Un pays met la pression sur Apple pour préinstaller des apps gouvernementales
Par Laurence - Publié le
Une stratégie pour élargir l’accès aux services numériques
Lors d’une réunion en décembre dernier, des représentants du gouvernement indien ont présenté un plan visant à inclure la boutique d’applications GOV.in et des services numériques associés sur les smartphones vendus localement. Cette mesure s’inscrit dans une volonté plus large de promouvoir les services numériques publics auprès des 700 millions d’utilisateurs de smartphones dans le pays.
Cependant, Apple et Google montrent une résistance à cette proposition. Selon des sources citées par Bloomberg, Google, dont Android alimente plus de 90 % des smartphones en Inde, repousse activement cette initiative.
Au-delà de la préinstallation, le gouvernement indien demande également que ses applications soient téléchargeables via des sources tierces, sans déclencher les avertissements de
source non fiablehabituellement affichés par les appareils. Cette demande pourrait poser un défi majeur (mais pas insurmontable comme on peut le voir dans l'UE) pour Apple, connue pour sa stricte maîtrise des écosystèmes logiciels et des standards de sécurité.
Les autorités indiennes envisagent d’imposer des lois ou des textes réglementaires pour assurer la conformité des fabricants. Cette pression s’inscrit dans un contexte de surveillance accrue des géants technologiques mondiaux, alors que l’Inde cherche à renforcer sa souveraineté numérique et à soutenir son écosystème technologique.
Un marché stratégique pour Apple et Google
L’importance du marché indien pour Apple et Google complique davantage la situation. L’Inde est devenue un centre de production clé pour Apple, qui y fabrique désormais plus de 14 % de ses iPhone, tandis que Google envisage d’importants investissements dans l’assemblage de smartphones dans le pays.
Bien que cette initiative reflète la volonté du gouvernement de mieux contrôler les technologies étrangères, elle illustre aussi les tensions croissantes entre les entreprises technologiques globales et les exigences locales.
Vers une transformation des politiques technologiques ?
Apple, en particulier, a fait des concessions rares dans le passé. En Russie, la société avait accepté d’afficher une invitation pour installer des applications approuvées par le gouvernement, bien qu’elle ait conservé le contrôle sur les applications préinstallées. Plus récemment, des pressions réglementaires en Union européenne ont contraint Apple à ouvrir davantage ses plateformes, notamment en permettant l’installation d’applications tierces et en adoptant des connecteurs universels.
L’initiative indienne pourrait forcer Apple et Google à revoir leurs politiques, comme cela a été le cas dans d’autres régions. Toutefois, leur capacité à maintenir l’équilibre entre leurs principes d’exploitation et les exigences réglementaires locales reste à observer.