Test du télescope Vespera de Vaonis
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
Il y a deux ans, nous vous emmenions chasser les étoiles, les galaxies et les nébuleuses avec Sara (instagram), une passionnée d'astronomie, avec qui l'on découvrait le Stellina, un téléscope numérique français d'un nouveau genre, dédié à l'observation du ciel profond.
Cette année, on teste son petit frère bien plus abordable, le Vespera, toujours produit en France par Vaonis, à Montpellier, mais surtout plus compact ! Comme vous allez le voir dans cette nouvelle vidéo, malgré des spécifications un peu inférieures au Stellina, le rendu est finalement assez proche et le rapport qualité/prix assez fantastique !
Le débat autour des télescopes numériques démarre dès la définition même du produit : beaucoup estiment que le mot est un peu galvaudé, dans la mesure où cette nouvelle génération n'a ni miroir, ni lentille dans laquelle glisser son oeil. Techniquement, il s'agit en fait d'un gros appareil photo
Techniquement, le Vespera est donc composé d'une optique et d'un capteur, comme sur votre iPhone :
Les lentilles sont réparties en 2 groupes de 4 afin de former un objectif de 200mm qui ouvre à F/4. Cela peut sembler assez peu si on compare ces valeurs à un appareil photo par exemple, mais le monde de l'imagerie spatiale n'a pas exactement les mêmes priorités que sur Terre.
Autre caractéristique, Vaonis utilise un capteur Sony IMX462, bien connu des spécialistes de l'astro-photo. Il mesure 1/2,8", avec des photosites de 2,9 um, une profondeur de puits de 12ke pour un total de 2,1MP. Vous avez bien lu, l'image de sortie de capteur n'est qu'en 1920 x 1080 pixels !
En réalité, ce capteur très populaire offre surtout une sensibilité très élevée et un bruit de lecture ultra-faible. Car pour photographier le ciel profond, avoir une grande quantité de pixels ne sert pas à grand chose, sauf à être envahi de bruit numérique. En photo classique, on sait depuis longtemps qu'il est plus utile d'avoir moins de définition en basse lumière, si cela permet de récupérer finalement plus de détails dans l'image -c'est un peu moins vrai avec le pixel-binning, qui permet de
Enfin, il faut savoir que le Vespera utilise des temps de pause très longs (pour capter un maximum de lumière) combinés à une superposition d'images. Cela permet d'améliorer la définition des rendus finaux, voilà pourquoi la comparaison avec de la photo traditionnelle n'est pas toujours pertinente sur le plan des spécifications pures. On retiendra surtout que les images obtenues avec le Vespera sont suffisantes pour de l'observation traditionnelle, pour le partage sur les réseaux sociaux, et avec certaines techniques (comme CovaLENS), on peut même obtenir des images en très haute résolution par des algos de fusion/combinaison -permettant ensuite aux images d'être imprimées ou utilisées pour des observations plus précises.
En préambule, il ne faut pas perdre de vue que l'astronomie reste un domaine très accessible : on a tous suivi la conquête spatiale sous toutes ses formes, on a tous observé les astres, la voie lactée et juste la lune les longues soirées d'été. Il suffit finalement de lever les yeux au ciel la nuit (avec la fameuse vision décalée que Sara vous explique en vidéo) pour faire ses premières observations.
Les connaissances s'affinent ensuite à l'école, via des émissions spécialisées et désormais, grâce à des YouTubers passionnés. Sur son compte Instagram, Sara publie presque quotidiennement des photos et des actualités autour de l'astro : observations du moment, photos prises par les puissants téléscopes de la NASA, prochain départ des fusées d'Elon Musk...
Les plus passionnés investissent même dans de grosses installations. Si un télescope classique suffit pour observer quelques étoiles, ainsi que notre système solaire, certains investissent des milliers d'euros dans des systèmes complexes permettant de créer des images du ciel profond -qu'il est quasiment impossible de visualiser à l'oeil nu.
