handicapant, puisqu'on reste dans la fourchette promise par Apple.

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Petit détail indépendant des performances, l'activation de FileVault nous a posé pas mal de soucis. L'iMac ne voulait plus redémarrer, se bloquant au moment de l'ouverture de session. Finalement, nous avons dû désactiver FileVault via l'outil intégré au moment du démarrage pour récupérer la machine ! Nous ferons d'autres tests pour voir si ces soucis se reproduisent sur d'autres configurations/sessions, mais si vous avez un iMac Pro et activé FileVault, n'hésitez pas à nous dire si vous avez également eu des problèmes !

Ethernet 10Gbps : la blague d'Apple



L'ethernet 10Gbps existe depuis quelques années déjà et permet de multiplier par 10 les débits des réseaux locaux. En usage professionnel, cette étape marque un tournant car elle permet d'obtenir des débits autour de 1Go/s, une quantité de données certes déjà dépassée par l'USB 3.1, mais tout de même bien utile pour certains usages, notamment en matière de vidéo. Accéder à des contenus réseau, archiver ses projets, réaliser des sauvegardes, l'Ethernet 10Gbps offre beaucoup de souplesse dans les chaines de production.

Test l'iMac Pro : un moteur de F1 enfermé dans un châssis de Twingo


L'iMac Pro est le premier Mac à intégrer nativement un port Ethernet 10Gbps et Apple a fait le choix d'utiliser de la connectique standard, rétro-compatible avec l'ethernet Gigabit et ses câbles en cuivre. Il existe pourtant une autre technologie très populaire, qui fonctionne avec de la fibre optique (SFP), qui a plusieurs avantages (en terme de distance et de coût) mais qui nécessite des équipements spéciaux, un second câblage et incompatible avec le réseau existant.

Dans le cas de l'iMac Pro, on vous conseillera de bien faire attention aux câbles utilisés, idéalement des Cat6 ou 6a pour conserver un bon débit sur de grandes distance. En pratique, des câbles moins véloces (Cat5) suffisent s'ils sont utilisés à l'échelle d'une pièce.

Test l'iMac Pro : un moteur de F1 enfermé dans un châssis de Twingo


La théorie, c'est bien beau, mais qu'en est-il en pratique ? Grâce à un boitier Sonnet ((779€ chez MacWay), nous avons pu tester une connexion directe entre un MacBook Pro (Thunderbolt 3) et notre bel iMac Pro, tous les deux sous macOS High Sierra :

Test l'iMac Pro : un moteur de F1 enfermé dans un châssis de Twingo


Comme vous pouvez le voir, les débits sont assez médiocres, 5 fois inférieurs à ceux promis initialement. Nous avons essayé en SMB et en AFP, mais dans les deux cas, impossible de dépasser les 200Mo/s.

Nous avons donc placé une des deux machines sous Windows, et là, il y a du mieux. On atteint cette fois les 400/500Mo/s, mais cela reste bien inférieur au 10Gbps de la norme.

Test l'iMac Pro : un moteur de F1 enfermé dans un châssis de Twingo


Pour atteindre 1Go/s, il faudra finalement installer... Windows 10 sur les deux machines. Avouez que c'est assez ironique !

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Mais pourquoi de telles disparités ? La faute incombe ici aux pilotes SMB utilisés par Apple dans macOS et qui mériteraient qu'un ingénieur s'y intéresse plus de dix minutes. C'est un scandale, il n'y a pas d'autre mot : débarquer avec une technologie inédite sans prendre le temps de corriger le software n'est pas acceptable à ce niveau de prix. On espère que le problème sera réglé rapidement, l'Ethernet 10Gbps n'apportant sur notre machine qu'un cinquième des débits promis.

Une connectique sans compromis



Sur l'iMac Pro, Apple n'a pas fait la même erreur que sur le MacBook Pro 2016 et conserve ici les ports USB classiques si utiles (le câble Lightning fourni avec la machine et avec l'iPhone est toujours USB A). Ça n'a l'air de rien, mais nombre d'accessoires ne sont toujours pas disponibles en USB C, comme les claviers et souris pour ne citer qu'eux. N'oublions pas non plus que ces machines sont destinées à cohabiter en environnement hétérogène, ce qui demande un peu de souplesse.

Test l'iMac Pro : un moteur de F1 enfermé dans un châssis de Twingo


Le lecteur SD est toujours là et il bénéficie même des dernières normes UHS‑II qui permettent d'obtenir des débits de plusieurs centaines de Mo/s, bien utiles en vidéo. Evidemment, sur le segment pro, on préférera toujours rajouter un lecteur CF/CFast/XQD externe.

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Enfin, ce ne sont pas 2 mais bien 4 ports USB C prenant en charge le Thunderbolt 3. Il sera ainsi possible de faire passer deux écrans 5k en sus du moniteur interne. Moyennant un dock ou un adaptateur, on peut évidemment choisir des moniteur HDMI ou DP, moins onéreux.

