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La Cnil renforce son contrôle sur l’IA à l’approche du sommet de Paris

Par Laurence - Publié le

À un mois du sommet international pour l’IA qui se tiendra à Paris, la Cnil vient de dévoiler ses priorités stratégiques pour la période 2025-2028. Dans un contexte d’explosion de l’usage de l’IA, l’autorité française de protection des données personnelles entend intensifier ses efforts pour encadrer cette technologie et limiter ses dérives.

La Cnil renforce son contrôle sur l’IA à l’approche du sommet de Paris


Stratégie IA !



Ce développement soulève des enjeux cruciaux en matière de protection des données personnelles, de sécurité et d’éthique. Sa présidente, Marie-Laure Denis, a d'ailleurs insisté sur la nécessité de surveiller les algorithmes et d’assurer l’exercice des droits des individus sur leurs données personnelles.

Pour ce faire, la Cnil prévoit de collaborer étroitement avec les autres autorités de protection des données européennes, notamment sur l’analyse et le contrôle des grands modèles de langage comme ceux alimentant des chatbots ou des systèmes de recommandations.

La Cnil a également réaffirmé sa vigilance concernant l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA), particulièrement lors d’événements à fort enjeu comme ce qui a pu être fait lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Elle entend veiller au respect du cadre légal encadrant ces technologies pour limiter tout risque de dérive.

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Un nombre record de plaintes



En parallèle, la Cnil a présenté un bilan impressionnant de ses activités : 17 193 plaintes déposées en 2024, un nouveau record, portant à près de 45 000 plaintes traitées entre 2022 et 2024. Ces signalements concernent principalement des violations de données personnelles et témoignent de l’inquiétude croissante des citoyens face aux atteintes potentielles à leur vie privée.

Au-delà de l’intelligence artificielle, la Cnil se penchera sur deux autres enjeux majeurs, à savoir la protection des mineurs en ligne (surtout sur les réseaux sociaux et les applications mobiles) mais également le renforcement de la cybersécurité, dans un contexte de multiplication des cyberattaques ciblant les entreprises et les institutions. En septembre dernier, l’autorité a publié une recommandation sur le traitement des données personnelles par les applications mobiles et s’engage à intensifier ses contrôles dans ce domaine.

L’accent mis par la Cnil sur l’IA intervient alors que les régulateurs du monde entier tentent de rattraper le rythme effréné des avancées technologiques. Le sommet de Paris pour l’IA, prévu en février 2025, sera une opportunité pour les décideurs et les experts de discuter des cadres réglementaires nécessaires pour encadrer cette technologie. Enfin, s'ils s'en donnent les moyens...

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Un casting d’envergure



Parmi les figures très attendues lors de ce sommet, on trouve bien évidemment l'homme à l'origine de tout (non pas lui, l'autre) : Sam Altman, CEO d’OpenAI et papa de ChatGPT. D'autres personnalités ont confirmé leur participation comme Dario Amodei (Anthropic), Arthur Mensch (Mistral AI) et des dirigeants d'Aleph Alpha, d'Accenture, de Mozilla et de Signal. On comptera également sur le lauréat du prix Nobel de chimie Demis Hassabis et le lauréat du prix Nobel d'économie Daron Acemoglu.

L’événement met en avant l’ambition européenne et française de jouer un rôle clé dans le futur de l’intelligence artificielle. Il devrait réunir près d’un millier de participants, incluant des chefs d’État, des groupes de réflexion, des ONG, des chercheurs, et aussi des artistes. Le Premier ministre indien Narendra Modi et le président Emmanuel Macron seront également présents pour souligner l’importance géopolitique de l’IA. On notera aussi que Donald Trump et Elon Musk (ah bah oui...) ont été invités par le Président de la République, mais que leur présence n'a pas été confirmée officiellement.