Test iPhone 14 Pro et iPhone 14 Pro Max - Le test complet

Fleuron de la gamme, l'iPhone 14 Pro (et le grand modèle Pro Max) tente de conserver son leadership sur un marché très convoité, et toujours plus à la pointe de l'innovation. L'îlot dynamique nous a-t-il convaincu ? Y'a-t-il des surprises sur la connectivité ? L'écran toujours allumé fait-il fondre la batterie ? Après une semaine de tests intensifs, il est l'heure du verdict !

Comme un air de déjà-vu

Apple ne change plus le look de ses iPhone tous les ans depuis un bon moment déjà, préférant faire durer un bon design au moins 3 ans. En attendant l'iPhone 15 de 2023, notre modèle reprend donc les codes de son prédécesseur, et même de l'iPhone 12 avant-lui : bords taillés à la serpe, écran bord à bord, 3 capteurs derrière et une encoche devant... De loin, difficile de les différencier !

Le marketing a heureusement la bonne intelligence de proposer de nouvelles couleurs chaque année, histoire de montrer à son entourage qu'on le vient de claquer son PEL dans le dernier modèle de la Pomme. Assez critiqué lors de sa présentation, ce coloris violet lui sied pourtant plutôt bien : l'aspect sableux du métal brossé lui permet de changer de couleur suivant les angles et la lumières.

En dehors du violet intense (oui, des gens sont vraiment payés pour trouver ces formulations), on apprécie toujours autant les couleurs or, argent et noir sidéral, désormais classiques.

3 gros yeux, mais pas au milieu

De près, la prise d'embonpoint du bloc de capteurs est indéniable : chaque année, l'iPhone semble gonfler par ses objectifs, offrant un look de petit robot aux yeux globuleux.

Si vous avez le malheur de le poser à sec sur une table, il tremblera comme une vieille bique. Mais une fois dans sa coque, l'appareil sera déjà plus stable. Derrière ce faux problème se cache surtout un déséquilibre de plus en plus net en matière de design : est-ce que l'iPhone 25 ressemblera à un gros boitier Reflex ? Ne faudrait-il pas centrer tous ces objectifs ?

Blague à part, si j'apprécie toujours autant soin et la qualité de finition apportés par Apple, il y a comme un décalage entre l'usage de plus en plus polyvalent de ces appareils (devenus parfois de petites caméras d'action) et ce look tout droit sorti d'un musée : ne faudrait-il pas plutôt un iPhone Ultra, en carbone par exemple, que l'on puisse embarquer sans coque en randonnée ? Les coques, c'est sympa, mais comme dit le proverbe, on ne bâche pas une Ferrari !

Autre requête au successeur de Jony Ive, j'apprécierais un gros bouton pour la prise de photo, ce qui ne serait pas superflux. Combien de fois par jour, se galère-t-on avec ces interfaces tactiles pour prendre rapidement un cliché ?

Pour terminer, beaucoup s'étaient inquiétés (à juste titre) de savoir si les iPhone 14 Pro et leur énorme bloc optique, étaient toujours compatibles avec les chargeurs MagSafe. La réponse est oui, même si le petit modèle nécessite parfois d'ajuster un peu la pose. Même le très exigeant double-chargeur vendu par Apple (MagSafe Duo pour les intimes) ne pose pas de souci particulier.

L'écran qui ne voulait plus s'éteindre !

Mille ans après la concurrence, Apple propose enfin un écran Always-On, toujours allumé, même la nuit ! La capacité de la dalle à osciller entre 1 et 120Hz permet à l'iPhone de limiter au maximum sa consommation en veille et de conserver un rafraichissement minimal pour afficher l'heure, quelques widget, ses notifications et même son fond d'écran !

Bien pratique, ce système évite de réveiller l'iPhone toutes les 5 minutes en réunion pour vérifier si le déjeuner approche, ou encore la météo du week-end. Autre usage bien pratique : sur la table de nuit, il fait office de réveil, une fonction certes proposée par des applications tierces depuis longtemps, mais qui nécessitait de les relancer à la main avant de se coucher.

