Reportage M4E : l'iPhone a-t-il contribué à envenimer le conflit entre taxis et VTC ?
Par Laura Tibourcio de la Corre - Publié le
Suite aux manifestations de chauffeurs de taxis qui se plaignent de l'activité de sociétés de VTC comme Uber, Chauffeur Privé ou Allocab, la rédac' a voulu en savoir plus sur ce conflit, ses implications et le rôle qu'a joué l'iPhone dans cette querelle, en permettant à des startup de développer leur activité autour d'applications mobiles.
Certains chauffeurs de taxis craignent pour leur avenir car ils s’endettent sur des années pour investir dans une plaque qui vaut aujourd'hui environ 240 000€ et qui leur permet de
De plus, une majorité de taxis paient également une affiliation à une centrale radio comme ou G7 TAXI – Commande de taxi pour avoir des courses, alors que ce n’est pas leur métier premier. Ces organismes interdisent aux chauffeurs d'utiliser d'autres systèmes, y compris des applications mobiles, pour leur apporter des affaires, sous peine de se voir retirer leur radio. Cette situation semble bien curieuse lorsqu'on sait que ce sont les taxis qui paient 450€ par mois pour avoir un système de radio.
Pierre Peyrard, co-fondateur de Taxiloc, une application qui permet de réserver des courses, nous a confié sa difficulté à recruter des chauffeurs de taxis, à cause des contrats qu'ils signent avec les centrales radio, alors qu'il essaie de leur proposer un moyen alternatif de trouver des clients. D'un autre côté, les chauffeurs de taxis que nous avons rencontrés n'avaient pas non plus l'air de vouloir s'affranchir de leur radio ni de savoir que de telles applications existaient. Ils nous ont d'autre part affirmé qu'ils aimaient leur métier et
, une autre startup qui essaie de faire évoluer le métier, a posé quant à elle des capteurs dans des gares parisiennes afin d'afficher en temps réel dans son application le nombre de clients en attente aux bornes, ainsi que le nombre de taxis qui font la file. Les chauffeurs peuvent donc saisir l'opportunité de se rendre dans une gare pour charger des clients et ainsi occuper les 40% de leur temps où ils circulent à vide.
C'est d'ailleurs dans les aérogares et les aéroports que la grogne des taxis est la plus visible lorsqu'ils surprennent un chauffeur de VTC en train de charger un client sans réservation préalable, chose qui est strictement interdite. De plus, si Uber : Commander une course est la société qui a le plus de visibilité médiatique sur ce marché, c'est aussi celle qui est la plus décriée car son application n'annonce pas le prix de la course à la commande, conformément à la réglementation. Pierre Peyrard, co-fondateur de Taxiloc, en appelle d'ailleurs à notre ministre de l'intérieur pour apaiser la situation en commençant par faire appliquer la loi existante.
Difficile cependant de faire appliquer la loi lorsqu'il n’y a que 75 boers (policiers en charge de la surveillance des taxis et des VTC) disponibles dans la capitale. D’autres acteurs sur le marché des VTC, comme Allocab ou Chauffeur Privé, font l’effort de respecter la législation et annoncent un prix forfaitaire pour chaque course à la commande. Le client n'aura donc pas de surprise sur le prix à payer en sortant de la voiture, quelles que soient les conditions de la course, qu'il y ait des bouchons ou que le chauffeur ait fait un détour, nous affirme Yan Hascoet, co-fondateur de Kapten.
Yanis Kiansky, co-fondateur d'Allocab VTC et Taxi Moto, nous assure quant à lui que son entreprise veille bien à ce que ses chauffeurs ne réalisent pas plus de 30 à 40% de leur chiffre d'affaires avec leur seule application pour ne pas risquer de voir le contrat qui les lie requalifier en contrat de travail.
Les centrales radio, en revanche, n’en font pas toujours de même et un chauffeur de taxi a même réussi récemment à faire requalifier en cassation son contrat avec la G7 en contrat de travail. La nébuleuse semble donc bien venir de ces organismes qui contrôlent la filière taxi en gérant les centres de formation et les écoles et jouissent d'une influence notable auprès des politiques. Face à ce conflit explosif, le gouvernement essaie d'ailleurs de trouver des solutions pour apaiser la situation, comme le décret des 15 minutes entre la commande d'un VTC et la prise en charge du client publié en décembre 2013. Ce dispositif a été suspendu par le Conseil d'Etat.
Les autorités doivent donc encore faire des propositions et ont décidé de regarder de plus près ce qui se fait en matière de covoiturage, suite au lancement du nouveau service d'Uber baptisé UberPOP. Ce sujet n'est donc pas clos mais nous espérons avoir éclairé quelque peu la situation pour vous.
Merci à tous nos interlocuteurs pour leur temps et leur accueil chaleureux.
