Test des MacBook Pro Retina 15" (2015)
Par Didier Pulicani - Publié le
Très attendus par les professionnels et les utilisateurs chevronnés, les "nouveaux" MacBook Pro Retina 15" de 2015 sont enfin arrivés à la rédac'. Vous le verrez dans le test, pas de révolution cette année, mais des évolutions assez timides alors que les tarifs, eux, n'ont cessé de grimper.
Même si certains laissaient entendre que le MacBook Pro Retina 15" bénéficierait lui-aussi de Broadwell (comme sur le 13" ou sur les MacBook/MacBook Air), nous étions -à juste titre- beaucoup plus pessimistes, Intel ayant pratiquement abandonné sa nouvelle architecture sur les puces quadri-coeur. Malgré quelques modèles annoncés début juin que l'on n'attendait plus et qui auraient quand-même pu être intégrés dans la machine, la Pomme a estimé que le jeu n'en valait pas la chandelle (problème de coût, de disponibilité ou peut-être de délais trop courts avant Skylake....) Ceux qui ont encore un MacBook Pro Retina 15" des années 2012/2013 seront donc ravis d'apprendre que leur machine tient encore tête aux modèles 2014 et 2015, qui stagnent côté CPU et qui -on le verra plus bas- ne font pas beaucoup mieux en terme de 2D/3D. Et même si Apple avait intégré ces puces Broadwell, pas sûr que le gain aurait été mesurable, comme ce fut le cas sur les 13" cette année.
Faute de vraie nouveauté processeur, on aurait pu imaginer qu'Apple revoit sensiblement quelques éléments clefs de la machine. Mais là encore, les améliorations sont assez timides, pour ne pas dire décevantes. On en compte en fait que trois : le trackpad
Vous l'avez sans doute lu dans nos colonnes, Intel a également profité du Computex, début juin, pour annoncer le Thunderbolt 3, prochaine évolution majeure de la connectique, qui adopte cette fois le même connecteur que l'USB C. A 8 jours de la WWDC, on imagine que Tim Cook aurait préféré annoncer le connecteur en exclusivité sur ses nouveaux Mac Pro.
Débit doublé (40Gbps), 4 lignes de PCIe, possibilité de brancher des écrans 4k avec un seul câble, compatibilité USB 3.1 10Gbps, Ethernet 10Gbps, alimentation de 100W... La fiche technique est impressionnante, et chacun de ses éléments est susceptible d'intéresser tous les professionnels qui nous lisent, surtout en matière de vidéo. A l'heure où nous écrivons ces lignes, la gestion de la 4k est encore très bricolée, l'USB 3 se montre un peu poussif pour gérer du stockage et le Thunderbolt 2 apparait encore un brin limité pour brancher de vrais racks PCI Express. Ce Thunderbolt 3 règle quasiment tous les problèmes d'un coup, chose rare en informatique moderne.
Forcément, lorsqu'Intel annonce une disponibilité dès la fin de cette année, on ne peut s'empêcher de penser qu'Apple sera la première à proposer des machines compatibles dès que possible. De fait, c'est un coup dur porté à ce nouveau MacBook Pro, dont on a l'impression qu'il est déjà obsolète. Même si techniquement il tient encore le haut du pavé, nul doute que son successeur lui donnera immédiatement un sérieux coup de vieux.
Arrivé en exclusivité sur le MacBook Pro Retina 13", puis sur le MacBook, le trackpad
Il se trouve qu'à l'usage, le
Dans la vidéo ci-dessous, nous vous proposons donc un petit aperçu de ce trackpad, tourné avec le MacBook Pro 13", mais dont l'usage et les caractéristiques sont exactement les même que sur notre 15" :
Nouveauté No 1 de ce MacBook Pro : le SSD. Une plus grande capacité ? Non, cherchez encore ! L'adoption du protocole NVM Express ? Encore raté ! Un contrôleur maison évitant de faire appel tantôt à SanDisk ou à Samsung ? Toujours pas ! Le nombre de lignes de PCIe a-t-il été revu à la hausse ? Non plus ! On reste toujours sur 4 lignes, soit 2Go/s en lecture/écriture au maximum :
La seule nouveauté concerne les débits présentés comme 2,5 fois plus rapides et atteignant les 2Go/s. Si le second chiffre est bien exact (on le verra plus bas), Apple se montre un peu optimiste sur la comparaison, car on dépassait déjà allègrement les 1.2/1.3Go/s sur les modèles précédents. D'ailleurs, le débit annoncé par Cupertino ne se vérifie qu'en lecture, il reste encore un peu de marge en écriture :
En réalité, Apple a simplement utilisé des puces plus rapides, sans toucher à quoique ce soit d'autre. Seule bonne nouvelle, sur les 3 machines qui nous ont été livrées, toutes arboraient un contrôleur Samsung, généralement plus performant que les autres fournisseurs.