Seul bémol, Apple ne propose pas (encore ?) de personnalisation. Impossible de lui demander de se désactiver la nuit ou de n'afficher que l'heure -je trouve la luminosité globale toujours très élevée dans une chambre, problème d'ailleurs récurrent des réveils modernes rétroéclairés. Et quel intérêt d'avoir son fond d'écran en veille, franchement ? J'ai aussi remarqué que l'écran s'éteignait si l'Apple Watch était en train de charger à côté -un bon point, mais encore une fois, ce n'est pas paramétrable.

Mise à jour du 15/11/22 : L'écran Always-On des iPhone 14 Pro et 14 Pro Max est enfin personnalisable ! On peut décider de désactiver l'affichage des notifications et du fond d'écran, et de ne garder en fin de compte que l'heure (et les widgets). Cela offre un rendu plus sobre, plus reposant, et peut-être aussi plus économe en énergie. Bien sûr, on peut aussi le désactiver complètement si on le souhaite.

Un écran très lumineux en extérieur

L'écran des iPhone 12 et 13 était déjà très lumineux, avec 1000 nits (comme une Apple Watch), 1600 nits en HDR, même si en plein soleil, on ne voyait pas toujours grand chose. Le passage à 2000 nits constitue un vrai changement cette année : l'écran est presque 2x plus lumineux et cela permet de réellement profiter de son téléphone à la plage ou en plein été.

Pour nous, qui filmons beaucoup à l'iPhone, c'est même salvateur... à condition que la luminosité ne baisse pas ! Cet été, nos iPhone 12 et 13 Pro avaient une fâcheuse tendance à s'assombrir dès qu'il faisait plus de 30 degrés. Pour peu que le téléphone chauffe, nous étions plutôt à 300 nits qu'à 1000 en extérieur ! Pour le moment, difficile de se prononcer sur cette problématique, car ces derniers jours étaient plutôt frais.

Enfin, dernier point concernant l'écran, Apple n'a pas spécialement évoqué de changement en matière de résistance aux agressions. Malgré les dernières générations de Gorilla Glass, les faits sont là : l'iPhone supporte mal le moindre contact avec un objet tranchant. Pour le moment, nos iPhone 14 sont toujours en bon état (malgré le jetski !) mais nos modèles 12 et 13 Pro sont déjà bien rayés -et pourtant, on en prend soin.

Ecran allumé = moins d'autonomie ?

Comme avec l'Apple Watch, l'arrivée d'un écran toujours allumé fait craindre une baisse drastique de l'autonomie. Malgré une luminosité assez faible et un rafraichissement à 1Hz, il faut évidemment du jus pour maintenir tout ce petit monde en place.

En pratique, l'impact est en fait limité. Déjà, pour une raison simple : l'écran se désactive souvent. Dans la poche d'une veste, d'un pantalon, le dos au bureau... Et s'il est sur un dock, il est souvent branché. Apple va même jusqu'à éteindre l'écran si jamais vous quittez la pièce avec votre Apple Watch sur le bras !

Sur l'iPhone 14 Pro Max, que j'active ou non l'écran, j'arrive à environ 50% de batterie à 18H, de quoi finir la journée sans souci. Evidemment, mon usage n'est pas forcément généralisable, mais ces graphiques ont été réalisés pendant des journées assez intenses en terme de tournage -donc plutôt gourmandes en énergie.

J'ai réalisé un autre test : celui de laisser l'iPhone 14 Pro (non-max) sur une table pendant des heures, écran allumé, aucune application en tâche de fond, mais le WiFi était actif. Comme vous pouvez le voir, l'appareil a perdu moins de 1% de l'heure, soit la consommation classique de ces appareils en veille, sans y toucher. A environ 85% à midi, je l'ai récupéré à 70% à 10H le lendemain !

June et moi sommes habitués au format Max, le seul qui nous permet de tenir une journée complète (7H-minuit) sans charger et avec encore un peu de jus pour écumer les fins de soirée. Avec l'iPhone 14 Pro classique, en usage modéré, on finit souvent avec 0% de batterie à 22H, voire avant si vous avez le malheur de filmer un peu ou de lancer quelques jeux. Avec le Max, si je ne tape pas trop dedans la journée, il peut même durer presque 2 jours, chose impossible avec le petit format.

Ecran allumé, mais pas très réactif !

Après une semaine d'utilisation intensive, j'ai tout de même relevé quelques défauts à cet écran toujours allumé. Déjà, comme un iPhone en veille, il faut le réveiller. En effet, pour économiser de l'énergie, Apple a tout simplement désactivé la dalle tactile (le multipoint) ce qui rend toute interactions impossible.

