Test de l'iPhone 6 et de l'iPhone 6 Plus
Par Didier Pulicani - Publié le
Gigantesques !jugent déjà les nostalgiques de l’ancien modèle que l’on pouvait encore utiliser confortablement à une main. Mais les plus bruyants ne sont pas toujours majoritaires et beaucoup attendaient malgré tout qu’Apple fasse sauter ce dernier verrou dogmatique initié par Steve Jobs, permettant à la marque de construire des iPhone plus grands.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je vous invite à revoir cette vidéo que l’on avait tournée le jour de la sortie. Nos impressions résument toujours assez bien ce que nous pensons de l’appareil, et l’on vous offre également quelques mises en situation intéressantes, qui vous aideront -on l’espère- dans votre choix :
Leader ou suiveur ? Question de point de vue
On entend souvent qu’Apple n’innove plus assez, et que les vraies nouveautés existent déjà depuis longtemps chez Samsung et ses acolytes. Pourtant, Apple continue d’exciter les foules (10 millions d’appareils écoulés le premier week-end) et déchaine toujours autant de passion médiatique, malgré les fuites de plus en plus précises qui précèdent les annonces.
Je crois que l’erreur commise par la plupart des critiques consiste à se limiter trop souvent à la fiche technique. A quoi bon, en effet, lancer des puces NFC sans en prévoir les usages ? Apple est peut-être arrivée deux ans après Samsung, mais avec une tripotée de partenaires et une solution clef-en-main pour le client. Ce dernier pourra en effet payer avec son iPhone dès cet automne dans de nombreux points ventes américains. A quoi bon proposer des processeurs quadri, voire octo-core, si deux coeurs bien optimisés permettent d’offrir plus de puissance ? A quoi bon essayer de caser toujours plus de photosites sur un capteur-photo, si chacune de ces cellules ne reçoit plus assez de lumière ? L’iPhone arrive en effet souvent en tête des comparatifs (comme ici chez DXO) alors qu’il affiche
seulement8MP depuis déjà 4 générations. Même chose côté CPU, où le A8 écrabouille la concurrence, malgré ses deux petits coeurs.
La question de la taille de l’écran est en revanche plus ambiguë. Tim Cook a beau arguer que ces nouvelles dalles arrivent à point nommé, on ne voit pas bien ce qui aurait empêché Apple d’agrandir son appareil un peu plus tôt, comme l’ont fait Samsung, LG et HTC. La raison est certainement double. D’une part, il a fallu du temps aux ingénieurs pour fournir des outils permettant aux développeurs de proposer une interface malléable sans s’arracher les cheveux. Sous Android, ces résolutions en pagaille poussent souvent les petits éditeurs à de nombreux sacrifices pour que leurs apps s’affichent correctement partout, si bien qu’ils sont rares à optimiser réellement les interface en fonction de la surface disponible. Sur l’iPhone, il faudra adapter ses programme à seulement 4 écrans (3,5”, 4”, 4,7” et 5,5”) tout en sachant que celui de 3,5” va bientôt disparaitre, et d’après nos premiers tests, les modifications à apporter au code ne sont pas trop chronophages. La seconde raison est simplement liée à l’ergonomie, un chaînon indiscutable de l’ADN de Cupertino : au-delà de 4”, il a été prouvé à maintes reprises qu’il est quasiment impossible d’utiliser confortablement un téléphone à une main. Là où Apple s’est plantée, c’est que le public n’a pas toujours une vision aussi raisonnée des choses; les urbains continuent par exemple de s’acheter des 4x4 en ville, peu importe les embêtements.
Alors oui, dans une certaine mesure, Apple s’est peut-être fait une raison sur ces écrans plus grands, la NFC et peut-être qu’elle adoptera un jour quelques fonctions déjà vues ici et là, comme l’étanchéité du boitier, l’extension mémoire via microSD ou une connectique USB universelle. Mais ce qui fait que l’on achète un iPhone aujourd’hui ne se limite pas à une fonctionnalité manquante chez la concurrence, mais bien à une cohérence globale du produit et à des capacités inédites. iCloud, Touch ID, iTunes Store, AirPlay, CarPlay, la compatibilité iPod, l’interaction avec OS X… Tout comme elle l’a fait pour le Mac, Apple n’a jamais cherché à y caser un maximum de composants sans en imaginer les usages. Et tant que l’iPhone conservera cette capacité inédite, alors oui, Apple sera toujours perçue comme le gouvernail de toute une industrie.
Design : un iPod Touch avec de vilaines antennes
Le design de l’iPhone 6 était connu depuis des mois et pour être honnête, on était un certain nombre à espérer que ces prototypes ne soient pas 100% authentiques.
Il y a deux ans, nous suppliions déjà Apple de caler le design de l’iPhone sur celui des iPod Touch, parés d’une belle robe métallique et colorée. Avec leurs bords arrondis, ils se prennent très bien en main en comparaison des iPhone 5/5s aux arêtes plus tranchantes, d’autant qu’Apple avait largement affiné la coque, ce qui donne l’impression d’un produit moins dense et donc, plus léger. L’iPhone 6 ressemble à s’y méprendre à un iPod Touch, mais à un détail près : ces horribles bandes de couleur destinées à laisser passer le signal des différentes antennes (4G, WiFi, Bluetooth…) sont malgré tout restées sur le produit final.
Autre petit détail, qui ne passera pas inaperçu, l'objectif de l'appareil photo dépasse d'un millimètre du boitier, ce qui rend l'iPhone assez instable, une fois posé à plat sur une table :
Dans les faits, vu la largeur de l'appareil, la bascule ne se fait presque pas sentir quand on tape au clavier. Mais à chaque fois que l'on va le glisser dans une poche ou dans une housse de protection, on sentira cet appendice qui retient un peu l'appareil. D'une manière générale et si l'on se fie aux commentaires des premiers utilisateurs, cette protubérance inhabituelle est vraiment loin de faire l'unanimité sur le plan esthétique. Précisons -et c'est important- que techniquement parlant, Apple s'est sans doute retrouvée coincée : elle ne pouvait pas proposer un capteur plus fin sans perdre en qualité d'image et il n'était pas question de renoncer à l'épaisseur réduite de ce nouveau boitier. En matière de photo, il n'y a pas de secret : il faut quand même que la lumière arrive en quantité suffisante sur le capteur et l'on ne peut pas toujours tout miniaturiser à outrance.
Notre relative déception prendra une tournure bien différente une fois l’objet en main. La finition globale et la qualité des assemblages sont sans égal, et à côté, l’iPhone 5s passe déjà pour un produit d’un autre temps (Va-t-on parler d'obsolescence programmée du design ?). Les bords arrondis permettent un excellent maintien dans la paume de la main et même si tous deux affichent un poids plus élevé que l’iPhone 5s, l’impression de légèreté est bien là.
Pourtant, même après une dizaine de jours, rien n’y fait : sur le modèle doré, on ne voit toujours que ces vilaines bandes blanches immaculées, qui viennent rompre les lignes si douces de la coque pourtant si réussie au demeurant. Sur les versions grises et argentées, l’effet est atténué par un jeu de couleurs plus adapté. Le gris sidéral est d’ailleurs parti grand favori, même si beaucoup ont aussi opté pour le modèle argenté, finalement tout aussi réussi.
