Exclusif : que peut bien faire Thomas Pesquet avec son iPad sur l'ISS ?
Par Laurence - Publié le
En novembre dernier, débutait la mission PROXIMA. Portée par l'Agence Spatiale Européenne avec la collaboration du CNES (Centre National d’Études Spatiales -l’agence spatiale française) et réalisée par l’astronaute français Thomas Pesquet, PROXIMA est un moment fort de la communauté scientifique européenne.
Son but est en effet de réaliser à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS) un très grand nombre d'expériences afin de faire avancer la connaissance du corps humain, de la physique et de la biologie, mais également d'évaluer des nouvelles technologies.
Parmi les fabuleuses images qu'on l'on peut découvrir sur le compte Twitter ou Facebook du normand, on a pu remarquer qu'un iPad s'était glissé dans l'ISS, un appareil que Thomas Pesquet a régulièrement en mains ou fixé sur sa cuisse.
Mac4Ever s'est mis en relation avec Maurice Marnat, ingénieur et responsable du projet EveryWear au CNES, une application iPad développée spécifiquement pour les astronautes.
Dans l'espace, les membres de la mission sont observés sous les moindres coutures, chacune de leurs données physiologiques sont surveillées et enregistrées 24h/24. Parmi tous les outils de surveillance, intéressons-nous à EveryWear, une application, qui permet d’enregistrer des données physiologiques et médicales recueillies par les astronautes pendant leur séjour en orbite.
Elle permet par exemple d'assurer le suivi nutritionnel, à la calorie près. Elle enregistre ainsi la consommation journalière et la compare aux objectifs médicaux fixés. Elle intègre également un module de communication avec un médecin, qui s'apparente à une messagerie instantanée chiffrée de bout en bout.
Ce projet est développé par le CNES (Centre National d'Études Spatiales), via sa filiale santé -le MEDES : Institut de Médecine et de Physiologie Spatiales- basée à Toulouse.
EveryWear permet également d'interfacer de capteurs innovants wearable :
1. un smart shirt (créé par la société lyonnaise Citizen Science, leader mondial du textile connecté)
2. un tonomètre, qui fonctionne via le port lightning de l’iPad et utilisant la technologie piézo-électrique (il permet par exemple de créer des courbes de l'onde de pouls pour remonter des info sur la rigidité artérielle, indice de bonne santé cardio-vasculaire)
3. un patch biométrique Bluetooth, qui permet de mesurer le niveau d’activité et la température cutanée ce qui donne des informations sur la qualité du sommeil et les rythmes circadiens (un rythme biologique d'une durée de 24 heures environ).
On imagine que pour une telle opération, un partenariat particulier pourrait être mis en place avec Apple. Et bien pas du tout ! Il n'y a pas de protections particulières ou d'édition spéciale. Les tablettes sont celles du commerce et sont achetées par la NASA, qui en envoie régulièrement dans l'ISS à bord des véhicules de ravitaillement.
Malheureusement, il s'agit d'un aller simple puisque ces dernières sont détruites après usage -comme un consommable ordinaire- vu le coût prohibitif du moindre gramme d'équipement qui redescend sur Terre. Plusieurs générations d’iPad 3 se sont ainsi succédées dans la station avant de finir en compost de l'espace. Aujourd'hui, Thomas Pesquet utilise un iPad Air 2 -pas d'iPad Pro en vue pour cette année.
Les appareils bénéficient toutefois d’une configuration un peu bridée : pas d’iTunes, d'Internet ou de PoGo dans les étoiles, mais seulement quelques applications triées sur le volet (on n’en saura pas plus). En outre, les appareils ne sont pas connectés en permanence et sont gérés depuis le sol, via solution MDM (mobile device management).
La NASA a choisi l'iPad pour une simple question de goût des astronautes, l'appareil étant utilisé au quotidien par ces derniers comme un outil personnel. Mais, la diversité règne sur l'ISS puisque la station abrite également quelques Surface 3 et 4, des ordinateurs IBM et plusieurs terminaux Android.
A l'instar des iPad, il n'y pas non plus de traitement privilégié pour l'équipe du MEDES qui travaille comme n'importe quel développeur. L'application est développée en interne, et doit passer par des certificats Apple qui sont vérifiés régulièrement.
L'équipe doit aussi gérer une autre difficulté liée à l'absence de connexion des iPad à bord avec Internet. La NASA, doit ainsi ouvrir le Stargate (si si ! c'est comme ça qu'on dit) pour permettre aux applications développées spécifiquement de revalider leur certificat auprès des serveurs d'Apple. Mais ne cherchez pas EveryWear sur l'App Store, vous ne le trouverez pas...
