Un des problèmes de l'App Store : l'attaque des clones
Par Arnaud Morel - Publié le
La montée en puissance irrépressible des boutiques d'applications débouche sur la multiplication des petites ou grosses arnaques - commentaires bidonnés, fausse adaptation de grosses licences... - qui affectent toutes les plateformes, à des degrés divers. Et même l'App Store d'Apple, pourtant le plus surveillé, n'échappe pas à ces fléaux numériques. Ars s'intéresse au cas des clones, à travers l'exemple d'une application, . Celle-ci, universelle, permet d'agrémenter les photos de divers éléments textuels ou d'illustration. L'app est sortie le 14 mai dernier, vendue 0,89 € et est rapidement montée dans les classements, jusqu'à arriver à la première place du classement payant US.
En juin, le premier clone était déjà sur le marché, un peu plus de 15 jours après la sortie de l'app officielle. A Beautiful Mess Free reprenant l'icône, et même les captures d'écran de l'application clonée. Puis débarque un deuxième clone, A Beautiful Mess Plus. Début août, pas moins de 7 applications clones étaient disponibles sur le store.
Face à ces attaques en règles, d'applications vendues parfois plus cher que l'application originale, les développeurs tentent d'avertir Apple.
Dans l'attente du bon vouloir de leurs cloneurs, les créateurs du logiciel cherchent leurs options légales. Elles sont bien peu nombreuses, surtout face à des éditeurs installés aux 4 coins du monde et à la façade légale plutôt imprécise.
Finalement, les clones finissent par disparaitre après plusieurs semaines de lutte et pas mal de manque à gagner.
Pour pouvoir réaliser un clone, les petits bandits de l'App Store doivent tout de même posséder quelques bases techniques solides. Le processus implique d'utiliser un appareil jailbreaké, puis déchiffrer manuellement l'application. Une opération complexe et éventuellement longue, surtout si l'app utilise l'ASLR (address space layout randomization), qui permet de positionner de manière aléatoire les zones de données en mémoire.
Une fois déchiffé le binaire de l'application, le reste est plus trivial. Et le temps de travail dépend des ambitions du pirate. Certains se contentent de modifier le nom de l'application, et d'en faire varier le prix - par exemple "Free" implique une version gratuite qui affichera des pubs, "plus" une version plus coûteuse que l'originale - d'autres modifient quelques éléments graphiques ou de fonctionnement. Et certains, même, proposent des apps complètement différentes, mais utilisant une icône proche et un nom voisin. Il faut de tout pour faire un monde.
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En juin, le premier clone était déjà sur le marché, un peu plus de 15 jours après la sortie de l'app officielle. A Beautiful Mess Free reprenant l'icône, et même les captures d'écran de l'application clonée. Puis débarque un deuxième clone, A Beautiful Mess Plus. Début août, pas moins de 7 applications clones étaient disponibles sur le store.
Pas d'interlocuteur
Face à ces attaques en règles, d'applications vendues parfois plus cher que l'application originale, les développeurs tentent d'avertir Apple.
Quand nous avons rapporté le problème de violation de propriété intellectuelle à Apple, ils ont fait suivre celui-ci aux éditeurs visés, et nous ont mis en copie, explique Trey George, l'un des responsable de A Beautiful Mess. Les cloneurs jouent alors la montre.
Ils ont répondu en disant "désolé pour notre erreur, nous allons vérifier ce problème et tenter d'y remédier.
Dans l'attente du bon vouloir de leurs cloneurs, les créateurs du logiciel cherchent leurs options légales. Elles sont bien peu nombreuses, surtout face à des éditeurs installés aux 4 coins du monde et à la façade légale plutôt imprécise.
Notre avocat nous a prévenu que ce serait très onéreux de les poursuivre, et que les indemnités que nous pourrions obtenir ne couvriraient même pas les frais engagés.
Finalement, les clones finissent par disparaitre après plusieurs semaines de lutte et pas mal de manque à gagner.
Faire un clone : pas si difficile
Pour pouvoir réaliser un clone, les petits bandits de l'App Store doivent tout de même posséder quelques bases techniques solides. Le processus implique d'utiliser un appareil jailbreaké, puis déchiffrer manuellement l'application. Une opération complexe et éventuellement longue, surtout si l'app utilise l'ASLR (address space layout randomization), qui permet de positionner de manière aléatoire les zones de données en mémoire.
Une fois déchiffé le binaire de l'application, le reste est plus trivial. Et le temps de travail dépend des ambitions du pirate. Certains se contentent de modifier le nom de l'application, et d'en faire varier le prix - par exemple "Free" implique une version gratuite qui affichera des pubs, "plus" une version plus coûteuse que l'originale - d'autres modifient quelques éléments graphiques ou de fonctionnement. Et certains, même, proposent des apps complètement différentes, mais utilisant une icône proche et un nom voisin. Il faut de tout pour faire un monde.
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