Un mot sur la face avant, où Apple a eu la bonne idée de venir légèrement arrondir la vitre sur les côtés, offrant un toucher très doux lorsqu’on vient caresser cette partie de l’écran. C’est en fait très bien vu, puisque iOS 7 & 8 utilisent abondamment la navigation par
swipe, ce mouvement qui part du bord de l’écran vers le centre de la dalle.
Enfin, on notera trois changements par rapport à l’iPhone 5s :
- le bouton de mise en veille est désormais situé sur le côté de l’iPhone. Cette modification est directement liée aux nouvelles tailles d’écran : il devient en effet très difficile d’atteindre le sommet de l’appareil et ce nouveau positionnement est effectivement plus ergonomique. On regrettera quand même de ne plus pouvoir mettre en veille l’appareil facilement lorsque l’iPhone se trouve dans sa poche.
- les boutons du volume sont désormais plats, comme sur l’iPod Touch. Là encore, c’est très bien vu de la part d’Apple, les anciens boutons ronds n’étaient pas toujours faciles à actionner.
- enfin, le double-flash est désormais intégré dans un seul orifice rond, ce qui est un peu plus ”design”.
#BendGate : quand le bad-buzz prend le pas sur la raison
Quelques jours après la commercialisation de l’iPhone 6, stupeur, certains arriveraient à plier l’appareil à mains nus ! Des photos et surtout des vidéos sont apparues sur le net, créant l’émoi chez les nouveaux acheteurs, et craignant tout à coup qu’un mauvais positionnement dans une poche ait un jour raison de l’appareil, acheté parfois plus d’un millier d’euros.
La
recherche de la failleest devenu un jeu récurrent à chaque sortie d’un nouveau produit Apple. Trouver le point faible d’un téléphone que la marque nous présente comme le plus abouti de l’industrie procure forcément quelques envies de challenge.
Il aura suffit de 2 ou 3 vidéos où l’on voit un homme briser l’appareil à mains nues pour que les médias s’emparent de cette affaire sans trop se poser de questions. D’ailleurs, en y regardant de plus près, certains ont réussi à démontrer que tous ces spots étaient sans doutes des montages (très bien réalisés), essentiellement destinés à faire de la
vuesur YouTube et un peu de buzz, plutôt que de mettre en lumière un véritable défaut de conception.
Apple n’a d’ailleurs pas tardé à réagir : 9 personnes seulement auraient rapporté un problème de ce type (sur des millions d’iPhone vendus) et, histoire de rassurer les plus inquiets, la Pomme a ensuite emmené quelques journalistes visiter ses ateliers de torture, conçus pour simuler toute sorte de pression, y compris celle de la fameuse poche de jean qui courberait les appareils.
Enfin, Consumer Report (l’équivalent de notre UFC) confirme les tests d’Apple et estime même que l’iPhone 6 Plus serait plus résistant que l’iPhone 6. Dans tous les cas, aucune force manuelle normale ne peut plier ces téléphones facilement, sauf à être un bodybuilder confirmé capable de générer plus de 45Kg de pression avec ses doigts.
Bref, l’affaire du #BendGate semble cette fois définitivement
pliée, si vous m’autorisez l’expression.
Deux nouvelles tailles d’écran et du boulot pour les développeurs
Le meilleur écran LCD, mais pas le meilleur écran de smartphone
DisplayMate fait figure de référence dans le monde des tests d'écran de smartphone et nos confrères ont déjà rendu leur verdict quant à la dalle qui équipe l'iPhone 6.
Il s'agit du meilleur écran LCD jamais testéconfirme le site. Le téléphone d'Apple, et tout particulièrement l'iPhone 6 Plus, affichent des notes record en termes de luminosité maximale, de réduction du reflet, ainsi que pour le contraste et la précision des couleurs. L'iPhone 6 et l'iPhone 6 Plus affichent des scores assez voisins, avec -il faut le préciser- le même type de défaut -comme les angles de vision, LA faiblesse récurrente des dalles LCD. En revanche, net avantage pour le gros modèle, qui propose une bien meilleure densité de pixels.
Pour autant, ces dalles ne sont pas encore les meilleures si l’on sort du cartel du LCD : Samsung reste toujours le petit chouchou de DisplayMate, ses écrans OLEDs (notamment celui du Galaxy Note) sont toujours jugés un cran au dessus de leurs homologues LCD.
Des résolutions record et une nouvelle densité
Depuis le premier iPhone, Apple a réussi la prouesse d’imposer à ses clients une taille d’écran pratiquement unique. La première entorse est arrivée avec l’iPhone 5, qui a permis de rallonger un peu l’appareil sur la hauteur, sans toucher à la largeur. Cela a permis aux développeurs d’adapter rapidement leurs applications et aux utilisateurs de profiter de plus d’espace à l’écran sans perdre en confort d’utilisation.
Cette année, Apple a décidé d’épouser enfin les nouveaux standards en matière de smartphone. Nos deux iPhone 6 possèdent une dalle qui mesure respectivement 4,7 et 5,5” de diagonale. Côté résolution, on passe de 1136x640 à du 1334x750 pour l’iPhone 6 et du 1980x1080 (1080p) pour l’iPhone 6 Plus. Si l’on regarde le nombre de pixels, on est face à un gain de 36% sur l’écran de 4,7” et de plus de 180% sur l’écran de 5,5” !
Sur l’iPhone 6, Apple utilise la même densité de pixels que sur un iPhone 5s, à savoir 326 ppp, la définition même de l’écran Retina. En clair, les développeurs ne devraient pas avoir trop de mal à adapter leurs interfaces, puisque la taille des éléments reste la même. En revanche, les fenêtres vont devoir être plus
élastiquespour permettre de profiter de la surface supplémentaire. Dans l’intervalle, tout ceci n’est pas très gênant, car le ratio entre un 5s et un 6 reste pratiquement identique (H/L = ~0,56) et une simple mise à l’échelle apparait presque invisible (on y reviendra plus bas).
En revanche, pour l’iPhone 6 Plus, les choses se compliquent un peu. Tout d’abord, la densité de pixels évolue et passe à 401ppp, soit une augmentation de 23% environ. Mais surtout, le ratio est lui aussi un peu différent (0,54 pour du 1980p). Pour garder une bonne finesse des éléments et éviter
l’effet de flou, Apple demande aux développeurs de leur fournir un nouveau format de texture dit
@3x: pour un ”point” de l’écran, il faut désormais fournir 3x3 pixels, contre 2x2 pour du Retina standard. Les graphistes risquent de faire la tronche, car si doubler chaque pixel était facile, les tripler l’est beaucoup moins !
Chérie, je vois tout ”plus gros” !
