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Phil Schiller : "Il n'y aura aucun changement pour l'App Store" (taxe à 30%)

Par Laurence - Publié le

Dans un contexte plutôt polémique où les pratiques d'Apple et l'App Store font l'objet de nombreuses contestations et d'investigations, la firme a choisi de réagir par la voix de Phil Schiller, vice-président senior du marketing. Dans un appel téléphonique à TechCrunch, ce dernier est venu défendre la position d'Apple vis-à-vis de «Hey» de Basecamp et plus globalement réaffirmer les CGU de l'App Store.

Pas d'exception envisagée, le message est plutôt clair : A ce jour, nous n'envisageons aucun changement, précise-t-il avant de rappeler Il y a beaucoup de choses qu'ils [Basecamp] pourraient faire pour que l'application fonctionne selon nos règles. Nous aimerions qu'ils le fassent.

Phil Schiller : "Il n'y aura aucun changement pour l'App Store" (taxe à 30%)


Le VP revient d'ailleurs longuement sur le principe de l'application litigieuse. Il lâche au passage que ce refus a fait l'objet d'une étude interne suivie d'un très long courrier, et non d'un simple appel téléphonique comme il a été tweeté par le CEO de Basecamp.

Cupertino justifie donc sa décision en se basant sur le modèle économique choisi par la messagerie, dont le téléchargement est gratuit mais l'accès totalement payant. Ainsi l'utilisateur est forcément amené à payer un abonnement au service sur leur site Web, et non sur l'App Store qui ne fait qu'héberger l'application.

Vous téléchargez l'application et elle ne fonctionne pas, ce n'est pas ce que nous voulons sur notre store. C'est pourquoi, Apple exige que les achats ou les abonnement soient intégrés, de la même manière que le téléchargement de l'app. Le fonctionnement de Basecamp serait donc tout simplement contraire à article 3.1.1 relatif aux achats in-app.

3.1.1 Achat intégré :

Si vous souhaitez déverrouiller des options ou des fonctionnalités dans votre application (à titre d'exemple : des abonnements, des devises dans le jeu, des niveaux de jeu, l'accès à du contenu premium ou le déblocage d'une version complète), vous devez utiliser un achat intégré dans l'application. Les applications ne peuvent pas utiliser leurs propres mécanismes pour débloquer du contenu ou des fonctionnalités, telles que des licence, les markers de réalité augmentée, des codes QR, etc. Les applications et leurs métadonnées peuvent ne pas inclure de boutons, de liens externes ou d'autres actions qui dirigent les clients vers des mécanismes d'achat autre que l'achat in-app.


Le VP en profite pour revenir sur la seule tolérance possible, celle des lecteurs, à savoir des apps des plateformes de streaming, dont le rôle n'est d'afficher qu'un contenu hébergé ailleurs (musique, livres et films). De même que les applications qui n'offrent que des options payées par des institutions ou des sociétés et non par l'utilisateur final. Nous n'avons pas étendu ces exceptions à tous les logiciels. Le courrier électronique n'est pas et n'a jamais été une exception incluse dans cette règle.

Phil Schiller : "Il n'y aura aucun changement pour l'App Store" (taxe à 30%)


Au delà de Hey, c'est tout le fonctionnement de l'App Store, qui fait l'objet de nombreuses critiques et investigations aux États-Unis, comme en Europe (avec Spotify et Kobo). Hier soir, David Cicilline (Chairman of the U.S. House Subcommittee on Antitrust) se montrait des plus remontés dans le dernier épisode de Vergecast. A ses côtés, on retrouvait également David Heinemeeme Hansson ( CTO de Basecamp et développeur de Hey).

En raison de sa position sur le marché, Apple pratique des prix exorbitants -c'est du grand banditisme- et intimide les gens à payer 30% ou refuser l'accès à leur marché. Cela écrase les petits développeurs qui ne peuvent tout simplement pas survivre avec ce genre de comportement. S'il y avait une réelle concurrence sur ce marché, cela ne se produirait pas.

Beaucoup de gens se sont manifestés pour partager leurs expériences, ils ont peur des représailles économiques, ils craignent de ne pas pouvoir survivre aux pressions que ces grandes plateformes peuvent imposer en raison du pouvoir dont elles disposent. Et nous avons l'intention de vérifier ces allégations très sérieusement. C'est un vrai problème sur le marché. C'est une conséquence directe d'un énorme pouvoir sur le marché.

Phil Schiller : "Il n'y aura aucun changement pour l'App Store" (taxe à 30%)


Dans ce contexte, une autre contestation est revenue sur le devant de la scène, tendant à confirmer que même les plus grands peuvent se heurter à Apple. En effet, Facebook vient d'essuyer cinq refus consécutifs pour son app Facebook Gaming (disponible sur le Google Play Store). Là encore Apple se réfugie derrière ses Guidelines décidément blindées juridiquement.

Elle invoque l'art 4.7
, relatif aux applications contenant notamment des jeux codés en HTML5. Ces dernières sont autorisées à condition que cela ne soit pas leur objet principal et qu'elles n'aient pas pour rôle de distribuer d'autres apps. Autrement dit, pas de boutique d'apps dans l'App Store, ce qui ne serait pas le cas de Facebook Gaming.

Le groupe de Mark Zuckerberg a bien tenté de modifier la présentation ou l'interface de son app, pour être réduite à son plus simple appareil (et ne présenter aucune liste de jeu). Mais Apple lui reproche son principe même, de n'être qu'une boutique -même gratuite- permettant de télécharger des jeux et de se passer de la validation d'Apple sur ces derniers !

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