Vous voulez faire défiler ou supprimer vos notifications ? Impossible ! Elles resteront comme figées ! Lancez l'appareil photo ou la torche ? Ceux deux icônes sont carrément absente tant que l'écran n'est pas allumé ! Pour toute interaction, il faut donc impérativement deux tapotements ou tout simplement relever le téléphone. C'est un peu frustrant à l'usage et même après une semaine, je me fais encore avoir !

Autre reproche, le rafraichissement ne concerne pas tous les widgets... Petit exemple ci-dessous :

Dynamic Island : cache-misère ou génie ?

Lors de sa présentation durant la keynote, la Dynamic Island semblait comme animée en permanence. On lance un appel, une musique, un minuteur, et la petite pastille grossit, se réduit et affiche des informations bien pratiques pour voir l'état de nos applications en cours d'exécution.

Cette forme de multi-tâche miniature est très appréciable : là où les Widgets ne sont que des raccourcis, cette îlot dynamique permet de réellement interagir avec une musique, un trajet Uber (les Live Activities), un minuteur... Un appui long aboutit à l'apparition d'une petite interface qui permet de ne pas quitter l'application en cours par exemple. Si vous êtes en plein jeu, l'appel sortira de cette pastille sans quitter le programme -tellement pratique qu'on aimerait la voir se généraliser sur d'autres modèles !

Ce sera sans doute aux développeurs de venir dynamiser un peu cet îlot, pas très dynamique la plupart du temps ! Un jeu comme Hit The Island－Fun Arcade Game s'amuse à utiliser la pilule comme adversaire, mais ce cas de figure sera sans doute compliqué sur la plupart des titres, qui doivent d'ailleurs tourner sur tous les iPhone. En revanche, les éditeurs pourraient utiliser la surface tactile pour en faire un bouton, par exemple !

Cette petite encoche décalée vers le bas est en réalité divisée en deux partie. Cela permet à Apple de placer un indicateur lumineux, quand on utilise la caméra par exemple, donnant l'illusion que toute la surface est exploitable.

En réalité, la place perdue est plus importante qu'avant ! En effet, cette encoche descend plus bas et vient manger l'écran plus en profondeur -on parle de quelques pixels, pas d'affolement. Mais dans un jeu ou un film, ignorer une extrémité de l'écran est beaucoup plus aisé que cette pilule qui semble comme percée dans la dalle.

Autre point négatif, lorsque vous souhaitez remonter dans une page web ou dans votre fil Twitter, vous avez l'habitude de venir toucher le haut de l'écran (l'heure, sur les anciens modèles sans encoche). Problème, si la Dynamic Island affiche de la musique, un minuteur ou un appel, vous avez de grandes chances de l'activer ! Il y a bien encore une zone qui permet la manipulation mais elle est si petite qu'une fois sur deux, je me fais avoir. Pour le coup, c'est un véritable retour en arrière en matière d'ergonomie.

Enfin, cette îlot étant situé tout en haut de l'écran, il est assez difficile à atteindre à une main. Pour interagir, il faudra donc venir avec une seconde main la plupart du temps. Et si vous pensez qu'Apple la faisait descendre lorsque vous abaissiez l'écran (via un petit glissement en bas de la dalle), la Dynamic Island restera bien sagement en haut !

Alors, fausse bonne idée cette île flottante ? Toute la question est de savoir si elle va perdurer dans le temps ! Si Apple arrive un jour à placer tous ses capteurs sous la dalle, elle n'aura plus réellement d'intérêt visuel. En revanche, si elle présente un réel besoin fonctionnel, Apple pourrait la conserver et même la déployer sur les anciens modèles. Pour le moment, je trouve son usage assez limité malgré tout et parfois casse-pied pour les interactions quotidiennes, mais rien n'est figé et Apple peut encore rattraper un peu ses quelques défauts.

Photo/vidéo : enfin une belle évolution !

Avec son nouveau capteur de 48MP, Apple permet enfin de monter un peu en gamme en matière de qualité photo. Comme vous l'avez vu dans notre article complet sur les améliorations photo et vidéo de l'iPhone 14 Pro, ce surplus de pixel couplé à un capteur plus large, permet d'améliorer significativement la qualité des clichés.