L’adaptation des apps va prendre des semaines, voire des mois. La faute incombe à Apple qui a refusé de dévoiler les résolutions définitives à ses développeurs à la WWDC (en juin dernier) au bénéfice de la
surprisele jour de l’annonce. Du coup, à l’heure où nous écrivons ces lignes, très peu d’apps ont eu le temps de se mettre à jour. Il faut bien comprendre que changer de taille d’écran n’implique pas que des changements mineurs : avoir plus de surface à l’écran permet de proposer des interfaces très différentes en fonction de l’appareil choisi. Même si au début, les développeurs vont se contenter d’adapter grossièrement leurs interfaces, ils comprendront très vite qu’un utilisateur de l’iPhone 6 Plus sera ravi de voir apparaitre quelques icônes supplémentaires sur la largeur, plutôt que d’en posséder le même nombre que sur un 5s, mais disposées de manière plus espacée.
En attendant que tout ce petit monde prenne ses marques, Apple propose une alternative tout à fait viable : les applications actuelles seront adaptées automatiquement. Pour faire simple, elles seront tout simplement mises à l’échelle, que ce soit sur le 6 ou sur le 6 plus. Cela pose rapidement deux gros problèmes : d’une part, les éléments non vectoriels (icônes, images…) apparaissent légèrement flous. Secondo, on a cette désagréable impression d’interface grossières, comme lorsqu’on affiche une application iPhone
doubléesur son iPad. Autre détail, moins visible, le ratio étant différent entre ces trois tailles d’écran, Apple est obligée de compenser sur la hauteur par le rajout de petites lignes noires en haut et en bas (2 sur l’iPhone 6 et 4 sur le 6 Plus). Rassurez-vous, cela ne se voit presque pas à l’usage.
Pour en terminer avec le
Zoomsachez enfin qu’Apple propose, si vous le souhaitez, de forcer le grossissement des applications. En clair, vous ne verrez pas plus de choses que sur un iPhone 5s, mais les interfaces seront simplement grossies, pour faciliter la lecture et les interactions :
Des applications hybrides
Apple offre sur l’iPhone 6 Plus, une interface qui se rapproche de celle d’un iPad lorsqu’on passe en mode paysage, comme ici avec Mail :
L’écran d’accueil fait lui aussi la bascule, et pour le moment, seules quelques applications d’Apple sont réellement optimisées. A terme, on pourrait aisément imaginer que la logithèque de l’iPhone 6 Plus ait plus de points communs avec celle de l’iPad, tant cette surface d’écran supplémentaire se rapproche de celle d’une petite tablette de poche.
Placé à l’horizontal, l’iPhone 6 Plus se comporte effectivement comme une petite tablette et l’on devrait voir se multiplier les applications dites en
Vue Partagée(SplitView). A gauche, la liste de mails, les favoris, bientôt les titres des news de Mac4Ever… et sur la partie droite, la vue détaillée. On sent quand-même qu’Apple a sorti ça un peu
à l’arracheet il manque encore bon nombre de fonctionnalités, comme le fait de taper sur la partie supérieure de l’écran pour faire remonter l’interface.
iPhone 6 ou iPhone 6 Plus ? Le dilemme des petites mains et des équilibristes
Si nous avons choisi de ne pas tester les deux modèles séparément, c’est pour une raison simple : vous êtes nombreux à encore hésiter entre la version de 4,7” et l’immense phablette de 5,5”. Le choix est d’autant plus cornélien, que même après avoir eu les deux appareils en main quelques minutes dans un Apple Store, cela ne suffit pas à répondre à toutes les questions sur un usage quotidien.
J’ai donc pris le pari de passer 5 jours avec le 6 Plus pour ensuite repasser au 6 le temps de boucler ce test. Du 50/50, qui permet de se faire une idées des avantages et des compromis de chaque appareil.
L’iPhone 6 Plus ou ”l’iPhone à deux mains”
Lorsqu’on passe d’un 5s à un 6 Plus, au premier abord, le choc n’est pas aussi brutal qu’imaginé. L’appareil rentre dans la poche (d’un jean de mec, je précise) et l’on peut tout à fait le tenir à une main. L’extrême finesse du boitier fait même rapidement oublier qu’il s’agit de l’iPhone le plus lourd jamais conçu (172g contre 112g pour un 5s).
Pour une fille, c’est un peu différent. On a la chance d’avoir pas mal d’âmes féminines dans nos bureaux et pour la plupart, il est strictement impossible de glisser l’iPhone 6 Plus dans une poche de pantalon, souvent trop serrée et rarement assez profonde -il parait que c’est pour des raisons de style…
les grandes poches, c’est moche sur un jean slim, tu comprends ?m'a-t-on fait savoir avec insistance, pour être sûr que je cerne bien l'importance de cette subtilité vestimentaire. C’est un peu moins le cas dans la poche arrière
qui prend toute la hauteur de la fesse, tu vois ?et qui peut donc accueillir l’appareil plus facilement. En revanche, il n’y a pas de règles pour ce qui est de la taille des mains, femmes ou hommes confondus possèdent des doigts plus ou moins longs. Ce qui est sûr, c’est que si vous avez des toutes petites mains (comme Laura, sur les photos), il y a peu de chance que vous adoptiez le 6 Plus, le porte-a-faux est trop pesant à la longue, et il est strictement impossible d’utiliser les éléments d’interface à une main.
Mais avec l’iPhone 6 Plus, le problème n’est pas seulement de pouvoir le tenir à une main, mais bien de
l’utiliserà une main. Vous l’avez vu dans la vidéo, pour faciliter la chose, Apple permet de faire descendre l’interface au niveau du pouce en tapotant deux fois sur le bouton :
Pour tout vous dire, ce truc n’a finalement que peu d’intérêt sur le 6 Plus. Car quand on utilise cet iPhone avec une seule main, il est tout simplement très difficile de venir taper sur le bouton avec le pouce sans manquer de lâcher l’appareil. Je serais même encore plus sévère : s’il est facile de le tenir à une main, il est pratiquement impossible de l’utiliser -dans tous les cas- à une main. A moins d’avoir des paluches d’ours, on n’arrive jamais à le glisser dans le creux de la paume à une hauteur utilisable sans qu’il fasse la bascule. Pour utiliser le clavier situé tout en bas de l’appareil, plus question de saisir l'iPhone au milieu du boitier. Et si l’on souhaite naviguer dans l’interface avec le pouce, ce dernier ne doit pas être utilisé pour tenir l’iPhone, mais alors comment le tenir ?
Avec un peu d’adresse, on arrive quand-même à faire quelques trucs mais en jouant avec le feu : si l’on perd légèrement l’équilibre ou qu’on se fait distraire, l’iPhone glisse alors tout de suite des mains. Pour tout vous dire, j’ai rapidement abandonné l’usage à une main, que ce soit dans la rue ou assis dans le métro. A moins de vouloir risquer de le faire tomber à chaque instant, le jeu n’en vaut vraiment pas la chandelle. Pour ces raisons d’ailleurs, ne pas protéger son iPhone 6 Plus revient à se faire accuser de
non-assistance à téléphone en danger.