Esthétiquement, le Vespera ne ressemble pas vraiment à un télescope ! Fermé, il fait plutôt penser à un objet de
Très compact (40cm de haut, 20 de large et 9 d'épaisseur), il peut tenir sur une étagère -pas besoin de le cacher, il se fond parfaitement dans la pièce ! Et avec ses 5 petits kilos, vous pouvez même le déplacer à loisir sans vous casser le dos.
Si l'on évitera de le stocker dans un abri de jardin, sachez qu'il est IP43, il résiste donc aux petites intempéries, même s'il faudra mieux éviter de le sortir lorsqu'il pleut ou qu'il neige.
Son petit bouton tactile unique se recouvre de bleu lorsqu'il est allumé ; cela fait son effet dans l'obscurité ! On dirait un peu Wall-E... En revanche, celui-ci mériterait une petite temporisation, car il a tendance à s'activer au moindre toucher.
Enfin, pas d'USB C mais un connecteur propriétaire type MagSafe, bien pratique pour éviter de se prendre le fil dans les pieds lorsqu'il est en charge au milieu du salon. Par contre, pour le brancher sur une batterie externe, il faudra donc l'adaptateur USB (fourni), ce qui est un peu dommage.
Le Vespera s'inscrit en fait sur plusieurs segments, ciblant à la fois les débutants et les utilisateurs confirmées. Déjà, il est très facile à mettre en place (en 5 minutes à peine, il est prêt à fonctionner) et en quelques dizaines de minutes, vous pouvez déjà observer vos premiers amas d'étoiles. En clair, même un enfant de 10 ans peut l'utiliser sans aide ou presque !
Il suffit de visser le pied, de poser l'appareil devant un ciel dégagé et d'y connecter son iPad ou son iPhone (ou un Android) via le réseau WiFi dédié, et c'est parti pour des heures d'observations !
Vaonis a même prévu un sac à dos de transport (149€) très pratique, et ultra-compact. Rien à voir avec le Stellina : cette fois, vous pouvez partir en randonnée avec le Vespera sur le dos et faire plusieurs kilomètres avant de poser l'engin à terre : le tout pèse moins de 5 kilos, accessoires compris.
Contrairement au Stellina, la batterie est intégrée, et peut tenir plus de 4H -ce qu'on a pu vérifier durant nos tests. Si cela ne vous suffit pas, vous pouvez alimenter l'appareil avec une batterie externe sans aucun problème, en USB.
N'ayant pas de lunette pour y glisser votre oeil, le Vespera a besoin d'une app pour faire ses observations. Ce sera en fait votre seul point d'entrée pour générer les images, choisir les objets à observer et bien-sûr, partager vos clichés.
Une fois synchronisé, le télescope utilise la même application que pour le Stellina :
Contrairement à un télescope classique, qui n'est finalement qu'un instrument optique, l'application mobile permet de rendre l'astronomie nettement plus accessible. Par exemple, elle va vous indiquer les objets à observer : suivant votre pays, la saison, l'année ou même la météo, le nombre et le type de galaxies et d'étoiles visibles par le télescope va évidemment différer.
Autre intérêt du programme, il vous renseigne précisément sur la nature même de vos observations. Qu'est-ce qu'un amas d'étoiles ? Qu'est-ce qu'un nébuleuse ? A quelle distance ? Quel sera le temps d'observation nécessaire ?
Enfin, toute la difficulté en astronomie, est d'assurer ce qu'on appelle la
Une fois l'objet céleste à observer sélectionné, il faut attendre quelques secondes (voire une ou 2 minutes) pour que le télescope se positionne. Ensuite, une première image va apparaitre, généralement assez floue. C'est normal, il faut entre 5 et 10mn pour que le
A noter que le Vespera est aussi utilisable en mode
Enfin, Vaonis possède une équipe rédactionnelle qui propose des actualité quotidienne sur l'état du ciel : pluie d'étoiles filantes des Ursides, Nébuleuse de la Rosette au plus haut dans le ciel, la Terre qui passe au périhélie... Vous serez ainsi tenus au courant des principaux événements observables, sans forcément suivre tous les programmes (souvent en anglais) ou les sites spécialisés.