Reste que les débits sont sensiblement plus élevés cette année, et cela se ressent même sur les accès à de petits blocs de données. Là où les précédents modèles oscillaient entre 200 et 600Mo/s, on atteint désormais largement 1 à 1,5Go/s ! Si au quotidien, il est absolument impossible de s'en apercevoir, certaines actions peuvent tout de même en bénéficier, c'est par exemple le cas lorsqu'on traite plusieurs flux 4k simultané sous Final Cut Pro ou que l'on manipule de (très) gros fichiers (vidéos, audio, PSD etc.).
Finalement -on le verra plus bas- ces nouveaux SSD constituent sans doute la nouveauté la plus appréciable de cette gamme 2015, pour autant qu'on y trouve une quelconque utilité dans ses propres usages.
A l'annonce de ces nouveaux modèles, nous avions bâti quelques espoirs sur le nouveau GPU dont le nom sonnait plutôt bien. Même si l'architecture n'est pas de première jeunesse, la puce laissait espérer un net changement face à la GeForce 750M qu'Apple n'avait même pas jugé bon de remplacer l'an dernier (alors qu'NVidia avait pourtant largement de quoi lui succéder).
Précisons que le modèle d'entrée de gamme doit toujours se contenter du GPU intégré, à savoir une Iris Pro cadencée à 1,3Ghz et qui vient partager 1,5Go de RAM avec la mémoire vive de l'ordinateur. Comme vous le verrez plus bas, les performances restent correctes mais sont montrent nettement inférieures à sa grande soeur dédiée.
Tim Cook a donc intégré une Radeon R9 M370X sur le modèle haut-de-gamme, une carte assez moyenne, dont la dénomination exacte n'existe d'ailleurs pas chez AMD. Il a donc fallu chercher un peu avant de retrouver le modèle précis : il s'agit finalement d'une R9 M375 dont la fréquence a été abaissée de 20% et avec 2Go de RAM (contre 4 habituellement). Pour compenser un peu ce
Côté architecture, on retrouve un coeur
On commence donc nos benchs avec le classique CineBench de Maxon, qui cassent immédiatement l'espoir d'avoir sous les yeux un GPU vraiment performant. En effet, l'écart avec la GeForce 750M n'atteint même pas les 15%, là où on aurait espéré au moins 20/30% :
Pour confirmer ces résultats en OpenGL, rien de tel qu'un petit comparatif ludique. Là encore, notre MacBook Pro est placé face à son homologue de l'an dernier, dont seul le GPU diffère. Mais une fois encore, les chiffres ne donnent pas beaucoup l'avantage à la carte d'AMD (moins de 10%) :
Avec Batman, c'est un peu mieux (+19%), mais comme on l'avait vu l'an dernier, les performances de la GeForce faisaient quasiment jeu égal avec le GPU Intel intégré. L'éditeur n'avait pas su nous répondre sur les causes précises de cette bizarrerie, mais le moteur du titre est assez âgé, ceci explique sans doute cela :
Sous Tomb Raider, il est important de préciser que pour une raison que l'on ignore, les performance de la GeForce sont catastrophiques, et même en dessous du GPU Intel avec des réglages similaires. C'était déjà le cas l'an dernier et Feral n'a pas su nous dire pourquoi. Le GPU AMD a l'air de mieux s'en sortir, mais avouez que la différence n'est pas foudroyante avec l'Iris Pro. Ce jeu a manifestement un souci d'optimisation sous OS X, et il devrait proposer des performances nettement meilleures avec des cartes dédiées (le test ci-dessous a été réalisé avec les réglages medium/low et en 1440x900) :
Devant ces résultats clairement décevants, nous avons décidé d'installer Windows 8.1 et de réaliser d'autre tests. N'ayant plus le MacBook Pro à 2.8Ghz de l'an dernier, nous avons repris une machine assez proche, à savoir un MacBook Pro Retina Haswell (2013) qui possédait déjà la GeForce 750M et un CPU à 2.6Ghz. Dans les jeux et OpenGL, le CPU n'a que peu d'influence, ce qui nous permet de comparer les deux cartes. Précisons que sous Windows, les pilotes sont bien mieux optimisés, et que le système de Microsoft est -c'est malheureux à dire- le seul à vraiment tirer partie de toute la puissance promise par les GPU.