Un mot quand-même sur un concurrent qui a retenu toute mon attention, à savoir le LG G3, que j’ai pu essayer rapidement : ce modèle possède un écran identique (5,5”) mais le boitier est bien moins large et haut que celui de l’iPhone 6. Du coup, il est tout à fait possible de l’utiliser à une main sans jouer aux équilibristes. Le constructeur est parvenu à un tel exploit en réduisant drastiquement l’espace entre l’écran et les bords de l’appareil, et en proposant un design plus fin sur les côtés, et bombé sur le centre. Pour une fois, je trouve qu’Apple pourrait s’en inspirer pour ses futurs modèles…
L’iPhone 6 Plus est simplement un iPhone qui s’utilise à deux mains. Une fois que l’on a admis l’évidence, le choix n’en est pas plus simple. La vraie question serait plutôt de savoir quels usages on a de son téléphone. Si vous passez votre vie dans le RER, le train, l’avion ou assis dans un canapé, l’iPhone 6 Plus offre un confort de lecture indéniable et pas seulement pour regarder ses photos !
5 jours plus tard, je peux vous l’affirmer sans détour, j’ai adoré cet iPhone 6 Plus tout autant que je l’ai détesté. La surface supplémentaire est appréciable, la nouvelle densité de pixel sublime les photos et les vidéos, et l’on se permettrait presque de se passer d’iPad. C’est d’ailleurs là qu’il excelle le mieux, en se substituant à un usage tablette tout en l’ayant dans sa poche et sans devoir se trimballer un petit sac à côté. Tous ceux qui refusent d’acheter les deux dispositifs et qui auraient bien besoin d’un iPad de temps en temps devraient adopter rapidement ce modèle.
Malgré tous ces atouts, je ne peux mettre de côté tous les inconvénients de ce format, qui peut s’avérer pour beaucoup bien plus rédhibitoire qu’il n’y parait. Il y aura par exemple toujours un moment dans la journée où vous n’aurez pas les deux mains libres. Ça n’a l’air de rien, mais même prendre un appel de cette façon peut s’avérer difficile. Quant à ceux qui aiment s’envoyer des messages lorsqu’ils sont dans la rue ou dans le métro (et même, on l’a tous fait, aux toilettes), il faudra se faire une raison : fini, terminé, oubliez tout simplement cet usage. Oh, vous en trouverez toujours qui vous diront ”Mais si, on y arrive”. Je ne suis pourtant pas particulièrement maladroit et j’ai même des mains de bonne taille, et pourtant : en 5 jours, l’iPhone a manqué de vraiment tomber au moins une dizaine de fois en tentant de répondre à un SMS ou simplement en décrochant rapidement le téléphone d’une main.
Et puis il y a un problème plus général : avec sa taille hors norme, il ne rentre plus dans les encoches prévues pour les iPhone. Oubliez par exemple les docks, qui basculeront immédiatement vers l’arrière. Plus gênant encore, l’iPhone 6 Plus rentrera plus difficilement dans l’accoudoir central de la voiture, dans lequel se trouve généralement la connexion USB. Et que dire de tous les accessoires musicaux dont la prise lightning risque de ne pas résister longtemps au porte-à-faux ? Nous l’avons constaté à plusieurs reprises, tous ces appareils qui ont été prévus pour accueillir un iPhone 5 ou 5s se révèlent souvent inutilisables et il n’est pas dit que les accessoiristes apportent des solutions rapidement.
Au final, je conseillerais l’iPhone Plus d’abord à ceux qui ont une utilisation très sédentaire de leur téléphone : au bureau, dans les transports, devant la TV… Si vous passez votre vie à courir partout, mieux vaut se rabattre sur le 6, même si, comme on va le voir ensemble, il n’est pas pour autant dénué de compromis.
iPhone 6 : dans la continuité de l’iPhone 5s
Une fois que l’on s’est habitué au 6 Plus, la taille de l’iPhone 6 apparait tout de suite comme bien plus adaptée à notre morphologie. Il est certes plus large que l’iPhone 5s, mais ses bords arrondis offrent une excellente prise en main. Sur l’interface, on souffre moins de cet
effet zoomdes applications non-optimisées. Le grossissement est assez léger et l’on ne s’en rend compte que lorsqu’on repasse sur les programmes d’Apple, les seuls vraiment adaptés.
D’ailleurs, après le 5s, on se fait étonnamment très vite à cet écran plus large,et l’on se demande même comment on a pu se contenter d’une dalle de seulement 4” pendant si longtemps. Il permet donc d’afficher plus de texte sur la largeur (l’objet des mails, les titres des news de Mac4Ever…) et le gain sur la hauteur a toujours été appréciable sur un téléphone : de nombreuses applications affichent des listes d’éléments, et plus l’écran est haut, moins vous avez besoin de les faire défiler.
Côté ergonomie, il n’y a pas photo : le téléphone tient bien mieux dans le creux de la main que son grand frère et nous n’avons plus du tout cette impression qu’il va nous échapper à tout moment. L’usage à une main redevient possible, mais pas sans compromis. Si vous tenez le téléphone par sa partie basse -ce qui permet de taper au clavier avec le pouce- vous ne pourrez plus toucher le haut de l’écran sans faire basculer le téléphone et risquer de le faire tomber. La
double-tapesur le bouton -qui fait donc descendre l’interface- se révèle ici très intéressante, puisqu’elle permet de garder le téléphone dans le creux de la main et d’accéder aux parties hautes de l’interface. Contrairement au 6 Plus, ce modèle ne fera pas la bascule.
Mais malgré ces dimensions plus restreintes, on se prend quand-même souvent à utiliser ses deux mains pour naviguer dans l’interface. La main gauche tient le téléphone et la droite contrôle les icônes. Steve Jobs avait donc raison, l’iPhone 5 constituait sans doute la dernière limite à ne pas dépasser pour l’usage à une main, et au delà, tout sera question de compromis. Je plains d’ailleurs certaines personnes dont les doigts sont trop courts et qui regretteront certainement qu’Apple n’offre pas une troisième taille d’iPhone 6, avec les dimensions du 5s.
S’il fallait n'en choisir qu'un…
Au final, l’iPhone 6 apparait comme le choix le plus raisonné, le compromis le plus équilibré pour profiter d’une surface d’écran plus moderne, sans avoir l’impression de jouer aux équilibristes. Ce modèle sera sans aucun doute le plus vendu, et une fois que l’on aura goûté à un écran de-presque-cinq-pouce, il sera très difficile de revenir en arrière.
L’achat du 6 Plus doit être -en revanche- plus réfléchi. Car à ces tarifs, il serait vraiment dommage de regretter son choix. La tentation du
toujours plus grosa quand-même ses limites, et il convient de savoir rester raisonnable. Je ne suis pas certain que le grand public adopte en masse de telles dimensions, sauf à avoir des besoins très particuliers. Les
phablettescartonnent surtout dans les pays émergents, où les populations n’ont pas toujours de quoi s’acheter un téléphone, une tablette et/ou un ordinateur. A mes yeux, l’iPhone 6 Plus cumule tous les désavantages des deux mondes : trop gros pour être utilisé dans la rue comme un téléphone et un peu frustrant face à un iPad, qui offre bien plus de confort.
