Test de l'iMac Retina 5k 27" Core i5 à 3.3Ghz (2015)
Par Didier Pulicani - Publié le
Puisque la machine ne change presque pas, nous vous invitons à consulter notre dossier complet sur l'iMac Retina présenté fin 2014. Nous nous concentrerons ici uniquement sur les nouveautés -peu nombreuses- de cette machine prétendument moins chère.
Des économies par amputation
Un iMac Retina 5k proposé 300€ moins cher (2299€ contre 2599€ pour le haut-de-gamme), qui s'en plaindrait ? L'écran est identique, les performances CPU à peine en retrait (on le verra plus bas) et l'économie substantielle, même si l'on aurait préféré qu'Apple descende carrément le tarif sous les 2000€.
Seulement voilà, en y regardant de plus près, la concession accordée par Cupertino a bien du mal à justifier l'écart de prix. Car la principale différence entre les deux machine ne concerne finalement pas la puce, mais bien le disque dur ! La Pomme a tout simplement supprimé le Fusion Drive, installé par défaut chez son grand-frère. Or l'option est facturée... 240€, soit presque la différence de prix entre les deux modèles ! D'autant que pour 60€ de plus, on gagne quand-même un GPU et un CPU plus rapides, comme on le verra plus bas.
Alors oui, c'est vrai, on peut désormais s'offrir un iMac Retina 300€ moins cher, mais ce rabotage a des allures un peu mesquines et l'on a le désagréable sentiment qu'Apple fait finalement plus de marge avec ce modèle que sur le segment supérieur, bien mieux fourni.
Si vous êtes un peu bricolos, vous pouvez quand-même en profiter pour changer le disque interne manuellement et lui installer un SSD. On trouve désormais des modèles de 512Go à moins de 200€ et 1To pour moins de 400€. Il sera également possible de rajouter un SSD grâce à des solutions tierces (OWC a déjà promis des modèles compatibles) et créer son propre Fusion Drive. Mais ouvrir la machine peut faire sauter la garantie, et même engendrer des dommages importants sur certains composants, si vous ne prenez pas toutes les précautions nécessaires.
Stockage : le grand retour du disque à plateaux
Pour ce test, nous avons logiquement choisi d'acheter la version de base munie d'un disque à plateaux. Il s'agit d'un modèle 3.5″ Seagate à 7200 tr/mn de 1To, que l'on trouve dans le commerce pour une cinquantaine d'euros environ. Apple n'a même pas eu le bon goût de proposer une capacité substantielle (2 ou 3To) en phase avec une machine à plusieurs milliers d'euros.
Evidemment, ce disque n'est pas un foudre de guerre et nous l'avons volontairement comparé au SSD de l'iMac Retina 5k vendu 300€ plus cher. Comme vous pouvez le voir sur les graphes, les performances sont tout simplement incomparables, mais aucune surprise ici, on connait tous l'immense gain qu'apporte un SSD en terme de vitesse, de confort et d'usage :
En utilisation courante, ce disque nous fait revenir presque 10 ans en arrière, avec le bruit incessants des tête de lecture et des temps de chargements de moins en moins acceptables en 2015. Si les utilisateurs avertis n'opteront plus jamais pour un disque à plateaux, on imagine que ce ne sera pas le cas de tous les pères de familles achetant cette machine à la Fnac ou chez un revendeur, sans trop regarder la fiche technique, mais surtout obnubilé par le prix et la vitesse du processeur. Mais quelle déception à l'arrivée !
Un processeur de très bonne facture
3.3Ghz contre 3.5Ghz, et un Turbo qui passe de 3.9 à 3.7Ghz, la baisse de fréquence ne va pas amputer de beaucoup les performances déjà excellentes de cette puce Haswell quadri-coeur. De toute façon, si vous cherchez une véritable bête de course, il faudra opter pour le Core i7 à 4Ghz, seul à même de proposer l'hyper-threading (2 threads par coeur) mais le prix de l'option reste cher (+300€)
Que ce soit sous CineBench ou GeekBench, aucune surprise au niveau du CPU : la baisse de 200Mhz par rapport au modèle à 3,5Ghz (9/10%) se retrouve immédiatement dans les tests de performances brutes. C'est logique, ce CPU n'est pas nouveau chez Intel et il ne bénéficie d'aucune amélioration par rapport à son grand frère.