• Réserver un taxi ou trouver des courses lorsqu'on est chauffeur :
• Connaître en temps réel l'offre et la demande pour les taxis dans les gares parisiennes :
• Réserver un VTC :
Une concurrence déloyale dénoncée par les taxis
Certains chauffeurs de taxis craignent pour leur avenir car ils s’endettent sur des années pour investir dans une plaque qui vaut aujourd'hui environ 240 000€ et qui leur permet de
marauder(c'est-à-dire prendre des clients sans réservation préalable dans la rue). Ils voient dans le même temps des chauffeurs de VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) payer des licences à 100€ pour faire le
même métiersans autre charge que d’entretenir leur jolie berline, ce qu'ils qualifient de concurrence déloyale.
De plus, une majorité de taxis paient également une affiliation à une centrale radio comme ou G7 TAXI – Commande de taxi pour avoir des courses, alors que ce n’est pas leur métier premier. Ces organismes interdisent aux chauffeurs d'utiliser d'autres systèmes, y compris des applications mobiles, pour leur apporter des affaires, sous peine de se voir retirer leur radio. Cette situation semble bien curieuse lorsqu'on sait que ce sont les taxis qui paient 450€ par mois pour avoir un système de radio.
Des applications pour faire évoluer la filière taxi
Pierre Peyrard, co-fondateur de Taxiloc, une application qui permet de réserver des courses, nous a confié sa difficulté à recruter des chauffeurs de taxis, à cause des contrats qu'ils signent avec les centrales radio, alors qu'il essaie de leur proposer un moyen alternatif de trouver des clients. D'un autre côté, les chauffeurs de taxis que nous avons rencontrés n'avaient pas non plus l'air de vouloir s'affranchir de leur radio ni de savoir que de telles applications existaient. Ils nous ont d'autre part affirmé qu'ils aimaient leur métier et
le sentiment de libertéqu'il leur procure.
, une autre startup qui essaie de faire évoluer le métier, a posé quant à elle des capteurs dans des gares parisiennes afin d'afficher en temps réel dans son application le nombre de clients en attente aux bornes, ainsi que le nombre de taxis qui font la file. Les chauffeurs peuvent donc saisir l'opportunité de se rendre dans une gare pour charger des clients et ainsi occuper les 40% de leur temps où ils circulent à vide.
C'est d'ailleurs dans les aérogares et les aéroports que la grogne des taxis est la plus visible lorsqu'ils surprennent un chauffeur de VTC en train de charger un client sans réservation préalable, chose qui est strictement interdite. De plus, si Uber : Commander une course est la société qui a le plus de visibilité médiatique sur ce marché, c'est aussi celle qui est la plus décriée car son application n'annonce pas le prix de la course à la commande, conformément à la réglementation. Pierre Peyrard, co-fondateur de Taxiloc, en appelle d'ailleurs à notre ministre de l'intérieur pour apaiser la situation en commençant par faire appliquer la loi existante.
"Je demande au ministre de l'intérieur de faire respecter la loi"
Difficile cependant de faire appliquer la loi lorsqu'il n’y a que 75 boers (policiers en charge de la surveillance des taxis et des VTC) disponibles dans la capitale. D’autres acteurs sur le marché des VTC, comme Allocab ou Chauffeur Privé, font l’effort de respecter la législation et annoncent un prix forfaitaire pour chaque course à la commande. Le client n'aura donc pas de surprise sur le prix à payer en sortant de la voiture, quelles que soient les conditions de la course, qu'il y ait des bouchons ou que le chauffeur ait fait un détour, nous affirme Yan Hascoet, co-fondateur de Kapten.
Yanis Kiansky, co-fondateur d'Allocab VTC et Taxi Moto, nous assure quant à lui que son entreprise veille bien à ce que ses chauffeurs ne réalisent pas plus de 30 à 40% de leur chiffre d'affaires avec leur seule application pour ne pas risquer de voir le contrat qui les lie requalifier en contrat de travail.
Les centrales radio, en revanche, n’en font pas toujours de même et un chauffeur de taxi a même réussi récemment à faire requalifier en cassation son contrat avec la G7 en contrat de travail. La nébuleuse semble donc bien venir de ces organismes qui contrôlent la filière taxi en gérant les centres de formation et les écoles et jouissent d'une influence notable auprès des politiques. Face à ce conflit explosif, le gouvernement essaie d'ailleurs de trouver des solutions pour apaiser la situation, comme le décret des 15 minutes entre la commande d'un VTC et la prise en charge du client publié en décembre 2013. Ce dispositif a été suspendu par le Conseil d'Etat.
Les autorités doivent donc encore faire des propositions et ont décidé de regarder de plus près ce qui se fait en matière de covoiturage, suite au lancement du nouveau service d'Uber baptisé UberPOP. Ce sujet n'est donc pas clos mais nous espérons avoir éclairé quelque peu la situation pour vous.
Merci à tous nos interlocuteurs pour leur temps et leur accueil chaleureux.
• Réserver un taxi ou trouver des courses lorsqu'on est chauffeur :
• Connaître en temps réel l'offre et la demande pour les taxis dans les gares parisiennes :
• Réserver un VTC :