L'iPad 3, pardon, le nouvel iPad, a enfin été présenté par Apple. Il faut dire que changer le numéro de version de l'appareil aurait été bien mal venu, alors que visuellement, on le distingue à peine de son prédécesseur. Après une semaine de test, voici notre verdict !
Clémentine présente l'iPad 3
Avant de rentrer dans le vif du sujet, laissons la parole à notre Clémentine nationale, qui se charge de résumer la situation :
Un design (presque) inchangé… et une prise de poids
D'extérieur, difficile de distinguer les deux appareils. Légèrement plus épais, il se distingue surtout par un capteur photo plus large, mais c'est à peu près tout ! Apple a conservé ses deux couleurs (noir et blanc), alors qu'avec le printemps, on aurait bien aimé voir un peu plus de coloris !
Une fois en main, et avant de regarder l'écran, intéressons-nous au poids : quelques dizaines de grammes de plus que l'iPad 2, pas de quoi décrocher le papier-peint du mur, comme dirait ma grand-mère. Pourtant, avec l'habitude, on sent nettement la surcharge. 650 grammes (10 de plus sur le modèle 3G), ce n'est pas rien ! Pour lire un livre ou même lancer un jeu vidéo, à moins de le caler sur les genoux, il pourra s'avérer fatiguant à la longue. Mais qu'on se le dise, malgré les progrès importants d'années en années, l'heure n'est pas encore à la dimension d'une feuille de papier !
Un écran vraiment exceptionnel
Le changement, c'est l'écran ! écrivions-nous dès sa sortie. Et sur ce point, aucun doute, c'est LA nouveauté de l'iPad 3, pardon, du nouvel iPad.
Affichant une résolution de 2 048 x 1 536 pixels à 264 pixels sur 10", en terme de densité de pixels, on n'est pas tout à fait au niveau de l'écran Retina de l'iPhone 4/4S. Pourtant, Apple a décidé de garder l'appellation, par un astucieux calcul (si vous avez suivi la vidéo de Cleméntine). Suivant la distance à l'écran, on peut donc imaginer qu'on ne distingue pas les pixels avec l'oeil humain. Mais à ce compte là, autant dire que même votre vieille télé à tube est Retina, si vous la regardez à 2 mètres ! Ne chipotons pas, car même en collant la rétine sur la vitre, on a bien du mal à distinguer un crénelage comme c'était le cas avec le premier iPad.
Nouveau processeur, nouvelle carte 3D
Pas de A6 quadri-coeur, mais un processeur A5X double coeur muni, d'une partie graphique à 4 coeurs, réputée plus puissante que la concurrence (Le NVidia Tegra 3, qui se généralise sur Android).
Dans les faits, on aura -pour le moment- bien du mal à le vérifier : peu de jeux sont compatibles avec la nouvelle résolution (Real Racing 2, Mission Controle 3…) et il n'existe pas réellement de jeux comparables avec leur équivalent Android.
Voilà un exemple de capture d'écran d'un jeu optimisé :
Dans les faits, on ne ressent pas la différence de vitesse avec l'iPad 2. Au contraire, parfois -comme avec l'application de l'appareil photo- on a le sentiment que ça rame un petit peu. Il faut dire que nous avons là un écran dont la résolution avoisine celle d'un écran 27" Apple ! Même un MacBook Pro 17" n'a pas autant de points à l'écran !
Tout n'est pas encore très "Retina"
Apple va mettre plusieurs mois avant de valider l'ensemble de son catalogue : presque tous les développeurs ont soumis une version Retina de leur app, mais les lutins -qui valident les programmes- sont littéralement engorgés par cet afflux massif de mises à jour.
Exemple : Rage HD n'a pas été mis à jour :
Pour le moment, donc, peu d'applications profitent vraiment de la nouvelle résolution. Les jeux prévus pour l'iPad 1 et 2 apparaissent très pixelisés : Rage (ci-dessus), par exemple, est carrément moche, disons-le. Amusant, c'est finalement MineCraft et Angry Birds qui sont les moins affectés, du fait de leurs graphismes assez simples. En dehors des jeux, certaines applications -qui utilisent peu les éléments graphiques standards d'Apple- se retrouvent presque illisibles. Il faudra donc être patient avant de pouvoir profiter des bénéfices du Retina, comme ce fut le cas avec l'iPhone 4.
Mais la principale frustration viendra du web : sur un iPad, on surfe beaucoup plus facilement que sur un téléphone. Or en 2012, très peu de sites sont optimisés pour ces écrans à très haute définition : pour en profiter, il faudrait que toutes les images, icônes et éléments graphiques, soient disponibles en haute résolution. Attention, cela ne veut pas dire que le web sera plus moche sur l'iPad 3 que sur l'iPad 2 ! Mais si vous passez vos journée à surfer sur des applications optimisées pour cet écran, en retournant sur le web, vous aurez cette impression de flou assez désagréable, comme si internet était tout à coup devenu qualitativement has-been.
