Test de l'Apple Pencil USB-C ! Pouvait-on faire pire ?
Par Laurence - Publié le
Prise en main
Comme tous les produits de Cupertino, l'Apple Pencil USB-C arrive dans une jolie boite, affichant une belle robe blanche de type plumier, elle s’ouvre sur le côté avec un tiroir coulissant. A l’intérieur, se trouvent l’Apple Pencil USB-C ainsi qu’une nomenclature classique.
Et c’est tout ! En effet, la boite ne contient rien d’autre : il n’y pas de câble ou de mines de rechange (encore une petite économie de bout de chandelle de la part d’Apple). On se dit tout de même qu’à 95 euros, Apple aurait pu glisser un mini câble USB-C pour charger ou jumeler le stylet. Mais apparemment, elle part du principe que vous en avez déjà un, et vous pouvez utiliser celui de votre iPad.
De même, elle ne propose pas de mine supplémentaire contrairement aux autres générations. Même si la pointe ne s’use pas trop, la firme californienne avait largement la place d’en ajouter. Rappelons qu’elle vend ce tout petit accessoire dans un pack de 4 à 25 euros !
Côté design, il n’y a pas vraiment de changement de look par rapport à l’Apple Pencil 2 : on retrouve une robe mate et blanche, un coté plat portant le nom du produit en gris foncé permet au stylet de ne pas rouler et tomber au sol.
Cette version USB-C se charge donc via un câble non fourni. Par ailleurs, il se recharge aussi vite que le Pencil 2 (on récupère 20% en une dizaine de minutes), et consomme peu. Il est doté d'une fixation magnétique pour le poser sur le dessus de la tablette, mais cela n'indique pas le niveau de batterie (ce qui est logique, il faut le connecter à l'iPad et regarder dans l'App Réglages > Apple Pencil).
Cet Apple Pencil est en effet doté d’un port femelle USB-C, qui est caché sous un capuchon coulissant et inamovible. Celui-ci étant fixe, il n’est pas possible de le perdre. Le geste est assez amusant d’ailleurs, il fait penser à certains stylos billes (le fameux clic-clic qui énerve tant les profs). Le mécanisme glisse facilement dans un sens ou dans l'autre, mais il faut l'effectuer manuellement.
Avec le capuchon déplié, les deux stylets ont exactement la même taille. Mais une fois refermé, le stylet est effectivement plus court d’un centimètre. En outre, si Apple affiche un poids presque identique de 20,5 grammes, il semble plus lourd. En effet, le module USB-C pèse sur l'arrière du stylet ce qui se ressent à l'utilisation.
Rappelons que ce modèle ne possède ni la
Sensibilité à la Pression, ni le
Touchez deux fois, qui permet de switcher par exemple entre deux outils : crayon et gomme pour ma part que je trouve vraiment très pratique. En revanche, il propose le Survol de l’Apple Pencil mais pour cela il faudra disposer d’un iPad Pro M2.
Pour rappel, la fonction reprend le principe du rollover des ordinateurs, développé dans ce test de l'iPad Pro M2. Sur l'iPad, elle permet de prévisualiser une brosse / un effet, d'indiquer une action possible ou de dérouler des informations. Elle est active sous n'importe quel angle, ce qui rend la table plus utile que jamais pour le dessin ou l'édition de photos.
Avec ces restrictions, que vaut cet Apple Pencil USB-C ? Après quelques jours passés à crayonner avec l’Apple Pencil 2 et sa version USB-C sur mon iPad Pro M2, les différences sont flagrantes.
Un dessin insensible avec l’Apple Pencil USB-C ?
Au niveau du dessin, l’Apple Pencil USB-C offre globalement un trait uniforme, plus marqué. Ce côté plus épais donne un rendu plus foncé et un peu brut, qui rappelle certains feutres (comme un Posca, si je devais comparer). Cela peut avoir un certain attrait pour certains, mais va être relativement rédhibitoire pour d’autres.
Dans la capture ci-dessous, j’ai dessiné en utilisant le même croquis de base pour mieux souligner les différences. J’ai utilisé Procreate, avec le même pinceau (taille, opacité et couleur identiques). Avec l’Apple Pencil USB-C (à gauche), le trait est bien noir, plus dense, avec une certaine épaisseur. Avec l’Apple Pencil 2 (à droite), le tracé est plus léger et plus fin, moins régulier aussi. Ils se finissent en pointe -ce que vous ne pouvez pas obtenir sans la Sensibilité à la pression.
Autre utilisation : la calligraphie, même si j’avoue que ce n’est pas mon exercice préféré. Pour cela j’ai utilisé une brush de type néon, qui est censée imiter une peinture à la bombe pour faire des graffitis. Ce type de pinceau est très sympa à manier et peut rendre des résultats assez bluffant si on joue sur les contrastes de couleurs.
Le résultat est plus dense et opaque avec l’Apple Pencil USB-C (en haut). Les lettres bavent un peu et les espaces sont moins importants : du coup, le creux des voyelles est moins apparent et donne un aspect un peu plus brouillon. Avec l’AP 2, le cœur du trait est plus marqué, le tracé sous Mac4ver est plus effilé sur la fin vu que j’ai levé la main pour obtenir ce petit effet (merci la Sensibilité).