Un GPU (un peu) castré
La différence est subtile, mais en sus de raboter le processeur et le disque dur, Apple a également modifié la carte graphique de cette machine, par une version légèrement moins puissante.
La Radeon R9 M290X perd ainsi son
X, mais il est encore difficile de savoir ce qui change vraiment. La Radeon R9 M290 n'est pas (encore ?) référencée chez AMD, qui adore jouer avec le nom de ses cartes. A première vue, seule la fréquence semble avoir été légèrement ralentie (947MHz contre 1Ghz), ce qui ne devrait pas influer beaucoup sur les performances (5%).
Avant de lancer les benchs, précisons une nouvelle fois que ce GPU nous parait totalement inadapté pour une machine d'une telle envergure. En effet, la gestion d'une dalle 27" de presque 15 millions de pixels aurait mérité une vraie carte graphique puissante et non un modèle milieu de gamme destiné aux ordinateurs portables ! Le design de l'iMac ne permet pas d'inclure une puce classique (comme une GeForce 970 ou 980), qui nécessiterait une grosse ventilation (ou éventuellement, du WaterCooling). Du coup, Apple jongle avec des puces mobiles qui offrent un bon rapport surface/enveloppe thermique, ce qui impose de terribles concessions sur le plan des performances.
CineBench (ci-dessous) confirme donc la légère baisse de fréquence, qui se retrouve immédiatement au moment du calcul. Rien de dramatique, mais une légère amputation qui place la carte en retrait face à sa grande soeur M290X.
Dans les jeux, la différence se ressent également de manière nette. Précisons que la M290X n'était déjà pas bien folichonne et que la 295X -certes un peu plus puissante- ne faisait pas non plus de miracle :
Enfin, côté pro, pas de surprise non plus. En OpenCL (Luxmark), ce
nouveauGPU est clairement en retrait :
Sous Final Cut Pro, la différence est moins marquée, on est au coude à coude avec le modèle à 3.5Ghz et la M290X :
Acheter, ne pas acheter ? (+ la note !)
Il est important de garder en tête que l'iMac Retina reste une bonne machine, pas si chère au regard des performances et de la magnifique dalle 5k Retina. D'autre part, son tarif ne s'est pas envolé (contrairement au reste de la gamme) lorsque l'Euro a baissé face au dollar. Il s'agit finalement de la seule vraie bonne nouvelle autour de ces configurations.
Pour autant, si l'on se concentre sur ce modèle (sans options), difficile de lui mettre plus que la moyenne. Apple a raboté la configurations bien au delà des 300€ concédés sur le prix. Lorsqu'on est prêt à mettre 2300€ sur un Mac, il parait totalement anormal de ne pas y trouver au moins un Fusion Drive ou un SSD de 512Go. Si Apple avait conservé un disque hybride en se contentant de proposer un CPU et un GPU un peu en retrait, la machine aurait été nettement plus intéressante.
Quant aux options, elle ne valent jamais le coup ! Ajoutez un Fusion Drive et vous obtenez pratiquement le prix du modèle supérieur, avec un couple CPU/GPU plus rapide ! Quel gâchis !
En ce début 2015, nous avons bien du mal à comprendre la stratégie de Cupertino. Le rapport qualité/prix des Mac n'a jamais été aussi peu intéressant, et même entre deux modèles d'une même gamme, la firme fait bien peu d'effort sur les prix et les options. D'autre part, on a le désagréable sentiment que l'ajout d'un écran Retina justifie à lui-seul l'augmentation importante des prix et des concessions sur les performances graphiques. Si à terme, Apple souhaite intégrer uniquement ce type de dalle, il va bien falloir trouver un moyen de faire redescendre les tarifs à des niveaux acceptables.
Notre consigne est claire : n'achetez pas ce Mac, économisez quelques semaines et optez plutôt pour le modèle supérieur, mieux fourni. Bien qu'assez chère, l'option Radeon R9 M295X nous parait bien plus pérenne pour une telle bécane, qui montre déjà ses limites en matière d'affichage. Mais avec tout ça, on avoisine désormais les 3000€, une somme que tout le monde ne peut pas se permettre de placer dans un iMac affichant les performances d'un PC à moins de 1000€.
N'oubliez pas d'aller faire un tour du côté du Refurb qui proposera d'ici peu les premiers iMac Retina. Pour rappel, ces produits sont reconditionnés par Apple, et sont sous garantie constructeur, un gage de qualité pour des tarifs nettement inférieurs au prix du neuf.