Son but est en effet de réaliser à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS) un très grand nombre d'expériences afin de faire avancer la connaissance du corps humain, de la physique et de la biologie, mais également d'évaluer des nouvelles technologies.
Parmi les fabuleuses images qu'on l'on peut découvrir sur le compte Twitter ou Facebook du normand, on a pu remarquer qu'un iPad s'était glissé dans l'ISS, un appareil que Thomas Pesquet a régulièrement en mains ou fixé sur sa cuisse.
Mac4Ever s'est mis en relation avec Maurice Marnat, ingénieur et responsable du projet EveryWear au CNES, une application iPad développée spécifiquement pour les astronautes.
Une application iPad pour la recherche médicale
Dans l'espace, les membres de la mission sont observés sous les moindres coutures, chacune de leurs données physiologiques sont surveillées et enregistrées 24h/24. Parmi tous les outils de surveillance, intéressons-nous à EveryWear, une application, qui permet d’enregistrer des données physiologiques et médicales recueillies par les astronautes pendant leur séjour en orbite.
Elle permet par exemple d'assurer le suivi nutritionnel, à la calorie près. Elle enregistre ainsi la consommation journalière et la compare aux objectifs médicaux fixés. Elle intègre également un module de communication avec un médecin, qui s'apparente à une messagerie instantanée chiffrée de bout en bout.
Ce projet est développé par le CNES (Centre National d'Études Spatiales), via sa filiale santé -le MEDES : Institut de Médecine et de Physiologie Spatiales- basée à Toulouse.
iPVNI (iPad Volant Non Identifié)
L'iPad s'interface également à un tee-shirt !
EveryWear permet également d'interfacer de capteurs innovants wearable :
1. un smart shirt (créé par la société lyonnaise Citizen Science, leader mondial du textile connecté)
2. un tonomètre, qui fonctionne via le port lightning de l’iPad et utilisant la technologie piézo-électrique (il permet par exemple de créer des courbes de l'onde de pouls pour remonter des info sur la rigidité artérielle, indice de bonne santé cardio-vasculaire)
3. un patch biométrique Bluetooth, qui permet de mesurer le niveau d’activité et la température cutanée ce qui donne des informations sur la qualité du sommeil et les rythmes circadiens (un rythme biologique d'une durée de 24 heures environ).
Le plus dur c'est d'attraper le patch...
Une fois posé, le patch se connecte en bluetooth à l'iPad
D'où viennent les iPad ?
On imagine que pour une telle opération, un partenariat particulier pourrait être mis en place avec Apple. Et bien pas du tout ! Il n'y a pas de protections particulières ou d'édition spéciale. Les tablettes sont celles du commerce et sont achetées par la NASA, qui en envoie régulièrement dans l'ISS à bord des véhicules de ravitaillement.
Malheureusement, il s'agit d'un aller simple puisque ces dernières sont détruites après usage -comme un consommable ordinaire- vu le coût prohibitif du moindre gramme d'équipement qui redescend sur Terre. Plusieurs générations d’iPad 3 se sont ainsi succédées dans la station avant de finir en compost de l'espace. Aujourd'hui, Thomas Pesquet utilise un iPad Air 2 -pas d'iPad Pro en vue pour cette année.
Les appareils bénéficient toutefois d’une configuration un peu bridée : pas d’iTunes, d'Internet ou de PoGo dans les étoiles, mais seulement quelques applications triées sur le volet (on n’en saura pas plus). En outre, les appareils ne sont pas connectés en permanence et sont gérés depuis le sol, via solution MDM (mobile device management).
La NASA a choisi l'iPad pour une simple question de goût des astronautes, l'appareil étant utilisé au quotidien par ces derniers comme un outil personnel. Mais, la diversité règne sur l'ISS puisque la station abrite également quelques Surface 3 et 4, des ordinateurs IBM et plusieurs terminaux Android.
Travailler sous iOS, tout un challenge !
A l'instar des iPad, il n'y pas non plus de traitement privilégié pour l'équipe du MEDES qui travaille comme n'importe quel développeur. L'application est développée en interne, et doit passer par des certificats Apple qui sont vérifiés régulièrement.
L'équipe doit aussi gérer une autre difficulté liée à l'absence de connexion des iPad à bord avec Internet. La NASA, doit ainsi ouvrir le Stargate (si si ! c'est comme ça qu'on dit) pour permettre aux applications développées spécifiquement de revalider leur certificat auprès des serveurs d'Apple. Mais ne cherchez pas EveryWear sur l'App Store, vous ne le trouverez pas...
La rédaction de Mac4Ever remercie chaleureusement Maurice Marnat du CNES pour ses précieuses informations et les superbes photos et vidéos qu'il nous a communiquées.