iBeacon a-t-il un avenir sur Android ? Apple pourrait interdire son usage en dehors d'iOS
Par Didier Pulicani - Publié le
Il y a quelques mois déjà, nous mettions en lumière de nouvelles restrictions autour d'iBeacon, une technologie encore jeune qu'Apple essaie d'encadrer au maximum avant une adoption massive.
Pour rappel, en mai dernier, Apple n'autorisait déjà plus les apps à rajouter
Mais selon Francis Mahut (de la société spécialisée eficiens), ce changement d'attitude est plutôt rassurant pour les industriels, et pour la sécurité des utilisateurs.
Plus récemment, Apple est allée un peu plus loin en demandant à Radius de supprimer ses librairies et sa documentation de son site. La compagnie proposait jusque là un
La décision semble malgré tout très ciblée. En effet, Estimote -la société leader dans la prdouction de bornes- propose elle-aussi son SDK Android. Jusque là, elle ne semble pas avoir été inquiétée, la librairie est toujours disponible et certainement utilisée par des centaines d'applications Android. Comme nous le précise Francis Mahut, le ciblage de Radius ne semble pas anodin. C'est en effet cette société qui a mis en place WikiBeacon, cette fameuse carte qui recense toutes les bornes connues que nous évoquions il y a quelques semaines (Lire "Pour ou contre WikiBeacon").
Pourtant sur le papier, on l'a vu ensemble, iBeacon utilise en fait la norme Bluetooth LE qui équipe la quasi-totalité des smartphones du marché, iPhone comme Android. Derrière la marque
Sur ce point d'ailleurs, le développement sur Android semble assez incertain, Google ne gérant pas officiellement la technologie et les développeurs n'ayant pour seule base, quelques librairies mises à disposition par des tiers
iBeacon n'est donc pas une spécification libre, et il semble qu'Apple soit très attachée à en garder le contrôle. Contrairement à d'autres technologies (l'USB, le FireWire, le Wifi...) dont elle a été l'une des pionnières, la Pomme semble pouvoir se passer d'Android pour déployer sa technologie à grande échelle. Outre la protection (légitime) de sa marque, difficile de savoir si elle pourra vraiment interdire aux développeurs Android de proposer des applications. La plupart des éditeurs possèdent désormais des version iOS et Android de leurs programmes, et ils ne voient pas d'un très bon oeil que seuls les clients iOS puissent profiter de ces fonctionnalités.
Pour rappel, en mai dernier, Apple n'autorisait déjà plus les apps à rajouter
manuellementdes identifiants de bornes après installation et ces programmes doivent maintenant intégrer les bornes qu'elles utilisent en amont (ou via des mises à jour internes). Plus pénible, iOS ne permet toujours pas aux apps (même pour du développement) de scanner les bornes alentours, sans qu'elles soient déjà connues du programme -alors que la chose est possible sous Android.
Mais selon Francis Mahut (de la société spécialisée eficiens), ce changement d'attitude est plutôt rassurant pour les industriels, et pour la sécurité des utilisateurs.
Une amélioration de la sécurité, un plus grand respect de la vie privée et une sécurisation des investissements industriels faits sont des bonnes choses. Il nous semblait jusqu'alors absolument anormal qu'on puisse "sniffer" n'importe quel beacon et en extraire les paramètres clefs.
Plus récemment, Apple est allée un peu plus loin en demandant à Radius de supprimer ses librairies et sa documentation de son site. La compagnie proposait jusque là un
Proximity Kitpour Android, permettant (grosso-modo) de gérer les bornes iBeacon avec les mêmes outils qu'Apple fournit sur iOS. Cupertino aurait invoqué à la fois le NDA (l'accord de non-divuglation) qui entoure sa propre technologie, mais surtout un problème légal, iBeacon étant une technologie propriétaire, soumise à de nombreux brevets.
La décision semble malgré tout très ciblée. En effet, Estimote -la société leader dans la prdouction de bornes- propose elle-aussi son SDK Android. Jusque là, elle ne semble pas avoir été inquiétée, la librairie est toujours disponible et certainement utilisée par des centaines d'applications Android. Comme nous le précise Francis Mahut, le ciblage de Radius ne semble pas anodin. C'est en effet cette société qui a mis en place WikiBeacon, cette fameuse carte qui recense toutes les bornes connues que nous évoquions il y a quelques semaines (Lire "Pour ou contre WikiBeacon").
Avec un peu de stupeur, nous y avons même découvert les beacons que nous étions en train de paramétrer pour nos clients. Pour établir un parallèle, c'est un peu comme aux balbutiements du WIFI où n'importe qui pouvait se connecter à n'importe quel réseau ouvert non sécurisé. Maintenant, vous ne pouvez vous connecter qu'aux réseaux dont vous avez la clef WEP ou WPA.précise Mahut.
Pourtant sur le papier, on l'a vu ensemble, iBeacon utilise en fait la norme Bluetooth LE qui équipe la quasi-totalité des smartphones du marché, iPhone comme Android. Derrière la marque
iBeaconse cachent en réalité des spécifications précises : fréquences, niveaux d'émission, puissance de signal, gestion des identifiants, des distances... Apple possède par ailleurs plusieurs brevets, notamment relatifs à l'exploitation commerciale de ces bornes. Le site spécialisé PatentlyApple relevait récemment plusieurs demandes très détaillées, expliquant les possibilités en terme de marketing. Il s'agit d'ailleurs typiquement des usages qu'on retrouve aujourd'hui ici et là, que ce soit pour vous alpaguer dans une boutique ou devant un arrêt de bus.
Sur ce point d'ailleurs, le développement sur Android semble assez incertain, Google ne gérant pas officiellement la technologie et les développeurs n'ayant pour seule base, quelques librairies mises à disposition par des tiers
Pour le moment, nous déconseillons effectivement les applications Android connectées à des beacons. Nos tests en laboratoire ont montré un impact trop important sur la consommation énergétique et l'autonomie du smartphone. Mais cela n'a rien à voir avec un risque réel ou supposé d'un verrouillage de l'éco-système, qui est, avant tout, sur un plan technique du Bluetooth 4.0 LE.. Pour autant, le risque de voir son application menacée par les avocats de Cupertino semble bien réel, et plusieurs développeurs nous ont d'ailleurs confirmé ne pas proposer de solution Android à leurs clients tant que la situation n'a pas été clarifiée.
Vous pouvez toujours le faire, mais il y a toujours cette épée de Damoclès au dessus de la tête... On préférerait que Google prenne position !
iBeacon n'est donc pas une spécification libre, et il semble qu'Apple soit très attachée à en garder le contrôle. Contrairement à d'autres technologies (l'USB, le FireWire, le Wifi...) dont elle a été l'une des pionnières, la Pomme semble pouvoir se passer d'Android pour déployer sa technologie à grande échelle. Outre la protection (légitime) de sa marque, difficile de savoir si elle pourra vraiment interdire aux développeurs Android de proposer des applications. La plupart des éditeurs possèdent désormais des version iOS et Android de leurs programmes, et ils ne voient pas d'un très bon oeil que seuls les clients iOS puissent profiter de ces fonctionnalités.
Un grand merci à Francis Mahut, directeur de l'agence française Eficiens -spécialisée dans le déploiement iBeacon- pour son éclairage.