Enfin, il faut également noter que les applications vont globalement prendre un peu de poids. Chaque développeur sera en effet obligé d'intégrer les éléments pour iPad 1/2 d'un côté et i'Pad 3 de l'autre. Rajoutez à cela les deux résolutions de l'iPhone pour les applications universelles, et vous arrivez parfois à quadrupler le poids d'une application standard. Même si Apple a remonté la limite de téléchargements à 50Mo, les forfaits de donnés n'ont pas évolué à la même vitesse. D'autre part, sur votre iPad, il faudra aussi plus de place pour stocker ces programmes : prendre un iPad 16Go semble un peu juste, il sera vite plein avec seulement quelques jeux. 32Go semble un minimum et on aurait aimé qu'Apple propose un modèle plus haut-de-gamme, comme 128Go par exemple.
iPad 3: très long à charger, mais rapide à vider (et à chauffer !)
Intéressons-nous maintenant à la batterie de l'iPad 3.
Comme nous vous l'annoncions, Apple a donc doublé la capacité des accumulateurs de sa tablette, passant de 25Watt-heure à 42,5-watt-heure. Pourtant, le chargeur (de 10 Watts) n'a lui, pas bougé.
De ce fait, les temps de charge, eux, ont bien évolué, selon nos tests :
Pas loin de 6H sont nécessaire pour passer de 0 à 100%, contre moitié moins avec l'iPad 2. Il faudra donc penser à le charger... la nuit !
Concernant l'autonomie, elle reste comparable à celle de l'iPad 2 : on atteint presque les 10H annoncées en se contentant d'avoir une utilisation standard (web, mail, photos...).
Tout change lorsque vous lancez un jeu, et particulièrement ceux qui sont optimisés pour le nouvel écran. Nous avons tenu à peine 4H, en jouant à Modern Combat 3 de Gameloft, contre plus de 6H30 sur l'iPad 2 avec ce même jeu. A relativiser tout de même, suivant les titres, la consommation est assez variable.
Enfin, dernier point, nous avons noté que l'iPad 3 chauffe beaucoup plus que son prédécesseur lorsqu'il est sollicité, notamment en 3D. Rien d'alarmant ou d'anormal, mais le coque atteint des températures que l'on avait plutôt l'habitude de rencontrer sur les MacBook Pro que sur la tablette d'Apple.
iPad 3 contre iPad 2 : comparaison de l'appareil photo
Lorsque nous nous sommes décidés à comparer l'appareil-photo de l'iPad 2 avec celui du nouvel iPad, il n'a pas fallu bien longtemps pour se poser la vraie question : quel intérêt de prendre des photos avec une tablette ?.
Car on ne parle pas ici de tablette de 5", mais bien d'un iPad de 10", avec lequel on ne va pas aller se balader dans la rue, au ski ou en randonnée. L'iPad reste un objet de salon, de travail, et il ne se glissera jamais dans la poche, prêt à être dégainé si la situation l'exige.
Pour autant, on se prend quand-même à utiliser l'iPad comme un appareil photo d'appoint : publier un instantané familial sur Facebook, prendre une photo en réunion, immortaliser l'avancée de travaux d'un chantier... L'iPad 2 pouvait s'avérer frustrant, tant son capteur (0.7MP) était honteusement faiblard. Avec 5MP, l'iPad 3 peut enfin prétendre à faire de la photo de manière correcte et vous allez le voir, la comparaison est sans appel. Pour la petite histoire, il possède le même capteur que celui de l'iPhone 4. Dès lors, vous pouvez également vous référer à notre comparatif entre l'iPhone 4 et l'iPhone 4S que nous avions réalisé l'an dernier.
La différence de capteur (5 fois plus de pixels sur l'iPad3, donc !) donne évidemment une précision d'image incomparable, comme ici, à l'échelle 1:1 :
En extérieur, à pleine lumière, les couleurs sont un peu plus chaudes sur l'iPad 3. Notez également la différence de profondeur de champ entre les deux appareils :
En luminosité moyenne (temps couvert, lumière naturelle, en intérieur), l'iPad 3 s'en sort vraiment bien, et affiche une luminosité et un éclat proches de ce que l'on obtient avec un iPhone 4S :
L'iPad 2 générait effectivement beaucoup de grains en faible luminosité. Son successeur s'en sort évidemment nettement mieux (cliquez sur les originaux pour vous en rendre compte) :
Même à faible distance, l'iPad 3 possède une petite profondeur de champ assez appréciable :
Enfin, terminons par le capteur frontal (renommé par Apple en Facetime), qui n'a pas changé d'un iota :
Les images sont toujours d'aussi mauvaise qualité (640x480) et s'avèrent totalement inutilisables en faible lumière :
Apple a donc réussi un joli coup, en donnant enfin à sa tablette un capteur dorsal qui peut prétendre à faire de la photo. Sans être au niveau du 4S et de ses 8MP, on se rapproche donc de l'iPhone 4 en terme de rendu, ce qui s'avère largement suffisant pour réaliser des clichés d'appoint.