Et le constat est là : sous Cinebench, les performances sont nettement en faveur de la Radeon :
Nous avons également lancé plusieurs jeux, et le constat est similaire : le gain oscille entre 10 et 40%, contre à peine 5/10% sous OS X. Même si nous n'avons testé que quelques jeux, une tendance claire se dégage de ces chiffres : il y a un problème de pilote sur Mac, qui bride nettement les capacités de la carte :
Pour clore ce chapitre sur la Radeon R9 M370X, intéressons nous rapidement à ses performances OpenCL sous OS X.
Sous Luxmark (qui ne mesure que l'OpenCL), l'augmentation des performances est appréciable, il faut dire qu'en face, NVidia n'a jamais mis un point d'orgue à gérer correctement cette technologie concurrente de son CUDA (qui a encore largement le monopole). Même le GPU intégré propose des performances comparables à la 750M alors qu'AMD prend clairement le large :
Sous Final Cut Pro, qui utilise lui-aussi OpenCL mais aussi beaucoup le CPU, la différence est en revanche moins marquée durant nos tests. Sur un rendu d'un gros projet en 4k, on retrouve des temps de calcul quasi-similaires. Evidemment, certains filtres utilisent plus ou moins le GPU, mais il faut avouer que c'est ici assez décevant. Notez que nous avons volontairement utilisé Final Cut Pro 10.1.3 pour avoir des résultats homogènes :
Que conclure, si ce n'est que ce GPU n'est tout simplement pas à la hauteur d'un renouvellement annuel d'une gamme de machines professionnelle. On se demande où sont passés les fameux
On s'étonne enfin que Tim Cook ait quitté NVidia qui fait pourtant des merveilles en terme de consommation électrique et dont la dernière génération (la série 9XXM) aurait été bien plus capable dans des machines professionnelle. On rappellera d'ailleurs de nombreuses apps pro (comme la suite Adobe) utilisent abondamment CUDA, une technologie éprouvée qui permet d'utiliser le GPU pour des calculs habituellement réservés au CPU. OpenCL (l'équivalent chez AMD) est encore loin de pouvoir rivaliser, faute d'une adoption massive (même si les choses bougent rapidement).
Finalement, on a la désagréable impression que la Pomme a accepté de se faire refourguer -une fois de plus- des cargaisons entières de GPU qu'AMD a bien du mal à écouler autrement. C'était déjà le cas dans les Mac Pro, dans les iMac Retina et maintenant c'est au tour des MacBook Pro Retina.
On esquissera quand-même un sourire en jetant un oeil aux pages consacrées à cette nouvelle carte chez Apple, qui revendique des différences que l'on n'est jamais parvenu à atteindre sous OS X (même avec beaucoup de volonté) :
Faute de vrai changement interne, l'autonomie ne varie pas ou peu.
L'incidence de la nouvelle carte AMD ne semble ni gréver ni améliorer la consommation. On imagine que le travail de baisse de fréquence a surtout évité de se retrouver avec une baisse de l'autonomie, qui serait mal passée sur un plan marketing.
En parlant d'annonce, justement, la Pomme précisait dans son communiqué que ce MacBook Pro
Précisons, comme toujours, qu'il est très difficile de proposer des tests d'autonomie en adéquation avec le ressenti de chaque utilisateur, dans le mesure où l'usage peut modifier sensiblement ces valeurs. Un MacBook Pro Retina 15" tient par exemple rarement plus de 2H si l'on fait des jeux ou du montage vidéo, et peut en revanche atteindre une dizaine d'heure si l'on baisse la luminosité et qu'on ne fait que taper du texte ou écouter de la musique.
Pour tout vous dire, à la rédac', on avait prévu de renouveler nos machines -essentiellement des MacBook Pro- et nous avons finalement repoussé nos achats. Avec des performances quasi stables depuis 2 ans, et ce GPU très décevant, tout possesseur d'une machine de 2012/2013 n'aura absolument intérêt à upgrader son Mac. Pour les autres, sauf cas exceptionnel, il est urgent d'attendre la prochaine génération qui devrait pointer rapidement son museau (on parle de la rentrée). Le coup de grâce du Thunderbolt 3 ne peut nous enlever de la tête que toute la connectique de ce Mac est déjà obsolète, tout comme le boitier, le clavier et même l'écran Retina dont la résolution n'a pas bougé depuis 2012.