Test l'iMac Pro : un moteur de F1 enfermé dans un châssis de Twingo


Outre l'USB 3.1, les débits du TB3 offre de belles possibilités en terme d'eGPU ou même de stockage externe, comme on l'a vu plus haut. Cela permet de faire évoluer la machine au fil du temps et de compenser un design assez fermé au départ.

Test l'iMac Pro : un moteur de F1 enfermé dans un châssis de Twingo


Apple dit avoir amélioré ses haut-parleurs -c'est vrai, mais n'allons pas comparer cela avec la moindre paire d'enceintes externes, qui fera rapidement beaucoup mieux. Pour les audiophiles, Apple a même conservé -c'est royal- la prise mini-jack, malheureusement toujours située au dos de l'écran.

Test l'iMac Pro : un moteur de F1 enfermé dans un châssis de Twingo


Enfin, la webcam passe en FullHD, et il était temps ! Aujourd'hui, les modèles équipant les MacBook Pro et les iMac 5k offrent une qualité indigne de leur segment. Si vous désirez avoir un aperçu de la monté en qualité, n'hésitez pas à jeter un oeil à la vidéo de l'iMac à 10 coeurs (ci-dessous).




Bilan : en attendant le Mac Pro



Oh qu'il est tentant cet iMac Pro ! Si comme moi, vous en avez l'usage, passer plusieurs semaines en sa compagnie à monter des vidéos ne constituera pas une épreuve trop difficile ! Le choc est encore plus rude si vous avez l'habitude de travailler sur un portable, comme de nombreux professionnels, qui n'ont pas toujours le budget et l'usage d'une machine fixe.

Test l'iMac Pro : un moteur de F1 enfermé dans un châssis de Twingo


Apple n'a pas menti sur la puissance et sur ce point, je suis relativement satisfait. Evidemment, on aurait préféré avoir des GeForce ou à défaut, des GPU AMD moins castrés, mais dans son ensemble, la machine n'affiche aucune grosse lacune technique... pour le moment. Cet obsolescence rapide contraint d'ailleurs le client à acheter rapidement, Apple renouvelant assez peu ses Mac professionnels, et baissant rarement (pour ne pas dire jamais) les prix des configurations dans le temps.

Si vous en avez le besoin et l'usage, ne tardez pas, car d'ici 6 mois, la perspective d'un nouveau Mac Pro pourrait vous faire hésiter à patienter encore 6 mois supplémentaires. C'est bien là tout le problème de cette chimère, dont l'absence d'évolutivité lui conférera sans doute le même destin que le dernier Mac Pro : si Apple ne le renouvelle pas au moins tous les ans, ses ventes s'effondreront rapidement.

Quel modèle choisir ?



Le choix de la configuration de l'iMac Pro est loin d'être simple, même pour les plus avertis. La différence de prix entre certains composants pousse au compromis (gros SSD ou + de coeurs ?) et d'autres, en apparence intéressants (comme l'option Vega 64) se révèlent finalement assez discutables.

En évoquant l'intérêt de cette machine avec différents corps de métier, on se rend compte qu'il existe une frange d'utilisateurs qui pourraient -à terme- constituer le noyau dur des ventes de l'iMac Pro : ceux qui utilisent aujourd'hui des iMac 5k toutes options. De l'étudiant en art visuel au monteur indépendant, pour eux, un modèle d'entrée de gamme n'est finalement pas tant hors de portée. Pour 1500 à 2500€ de plus, vous gagnez un GPU bien plus moderne, une connectique plus fournie, et surtout 4 coeurs supplémentaires. Là encore, charge à Apple de faire évoluer ce modèle, car d'ici 3 mois, l'iMac 5k embarquera surement 6 ou 8 coeurs et un GPU Vega (prions), ce qui risque de rendre le petit Pro moins compétitif.

Test l'iMac Pro : un moteur de F1 enfermé dans un châssis de Twingo


Si l'entrée de gamme fut pour moi un vrai coup de coeur, la machine la plus polyvalente (et la plus pérenne sans déposer le bilan) consiste sans doute à grimper à 10 coeurs et à prendre la Vega 64. Avec ça, les 2/3 prochaines années devraient passer sans trop de souffrance, d'autant que macOS 10.14 devrait mieux gérer les GPU externes. Conserver un petit SSD permet également de faire des économies et vous pourrez toujours investir dans du stockage réseau, USB 3 ou Thunderbolt, suivant les besoins.

Comme vous avez pu le voir, la version surboostée à 18 coeurs n'est pas faite pour tous les usages. J'ai vu certains YouTuber casser leur PEL pour s'offrir cette machine, mais à moins de tourner leurs vidéos avec des caméras RED ou en multi-cam 4k, la différence avec des modèles de 8 à 10 coeurs sera parfois minime à l'usage. Ce ne sera évidemment pas le cas sous Logic, Resolve ou quelques applications très spécifiques capable de gérer les 36 threads de la machine, mais ce public là a sûrement déjà passé commande...




La Note !



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