Test du 12big Thunderbolt 3 de LaCie : jusqu'à 120To de stockage ! (vidéo)
Par Didier Pulicani - Publié le
Mais qu'a-t-il vraiment dans le ventre ? Est-ce que les promesses de débits sont à la hauteur des attentes ? La version Thunderbolt 3 de ce modèle mythique risque de faire un malheur chez les professionnels, ceux qui ont encore de vrais besoins de stockage en local.
Le plus gros RAID Thunderbolt 3 du monde
Si le prix du Go a fondu ces dernières années, il reste des domaines où l'on repousse sans problème des limites offertes par les solutions externes. En la matière, la vidéo ne semble pas vouloir restreindre son appétit de
téraoctets, à l'heure où l'on filme en 4k, 6k et même 8k dans des formats de plus en plus gourmands.
Avec son 12big Thunderbolt 3, LaCie répond donc parfaitement à ces besoins croissants de capacités de stockage records dans de petites stations
compactes. Car oui, malgré ses 17Kg, notre RAID occupe une surface et un volume relativement faibles sur un bureau (ou dans un van) au regard de ses capacités !
Il prend moins de surface au sol qu'un iPad Airclame le constructeur, même si l'objet affiche presque 50cm de hauteur ! Il peut donc rentrer sans problème dans un rack 4U ou dans une petite camionnette de montage.
Le 12big se présente donc sous la forme d'une tour métallique de 12 étage qui ne forme qu'un seul gros bloc :
Chaque disque possède son propre rack qu'il est possible d'ouvrir et de remplacer à chaud. Evidemment, suivant la configuration du RAID, vous ne pourrez souvent changer qu'un ou deux disques à la fois, le temps de reconstruire le volume.
A l'intérieur, on retrouve le contrôleur RAID hardware et une alimentation de 400W. Avec autant de puissance, on s'étonne d'ailleurs que le 12Big ne soit pas capable de recharger un MacBook Pro Retina...
La connectique Thunderbolt 3 se trouve au dos de l'engin, avec deux prises distinctes. Il sera alors possible de chainer plusieurs périphériques -jusqu'à 6 ! Vous pouvez évidemment y brancher des écrans 4k (2 maximum), puisqu'une partie de la bande passante est réservée à la vidéo (les données n'utilisent que la moitié du débit total (26Gbps) sur les 40Gbps disponibles)
LaCie propose également une fiche USB 3.1 (Gen1) permettant -par exemple- de relier le 12big à un NAS ou à un ordinateur ne prenant pas en charge le Thunderbolt. Evidemment, les débits seront limités à quelques centaines de Mo/s (on le verra plus bas), contre presque 3Go/s en lecture en TB3
L'ensemble est très bien construit, sans faute de goût, et le revêtement métallique confère au big12 une grande robustesse. Avec un tel design, on regrettera presque de devoir -suivant les cas- le placer sous le bureau ou dans une salle de serveurs !
L'aluminium fait d'ailleurs partie du système de ventilation, épaulé par 4 ventilateurs redondants. La soufflerie est vraiment très discrète, et l'on entendra bien plus souvent l'activité des disques que les bruits d'air, un excellent point pour le big12. Mais là encore, quelle surprise ! Même en activité, l'ensemble reste très silencieux, sûrement grâce au châssis épais et très étudié dont nous a habitués LaCie depuis des années.
Enfin, la consommation atteint les 400W, soit pratiquement 3 à 4 iMac récents ou l'équivalent d'un Mac Pro. Ça reste donc élevé, mais tout à fait correct pour ce type de solution. Seul bémol, si vous utilisez le big12 dans une petite pièce ou un endroit très confiné -comme un studio de montage- il fera rapidement grimper la température...
Configuration : simple et rapide
Notre 12big est constitué de 12 disques Seagate de 8To en version
IronWolf Pro. D'après le constructeur, ces modèles sont capables de gérer une charge de travail de 300To par an. Si l'on n'a évidemment pas pu vérifier cette affirmation, chaque support est couvert par une garantie de 5 ans, de quoi voir venir. S'il s'agit -à l'heure où nous écrivons ces lignes- de ce qui se fait de mieux en la matière, rien ne vous empêche de les remplacer par des modèles concurrents ou même des SSD.