Certains choisiront pourtant de sacrifier l’ergonomie au profit d’une surface d’écran plaisante, mais qui demandera encore quelques mois pour réellement profiter de l’intérêt des apps optimisées. N’oublions pas non plus les joueurs, un public qui ne crachera pas sur un pouce de diagonale supplémentaire : un deck d’Hearthstone ou un simple plateau de Monopoly prendrait enfin ses aises sur un téléphone !
Des performances un peu décevantes ?
Depuis la présentation du premier iPhone en 2007, Apple arrive (presque) chaque année à faire passer le modèle de l'année précédente pour une charrette à vapeur. Et depuis qu'elle produit elle-même ses puces, la firme parvient même à prendre un peu d'avance sur ses concurrents qui préfèrent souvent multiplier les coeurs plutôt que de prendre le temps d'optimiser réellement leur SoC.
Cette année, la firme a une nouvelle fois fourni ses chiffres : +25% de performances en plus pour la partie CPU et un GPU 50% plus véloce. Comme vous pouvez le voir ci-contre, la courbe de progression fléchit un peu cette année avec l'iPhone 6, et les tests réalisés jusque-là démontrent même que le gap n'est pas aussi important qu'espéré.
Un CPU qui progresse... à peine
Dans les benchs, les 25% promis sont en fait rarement atteints. La progression semble plutôt proche des 10 à 15% grand maximum. Les tests bruts de GeekBench nous montrent d'ailleurs bien la situation : pour la première fois depuis longtemps, le CPU semble quelque peu stagner et mettre fin à la progression -assez fulgurante, il faut le préciser- de ces dernières années :
Mais tout ne se limite pas aux benchs. Comme le précisent nos collègues d'Ars Technica, la passage une finesse de gravure de 20 nanomètres a permis non seulement d'économiser de l'énergie, mais surtout de faire descendre la température, et de ce fait, permettre au CPU de garder des fréquences élevées sur la durée. L'iPhone 5s, lorsqu'il se met à chauffer, redescend souvent sous la barre des 1GHz, là où notre A8 stagne autour de 1,2/1,3Ghz. Sur une longue partie de Call Of Duty, la différence peut devenir sensible !
Un GPU plus rapide, mais rattrapé par les nouvelles tailles d'écrans
Côté 2D/3D, Apple prétend que sa nouvelle puce offre cette fois des performances en nette hausse, de l'ordre de +50%. Il a été acquis que le processeur graphique utilisé est un modèle quad-core (le PowerVR GX6450) effectivement bien plus puissant que le PowerVR G6430 qui équipe l'iPhone 5s.
Seulement voilà, l'iPhone 6 et surtout l'iPhone 6 Plus n'utilisent plus la même taille d'écran que leurs devanciers. Jugez plutôt : notre cher A8 a besoin d'afficher 37% de points supplémentaires sur le 6 et 180% sur le 6 Plus ! Dans le détail, c'est même encore pire que cela sur l'iPhone 6 Plus, puisqu'iOS réalise ses rendus -non pas en 1080p comme on aurait pu s'y atteindre- mais en 2208×1242 (une résolution plus élevée qui est ensuite ramenée à l'échelle de l'écran).
Du coup, le gain direct proposé par cette nouvelle mouture du PowerVR est immédiatement absorbé par ces nouveaux besoins d'espace à l'écran. Le résultat apparait très clairement sur le graphe ci-dessous : entre un iPhone 5s et un iPhone 6, les animations sont -en moyenne- seulement 25% plus rapides. Et sur l'iPhone 6 Plus... on atteint souvent une fluidité moindre que sur l'iPhone 5s !
Précisons toutefois que les éditeurs ont dans leurs cartons plusieurs moyens de conserver de bonnes performances sur le 6 Plus (notamment dans les jeux) à commencer par bâtir leurs rendus à des résolutions plus faibles, quitte à perdre un peu de finesse dans les textures. Si l'on regarde dans le rétroviseur, on observe ici le même comportement que lors de la présentation de l'iPhone 4 : à l'époque, beaucoup de jeux et d'animations se retrouvaient bien plus rapides sur l'iPhone 3GS malgré une puce bien moins puissante, et ce, grâce à une résolution deux fois moins élevée.
Si Apple se décide à garder quelques années ces nouvelles tailles d'écran (avec le même nombre de points), nous pourrions alors retrouver rapidement des gains plus importants d'une génération sur l'autre.
Quelques tests empiriques en vidéo
Après la théorie, place à la pratique ! Comme chaque année, nous avons mis au banc d'essai le nouvel iPhone face à son devancier. L'iPhone 5s va donc se battre contre l'iPhone 6 et l'iPhone 6 Plus dans un certain nombre d'applications.
Précisons tout de même que ces tests sont empiriques et que l'on ne cherche jamais à être exhaustifs. Il existe des centaines de milliers d'applications et le gain reste très variable d'un programme à l'autre. Nous avons surtout choisi des programmes illustrant au mieux les différents usages du téléphone, et permettant de pousser le processeur dans ses derniers retranchements.
Comme vous l'avez vu, il y a donc du bon et du moins bon dans ces nouveaux iPhone, mais c'est surtout le manque d'optimisation des apps (en l'état) qui pèse lourd dans la balance. Il faudra encore quelques mois avant que les éditeurs n'adaptent leurs titres aux iPhone 6 et iPhone 6 Plus, même si ce ne sera pas toujours le cas pour certains
vieuxjeux.
On conseillera malgré tout aux joueurs les plus exigeants d'opter pour le petit modèle, plus à même d'offrir un gain substantiel en performances tout en proposant une taille d'écran supérieure au 5s. Même avec des apps optimisées, l'iPhone 6 Plus -qui est équipé de la même puce- ne pourra malheureusement jamais rivaliser avec son petit frère de 4,7".
Capteur photo: quelques (maigres) nouveautés
Après avoir été désigné comme l'appareil photo le plus populaire de tous les temps sur les sites de partage d'images, voilà quatre générations que le capteur affiche toujours le même nombre de pixels.
Pour être tout à fait exact, Apple ne s’est pas tout à fait reposée sur ses lauriers. A chaque nouveau modèle, au lieu de se focaliser sur la quantité de pixels, la Pomme a choisi un approche plus pragmatique, à savoir de repousser au maximum les limites du capteur de 8MP, jugé largement suffisant pour visualiser de belles photos. En améliorant l’ouverture, la qualité des différentes couches de l’optique, en utilisant des photosites plus gros sur le capteur, et enfin, en travaillant énormément sur le traitement de l’image, soyons honnête : l’iPhone 6 est sans doute le meilleur appareil photo de son segment. Des acteurs important de la photographie (comme ici chez DXO) le donnent d’ailleurs grand gagnant parmi tous ses concurrents, une belle récompense pour le travail des ingénieurs de Cupertino.
Même si les améliorations restent à nos yeux assez mineures (je vous mets au défi de différencier une photo prise entre un iPhone 5, un 5s et un iPhone 6), vous verrez que les différences existent et que l’iPhone 6 relève à nouveau la barre d'un cran en matière de photos sur smartphone.
Si le sujet vous intéresse, je vous invite à consulter notre test complet du capteur photo de l’iPhone 6 en suivant ce lien (avec notre petite Mila qui joue les modèles !).