Rajoutez à cela une augmentation spectaculaire des tarifs début 2015 (entre 200 et 400€ suivant les modèles) et aucune concession notable de la part d'Apple sur les options ou le niveau d'équipement, et vous obtenez un MacBook Pro qui reste de grande qualité, mais qui apparait irrémédiablement en fin de vie et surtout, avec beaucoup moins de potentiel pour les années à venir.
Où sont les nouveautés ?
Même si certains laissaient entendre que le MacBook Pro Retina 15" bénéficierait lui-aussi de Broadwell (comme sur le 13" ou sur les MacBook/MacBook Air), nous étions -à juste titre- beaucoup plus pessimistes, Intel ayant pratiquement abandonné sa nouvelle architecture sur les puces quadri-coeur. Malgré quelques modèles annoncés début juin que l'on n'attendait plus et qui auraient quand-même pu être intégrés dans la machine, la Pomme a estimé que le jeu n'en valait pas la chandelle (problème de coût, de disponibilité ou peut-être de délais trop courts avant Skylake....) Ceux qui ont encore un MacBook Pro Retina 15" des années 2012/2013 seront donc ravis d'apprendre que leur machine tient encore tête aux modèles 2014 et 2015, qui stagnent côté CPU et qui -on le verra plus bas- ne font pas beaucoup mieux en terme de 2D/3D. Et même si Apple avait intégré ces puces Broadwell, pas sûr que le gain aurait été mesurable, comme ce fut le cas sur les 13" cette année.
Faute de vraie nouveauté processeur, on aurait pu imaginer qu'Apple revoit sensiblement quelques éléments clefs de la machine. Mais là encore, les améliorations sont assez timides, pour ne pas dire décevantes. On en compte en fait que trois : le trackpad
ForceTouch, des SSD plus rapides et enfin, un nouveau GPU présenté comme
jusqu'à 80%plus véloce. Pas d'USB C (ou d'USB 3.1), de clavier façon MacBook, de Thunderbolt 3, de nouvelles capacités de SSD, d'un écran mieux défini ou même d'un nouveau boitier (l'actuel fête déjà ses 3 ans), niet ! Ces
nouveautéssemblent donc uniquement destinées à ne pas trop faire stagner la gamme en attendant Skylake, la prochaine évolution majeure d'Intel, qui devrait permettre de gagner nettement en performances tout en abaissant encore et toujours la consommation.
Le coup de grâce du Thunderbolt 3
Vous l'avez sans doute lu dans nos colonnes, Intel a également profité du Computex, début juin, pour annoncer le Thunderbolt 3, prochaine évolution majeure de la connectique, qui adopte cette fois le même connecteur que l'USB C. A 8 jours de la WWDC, on imagine que Tim Cook aurait préféré annoncer le connecteur en exclusivité sur ses nouveaux Mac Pro.
Débit doublé (40Gbps), 4 lignes de PCIe, possibilité de brancher des écrans 4k avec un seul câble, compatibilité USB 3.1 10Gbps, Ethernet 10Gbps, alimentation de 100W... La fiche technique est impressionnante, et chacun de ses éléments est susceptible d'intéresser tous les professionnels qui nous lisent, surtout en matière de vidéo. A l'heure où nous écrivons ces lignes, la gestion de la 4k est encore très bricolée, l'USB 3 se montre un peu poussif pour gérer du stockage et le Thunderbolt 2 apparait encore un brin limité pour brancher de vrais racks PCI Express. Ce Thunderbolt 3 règle quasiment tous les problèmes d'un coup, chose rare en informatique moderne.
Forcément, lorsqu'Intel annonce une disponibilité dès la fin de cette année, on ne peut s'empêcher de penser qu'Apple sera la première à proposer des machines compatibles dès que possible. De fait, c'est un coup dur porté à ce nouveau MacBook Pro, dont on a l'impression qu'il est déjà obsolète. Même si techniquement il tient encore le haut du pavé, nul doute que son successeur lui donnera immédiatement un sérieux coup de vieux.