On regrettera par contre que Vaonis ne propose pas de fonction de type Skyguide, qui permet de
Vaonis propose (en option) deux types de filtres :
- le filtre solaire (99€), qui permet d'observer... le soleil !
Il se clipse en quelques secondes, et permet d'obtenir des images tout à fait correcte du notre étoile. Comme vous avez pu le voir dans la vidéo, on peut même distinguer de l'activité solaire (tâches etc.) même si la résolution reste limitée par le capteur.
- le filtre anti-pollution lumineuse (199€), qui permet de faire des observations en ville
Si vous habitez dans les grandes agglomérations et notamment en immeuble, ce filtre fait des miracles ! Il évite de devoir absolument chercher des spots isolés, ce qui demande souvent de prendre la voiture et de faire parfois plusieurs dizaines de kilomètres. On a vraiment été bluffé par les images obtenue sur un simple balcon !
D'autres accessoires externes (que l'on n'a pas testés) sont également proposés sur le site, comme un pied ajustable, un niveau à bulle, une platine de trépied Easy Lock ou un filtre Dual Band.
L'un des atouts de ces télescopes numérique, c'est justement... le numérique ! En produisant des images directement exploitables depuis un téléphone ou une tablette, il devient très facile de les partager.
Les exports se font assez facilement depuis l'application et libre à vous de les publier ensuite sur Facebook, Instagram ou TikTok comme vous le feriez avec n'importe quelle photo d'iPhone. Il ne faut pas oublier que si certains adorent observer, d'autres préfèrent les observations des autres ! Comme en sport, il y a ceux sur le terrain d'un côté et les fans de l'autre, cette dernière catégorie étant même souvent la plus nombreuse.
Le Vespera exporte en JPG, TIFF et fits (fichiers bruts, mais accessible uniquement via un système FTP un peu alambiqué). Il est donc possible de ne rien
Evidemment, les plus aguerris ne manqueront pas de retoucher, combiner et optimiser les clichés en post-production à travers des logiciels spécialisés. Les différents tests/comparatifs réalisés sur les sites spécialisés tendent à montrer que la qualité des images produite est déjà excellente pour l'usage prévu, et même très satisfaisante face à du matériel professionnel -peu d'aberrations chromatiques, bonne netteté, excellents contrastes... Il est vrai que les couleurs paraissent parfois un peu fades face aux images que l'on a l'habitude de voir de la NASA, mais il suffit le plus souvent de jouer avec des logiciels de retouche pour améliorer le rendu.
Autre atout du Vespera, il est possible d'observer à plusieurs sur la même tablette. Ce qui est parfois compliqué avec un seul télescope classique devient beaucoup plus accessible avec le numérique. Un seul télescope peut en fait suffire pour une petite soirée étoilée en famille ou entre amis : si vous avez de la visite, cela peut même remplacer une partie endiablée de jeux de sociétés ! Les enfants seront toujours émerveillé lorsqu'une galaxie se forme petit à petits sous nos yeux, et les explications des plus grands leur donneront peut-être envie de s'y intéresser plus en profondeur dans les années à venir.
Seul regret, j'aurais bien aimé que l'application offre un vrai volet social. Quelles sont les meilleures photos obtenues par la communauté pour une même observation ? Est-ce qu'il y a des propriétaires de Vespera dans ma région ? Est-ce qu'on pourrait se trouver pour faire des observations ?
A 2499€ (parfois à moins de 2000€ en promo), le prix du Vespera peut paraitre élevé pour les néophytes, surtout lorsqu'on sait qu'il existe des télescopes amateurs pour quelques centaines d'euros seulement. Un tel investissement financier mérite en effet d'être un minimum passionné pour rentabiliser son achat.
