Face à la grève des taxis, le gouvernement s'attaque au covoiturage
Par Laura Tibourcio de la Corre - Publié le
Les taxis se voient aujourd'hui menacés par des services de VTC (voiture de tourisme avec chauffeur) se basant sur des applications mobiles tels que Uber : Commandez un trajet, Allocab VTC et Taxi Moto ou encore Kapten. Si ces deux corps de métiers transportent des personnes, ils n'exercent pas exactement la même activité et les taxis accusent les VTC de représenter une concurrence déloyale en se permettant de prendre des courses
à la volée, sans réservation préalable.
Accusation ridiculeselon Yann Hascoet, cofondateur de Chauffeur Privé, qui explique que cela n'aurait
aucun intérêt économique car si les chauffeurs prennent des clients sans réservation, ils ne passent pas par l'application mobile et Chauffeur Privé ne reçoit donc pas de commission.
Les arguments des VTC n'auront pas convaincus les syndicats des taxis qui appellent à manifester aujourd'hui, à Paris, par le biais
d'opérations escargot. Des barrages filtrants et des ralentissements étaient d'ores et déjà recensés ce matin en raison de ce mouvement qui réuniraient 1000 à 3000 taxis, soit deux fois plus que lors de la manifestation qui avait eu lieu début janvier, selon M. Bonamy du syndicat CPST. Face à cette situation explosive, le gouvernement tente d'apaiser la situation en annonçant des contrôles renforcés sur les sociétés de VTC et une mission de concertation pour trouver une solution.
La Direction de la répression des fraudes (la DGCCRF) va, quant à elle, enquêter sur le covoiturage réalisé dans un but lucratif, comprenez, sur le nouveau service lancé la semaine dernière par Uber, nommé UberPOP mettant en place des courses à 4€ minimum. Elle sera en charge de vérifier sa conformité avec la réglementation en vigueur étant donné que
le transport de passagers, sous couvert de covoiturage, réalisé dans un but lucratif est illégalet qu'il
constitue une activité de transport public non autorisée. Les services tels que BlaBlaCar : Covoiturage et Bus devraient également faire l'objet de cette surveillance accrue pour s'assurer que
la participation financière des passagers est bien limitée au partage des coûts.
Pas sûr cependant que ces annonces suffisent à calmer le jeu chez les taxis si elles ne sont pas suivies par des mesure concrètes.
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