L’explosion d’un Tesla Cybertruck devant l’hôtel Trump à Las Vegas le 1er janvier dernier pose à nouveau des questions sur les risques liés à l’intelligence artificielle. D’après la police métropolitaine de Las Vegas, le suspect, Matthew Livelsberger, un soldat de 37 ans, aurait utilisé ChatGPT pour planifier son acte. Ce serait le premier cas connu aux États-Unis où un modèle d’intelligence artificielle est impliqué dans une attaque de cette nature.
ChatGPT au cœur des préparatifs
Selon les autorités, Livelsberger aurait consulté ChatGPT pour obtenir des informations techniques liées aux explosifs, à la vitesse des projectiles, et à la légalité des feux d’artifice en Arizona. Ces recherches, même si elles sont basées sur des données accessibles au public, auraient permis de surmonter certains obstacles dans la planification de l’explosion. Les policiers ont également découvert un journal et une série de notes, qui confirment que l’attentat avait pour but de lancer un « signal d’alarme » sur l’état du pays.
OpenAI défend son outil
Face à ces révélations, OpenAI, l’entreprise à l’origine de ChatGPT, a publié un communiqué. Elle affirme que son modèle est conçu pour refuser les instructions nuisibles et qu’il affiche régulièrement, selon les requêtes, des avertissements sur les activités illégales. « Nous sommes profondément attristés par cet incident et travaillons avec les forces de l’ordre pour soutenir l’enquête », a précisé OpenAI.
Sauf que voilà, les critiques estiment déjà que ces garde-fous restent insuffisants. Paul Keener, expert en cybersécurité, déclare par exemple que les outils d’IA sont encore à un stade précoce de régulation. Il prédit même : « Les contrôles vont se renforcer à mesure que la technologie évoluera ».
Un tournant pour la sécurité publique
Le shérif Kevin McMahill, a lui qualifié cet événement de « moment préoccupant », en insistant sur le fait que l’usage de l’IA dans ce type d’attaque est clairement un défi inédit pour les forces de l’ordre. D’ailleurs, des détails sur les recherches effectuées via ChatGPT par l’homme à l’origine de l’attentat ont été partagés avec d’autres agences pour mieux anticiper d’éventuels scénarios similaires.
L’explosion a causé des blessures légères à sept personnes et peu de dégâts matériels. Livelsberger, qui s’est suicidé sur les lieux, a agi seul, selon la police. Ses notes personnelles évoquent des frustrations politiques, mais aucun lien direct avec des groupes extrémistes n’a encore été établi.
Même si ce cas reste pour le moment isolé, il montre certains risques liés à une utilisation détournée des outils d’intelligence artificielle. Les débats sur la régulation de ces technologies, déjà en cours, pourraient bien s’intensifier. Si l’IA a encore beaucoup à offrir, elle pose quand même de nouvelles questions en matière de sécurité et d’éthique.