Mais pour les connaisseurs, il s'agit en fait d'une très bonne affaire. Les spécialistes de l'astro-photo n'hésitent pas à dépenser des milliers d'euros en appareils, optiques, matériel informatique pour obtenir des clichés équivalents à ce que produits notre Vespera. Mais ce sont aussi des heures de travail derrière pour obtenir des clichés équivalents.
Comme nous le confiait Sara dans la vidéo, le Vespera est également un excellent complément à son télescope classique, dont la finalité est bien différente -il reste incapable d'observer le ciel profond en l'état.
Finalement, le Vespera s'adresse aujourd'hui à une cible très vaste, du simple amateur au plus passionné ! Et si vous n'avez pas le budget pour un tel appareil, vous pouvez toujours suivre les observations des autres, ou commencer par du matériel plus modeste, le temps de mettre suffisamment de coté pour se faire plaisir d'ici quelques années !
Cette année, on teste son petit frère bien plus abordable, le Vespera, toujours produit en France par Vaonis, à Montpellier, mais surtout plus compact ! Comme vous allez le voir dans cette nouvelle vidéo, malgré des spécifications un peu inférieures au Stellina, le rendu est finalement assez proche et le rapport qualité/prix assez fantastique !
Un vrai télescope ?
Le débat autour des télescopes numériques démarre dès la définition même du produit : beaucoup estiment que le mot est un peu galvaudé, dans la mesure où cette nouvelle génération n'a ni miroir, ni lentille dans laquelle glisser son oeil. Techniquement, il s'agit en fait d'un gros appareil photo
sans miroiravec un zoom XXL et un énorme capteur, très sensible à la lumière. Par ailleurs, si en France, le mot
télescopeest bel et bien réservé à l’instrument
utilisant un objectif par réfraction(un miroir, donc), dans les autres langues, les mots dérivés du latin
telescopiumne font déjà pas la différence entre les nombreuses formes de cet instrument.
Techniquement, le Vespera est donc composé d'une optique et d'un capteur, comme sur votre iPhone :
Les lentilles sont réparties en 2 groupes de 4 afin de former un objectif de 200mm qui ouvre à F/4. Cela peut sembler assez peu si on compare ces valeurs à un appareil photo par exemple, mais le monde de l'imagerie spatiale n'a pas exactement les mêmes priorités que sur Terre.
L’optique de Vespera est l’un des systèmes optiques les plus précis et les plus puissants du marché avec aucune distorsion, aucune aberration chromatique et aucun astigmatisme.précise le constructeur.
Autre caractéristique, Vaonis utilise un capteur Sony IMX462, bien connu des spécialistes de l'astro-photo. Il mesure 1/2,8", avec des photosites de 2,9 um, une profondeur de puits de 12ke pour un total de 2,1MP. Vous avez bien lu, l'image de sortie de capteur n'est qu'en 1920 x 1080 pixels !
En réalité, ce capteur très populaire offre surtout une sensibilité très élevée et un bruit de lecture ultra-faible. Car pour photographier le ciel profond, avoir une grande quantité de pixels ne sert pas à grand chose, sauf à être envahi de bruit numérique. En photo classique, on sait depuis longtemps qu'il est plus utile d'avoir moins de définition en basse lumière, si cela permet de récupérer finalement plus de détails dans l'image -c'est un peu moins vrai avec le pixel-binning, qui permet de
fusionner, en quelque sorte, les pixels entre-eux en cas de besoin, mais cela viendra peut-être sur une prochaine génération.
Enfin, il faut savoir que le Vespera utilise des temps de pause très longs (pour capter un maximum de lumière) combinés à une superposition d'images. Cela permet d'améliorer la définition des rendus finaux, voilà pourquoi la comparaison avec de la photo traditionnelle n'est pas toujours pertinente sur le plan des spécifications pures. On retiendra surtout que les images obtenues avec le Vespera sont suffisantes pour de l'observation traditionnelle, pour le partage sur les réseaux sociaux, et avec certaines techniques (comme CovaLENS), on peut même obtenir des images en très haute résolution par des algos de fusion/combinaison -permettant ensuite aux images d'être imprimées ou utilisées pour des observations plus précises.