TrackPad ForceTouch
Arrivé en exclusivité sur le MacBook Pro Retina 13", puis sur le MacBook, le trackpad
Force Touchprésente un atout majeur : il permet de détecter des niveaux de pression tout en supprimant le clic physique. Cela autorise, en outre, de concevoir des boitiers plus fins, grâce à un gain de place sur la hauteur.
Il se trouve qu'à l'usage, le
Force Touchn'est pas encore très utilisé (sauf par Apple, et de manière encore très discrète). Et pour ce qui est du
faux clicsimulé par une petite vibration, difficile de considérer ça comme une amélioration : c'est finalement le doigt qui encaisse la pression à la place du trackpad, et l'on est plusieurs à trouver la sensation pas aussi agréable qu'Apple aimerait nous le faire dire. Il faudra pourtant s'y faire, l'ensemble des portables devrait adopter ce système un peu
mythoqui devraient permettre de réaliser des boitiers plus compacts, même si, pour ce MacBook Pro Retina 15" cet élément ne rentre pas en ligne de compte, la carosserie étant exactement la même que précédemment.
Dans la vidéo ci-dessous, nous vous proposons donc un petit aperçu de ce trackpad, tourné avec le MacBook Pro 13", mais dont l'usage et les caractéristiques sont exactement les même que sur notre 15" :
SSD : plus rapide, et après ?
Nouveauté No 1 de ce MacBook Pro : le SSD. Une plus grande capacité ? Non, cherchez encore ! L'adoption du protocole NVM Express ? Encore raté ! Un contrôleur maison évitant de faire appel tantôt à SanDisk ou à Samsung ? Toujours pas ! Le nombre de lignes de PCIe a-t-il été revu à la hausse ? Non plus ! On reste toujours sur 4 lignes, soit 2Go/s en lecture/écriture au maximum :
La seule nouveauté concerne les débits présentés comme 2,5 fois plus rapides et atteignant les 2Go/s. Si le second chiffre est bien exact (on le verra plus bas), Apple se montre un peu optimiste sur la comparaison, car on dépassait déjà allègrement les 1.2/1.3Go/s sur les modèles précédents. D'ailleurs, le débit annoncé par Cupertino ne se vérifie qu'en lecture, il reste encore un peu de marge en écriture :
En réalité, Apple a simplement utilisé des puces plus rapides, sans toucher à quoique ce soit d'autre. Seule bonne nouvelle, sur les 3 machines qui nous ont été livrées, toutes arboraient un contrôleur Samsung, généralement plus performant que les autres fournisseurs.
Reste que les débits sont sensiblement plus élevés cette année, et cela se ressent même sur les accès à de petits blocs de données. Là où les précédents modèles oscillaient entre 200 et 600Mo/s, on atteint désormais largement 1 à 1,5Go/s ! Si au quotidien, il est absolument impossible de s'en apercevoir, certaines actions peuvent tout de même en bénéficier, c'est par exemple le cas lorsqu'on traite plusieurs flux 4k simultané sous Final Cut Pro ou que l'on manipule de (très) gros fichiers (vidéos, audio, PSD etc.).
Finalement -on le verra plus bas- ces nouveaux SSD constituent sans doute la nouveauté la plus appréciable de cette gamme 2015, pour autant qu'on y trouve une quelconque utilité dans ses propres usages.
Carte graphique : quand AMD refourgue ses palettes de vieux GPU
A l'annonce de ces nouveaux modèles, nous avions bâti quelques espoirs sur le nouveau GPU dont le nom sonnait plutôt bien. Même si l'architecture n'est pas de première jeunesse, la puce laissait espérer un net changement face à la GeForce 750M qu'Apple n'avait même pas jugé bon de remplacer l'an dernier (alors qu'NVidia avait pourtant largement de quoi lui succéder).
Précisons que le modèle d'entrée de gamme doit toujours se contenter du GPU intégré, à savoir une Iris Pro cadencée à 1,3Ghz et qui vient partager 1,5Go de RAM avec la mémoire vive de l'ordinateur. Comme vous le verrez plus bas, les performances restent correctes mais sont montrent nettement inférieures à sa grande soeur dédiée.
Tim Cook a donc intégré une Radeon R9 M370X sur le modèle haut-de-gamme, une carte assez moyenne, dont la dénomination exacte n'existe d'ailleurs pas chez AMD. Il a donc fallu chercher un peu avant de retrouver le modèle précis : il s'agit finalement d'une R9 M375 dont la fréquence a été abaissée de 20% et avec 2Go de RAM (contre 4 habituellement). Pour compenser un peu ce
bridagevolontaire, AMD a remplacé la DDR3 par de la GDDR5 deux fois plus rapide.