Pourtant, en pratique, tout n'est pas aussi révolutionnaire que pendant la keynote, notamment sur le reste des capteurs, dont les progrès sont à pas feutrés. Quant aux images en 48MP, leur format ProRaw les réserve pour le moment à quelques photos ponctuelles, tant la taille des fichiers est ingérable au quotidien.





En vidéo, vous l'avez vu, les progrès sont également assez ténus. Pas de 8K, pas de stabilisation sur l'ultra-grand-angle, seul l'arrivée d'un zoom 2x s'avère bien pratique durant les prises de vue en 4K60 (où il n'est toujours pas possible de changer de capteur à la volée).

Par contre, l'arrivée d'un mode GoPro baptisé Action apporte enfin un petit plus à l'appareil. Il faut bien penser à l'activer avant toute activité, mais une fois passé en 2,7K (un crop nécessaire pour tailler dans l'image), le résultat est vraiment très fluide. N'hésitez pas à revoir notre essai de la fonction sur un jetski, avec Sylwia, on a littéralement mouillé le maillot pour vous les amis !

Puissance : +10% et alors ?

Durant la keynote, Apple ne s'est pas trop attardée sur la puce A16. Il faut dire que son architecture ne semble pas beaucoup évoluer. Le SoC est toujours composé de 6 coeurs CPU et de 5 coeurs GPU, le tout emballé avec 6Go de RAM.

En revanche, le passage d'une gravure de 5 à 4nm permet à la Pomme de faire monter les fréquences (de 3,23 à 3,46Ghz), de gagner en autonomie (environ 1H sur la journée) et de moins chauffer -ce qui semble être le cas, mais on le verra surtout avec le retour de l'été.eee

Le gain en performance reste toutefois marginal, 10% environ, là où l'on atteignait parfois les 100% durant les premières années des puces AX. Cela reste appréciable d'une génération à l'autre, d'autant qu'Apple a encore quelques années d'avance face à Qualcomm, qui semble réellement peiner à rattraper les performances des puces A13 -qui datent de l'iPhone 11 !

Pour nous, utilisateurs d'iPhone, c'est plutôt une bonne nouvelle, car les appareils deviennent moins vite obsolètes qu'avant -rappelez-vous le gap entre un iPhone 3G et 3GS ! Entre un iPhone 11 et un iPhone 14, la différence de réactivité est assez minime. Seule la RAM permet parfois de ne pas relancer Waze ou un gros jeu trop souvent, mais les performances générales sont finalement assez nivelées du côté des éditeurs.

L'iPhone peut (encore) vous sauver la vie

Durant la keynote de l'iPhone 14 et de l'Apple Watch Series 8 et Apple Watch Ultra, Apple n'a cessé de nous rappeler les différentes possibilité de quitter cette Terre sous toutes ces formes : congelé sur un glacier, perdu dans la pampa américaine, ou pire, déchiqueté dans un accident de voiture.

Avec ses nouveaux capteurs (accéléromètres et gyroscopes), les iPhone 14 et 14 Pro peuvent encaisser plus de G, et via un peu d'IA au milieu, détecter les accidents de voiture. En clair, l'appareil appellera les secours, à moins que vous ne confirmez votre bon état de santé. Si l'on vous souhaite que tout ceci n'arrive jamais, on sera bien content d'avoir opté pour ce modèle si par malheur, on y était confronté !



Un américain a même voulu tester la chose, histoire de voir si Apple ne nous avait pas mitonné. Et comme attendu, l'iPhone 14 a bel et bien appelé les secours -ouf ! On rigole, mais je pense que cette fonctionnalité est vraiment sous-cotée : même si les voitures récentes sont de plus en plus capables de faire de même, la plupart du parc en circulation n'est pas encore équipé d'un tel dispositif.

Un téléphone satellite pour le même prix !

En Europe, les zones blanches (sans aucune connectivité 4G) sont heureusement de plus en plus rares -mais pas inexistantes. Ceux qui font de la montagne, de la spéléo ou qui naviguent en mer le savent, on se sent parfois bien loin de la civilisation quand son iPhone affiche "Aucun service".