Vidéo : stabilisation optique, "Focus Pixels" et Slow Motion 240FPS
Stabilisation optique : uniquement sur l'iPhone 6 Plus
Après notre test du capteur photo, il était temps de s'intéresser au volet
vidéode l'iPhone 6 !
Cette fois, l'iPhone 5s se prend une vraie claque, et il n'y a pas besoin de loupe pour voir les différences :
- le mode 60FPS est tout simplement bluffant. Si la rétine perçoit le mouvement à partir de 24 images par seconde, il faut aussi savoir qu'elle est tout à fait capable d'apprécier une fréquence plus élevée. La preuve, un écran d'ordinateur est inutilisable à 30FPS, les animations ne sont fluides qu'à partir de 40/60FPS environ.Malheureusement, très peu de services proposent une telle fréquence d'affichage, en dehors des jeux vidéos et autres rares exceptions. YouTube, par exemple, a lancé ses premiers tests en juin dernier seulement et seuls quelques privilégiés peuvent déjà y goûter...
- Quant à la stabilisation optique de l'iPhone 6 Plus, le résultat est impressionnant. Vraiment. Je serais même tenté de dire que la fonctionnalité justifie à elle seule la différence de prix avec le petit modèle, surtout si vous faites beaucoup de vidéo. Apple parle d'une
qualité cinémaet effectivement, le résultat est à la hauteur des attentes; l'appareil arrive même à surclasser quelques bons caméscopes du commerce ! Seul regret, qu'Apple ne le propose pas sur l'iPhone 6.
Nous avons donc tourné une petite vidéo, qui compare iPhone 5s et iPhone 6. Et puisque YouTube n'accepte pas ce type de film sans en détruire la moitié, on a décidé de vous proposer une vidéo telle qu'elle sort de l'iPhone 6 Plus, depuis nos serveurs (qui vont donc prendre leur tarif... soyez patient si la vidéo met du temps à charger).
Petit aperçu en 42 secondes (Lien direct pour télécharger la vidéo) :
Même si YouTube ne propose pas encore le 60FPS, nous avons quand-même posté la vidéo sur notre chaîne, où en revanche, on se rend bien compte de la stabilisation :
Focus Pixels : du blabla marketing ?
Avec l'iPhone 6, Apple a introduit une petite nouveauté du côté du capteur photo et de sa capacité à faire le point rapidement.
Que ce soit pour prendre une photo ou pour filmer un sujet précis, il est agréable de voir l'appareil réagir rapidement et d'adapter le focus le plus vite possible. Apple appelle d'ailleurs ça les
Focus Pixel, une technologie permettant d'accélérer la mise au point :
Depuis que l'on teste l'iPhone 6, on a effectivement la sensation que l'appareil est plus réactif, aussi bien quand on filme que lorsqu'on lance la prévisualisation de l'appareil photo. Du coup, on a tenté de le vérifier de manière moins empirique et vous verrez dans la vidéo que le constat est... mitigé. L'iPhone 5s a fait le point assez vite, voire souvent plus vite que le nouveau modèle. On a évidemment répété nos essais plusieurs fois, et l'on a également alterné iPhone 6 et iPhone 6 Plus :
Des ralentis à 240 images/s !
Avec l'iPhone 6, Apple a doublé le nombre d'images par seconde que l'appareil était capable d'enregistrer en mode
Slow Motion.
De 120 FPS, on passe cette fois à 240FPS, ce qui permet de réaliser des films à 30FPS (fréquence standard) ralentis pratiquement d'un facteur 10 sans perte de frame. Si les vidéos de ce genre pullulent déjà sur YouTube, voici quelques exemples de slow-motion que l'on réalisés lors de notre shooting avec Mila, et également avec un... poney. Ouais, un poney.
Chargeur : le 6 Plus accepte 10W !
Comme vu plus haut, l'iPhone 6 Plus possède une batterie de 2915mAh, soit presque deux fois la capacité de celle qui équipe les iPhone 5s.
Conséquence immédiate, le smartphone mettra deux fois plus de temps à se recharger que ses devanciers. En effet, Apple, avec sa générosité habituelle, livre l'appareil avec un superbe chargeur de... 5 Watts. Or, comme nous le font remarquer plusieurs lecteurs, le téléphone est tout à fait capable de charger plus rapidement, si on le branche sur un chargeur destiné à l'iPad.
C'est pratiquement deux fois plus rapide que les 5/6Watts que délivre l'adaptateur classique :
Précisons enfin que si vous avez un Mac récent, les ports USB sont généralement capables de délivrer 10W nécessaires, à condition de brancher le câble en direct (les hubs font généralement retomber le courant sous les 5W).
Pour rappel :
- le chargeur de 5W est vendu 19€
- le chargeur de 12W est vendu 19€
NFC : enfin !
La communication en champ proche (en anglais near field communication, NFC) est une technologie permettant de faire communiquer deux appareils sur une très courte distance. Contrairement au Bluetooth (et à iBeacon, par exemple), la puce NFC ne nécessite pas de batterie, il suffit de placer la puce dans un champ magnétique pour qu’elle se
réveille. En revanche, pour capter un signal, le lecteur doit évidemment être alimenté. Mais cela permet -par exemple- de placer ces micro-plaquettes dans votre pass Navigo, dans les cartes de crédit (la majorité en est équipée) ou encore dans des dispositifs de télépéage, par exemple.
La grande majorité des terminaux Android étaient équipés depuis bien longtemps, alors qu’Apple trainait la patte comme un canard boiteux. Mais au delà de la technologie intrinsèque, quels sont les vrais usages de la NFC sur mobile ? Car attention, si la NFC occupe déjà l’espace technologique, je n’ai jamais vu quelqu’un payer à Carrefour ou à la boulangerie avec son mobile, et encore moins valider son ticket de métro de la sorte.
Comme à son habitude, lorsqu’elle intègre une nouvelle techno, Apple a besoin de l’accompagner avec de vrais usages. Et il n’était pas question d’arriver avec la NFC sans une solution de paiement mobile. Apple Pay a été présenté durant la keynote et devrait arriver sur le continent américain dès le mois d’octobre 2014. L’Europe devra, elle, attendre un peu, car avant de payer avec son mobile, la firme doit passer des accords avec tous les acteurs de la chaine logistique (les commerçants, les fabricants de cartes, les boitiers de transmission, les banques…).On ne reviendra pas ici en détail sur Apple Pay, mais il faut simplement savoir que ce nouveau moyen de paiement combine astucieusement Touch ID et la puce NFC, histoire de sécuriser au maximum la transaction.
Pour le reste, nous vous le révélions en exclusivité, la puce NFC ne sert pour le moment… à rien d’autre. C’est un peu dommage, mais Apple ne propose aucun outil à ses développeurs pour exploiter cette technologie. Les éditeurs que nous avons contactés se sont dits plutôt optimistes, Apple ayant par exemple lâché un peu de leste avec Touch ID -qui était à l’origine, réservé au déverrouillage du téléphone et de son compte iTunes.