Côté architecture, on retrouve un coeur
Cape Verdelancé en 2012 qui n'est pas de toute première jeunesse, mais quand-même plus puissant que le GK107 de la vieillissante GeForce 750M. En revanche, depuis pas mal d'années, AMD reste très peu utilisé dans les ordinateurs portables (aussi bien pour le CPU que le GPU) pour une raison simple : le fondeur semble plus doué pour concevoir des fours que des climatiseurs. Aujourd'hui, à performances égales, une Radeon consomme nettement plus de courant que son homologue NVidia. Voilà qui explique en grande partie la décision d'amputer 20% sur la fréquence nominale, d'autant que cela pourrait également gréver l'autonomie.
OpenGL à la ramasse
On commence donc nos benchs avec le classique CineBench de Maxon, qui cassent immédiatement l'espoir d'avoir sous les yeux un GPU vraiment performant. En effet, l'écart avec la GeForce 750M n'atteint même pas les 15%, là où on aurait espéré au moins 20/30% :
Pour confirmer ces résultats en OpenGL, rien de tel qu'un petit comparatif ludique. Là encore, notre MacBook Pro est placé face à son homologue de l'an dernier, dont seul le GPU diffère. Mais une fois encore, les chiffres ne donnent pas beaucoup l'avantage à la carte d'AMD (moins de 10%) :
Avec Batman, c'est un peu mieux (+19%), mais comme on l'avait vu l'an dernier, les performances de la GeForce faisaient quasiment jeu égal avec le GPU Intel intégré. L'éditeur n'avait pas su nous répondre sur les causes précises de cette bizarrerie, mais le moteur du titre est assez âgé, ceci explique sans doute cela :
Sous Tomb Raider, il est important de préciser que pour une raison que l'on ignore, les performance de la GeForce sont catastrophiques, et même en dessous du GPU Intel avec des réglages similaires. C'était déjà le cas l'an dernier et Feral n'a pas su nous dire pourquoi. Le GPU AMD a l'air de mieux s'en sortir, mais avouez que la différence n'est pas foudroyante avec l'Iris Pro. Ce jeu a manifestement un souci d'optimisation sous OS X, et il devrait proposer des performances nettement meilleures avec des cartes dédiées (le test ci-dessous a été réalisé avec les réglages medium/low et en 1440x900) :
Et sous Windows ?
Devant ces résultats clairement décevants, nous avons décidé d'installer Windows 8.1 et de réaliser d'autre tests. N'ayant plus le MacBook Pro à 2.8Ghz de l'an dernier, nous avons repris une machine assez proche, à savoir un MacBook Pro Retina Haswell (2013) qui possédait déjà la GeForce 750M et un CPU à 2.6Ghz. Dans les jeux et OpenGL, le CPU n'a que peu d'influence, ce qui nous permet de comparer les deux cartes. Précisons que sous Windows, les pilotes sont bien mieux optimisés, et que le système de Microsoft est -c'est malheureux à dire- le seul à vraiment tirer partie de toute la puissance promise par les GPU.
Et le constat est là : sous Cinebench, les performances sont nettement en faveur de la Radeon :
Nous avons également lancé plusieurs jeux, et le constat est similaire : le gain oscille entre 10 et 40%, contre à peine 5/10% sous OS X. Même si nous n'avons testé que quelques jeux, une tendance claire se dégage de ces chiffres : il y a un problème de pilote sur Mac, qui bride nettement les capacités de la carte :
OpenCL
Pour clore ce chapitre sur la Radeon R9 M370X, intéressons nous rapidement à ses performances OpenCL sous OS X.