Par contre, petite déception pour le capteur frontal, qui n'évolue pas : des logiciels comme Photo Booth sont pourtant amusants à utiliser avec les enfants. Pour Apple, la priorité de ce côté là de l'écran, c'est la visio !
iPad 3 : comparatif du capteur vidéo (+ stabilisateur d'image)
Avec Marion, nous avons pris notre courage à deux mains et sommes allés filmer quelques plans (en profitant du beau temps), avec d'un côté l'iPad 2 et de l'autre, l'iPad 3. Comme vous le verrez dans la vidéo qui suit, le gain apporté par le 1080p est vraiment appréciable.
Notez que YouTube dégrade un petit peu la qualité, le rendu réel étant légèrement supérieur :
Enfin, l'information est passée assez discrètement, mais l'iPad 3 embarque un stabilisateur d'images, plutôt performant. Petit exemple, avec les deux tablettes secouées et placées côte à côte :
4G ou pas 4G ?
Le débat a enflammé le web depuis la sortie. Annoncée uniquement pour les USA, la 4G de l'iPad 3 sera-t-il compatible avec les normes européennes ?
Il n'y a pour l'heure, pas de réponse à cette question. Techniquement, l'iPad semble prêt à accueillir les fréquences française et européennes, sous réserve qu'Apple n'ait pas bridé ses composants internes. La puce de Qualcomm est en effet censée gérer nos fréquences européennes, mais il est possible qu'Apple n'ai pas anticipé la chose, notamment au niveau des antennes.
Par ailleurs, lorsque la 4G débarquera dans nos contrées, il faudra de toute façon qu'Apple et les opérateurs s'organisent pour adapter l'appareil aux réseaux locaux. Et c'est là que ça coince : ce type de test peut prendre plusieurs mois et d'ici là, une prochaine génération d'iPad aura sans doute vu le jour. On se consolera par le fait que la tablette gère tous les réseaux 3G actuels, même les plus rapides.
Notez enfin que la 4G "LTE" des USA est considérée par beaucoup comme de la 3,9G (300Mbps théoriques) alors que la vraie 4G avoisine les 1Gbps. Dans certains pays, la 3G+ (HSDPA) est également appelée 4G, imaginez un peu la confusion pour les clients d'Apple, suivant les pays.
Siri, le grand absent !
Mais quelle mouche a piqué Apple pour priver le nouvel iPad d'une fonction si ingénieuse ? Siri n'est donc pas présent sur l'appareil, Cupertino ne lui a laissé que la partie dictée vocale. En clair, dès que le clavier appareil, il est possible de dicter votre texte, mais on se limitera à cela.
Oh, elle n'est pas si mal, cette dictée, et même très efficace, comme vous avez pu le constater lorsque nous avons fait lire Desproges à un iPhone 4S il y a quelques mois :
Mais pourquoi l'iPad 3 reste-il muet ? A cette question, Apple a sans doute pensé qu'une tablette n'avait pas les mêmes usage qu'un téléphone : on n'utilise pas son iPad en voiture pour appeler ses contacts, on ne lui demande pas de nous rappeler une tâche précise quand on rentre à la maison, on ne lui demande pas son chemin en plein centre-ville…
A l'inverse, les bases de connaissances (surtout pour les USA actuellement) ne sont pas inutiles sur une tablette : Siri sait répondre à des questions de cultures générales, et sait lancer des recherches sur le web. Par ailleurs, pour tout l'aspect organisationnel, pouvoir dicter une réunion à son appareil sans devoir tout lancer manuellement, ne serait pas inutile. Enfin, pour les personnes handicapées, l'utilité de Siri est sans équivoque.
Ce choix reste donc étonnant lorsqu'on sait que l'iPad 3 possède tout ce qu'il faut pour intégrer Siri. Il est donc possible que l'utilitaire, une fois sorti de son stade de beta, arrive quand-même sur l'iPad. Pour le moment, Cupertino a peut-être aussi voulu décharger ses serveurs des nombreuses requêtes, qui prennent déjà du temps avec un iPhone 4S.
Acheter... Ne pas acheter...
Craquer ou ne pas craquer ? La réponse à cette question viendra de vos usages et du matériel que vous avez déjà acquis.
Pour les possesseurs d'iPad 1, aucun doute, l'iPad 3 apporte son lot de nouveautés : capteur photo, vidéo, caméra en façade (pour faire de la visio), un processeur plus rapide, des performances en nette hausse pour les jeux et la 3D… En 2 ans, l'iPad est devenu un produit mature et complet, d'autant que certains logiciels -comme iPhoto, que nous avons testé ici- restent réservés aux dernières modèles de la gamme.
Le choix sera plus difficile si vous possédez déjà l'iPad 2. Ce n'est évidemment pas le capteur photo qui fera la différence, mais bien l'écran Retina, véritable révolution pour la consultation. Là encore, si vous utilisez l'iPad pour consulter le web, les mails et quelques applications, le passage à la haute-résolution ne va pas vous frapper. En revanche, si vous lisez beaucoup, que ce soit des BD, des livres numériques, ou même de l'information sur le web, le confort visuel apporté par le Retina permet à l'oeil de beaucoup moins se fatiguer.
Vous pouvez également retrouver l'iPad 2 sur le Refurb Store, à prix cassé. N'hésitez pas à utiliser notre service pour être prévenu dès qu'un modèle intéressant fait surface !
