Ghetto Tracker, l'app qui permet d'éviter les pauvres, ferme sous la pression
Par Laura Tibourcio de la Corre - Publié le
dangereusesd’une ville pour la visiter en toute sécurité.
Les habitants pouvaient noter la
tranquillitédes différents quartiers de leur ville pour que les visiteurs puissent s’y retrouver facilement. Il n’en a pas fallu plus pour provoquer une bien mauvaise presse sur les réseaux sociaux et la blogosphère : accusations d’incitation à la haine raciale, à la ségrégation sociale, les critiques ont fusé. Dans un email envoyé à Gawker, l’équipe a pourtant tenté de s’en défendre en affirmant que
ce n’était en rien leur intentionet qu’ils
ne pouvaient être tenus responsables des présomptions que les gens peuvent avoir basées sur la couleur de peau ou les revenus.
Face à cette volée de bois vert et suite à des emails de plainte provenant notamment d’une femme dont la famille a été détenue dans un
vrai ghettopendant la seconde guerre mondiale, les responsables ont décidé de renommer l’application Good Part of Town. Ce changement de nom, l’éradication du mot
ghettosur tout le site, ainsi que des visuels plus diversifiés ethniquement, n’auront pas calmé le jeu et le site a finalement fermé.
Il est vrai que pointer du doigt explicitement certaines zones géographiques pour leur taux de criminalité ou leur pauvreté n’aide en rien à la cohésion sociale. Cependant, ne semble-t-il pas légitime pour un touriste de savoir dans quels coins il ne doit pas trainer seul la nuit ? Est-ce que la même application, avec une stratégie marketing différente (ou dans un autre pays) aurait eu le même accueil ? Les créateurs ne semblent pas résignés et disent préparer un nouveau site sur le même concept.
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