Avec une colorisation sans lineart, tout n’est pas si noir pour cet Apple Pencil USB-C et il est toujours possible de dessiner en jouant avec les outils à sa disposition. En revanche, sachant que le trait sera forcément moins fin, je me suis donc adaptée et j'ai modifié mes réglages en conséquence. J'ai donc revu ma manière de l’utiliser, en tenant compte de l’absence de pression, pour obtenir un résultat équivalent.
Dans le dessin suivant réalisé entièrement avec ce nouveau crayon, j’ai choisi de prendre un fond très sombre, un personnage sous forme d’une silhouette très marquée pour avoir un contraste intéressant et pallier ce côté un peu brut. Pour obtenir le cercle et moduler le trait, j’ai utilisé un tracé rond basique et l’outil doigt, ce qui permet de rattraper l’absence de Sensibilité en floutant avec plus ou moins d’opacité.
Toujours dans un esprit speed drawing, qui -à mon avis- se prête bien à ce Pencil 2023, j’ai opté pour un background avec des grandes zones et j’ai rapidement créé une statue avec un pinceau rond et l’outil doigt (Fresques). Là encore, j’ai préféré un rendu moins travaillé, préférant des grands aplats de couleurs. J'ai laissé quelques traces volontairement près du piédestal.
Au niveau des esquisses, l’Apple Pencil USB-C ne s’en sort pas trop mal sous Adobe Fresco: Esquisse, Dessin avec l’outil crayon (dans la rubrique Esquisse). Mais celui-ci est très bien pensé : quel que soit votre stylet, vous pouvez utiliser la pointe ou le côté de la mine -comme vous le feriez avec un crayon traditionnel. Ce pinceau a l’avantage de passer outre la Sensibilité de la pression et d'utiliser l'inclinaison, ce qui donne des crayonnés assez sympas et rapides à faire sur un coin de table.
Prise de notes : une écriture moins lisible
L’Apple Pencil peut aussi vous servir dans un usage bureautique : pour la prise de notes, griffonner sur l’app Notes ou tout autre programme similaire, faire quelques tâches bureautiques (écrire les adresses dans Safari, remplir des champs…).
On pourrait se dire que l’absence de sensibilité ne devrait pas déranger au niveau de l’écriture, mais ce n’est pas tout à fait exact. Si cette caractéristique est nettement moins sollicitée que pour dessiner, son absence va toutefois se faire sentir surtout si vous écrivez… petit (et mal comme moi). En fonction des applications, le risque de pâté est plus grand. Sur la capture ci-dessus, j’ai écrit le plan de cet article avec Notability: Notes, PDF pour donner une petite idée et histoire de changer un peu de Notes.
Je n'ai pas vraiment de remarques à faire sur l'écriture dans la barre de navigation... La reconnaissance est équivalente avec les stylets et cela dépendra surtout de votre écriture et de l’interprétation qu’en fera iPadOS.
Mon avis !
Après ces quelques jours à utiliser cet Apple Pencil USB-C, je dois avouer être assez déçue (et pourtant je suis plutôt accommodante) par ce dernier. Esthétiquement, il n’y a rien à redire, il ressemble à un Apple Pencil 2. En revanche, plusieurs points sont franchement désagréables.
Certes, il devient nécessaire pour Apple de tout passer à l’USB-C et ce stylet aurait vraiment pu être mieux. En effet, vous devez impérativement avoir sur vous un câble compatible pour pouvoir le recharger ou le jumeler. A l'usage, il y a toujours un risque de désolidarisation et il n’y a rien de plus rageant que de dessiner et de voir que son stylet n’est plus synchronisé… Le seul avantage du câble serait de pouvoir dessiner tout en le chargeant, mais cela donne un look
stylo de banque attaché au comptoir.
En définitive, même si le port Lightning de l’Apple Pencil 1 est franchement disgracieux, je le préfère au module choisi par Apple -
Apple a baissé le prix de son stylet. Mais est-ce suffisant ? En effet, elle a enlevé les mines, le câble et une fonction de base -qui était présente depuis 2015- la Sensibilité à la pression (sans parler du Touchez 2 fois). Je pense vous avoir montré ce que son absence pouvait donner.
Si vous possédez un iPad Pro, un Apple Pencil 2 sera clairement un choix plus judicieux (il est souvent en promotion si vous n'en avez pas) et je ne vois pas trop l’utilité d’avoir une tablette (
Enfin le prix ! 95 euros, c'est cher pour ce que c'est. On sait que la politique tarifaire de Cupertino est rarement abordable, mais ce stylet aurait vraiment mérité un prix mieux étudié. En fonction des caractéristiques affichées et face à ses deux grands frères ou encore aux crayons Logitech disponibles sur l'Apple Store, 50 euros aurait été un prix beaucoup plus justifié et aurait sans doute permis d'en vendre bien davantage...