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Un journaliste chinois infiltré à Foxconn, a travaillé sur l'iPhone 5

Par Didier Pulicani - Publié le

Pour une fois, ce n'est pas un occidental qui est allé se balader chez Foxconn, mais bien un journaliste chinois, habitués aux règles qui régissent le monde du travail dans le pays.

Un journaliste chinois infiltré à Foxconn, a travaillé sur l'iPhone 5


Après voir réussi à se faire engager, l'homme a reçu une formation de plusieurs jours, durant laquelle il a été testé sur ses compétences, sa résistance au stress et son aptitude à suivre les directives de ses managers. Assez rapidement (8e jour), le journaliste s'est retrouvé sur une chaine de montage de l'iPhone 5. Des détecteurs de métal étaient présent à chaque entrée de ces zones dites sécurisées, et la moins détection d'objet suspect aurait conduit l'employé à un renvoi immédiat.

Là où il espérant sans doute ramener un scoop sur l'appareil, la réalité était tout de suite moins excitante, puisque notre infiltré s'est finalement retrouvé à tracer des points sur des plaques destinées à l'appareil. C'est d'ailleurs là que les choses se gâtent, puisque le journaliste n'aura finalement tenu que deux jours. La cadence était telle qu'il s'est mis à souffrir de douleurs physiques importantes à la nuque assez rapidement. L'opération s'est révélée particulièrement pénible, et jusque là réservée aux femmes (qui avaient des mains plus fines, et donc, plus habiles à ne pas se tromper). Mais la production avait besoin de bras, et il a alors fallu sélectionner des hommes à cette tâches, tout en prenant soin de vérifier la... taille de leurs mains :

Un journaliste chinois infiltré à Foxconn, a travaillé sur l'iPhone 5


L'homme n'a pas été tendre avec la direction, qui insistait pour que chacun accepte de faire des heures supplémentaires pour quelques dollars à peine. Il est ressorti de l'usine exténué, pas seulement à cause du travail en lui-même, mais aussi sur la difficulté de se reposer : la nourriture est qualifiée de dégueulasse, servie dans des cantines minutées, qualifiant les conditions de vies plus proches d'une caserne que d'une colonie de vacances.

Sur le fond, rien de bien nouveau sous le soleil : si les conditions de travail dans les usines chinoises ont bien évolué ces dernières années, elles sont encore bien loin des standards européens. Mais il est intéressant de voir que le sujet n'est plus seulement l'apanage du journalisme bien pensant européen et américain.

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