Si Apple a choisi de proposer son service de satellite d'abord aux USA, ce n'est pas seulement car Globalstar (une startup américaine spécialisée en orbite basse) n'a que peu de dispositifs, mais surtout car le territoire est immense et encore très mal couvert par la 4G/5G. Les voitures sont d'ailleurs toutes équipées de radio par satellite pour cette raison-là : la bande FM n'existe vraiment que dans les villes !

Pour le moment, cet appel au secours se limite à des textos, et même un seul message ultra-compressé ! Apple vous questionne d'abord pour avoir toutes les informations sur votre éventuel sauvetage, avant de compresser ce petit télégramme et de l'envoyer en orbite. On est encore loin de pouvoir surfer ou passer des appels via Globalstar, même si à la base, le service avait été conçu pour cela (mais avec des appareils spécifiques).

Pour le moment, avec seulement 24 satellite, dont 85% alloués à Apple, Cupertino est encore loin de pouvoir couvrir toute la planète. Un partenariat avec Elon Musk et sa constellation Starlink, par exemple, aurait du sens, car les débits et la couverture sont bien meilleurs -mais la question de la compatibilité avec le modem Qualcomm Snapdragon X65 n'est pas forcément assurée. Les paraboles de Starlink sont encore massives et peu de chance qu'un iPhone puisse déjà rivaliser avec pareil matériel pour l'instant.

Une petite sortie du patron de SpaceX sur Twitter évoquant des discussion avec les équipes de l'iPhone (et non Tim Cook, avec qui il est en froid) a d'ailleurs aiguisé notre curiosité -est-ce du bluff ? Apple est du genre à faire signer le moindre accord de confidentialité dès l'amorce d'une discussion d'un éventuel partenariat. Pour la petite histoire, le dernier satellite de Globalstar a été lancé le 19 juin 2022 par la fusée... Falcon 9, d'Elon Musk.

Une 4G/5G plus rapide (vraiment)

Cette année, la connectivité progresse presque autant que la photo ! En effet, avec ce nouveau modem Qualcomm Snapdragon X65, l'iPhone profite d'un débit théorique maximal de 10Gbs en 5G.

En pratique, durant mes tests, je gagne quand-même entre 20 et 40Mbps sur une connexion 5G de Free. Mais ces benchs n'ont pas réellement de valeur, car j'ai utilisé la même carte SIM, et rien ne me dit que la porteuse est la même ou que le réseau n'était pas encombré à certains moments. Mais en répétant de façon empirique ces différents SpeedTests, les iPhone 14 et 14 Pro semblent quand-même plus rapides que leurs prédécesseurs.

Cette constatation a également été faites aux USA, avec +35% de débit en plus et en moyenne, sur différents opérateurs. Là encore, les bandes de fréquences utilisées outre-Atlantique sont différentes de celles de nos contrées, mais la tendance est quand-même là.

Un double-GPS, plus précis

Comme l'Apple Watch Ultra, l'iPhone 14 Pro (mais pas l'iPhone 14 de base) embarque une nouvelle puce GPS, capable de capter deux bandes de fréquences à la fois. Cela permet théoriquement d'améliorer à la fois la précision du signale et la durée de positionnement.

Pour avoir comparé avec mon iPhone 13 Pro Max (cf la vidéo), l'appareil voyait exactement le même nombre de satellites, et le positionnement semblait assez similaire. Je n'ai pas eu le temps de faire des tests à la Défense, ou dans une zone très fournie en gratte-ciels, ni au fond d'une vallée à Chamonix, mais ce sera peut-être l'occasion de revenir plus tard sur cette fonctionnalité, ponctuellement bien pratique.

Autre possibilité, que Waze, Google et consorts profitent de ces améliorations pour mieux anticiper les carrefours et les changements de files -là encore, il faudra des tests plus poussés et sans doute une amélioration de ces logiciels (souvent prédictifs) pour en tirer réellement partie.

Du Bluetooth 5.3 !

Le bluetooth évoluait assez peu jusque là sur l'iPhone, mais l'arrivée de la dernière norme en vigueur (5.3) est réellement intéressante.

Comme vous l'expliquait June, cette petite nouveauté apporte en pratique plusieurs fonctions très intéressantes :

Apple devrait d'ailleurs en tirer partie dans ses AirPods Pro 2, ce qui pourrait donner un avantage à ces iPhone, peut-être en qualité sonore, mais aussi sur le plan de l'économie d'énergie.

