Opinion : et si l'on imaginait l'iPhone du futur ?
Par Didier Pulicani - Publié le
Ce matin, Christophe a tenu à nous faire partager son opinion sur les futurs iPhone, à partir des rumeurs qui ont circulé ça et là. Fort de son expérience en design industriel, nous avons trouvé sa réflexion tout à fait pertinente, ou du moins, plus avant-gardiste que les dernières rumeurs sur les écrans OLED ou autour du Smart Connector !
À la vue des récentes rumeurs, spéculations et brevets qui se dispersent sur la toile, j’ai envie de vous faire part à mon tour, non pas de mes prédictions mais de mes spéculations quant au futur hypothétique de nos smartphones et ce qui pourrait particulièrement être excitant de voir s’incarner dans les prochaines générations d’iPhone.
Je précise que je suis designer, très familier des produits technologiques pour avoir travaillé pour de grands groupes industriels et spécialiste en matière de prospective, matière que j’enseigne depuis plusieurs années dans de grandes écoles de design.
Tout d’abord, à propos de la disparition du module Touch ID au profit d’une sensibilité de l’écran tout entier. Le principe qui est décrit ça et là me laisse à penser que si l’on peut capter l’empreinte sur toute la surface, cette même surface peut tout à fait capter autre chose : dans un premier temps la lumière, pour faire de cette surface un capteur solaire permettant de recharger l’objet en permanence (quelques entreprises proposent déjà des capteurs solaires absolument transparents) ; et dans un deuxième temps pourquoi pas l’image, de manière à faire de l’écran tout entier un capteur photo. Imaginez un instant que, grace au fait que cet écran-capteur soit rétro-éclairé, il suffise de poser l’objet sur n’importe quelle surface, matière, ou imprimé pour en extraire immédiatement la copie numérique ? Un scanner, tout comme Touch ID scanne nos empreintes. Mais ajoutez à cela les capacités d’un capteur photo et imaginez la résolution des images obtenues !
D’autant que quelques rumeurs nous racontent que les futurs iPhones verraient le retour du verre au dos de l’engin. Pour peu que le recto et le verso soient composés du même écran-capteur, on fait disparaitre l’optique, autant avant qu’arrière et chaque face peut indifféremment afficher une interface ou photographier. Ce qui est amusant, c’est qu’ainsi on peut rendre virtuellement l’objet transparent, puisque ce qui est vu par le dos apparait intégralement sur la face.
Vous me direz alors, comment pourra-t-on différencier les deux faces si rien ne les distingue physiquement ? Cela sera inutile puisque l’objet sait toujours dans quel sens vous le prenez et où sont vos yeux pour afficher l’interface toujours du bon côté. Et libre à vous d’utiliser la face opposée pour y afficher la personnalisation que vous voulez, couleur, matière, message, etc.
Un objet qui pousse encore plus loin la réduction du design physique, laissant la forme de l’usage dominer sur l’esthétique matérielle pré-conçue. Sans spéculer cette fois, je suis sûr qu’il s’agit là d’un des préceptes de Sir Jonathan Ive et de l’équipe qui l’entoure.
Ce qui pose le plus de question, c’est le territoire commercial des vendeurs de coques et autres protections, à supposer que les matériaux gagnent en solidité. Mais il n’est pas impossible que le peu de chassis visible émergeant de la tranche soit agrémenté d’une finition absorbant les chocs, pourquoi pas un élastomère ou un silicone, ce fameux « verre mou ».