L'astronomie grand-public
En préambule, il ne faut pas perdre de vue que l'astronomie reste un domaine très accessible : on a tous suivi la conquête spatiale sous toutes ses formes, on a tous observé les astres, la voie lactée et juste la lune les longues soirées d'été. Il suffit finalement de lever les yeux au ciel la nuit (avec la fameuse vision décalée que Sara vous explique en vidéo) pour faire ses premières observations.
Les connaissances s'affinent ensuite à l'école, via des émissions spécialisées et désormais, grâce à des YouTubers passionnés. Sur son compte Instagram, Sara publie presque quotidiennement des photos et des actualités autour de l'astro : observations du moment, photos prises par les puissants téléscopes de la NASA, prochain départ des fusées d'Elon Musk...
Les plus passionnés investissent même dans de grosses installations. Si un télescope classique suffit pour observer quelques étoiles, ainsi que notre système solaire, certains investissent des milliers d'euros dans des systèmes complexes permettant de créer des images du ciel profond -qu'il est quasiment impossible de visualiser à l'oeil nu.
Un boitier compact et très design
Esthétiquement, le Vespera ne ressemble pas vraiment à un télescope ! Fermé, il fait plutôt penser à un objet de
designtout droit sorti d'un film de science fiction. Et cette façon de se déployer a un petit côté magique... surtout de nuit !
Très compact (40cm de haut, 20 de large et 9 d'épaisseur), il peut tenir sur une étagère -pas besoin de le cacher, il se fond parfaitement dans la pièce ! Et avec ses 5 petits kilos, vous pouvez même le déplacer à loisir sans vous casser le dos.
Si l'on évitera de le stocker dans un abri de jardin, sachez qu'il est IP43, il résiste donc aux petites intempéries, même s'il faudra mieux éviter de le sortir lorsqu'il pleut ou qu'il neige.
Son petit bouton tactile unique se recouvre de bleu lorsqu'il est allumé ; cela fait son effet dans l'obscurité ! On dirait un peu Wall-E... En revanche, celui-ci mériterait une petite temporisation, car il a tendance à s'activer au moindre toucher.
Enfin, pas d'USB C mais un connecteur propriétaire type MagSafe, bien pratique pour éviter de se prendre le fil dans les pieds lorsqu'il est en charge au milieu du salon. Par contre, pour le brancher sur une batterie externe, il faudra donc l'adaptateur USB (fourni), ce qui est un peu dommage.
Facile à installer et à transporter
Le Vespera s'inscrit en fait sur plusieurs segments, ciblant à la fois les débutants et les utilisateurs confirmées. Déjà, il est très facile à mettre en place (en 5 minutes à peine, il est prêt à fonctionner) et en quelques dizaines de minutes, vous pouvez déjà observer vos premiers amas d'étoiles. En clair, même un enfant de 10 ans peut l'utiliser sans aide ou presque !
Il suffit de visser le pied, de poser l'appareil devant un ciel dégagé et d'y connecter son iPad ou son iPhone (ou un Android) via le réseau WiFi dédié, et c'est parti pour des heures d'observations !
Vaonis a même prévu un sac à dos de transport (149€) très pratique, et ultra-compact. Rien à voir avec le Stellina : cette fois, vous pouvez partir en randonnée avec le Vespera sur le dos et faire plusieurs kilomètres avant de poser l'engin à terre : le tout pèse moins de 5 kilos, accessoires compris.
Contrairement au Stellina, la batterie est intégrée, et peut tenir plus de 4H -ce qu'on a pu vérifier durant nos tests. Si cela ne vous suffit pas, vous pouvez alimenter l'appareil avec une batterie externe sans aucun problème, en USB.
