Téléphonie mobile : Orange en tête des classements, résultats mitigés pour la 5G
Par Laurence - Mis à jour le
Les écarts demeurent !
Force est de constater que la 5G a fait augmenter le débit moyen, mais que les écarts demeurent. Le service en ville reste meilleur que dans les campagnes et autres zones éloignées. Et on constate que cet écart demeure à tous les niveaux, que ce soit la communication téléphonique, le partage de fichiers sans parler du streaming vidéo.
Dans le détail, Orange est toujours en tête du classement, et ce, pour la quasi-totalité des cas d'usages analysés par l'Arcep et dans toutes les configurations géographiques : villes, zones moins densément peuplées ou grands axes de transports. Bouygues Telecom, Free et SFR lui succèdent en un groupe assez dense avec des résultats équivalents.
Ainsi dans les zones denses / grandes villes, tous les opérateurs alignent des résultats similaires et très élevés au test d'affichage de pages web : soit moins de 10 secondes dans 98% des tentatives pour Orange, 97% pour Bouygues Telecom, 95% pour Free et 94% pour SFR. Mais la différence se fait dans les zones rurales : Orange bascule à un très honnête 90%, devant Free (86%), Bouygues Telecom et SFR (81%). Ce dernier résultat est assez logique puisqu'ils partagent leur réseau dans ces zones.
5G : une meilleure couverture, mais peu d'impact !
Deux ans après son arrivée, le bilan est assez tiède pour la 5G, qui n'offre pas de résultats spectaculaires. L'Arcep précise que le réseau est
toujours en cours de déploiement par les opérateurs et son bénéfice immédiat réside surtout dans la capacité supplémentaire qu'elle apporte là où les réseaux mobiles sont fortement sollicités voire saturés. Il faudrait donc attendre encore au moins une année pour obtenir des résultats marquants.
Enfin l'Autorité retient deux autres facteurs qui ont pu influencer ce bilan. En effet, les confinements successifs ont freiné les déplacements et les utilisateurs ont moins sollicité les réseaux. Enfin, certains résultats ont pu être faussés par les grandes chaleurs. Pour l'Arcep, les smartphones les plus récents s'adapteraient mieux à la température en faisant passer certaines applications en second plan, dès lors que la température dépasse 42 degrés !
Focus : pics de chaleurs et comportement des terminaux 5G
La campagne de mesures Internet mobile s’est déroulée de juin à août 2022, durant une période qui a connu de forts pics de chaleurs. Pour éviter une surchauffe et réduire la température interne de l’appareil, certains terminaux 5G sont capables de faire passer toutes les applications en arrière-plan sur le réseau 4G, et de basculer ainsi automatiquement de la 5G vers la 4G, modifiant les performances de l’appareil. Ce phénomène est particulièrement marqué lorsque la température du mobile dépasse 42°C.
Pour prendre en compte ce phénomène de protection des terminaux 5G, l’Arcep a mis en place des mesures préventives sur le terrain pendant l’enquête en privilégiant la réalisation de mesures en matinée dans les agglomérations subissant les périodes de canicules (températures supérieures à 35°C), et décalé certaines des mesures dans des transports non climatisés pour les réaliser en-dehors des semaines les plus chaudes.
En complément, pour mieux refléter la qualité de service apportée par la 5G, l’Arcep a choisi de supprimer les mesures de la chaine compatible 5G dès lors que sur un même point de mesure, les mobiles des opérateurs dépassaient le seuil de 42 °C. Les mesures réalisées avec la chaine de mesures 2G/3G/4G, sur ces points, n’ont pas été supprimées.