Mon coup de gueule 2024 chante l'Ode à la joie
Par Vincent Lautier - Publié le
Quand j’ai compris qu’il allait falloir que je vous rédige un article pour vous parler de mon coup de gueule de 2024, je n’ai vraiment pas eu à réfléchir longtemps, parce qu’il a vraiment eu un truc qui m’a fortement agacé toute l’année, et qui continue à me contrarier, pas mal, ce sont toutes ces fonctionnalités que nous ne voyons pas venir sur nos appareils, soi-disant « à cause de l’Europe ». Dieu que ça me contrarie ça !
Vous le savez aussi bien que moi, en 2024, tous les géants de la tech ralentissent ou retardent le lancement de certaines fonctionnalités en Europe. La raison évoquée à chaque fois ? Des régulations strictes qui rendraient la tâche plus compliquée aux marques, contraintes par plus de lois, de règlements et de limitations. Et cette année il y en a eu un paquet.
Vous n’avez pas pu passer à côté, Apple a annoncé sa suite Apple Intelligence, un ensemble de fonctionnalités intégrées à ses appareils, qui doivent permettre d’optimiser l’expérience utilisateur grâce à l’intelligence artificielle. Son lancement en Europe a été retardé à cause, selon la pomme, des contraintes imposées par le Digital Markets Act, ce règlement qui cherche à réguler les grandes plateformes numériques pour garantir une concurrence équitable et protéger les données personnelles. Apple a dû limiter ses fonctionnalités, en particulier celles impliquant des traitements avancés de données, pour pouvoir les proposer aux utilisateurs européens.
Sauf que très franchement, entre nous, vu la puissance de frappe d’Apple, doit-on vraiment croire qu’ils n’avaient pas les ressources juridiques nécessaires à s’adapter dès le lancement ? À titre personnel, je vois clairement une vengeance d’Apple, qui veut punir l’Europe pour mettre trop souvent son nez dans les affaires d’Apple, comme par exemple avec l’obligation de passer à l’USB-C, probablement un peu plus tôt que prévu pour la marque, ou encore l’obligation de permettre la mise en place de boutiques alternatives en Europe, pour contourner les limitations de l’App Store.
Chez Meta, l’histoire est un peu similaire. La société a lancé son assistant Meta AI aux États-Unis et dans d’autres régions, mais n’a pas pu le déployer immédiatement en Europe. Le problème évoqué ? Des incompatibilités avec le Règlement Général sur la Protection des Données, le RGPD donc. Ce dernier exige que les utilisateurs donnent leur consentement explicite pour que leurs données soient utilisées, ce qui a retardé le lancement en Europe. Meta a donc dû revoir son approche pour s’assurer que son assistant respecte les normes européennes, particulièrement en matière d’entraînement des modèles d’IA sur les contenus générés par les utilisateurs. Les utilisateurs de Ray-Ban Meta en ont d’ailleurs fait les frais, l’IA est arrivée tardivement sur nos lunettes, et encore aujourd’hui, une des fonctionnalités les plus intéressantes, à savoir l’analyse des images en temps réel, n’est pas proposée, c’est rageant.
OpenAI a également limité la vitesse de déploiement de certaines fonctionnalités de ChatGPT. Le Mode Vocal Avancé, qui permet de discuter avec l’IA via des interactions vocales naturelles, a été déployé aux États-Unis bien avant d’arriver en Europe. Les régulations européennes, en particulier autour de la reconnaissance émotionnelle et de la collecte des données vocales, ont nécessité des ajustements, et ne fonctionnaient pas en Europe sans VPN pendant plusieurs semaines. De la même manière, la fonctionnalité Mémoire, qui personnalise les échanges en retenant des informations sur les interactions passées, a dû attendre d’être conforme au RGPD avant de voir le jour en Europe. Enfin, l’Analyse Visuelle en Temps Réel, une nouveauté qui permet à l’IA d’interagir directement avec des éléments affichés à l’écran, comme chez Meta, reste indisponible en Europe à ce jour.
Quand je vois dans ces retards une volonté de punir l’Europe qui met parfois elle-même trop de bâtons dans les roues des géants de la tech, suis-je à la limite de la théorie du complot ? Peut-être un peu bien sûr, d’autant plus que, souvent ces limitations ne sont pas limitées qu’à l’Europe, d’autres parties du monde sont-elles aussi servies en retard, et surtout, on ne peut pas dire que Meta est totalement libre de ses mouvements aux États-Unis, un pays qui regarde de près chaque action de Facebook, et limite probablement certaines de ses innovations que l’Europe. Mais c’est peut-être aussi un mélange de tout ça. Ces sociétés sont peut-être bien contentes de prendre comme excuse ces réglementations différentes pour déployer leurs nouveautés plus progressivement, c’est un retour en arrière par rapport à ce qui se faisait ces dernières années, mais c’est plus confortable, plus économique, et permet à ces entreprises de mieux tester ses nouveautés, avant de les lancer à l’international.