A terme, les applications sont nombreuses, et l’on pourrait tout à fait imaginer que certaines sociétés (transports, banques etc.) se servent de la puce pour vous identifier, à la place d’un badge par exemple. Nous avions également noté d’autres usages, comme dans les jeux, où certains ont imaginé des systèmes (fonctionnels) utilisant des cartes à jouer équipées de puces NFC (voir notre reportage)
Des coques plus permissives
Apple fournit cette année encore sa collection de coques de protection pour iPhone.
Deux modèles sont disponibles : une version en cuir et son pendant en silicone.
- Le coque en cuir iPhone 6 Plus est vendue 49€
- Le coque en cuir iPhone 6 est vendue 45€
- Le coque en cuir iPhone 5s est vendue 39€
- Le coque en silicone pour iPhone 6 est vendue 35€
- Le coque en silicone pour iPhone 6 Plus est vendue 39€
Esthétiquement, on retrouve les caractéristiques de l’ancien modèle, à une petite modification près : la partie inférieure n’est désormais plus du tout protégée.
La raison ? Quantité de Docks (à commencer par celui d’Apple) ne permettaient pas de placer l’appareil avec sa coque. Le même problème apparaissait avec certains casques audios, qui ne s’enfonçaient pas assez profondément du fait de l’épaisseur de la protection. Le bord inférieur est donc plus exposé, mais les deux bourrelets situés de chaque côté permettent malgré tout de parer à l’essentiel des chocs.
Quant au choix de matière, avec seulement 10€ d’écart entre les deux modèles, on pourrait logiquement vous conseiller de vous orienter vers celle en cuir, bien plus noble. Et pourtant, c’est tout le contraire : avec le temps, la texture se salit terriblement et nombreux sont nos lecteurs à nous avoir envoyé la photo de leur modèle rouge -splendide au moment du déballage- sont la couleur a viré entre le noir et le
rouge saleterriblement repoussante.
Autre problème, malgré la qualité du cuir, ce dernier s’écorche très rapidement. A peine une semaine d’utilisation et nous avons déjà plusieurs éraflures malgré un usage très classique.
En face, la version siliconée n’a pas bougée d’un pouce. Elle a gardé son éclat rouge vif et ne présente pas de trace particulière. Par ailleurs, sa prise en main est certes plus caoutchouteuse, mais avec l’augmentation de la taille des iPhone, elle permet aussi de mieux les tenir en main. Le cuir, lui, est plus doux mais glisse aussi plus facilement des mains.
Au final, si vous souhaitez malgré tout opter pour le cuir, prenez une couleur sombre (bleu nuit, noir…) qui se salira bien moins vite.
Autonomie, 4G, iOS 8, capacités…
Une autonomie réellement en hausse
La question de l’autonomie est toujours délicate à traiter, pour nous, journalistes, tant l’usage d’un smartphone varie d’une personne à l’autre.
Pour autant, tout le monde s’accorde à dire que depuis l’iPhone 4s, il devient sacrément difficile de tenir une journée complète sans passer par la case
recharge. Ce n’est pas tant qu’une question de capacité de la batterie, mais aussi un vrai problème d’utilisation. On en veut toujours plus, que ce soit du WiFi rapide, de la 4G dernier cri, du Bluetooth, une puce GPS, un écran très lumineux… Il y a tellement de capteurs dans l’iPhone que ça devient difficile pour Apple de gérer au mieux la consommation de chacun. Elle se retrouve donc à devoir créer des astuces, comme l’utilisation de co-processeurs ou de plusieurs types d’accéléromètres, mais ça ne suffit pas toujours.
Sur l’iPhone 6, la capacité de la batterie est en légère hausse (1810mAh contre 1560mAh sur le 5s), un surplus de courant qui permettra surtout de compenser la surconsommation de la dalle LCD. Mais l’on apprend chaque jour, au fil des découvertes, que la Pomme optimise toujours au mieux la consommation électrique interne. Que ce soit sur le plan logiciel -avec iOS 8- ou matériel -avec différents capteurs capables de décharger le processeur central, Cupertino travaille sur tous les fronts pour tenter de faire baisser la consommation. Et le résultat est là : notre iPhone 6 tient désormais vraiment une journée complète, avec une utilisation modérée. En usage intensif, il est toujours compliqué de se passer totalement de chargeur et pour tous ceux qui sont souvent en déplacement de 8H à 20H, il sera difficile de profiter pleinement de l’appareil sans une batterie externe.
Sur l’iPhone 6 Plus, c’est la révolution. C’est simple, la batterie offre une capacité double de l’iPhone 5s, à savoir 2915mAh. Même avec un écran plus grand, on reste gagnant et même plus que cela ! En usage intensif, l’appareil tient cette fois la journée sans trop de soucis. Evidemment, si vous passez votre temps à jouer, il ne faut pas espérer de miracle. Mais même avec un GPS et de grosses applications, l’appareil nous a réellement surpris. En usage modéré, il est même rare de finir la journée sous les 50% ! Si vous hésitiez entre les deux modèles, mais que la batterie constitue un élément central dans votre choix, alors l’iPhone 6 Plus se révèle effectivement largement supérieur sur ce point.
Dernière précision, n’oubliez jamais qu’une bonne autonomie exige aussi un peu d’activité cérébrale de votre part : coupez la 4G, le WiFi ou le bluetooth lorsque vous n’en avez pas besoin, ne mettez pas la luminosité au maximum lorsque vous êtes en intérieur (Apple propose un réglage automatique en ce sens) et méfiez-vous aussi des applications qui tournent en tâche de fond. Apple propose d’ailleurs une nouvelle fonctionnalité permettant de vérifier, application par application, qui consomme le plus de courant (lire notre article).
De la 4G et du WiFi plus rapide
La puce qui équipe l’iPhone 6 prend désormais en charge la 4G LTE à 150Mbps, contre 100Mbps auparavant. Concrètement, cela permet d’attendre des débits de l’ordre de 18Mo/s sur son téléphone, un record !
D’après nos lecteurs et quelques tests ici et là, tout cela fonctionne déjà correctement, pour peu que l’antenne 4G soit compatible. Personne dans notre entourage n’a réussi à atteindre les 150Mbps promis, mais l’on observe aisément des débits autour de 120/130Mbps :
A l’heure où les limites de fairuse des forfaits mobiles n’évoluent plus beaucoup, on pourra tout de même s’interroger sur l’intérêt réel de proposer des débits toujours plus élevés, surtout sur un mobile où l’usage multimédia reste assez restreint. A contrario, nombreux sont ceux à habiter dans les campagnes, avec une connexion ADSL
illimitéeet à ne profiter que de quelques Mbps. Il y a comme un paradoxe, vous ne trouvez pas ?
Côté WiFi, Apple adopte également la dernière technologie déjà présente dans les Mac, à savoir la norme
WiFi ac. L’intérêt reste là encore limité sur un téléphone, mais cette hausse des débits pourra quand-même accélérer la synchronisation iTunes ou le chargement d’une vidéo YouTube, à condition que toute votre infrastructure profite d’un tel débit (le WiFi ”n” suffit largement si vous n’avez pas la fibre derrière, par exemple).
Nos conseils d’achat
J’ai déjà un iPhone. Dois-je vraiment passer à l’iPhone 6 ?