Une application mobile qui vous guide
N'ayant pas de lunette pour y glisser votre oeil, le Vespera a besoin d'une app pour faire ses observations. Ce sera en fait votre seul point d'entrée pour générer les images, choisir les objets à observer et bien-sûr, partager vos clichés.
Une fois synchronisé, le télescope utilise la même application que pour le Stellina :
Contrairement à un télescope classique, qui n'est finalement qu'un instrument optique, l'application mobile permet de rendre l'astronomie nettement plus accessible. Par exemple, elle va vous indiquer les objets à observer : suivant votre pays, la saison, l'année ou même la météo, le nombre et le type de galaxies et d'étoiles visibles par le télescope va évidemment différer.
Autre intérêt du programme, il vous renseigne précisément sur la nature même de vos observations. Qu'est-ce qu'un amas d'étoiles ? Qu'est-ce qu'un nébuleuse ? A quelle distance ? Quel sera le temps d'observation nécessaire ?
Enfin, toute la difficulté en astronomie, est d'assurer ce qu'on appelle la
mise en station: pour chaque image et objet céleste à observer, il faut ajuster la position du télescope car le ciel n'est pas fixe ! Vous n'êtes pas sans savoir que la Terre tourne et que si vous fixez une étoile, elle va donner l'impression de se déplacer assez rapidement sous vos yeux. Les automatismes proposés par le Vespera permettent aussi d'assurer la mise au point, le suivi et la positionnement initial de façon totalement autonome. C'est à mon avis le plus gros atout de ce télescope : toute cette partie (qui amuse beaucoup les geeks) est entièrement gérée par le système.
Une fois l'objet céleste à observer sélectionné, il faut attendre quelques secondes (voire une ou 2 minutes) pour que le télescope se positionne. Ensuite, une première image va apparaitre, généralement assez floue. C'est normal, il faut entre 5 et 10mn pour que le
stacking, cette technique qui consiste à superposer les clichés pour former une image plus nette, permette enfin une observation. Les plus longues durent entre 30 et 60 minutes, mais vous pouvez continuer à laisser la machine tourner pour affiner vos photos. Il y a même la possibilité de revenir en arrière pour voir tout le travail accompli au fur et à mesure que le temps passe et que les images s'accumulent.
A noter que le Vespera est aussi utilisable en mode
manuel: vous pouvez simplement fournir les coordonnées à observer et attendre que l'appareil se positionne.
Enfin, Vaonis possède une équipe rédactionnelle qui propose des actualité quotidienne sur l'état du ciel : pluie d'étoiles filantes des Ursides, Nébuleuse de la Rosette au plus haut dans le ciel, la Terre qui passe au périhélie... Vous serez ainsi tenus au courant des principaux événements observables, sans forcément suivre tous les programmes (souvent en anglais) ou les sites spécialisés.
On regrettera par contre que Vaonis ne propose pas de fonction de type Skyguide, qui permet de
voirle ciel en temps réel, en réalité augmentée. Je vous encourage d'ailleurs à télécharger cette app, qui fera un très bon complément en préambule de vos observations :
Des filtres pour le soleil et la ville
Vaonis propose (en option) deux types de filtres :
- le filtre solaire (99€), qui permet d'observer... le soleil !
Il se clipse en quelques secondes, et permet d'obtenir des images tout à fait correcte du notre étoile. Comme vous avez pu le voir dans la vidéo, on peut même distinguer de l'activité solaire (tâches etc.) même si la résolution reste limitée par le capteur.
- le filtre anti-pollution lumineuse (199€), qui permet de faire des observations en ville
Si vous habitez dans les grandes agglomérations et notamment en immeuble, ce filtre fait des miracles ! Il évite de devoir absolument chercher des spots isolés, ce qui demande souvent de prendre la voiture et de faire parfois plusieurs dizaines de kilomètres. On a vraiment été bluffé par les images obtenue sur un simple balcon !