Le pire dans tout ça c’est que je suis plutôt favorable à toutes ces réglementations, je considère que les géants de la tech ont du mal à s’autoréguler et à mettre les limitations nécessaires à leurs produits et à leurs innovations pour protéger suffisamment les consommateurs. Mais que voulez-vous, je ne suis pas à une contradiction près.
Innovations high-tech en attente : quand l’Europe freine le déploiement
Vous le savez aussi bien que moi, en 2024, tous les géants de la tech ralentissent ou retardent le lancement de certaines fonctionnalités en Europe. La raison évoquée à chaque fois ? Des régulations strictes qui rendraient la tâche plus compliquée aux marques, contraintes par plus de lois, de règlements et de limitations. Et cette année il y en a eu un paquet.
Apple Intelligence et le Digital Markets Act
Vous n’avez pas pu passer à côté, Apple a annoncé sa suite Apple Intelligence, un ensemble de fonctionnalités intégrées à ses appareils, qui doivent permettre d’optimiser l’expérience utilisateur grâce à l’intelligence artificielle. Son lancement en Europe a été retardé à cause, selon la pomme, des contraintes imposées par le Digital Markets Act, ce règlement qui cherche à réguler les grandes plateformes numériques pour garantir une concurrence équitable et protéger les données personnelles. Apple a dû limiter ses fonctionnalités, en particulier celles impliquant des traitements avancés de données, pour pouvoir les proposer aux utilisateurs européens.
Sauf que très franchement, entre nous, vu la puissance de frappe d’Apple, doit-on vraiment croire qu’ils n’avaient pas les ressources juridiques nécessaires à s’adapter dès le lancement ? À titre personnel, je vois clairement une vengeance d’Apple, qui veut punir l’Europe pour mettre trop souvent son nez dans les affaires d’Apple, comme par exemple avec l’obligation de passer à l’USB-C, probablement un peu plus tôt que prévu pour la marque, ou encore l’obligation de permettre la mise en place de boutiques alternatives en Europe, pour contourner les limitations de l’App Store.
Meta AI freiné par le RGPD
Chez Meta, l’histoire est un peu similaire. La société a lancé son assistant Meta AI aux États-Unis et dans d’autres régions, mais n’a pas pu le déployer immédiatement en Europe. Le problème évoqué ? Des incompatibilités avec le Règlement Général sur la Protection des Données, le RGPD donc. Ce dernier exige que les utilisateurs donnent leur consentement explicite pour que leurs données soient utilisées, ce qui a retardé le lancement en Europe. Meta a donc dû revoir son approche pour s’assurer que son assistant respecte les normes européennes, particulièrement en matière d’entraînement des modèles d’IA sur les contenus générés par les utilisateurs. Les utilisateurs de Ray-Ban Meta en ont d’ailleurs fait les frais, l’IA est arrivée tardivement sur nos lunettes, et encore aujourd’hui, une des fonctionnalités les plus intéressantes, à savoir l’analyse des images en temps réel, n’est pas proposée, c’est rageant.
ChatGPT : des fonctionnalités décalées en Europe
OpenAI a également limité la vitesse de déploiement de certaines fonctionnalités de ChatGPT. Le Mode Vocal Avancé, qui permet de discuter avec l’IA via des interactions vocales naturelles, a été déployé aux États-Unis bien avant d’arriver en Europe. Les régulations européennes, en particulier autour de la reconnaissance émotionnelle et de la collecte des données vocales, ont nécessité des ajustements, et ne fonctionnaient pas en Europe sans VPN pendant plusieurs semaines. De la même manière, la fonctionnalité Mémoire, qui personnalise les échanges en retenant des informations sur les interactions passées, a dû attendre d’être conforme au RGPD avant de voir le jour en Europe. Enfin, l’Analyse Visuelle en Temps Réel, une nouveauté qui permet à l’IA d’interagir directement avec des éléments affichés à l’écran, comme chez Meta, reste indisponible en Europe à ce jour.
Est-ce que je suis parano ?
Quand je vois dans ces retards une volonté de punir l’Europe qui met parfois elle-même trop de bâtons dans les roues des géants de la tech, suis-je à la limite de la théorie du complot ? Peut-être un peu bien sûr, d’autant plus que, souvent ces limitations ne sont pas limitées qu’à l’Europe, d’autres parties du monde sont-elles aussi servies en retard, et surtout, on ne peut pas dire que Meta est totalement libre de ses mouvements aux États-Unis, un pays qui regarde de près chaque action de Facebook, et limite probablement certaines de ses innovations que l’Europe. Mais c’est peut-être aussi un mélange de tout ça. Ces sociétés sont peut-être bien contentes de prendre comme excuse ces réglementations différentes pour déployer leurs nouveautés plus progressivement, c’est un retour en arrière par rapport à ce qui se faisait ces dernières années, mais c’est plus confortable, plus économique, et permet à ces entreprises de mieux tester ses nouveautés, avant de les lancer à l’international.
Le pire dans tout ça c’est que je suis plutôt favorable à toutes ces réglementations, je considère que les géants de la tech ont du mal à s’autoréguler et à mettre les limitations nécessaires à leurs produits et à leurs innovations pour protéger suffisamment les consommateurs. Mais que voulez-vous, je ne suis pas à une contradiction près.