Comme le dit souvent ma grand-mère
si un appareil fonctionne encore, attends qu’il rende l’âme pour en changer. Mais cette suggestion d’une grande sagesse (elle est comme ça ma grand-mère) ne suffit pas toujours à nous faire entendre raison. L’appel de la nouveauté suffit parfois à faire perdre tout aspect cartésien des choses, et Apple est malheureusement très douée pour cela.
Si vous avez encore un iPhone 5 ou un iPhone 5s, je vous conseillerais encore d’attendre une ou deux générations. On l’a vu ensemble, les gains en vitesse ne sont pas considérables cette année, et les améliorations brutes restent assez marginales, que ce soit au niveau du capteur photo ou sur le plan des fonctionnalités. Seul argument qui pourrait peser dans la balance, la taille de l’écran, une améliorations attendue par beaucoup de monde, notamment ceux dont la vue est plutôt sur le déclin. Ceux qui n’ont pas Touch ID et qui vivent en ville pourront également être tentés par ce modèle, qui leur fera gagner du temps.
En revanche, pour tous les autres, il est vrai que le gap tend à devenir important face aux iPhone 4 et 4s. Ces appareils commencent à devenir très lents avec iOS 7 & iOS 8 et leurs écrans paraissent quelque peu riquiquis au regard des nouveaux usages. N’oubliez pas que ces anciens modèles se revendent encore assez bien malgré leur âge, ce qui pourrait vous apporter une petite base financière pour votre prochain achat.
iPhone 6 ou iPhone 6 Plus ?
Comme vu plus haut, il s’agit souvent de LA question centrale et je vous invite à relire le passage de ce test concernant les tailles d’écran et les usages. Pour résumer, je dirais que l’iPhone 6 constitue aujourd’hui le choix le plus raisonné, et que l’iPhone 6 Plus ne répond qu’à des usages très marginaux (mais tout aussi louables) d’un smartphone. N’hésitez pas à aller toucher les appareils en boutique si vous hésitez encore, vous verrez que le
Plusnécessite plus qu’une simple habitude, mais bien toute une série de compromis.
A l’heure d’iCloud, quelle capacité choisir ?
Cette année, Apple ne propose pas de modèle 32Go, ce qui place la version 64Go avec le meilleur rapport qualité/prix de toute la gamme. La version 16Go est vraiment à réserver aux petites bourses -si l’on peut dire- mais il atteindra aussi rapidement ses limites. N’oubliez pas qu’entre la musique, les vidéos HD et les applications de plus en plus gourmandes en espace de stockage, gérer son disque au quotidien deviendra presque une nécessité. Et vu la différence de prix avec le 64Go, ce serait un peu dommage, non ?
A noter qu’Apple propose cette année un modèle à 128Go, qui comblera toutes les attentes des plus exigeants. Même si l’on possède beaucoup de musique et de photos, il faudra désormais être un sur-consommateur pour dépasser une telle capacité sur un téléphone.
Enfin, précisons que la firme de Cupertino a revu à la baisse ses tarifs iCloud. Si vous avez opté pour un modèle de 16Go, voilà peut-être une solution intéressante pour stocker ses musiques et ses photos sans empiéter sur la capacité du smartphone. En revanche, il vous faudra une bonne connexion pour accéder à tout ce petit monde uniquement via le réseau…
Et les iPhone 5c/5s ?
Apple garde au catalogue ses anciens modèles mais pas dans toutes les capacités :
- l’iPhone 5c est vendu 409€ pour 8Go
- l’iPhone 5s est proposé à 609€ pour 16Go et 659€ pour 32Go
Clairement, ces téléphones restent tout à fait compétitifs face aux iPhone 6 et si vous n’avez pas 700 ou 800€ à mettre dans un iPhone, ces modèles sont encore à la page et devraient s’assurer d’une bonne durée de vie. N’hésitez d’ailleurs pas à lire notre test complet de ces appareils, qui cumulent les qualités.
L’iPhone 6 est-il trop cher ?
Lorsque nous faisions la queue devant l’Apple Store de Lyon pour acheter ces iPhone, une personne nous a lancé avec un ton assez condescendant
1000€ dans un téléphone, vous êtes vraiment cinglés !. Dit comme ça, on serait tenté de lui donner raison. Seulement, il faut aussi comparer ce qui est comparable : un iPhone n’est pas un téléphone. Il permet de combiner nombre de produits existants qu’on achetait jusque-là indépendamment : un iPod, un appareil photo compact, un GPS, un agenda électronique… sans compter tous les nouveaux usages créés par les applications (actualité, tchats, transports, météo…). Le tarif est certes salé, mais il ne faut pas non plus oublier le nombre d’heures que l’on consacre à cet appareil. Qui n’a pas acheté un robot ménager à 500€ qui ne sort de sa boite deux-trois fois par an ? Rapporté à un usage horaire, l’iPhone est sans doute l’objet le plus rentable de tous !
Maintenant, il reste toujours la fameuse question du
Oui, mais Android, c’est moins cher, non ?. Oui, c’est vrai, la concurrence propose des produits souvent moins chers, même si la fiche technique n’est pas toujours totalement comparable. Des technologies comme Touch ID ou Apple Pay restent l’apanage de l’iPhone et il faudra encore des années avant que Samsung, LG et les autres proposent des fonctionnalités d’un tel niveau. On peut également parler de la qualité de l’appareil photo, de la finition du boitier et des assemblages, et même de certaines technologies de pointe autour du processeur… Mais n’oublions pas non plus que dans le prix de l’iPhone, il y a surtout iOS ! Tout bon smartphone lambda ne pourra jamais prétendre faire tourner le système d’Apple, qui reste pour beaucoup l’OS le mieux fini du marché et possédant l’écosystème le plus complet à ce jour. Même si nous sommes sur un site dédié à la marque, nous utilisons aussi Android (nous avons même développé une app sur cette plateforme) et pour nous, il n’y a pas photo : si Google est un excellent concurrent d’Apple, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre le niveau de qualité d’iOS. Il n’est pas question de dresser ici un comparatif entre les deux systèmes, mais dès lors que l’on passe suffisamment de temps sur chacun de ces deux OS, on se rend vite compte à quel point Apple -et sa communauté de développeurs- ont réalisé un travail assez fabuleux sur le plan logiciel.
La note !
Soyons honnête, l'iPhone 6 est évidemment le meilleur iPhone jamais conçu par Apple et sans doute celui qui répond à le plus d'attentes, que ce soit à propos la taille de l'écran ou sur l'arrivée de la NFC. On regrettera quand-même quelques petites fautes de design (le capteur photo qui dépasse, les bandes de couleur au niveau des antennes) qui en font certainement un des produits les plus contrastés sur le plan du design. Sous le capot, l'absence de vraie progression sur le capteur photo et sur le volet des performances s'avère un peu décevant, même si d'autres fonctionnalités -comme la stabilisation optique ou encore l'autonomie en hausse- nous feront vite oublier cette petite stagnation technique.
L'iPhone 6 n'est donc pas encore l'iPhone
zéro-défaut, mais il s'en rapproche une nouvelle fois avec brio.