Lorsqu'on le branche à un MacBook Pro 2016, le 12big n'est pas immédiatement reconnu. Il faut au préalable télécharger l'utilitaire ad-hoc permettant de configurer le RAID hardware.
L'application -j'insiste- est vraiment d'une simplicité enfantine. Pas de fioritures, l'interface est claire, bien pensée et même le néophyte saura configurer en quelques minutes son volume de données (à condition d'avoir bien étudié ses choix à l'avance)
Un redémarrage plus tard, le 12big apparait donc dans le Manager, et offre plusieurs configurations possibles :
- pas de RAID : chaque disque est accessible indépendamment
- le RAID0, pour des performances optimales
- le RAID5, qui permet d'obtenir de la redondance et de garantir un minimum sécurité (si un disque crashe, par exemple).
- le RAID6, qui privilégie la sécurité à la vitesse
- et évidemment les traditionnels RAID 10, 50, et 60...
Le programme gère le téléchargement automatique des firmwares et offre également un aperçu de l'état du système. Contrairement à un NAS, le 12big ne possède pas d'interface réseau et il s'agit donc du seul outil pour gérer le système depuis son Mac ou son PC.
Performances : envoyez la cavalerie !
LaCie annonce des débits atteignant le maximum théorique du Thunderbolt 3, soit 2600Mo/s en lecture (et environ 1700Mo/s en écriture). Pour aller jusque là, il faudra évidemment opter pour le RAID0, qui permet de mutualiser les accès : chaque disque peut en effet difficilement dépasser 250Mo/s en lecture séquentielle.
Nous avons testé les performances dans différences configurations : RAID0, RAID 5, et sans RAID. Comme vous allez le voir, l'incidence sur les performances est important, d'où la nécessité de bien penser en amont sa configuration.
Cette première série de benchs a été réalisé sur des petits blocs de donnée (<1Mo), un usage sans doute marginal sur ce type de solution, mais qui reste un bon indicateur des performances si vous envisagez de traiter des fichiers hétérogènes ou d'utiliser le système pour de la sauvegarde par exemple.
En sus des différentes configuration RAID, je vous ai placé un RAID 0 en USB 3 ainsi qu'un Bolt 3 en Thunderbolt 3 (2 SSD en RAID) dont les performances sont tout à fait comparables au RAID0 TB3.
Si l'on augmente la taille des blocs, le RAID0 approche enfin les limites du Thunderbolt 3. Il est même (c'est rigolo) plus rapide que le Bolt 3 en écriture !
Enfin, lorsqu'on réalise des copies de grande taille (plusieurs Go), les RAID0 et RAID5 parviennent aux chiffres évoqués par le constructeur. Si vous traitez essentiellement des projets vidéos, on atteint sans mal ces débits au quotidien.
Comme vous pouvez le voir, le big12 tient ses promesse et profite pleinement du Thunderbolt 3. Si l'heure est au tout-SSD dans les Mac, les bons vieux disques à plateaux reprennent nettement l'avantage dès que l'on souhaite stocker de gros volumes de données. Et avec des configurations RAID adaptées, on peut toujours obtenir des débits comparables, à condition de travailler sur des gros fichiers.
Seul bémol, l'USB 3.1 n'est pas en Gen2 (10Gbps), et semble donc limité à 5Gbps. Dommage, suivant les cas (mobilité, absence de TB), cette connectique aurait pu constituer une alternative intéressante sur de gros volumes de données.
Pour conclure
A l'arrivée, le 12big ne révolutionne pas le segment, mais s'adapte donc à Thunderbolt 3 en remplissant toutes ses promesses : offrir un maximum de stockage dans un minimum d'espace avec les performances les plus élevées du marché. Mission réussie pour le constructeur, dont le niveau de qualité reste élevé et qui frise le zéro défaut.
Le big12 est disponible en plusieurs configurations (de 48 à 120To) pour un prix qui démarre à 6999€ TTC.