WiFi 6E, USB C... non mais on a le satellite !

En dehors du prix, ces nouveaux fleurons de la gamme iPhone auraient pu friser la perfection si Apple avait enfin remplacé le port Lightning par de l'USB C, bien plus pratique à l'usage.

Imposé par l'Europe dès 2023, l'iPhone 15 y aura droit à coup sûr. En attendant, autant faire durer l'écosystème, très rémunérateur via le programme MFi, mais casse-pied pour les utilisateurs qui doivent jongler avec de nombreuses connectiques.

Autre grief, l'iPhone n'embarque pas de WiFi 6E. C'est vraiment dommage, lorsqu'on sait que le Lightning n'est toujours qu'en USB 2 ! Comme on avait pu le voir dans la vidéo ci-dessous, cette nouvelle norme permet de dépasser allègrement le Gigabit (pour de vrai) si l'on est proche de la borne ou d'un autre iPhone -pratique en AirDrop par exemple ! D'autant que Samsung le propose depuis un bon moment déjà...




La charge rapide non plus, n'évolue pas. Il faut toujours une demi-heure pour récupérer la moitié de la batterie. C'est correct, mais plutôt dans la moyenne basse du marché. Rappelez-vous, le dernier modèle de RealMe pouvait faire de même en seulement 5mn, et même charger l'intégralité de l'appareil en moins de 15mn !

Enfin, que dire des capacités de base de 128Go à plus de 1329/1479€ (Pro/Pro Max), surtout vu les progrès en photo/vidéo et le poids des fichiers en nette augmentation ! Sur ces modèles, 256 voire 512Go semble presque indispensable, sauf à beaucoup user du Cloud -mais le réseau ne peut pas pallier tous les usages.

Alors, on attend l'iPhone 15... ou pas ?

Après une semaine complète passée avec cet iPhone 14 Pro, peut-on vraiment parler de révolution face à l'iPhone 13 ? Non évidemment, mais ce nouveau modèle apporte quand-même son lot de nouveautés assez appréciables.

L'écran toujours allumé donne des airs d'Apple Watch Series 0 aux précédents modèles. A l'usage, j'aime de plus en plus pouvoir regarder un écran qui n'est pas... éteint.

La Dynamic Island, qui a fait tant rêver durant la keynote, se révèle finalement assez gadget pour l'instant, voire même casse-pied pour certaines actions. Comme la Touch Bar, donnez-lui une chance, car elle apporte quand-même une nouvelle façon d'afficher une forme de multi-tâches.

Les progrès en matière de connectivités sont assez inédits d'une génération sur l'autre, même si pour le commun des mortels, de l'USB C et du WiFi 6E auraient peut-être été plus utiles qu'une connexion satellite ou un détecteur d'accident...

Enfin, sur le plan de la photo et de la vidéo, tous ceux qui -comme nous- utilisons l'iPhone au quotidien, aussi bien pour des clichés professionnels que personnels, seront ravis de voir qu'Apple fait progresser ses capteurs, ses optiques et les traitements ad-hoc. Si vous sautez 2 ou 3 générations, alors là, le gap est bien réel -face à un iPhone 11 Pro par exemple, l'écran HDR et les images captées à ce format, sont tout simplement impressionnantes !

Est-ce que l'iPhone manque de hype ? Quid des écrans pliants, de la 8K, du téléobjectif périscopique ? Du WiFi 6E ? Apple arrive de plus en plus souvent second sur des technologies largement répandues chez la concurrence (comme l'écran allumé, l'USB C...) et peine à vraiment se démarquer -ce n'est pas la connexion satellite d'urgence ou la détection d'accidents qui changera vraiment votre quotidien ou vos usages -ce sont juste des nice to have comme le disent les américains. Mais bon, il faut bien laisser des nouveautés à l'iPhone 15...

Mais depuis l'ère Tim Cook, le dessein de l'iPhone n'est plus de changer les codes, mais bien de proposer un appareil homogène, bon partout, gage d'une certaine maturité, le tout enrobé dans un système régulièrement mis à jour, respectueux de ses données et offrant aux développeurs comme aux utilisateurs, un écosystème complet dans lequel ils se complaisent volontiers. Et de ce point de vue, notre iPhone 14 Pro, cuvée 2022, répond parfaitement au cahier des charges édicté à Cupertino.