L'Ademe dément vouloir limiter les datas des forfaits mobiles
Par Laurence - Publié le
Pas de limitation en vue !
Roland Marion, directeur de l’économie circulaire à l’Ademe, est plutôt clair sur la question :
C’est faux. Il a précisé que l’agence n’a jamais proposé de loi visant à limiter les datas des forfaits mobiles. Rappelons que l'Ademe, en tant qu’organisme public, peut émettre des recommandations ou des observations au gouvernement et aux élus, mais n’a pas le pouvoir de proposer des textes de lois -peut-être de tirer la sonnette d'alarme sur certaines situations via des études.
Malgré les discussions récurrentes sur la consommation énergétique du numérique, aucune mesure visant à limiter les datas des forfaits mobiles n’est actuellement envisagée. Des personnalités politiques, comme Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’Éducation nationale, ont déjà suggéré un
rationnement d’internet, mais ces propositions n’ont pas abouti. Il faut dire qu'elle avait avancé une formule un peu surréaliste à 3Go la semaine ! Xavier Niel avait d'ailleurs explosé à l'annonce...
Des initiatives pour un numérique plus vert
L’Ademe s’est bien penchée sur l’impact environnemental du numérique. S'il n'y a pas de restrictions en vue, l'agence est prodigue en conseils. Selon ses analyses, les data centers et les équipements électroniques représentent 95% de l’empreinte carbone du secteur en France, tandis que la consommation de données mobiles n’en constitue que 5%. Mais, l’agence met davantage l’accent sur la réduction de l’impact des infrastructures et des appareils électroniques.
Plutôt que de limiter la data des forfaits mobiles, l’Ademe encourage les utilisateurs à adopter des habitudes plus responsables. Elle recommande de privilégier le Wi-Fi (se connecter au Wi-Fi à domicile ou au bureau plutôt que d’utiliser la 4G ou la 5G en continu), mais surtout prolonger la durée de vie de ses appareils en les utilisant le plus longtemps possible avant de les remplacer (et ainsi augmenter la durée des cycles de renouvellement).
Enfin, elle suggère de limiter l’usage de l’intelligence artificielle. Même si cela est très tentant, il faudrait éviter d’utiliser des applications ou services basés sur l’IA lorsque cela n’est pas nécessaire, car ces technologies sont énergivores. Par exemple, en 2023, les activités de Google dans le domaine de l’IA ont généré 14,3 millions de tonnes de CO₂, soit une augmentation de 48% depuis 2019. On vous laisse imaginer les résultats pour OpenAI.
Plusieurs acteurs du secteur technologique s’engagent à réduire leur empreinte carbone. Amazon vise un bilan carbone négatif d’ici 2040, tandis que Microsoft s’est fixé cet objectif pour 2030. Mais c'est surtout Apple qui semble être la meilleure élève avec des objectifs ambitieux pour réduire son empreinte carbone et atteindre la neutralité carbone d’ici 2030 pour l’ensemble de sa chaîne de production et de ses produits. Elle utilise d'ailleurs 100 % d’énergie renouvelable pour alimenter ses bureaux, ses Apple Store et ses data centers.