D'autres accessoires externes (que l'on n'a pas testés) sont également proposés sur le site, comme un pied ajustable, un niveau à bulle, une platine de trépied Easy Lock ou un filtre Dual Band.
Partager ses images et sa passion
L'un des atouts de ces télescopes numérique, c'est justement... le numérique ! En produisant des images directement exploitables depuis un téléphone ou une tablette, il devient très facile de les partager.
Les exports se font assez facilement depuis l'application et libre à vous de les publier ensuite sur Facebook, Instagram ou TikTok comme vous le feriez avec n'importe quelle photo d'iPhone. Il ne faut pas oublier que si certains adorent observer, d'autres préfèrent les observations des autres ! Comme en sport, il y a ceux sur le terrain d'un côté et les fans de l'autre, cette dernière catégorie étant même souvent la plus nombreuse.
Le Vespera exporte en JPG, TIFF et fits (fichiers bruts, mais accessible uniquement via un système FTP un peu alambiqué). Il est donc possible de ne rien
perdreen qualité si vous souhaitez conserver vos découvertes.
Evidemment, les plus aguerris ne manqueront pas de retoucher, combiner et optimiser les clichés en post-production à travers des logiciels spécialisés. Les différents tests/comparatifs réalisés sur les sites spécialisés tendent à montrer que la qualité des images produite est déjà excellente pour l'usage prévu, et même très satisfaisante face à du matériel professionnel -peu d'aberrations chromatiques, bonne netteté, excellents contrastes... Il est vrai que les couleurs paraissent parfois un peu fades face aux images que l'on a l'habitude de voir de la NASA, mais il suffit le plus souvent de jouer avec des logiciels de retouche pour améliorer le rendu.
Autre atout du Vespera, il est possible d'observer à plusieurs sur la même tablette. Ce qui est parfois compliqué avec un seul télescope classique devient beaucoup plus accessible avec le numérique. Un seul télescope peut en fait suffire pour une petite soirée étoilée en famille ou entre amis : si vous avez de la visite, cela peut même remplacer une partie endiablée de jeux de sociétés ! Les enfants seront toujours émerveillé lorsqu'une galaxie se forme petit à petits sous nos yeux, et les explications des plus grands leur donneront peut-être envie de s'y intéresser plus en profondeur dans les années à venir.
Seul regret, j'aurais bien aimé que l'application offre un vrai volet social. Quelles sont les meilleures photos obtenues par la communauté pour une même observation ? Est-ce qu'il y a des propriétaires de Vespera dans ma région ? Est-ce qu'on pourrait se trouver pour faire des observations ?
Pour conclure
A 2499€ (parfois à moins de 2000€ en promo), le prix du Vespera peut paraitre élevé pour les néophytes, surtout lorsqu'on sait qu'il existe des télescopes amateurs pour quelques centaines d'euros seulement. Un tel investissement financier mérite en effet d'être un minimum passionné pour rentabiliser son achat.
Mais pour les connaisseurs, il s'agit en fait d'une très bonne affaire. Les spécialistes de l'astro-photo n'hésitent pas à dépenser des milliers d'euros en appareils, optiques, matériel informatique pour obtenir des clichés équivalents à ce que produits notre Vespera. Mais ce sont aussi des heures de travail derrière pour obtenir des clichés équivalents.
Comme nous le confiait Sara dans la vidéo, le Vespera est également un excellent complément à son télescope classique, dont la finalité est bien différente -il reste incapable d'observer le ciel profond en l'état.
Finalement, le Vespera s'adresse aujourd'hui à une cible très vaste, du simple amateur au plus passionné ! Et si vous n'avez pas le budget pour un tel appareil, vous pouvez toujours suivre les observations des autres, ou commencer par du matériel plus modeste, le temps de mettre suffisamment de coté pour se faire plaisir d'ici quelques années !