Sous Luxmark (qui ne mesure que l'OpenCL), l'augmentation des performances est appréciable, il faut dire qu'en face, NVidia n'a jamais mis un point d'orgue à gérer correctement cette technologie concurrente de son CUDA (qui a encore largement le monopole). Même le GPU intégré propose des performances comparables à la 750M alors qu'AMD prend clairement le large :
Sous Final Cut Pro, qui utilise lui-aussi OpenCL mais aussi beaucoup le CPU, la différence est en revanche moins marquée durant nos tests. Sur un rendu d'un gros projet en 4k, on retrouve des temps de calcul quasi-similaires. Evidemment, certains filtres utilisent plus ou moins le GPU, mais il faut avouer que c'est ici assez décevant. Notez que nous avons volontairement utilisé Final Cut Pro 10.1.3 pour avoir des résultats homogènes :
De neuf avec du vieux
Que conclure, si ce n'est que ce GPU n'est tout simplement pas à la hauteur d'un renouvellement annuel d'une gamme de machines professionnelle. On se demande où sont passés les fameux
80%de performances supplémentaires promises sous OS X et surtout, pourquoi Apple n'a pas opté pour un modèle vraiment haut-de-gamme ! Le constat aurait pu être moins sévère si AMD et Apple avaient proposé des pilotes à la hauteur des enjeux, n'avaient pas amputé les fréquences et ne s'étaient pas contenter de performances à peine meilleures que la 750. Sous Windows, le gain est bien plus net et se ressent clairement à l'usage.
On s'étonne enfin que Tim Cook ait quitté NVidia qui fait pourtant des merveilles en terme de consommation électrique et dont la dernière génération (la série 9XXM) aurait été bien plus capable dans des machines professionnelle. On rappellera d'ailleurs de nombreuses apps pro (comme la suite Adobe) utilisent abondamment CUDA, une technologie éprouvée qui permet d'utiliser le GPU pour des calculs habituellement réservés au CPU. OpenCL (l'équivalent chez AMD) est encore loin de pouvoir rivaliser, faute d'une adoption massive (même si les choses bougent rapidement).
Finalement, on a la désagréable impression que la Pomme a accepté de se faire refourguer -une fois de plus- des cargaisons entières de GPU qu'AMD a bien du mal à écouler autrement. C'était déjà le cas dans les Mac Pro, dans les iMac Retina et maintenant c'est au tour des MacBook Pro Retina.
On esquissera quand-même un sourire en jetant un oeil aux pages consacrées à cette nouvelle carte chez Apple, qui revendique des différences que l'on n'est jamais parvenu à atteindre sous OS X (même avec beaucoup de volonté) :
Autonomie sans surprise
Faute de vrai changement interne, l'autonomie ne varie pas ou peu.
L'incidence de la nouvelle carte AMD ne semble ni gréver ni améliorer la consommation. On imagine que le travail de baisse de fréquence a surtout évité de se retrouver avec une baisse de l'autonomie, qui serait mal passée sur un plan marketing.
En parlant d'annonce, justement, la Pomme précisait dans son communiqué que ce MacBook Pro
offre une heure supplémentaire d’autonomie, avec jusqu’à 9 heures de navigation web sans fil et 9 heures de lecture vidéo dans iTunes. Effectivement, en lecture vidéo, on a bien gagné une heure, sans doute grâce à une meilleure décompression hardware du h.264. En revanche, côté web, nous n'avons observé aucun changement majeur, voire même plutôt une petite baisse
Précisons, comme toujours, qu'il est très difficile de proposer des tests d'autonomie en adéquation avec le ressenti de chaque utilisateur, dans le mesure où l'usage peut modifier sensiblement ces valeurs. Un MacBook Pro Retina 15" tient par exemple rarement plus de 2H si l'on fait des jeux ou du montage vidéo, et peut en revanche atteindre une dizaine d'heure si l'on baisse la luminosité et qu'on ne fait que taper du texte ou écouter de la musique.
Un bilan très "moyen"
Pour tout vous dire, à la rédac', on avait prévu de renouveler nos machines -essentiellement des MacBook Pro- et nous avons finalement repoussé nos achats. Avec des performances quasi stables depuis 2 ans, et ce GPU très décevant, tout possesseur d'une machine de 2012/2013 n'aura absolument intérêt à upgrader son Mac. Pour les autres, sauf cas exceptionnel, il est urgent d'attendre la prochaine génération qui devrait pointer rapidement son museau (on parle de la rentrée). Le coup de grâce du Thunderbolt 3 ne peut nous enlever de la tête que toute la connectique de ce Mac est déjà obsolète, tout comme le boitier, le clavier et même l'écran Retina dont la résolution n'a pas bougé depuis 2012.
Rajoutez à cela une augmentation spectaculaire des tarifs début 2015 (entre 200 et 400€ suivant les modèles) et aucune concession notable de la part d'Apple sur les options ou le niveau d'équipement, et vous obtenez un MacBook Pro qui reste de grande qualité, mais qui apparait irrémédiablement en fin de vie et surtout, avec beaucoup moins de potentiel pour les années à venir.