Tomb Raider : le test !
Par Didier Pulicani - Publié le
Le test d'Elodie en vidéo !
Avant de rentrer dans le vif du sujet, Elodie vous propose un p'tit récap en vidéo. C'est parti !
Adieu le 90F, bonjour le 90D !
Lorsque Lara Croft a envahi les écrans, beaucoup étaient encore adolescents, et l'effet
bonnet Eprenait à l'époque tout son sens, les jeux en 3D étant encore bien rares. Bref, la jeune femme était déjà plébiscitée pour sa plastique avant même de faire la culbute dans les temples antiques. Si l'on pourrait logiquement évoquer le sujet du machisme dans les jeux vidéo (c'est très tendance, après le billet de marlard ), je pense que l'erreur que beaucoup de chroniqueurs font régulièrement avec ce jeu, consiste à le réduire à une simple (mais conséquente) paire de seins. Tomb Raider, à l'origine, est tout simplement un excellent jeu d'action, d'aventure et de plateformes à la fois, très travaillé, et pour lequel vous pourriez aisément remplacer la belle brune par n'importe quel héros de Street Fighter.
A force, on s'y attache, à cette petite Lara. La belle a d'ailleurs pris de l'âge, puisque le premier épisode fête actuellement ses 17 ans ! Sur le papier, l’héroïne approcherait donc théoriquement d'une petite quarantaine… Mais la production en a décidé autrement ! A l'image de James Bond, Lara Croft se doit de rester jeune, musclée, débordante d'énergie et surtout, de continuer de plaire aux ados, la cible principale du titre.
En 2014, les cartes graphiques font des merveilles, et je dois dire que le mouvement du personnage est d'un réalisme étonnant : les cheveux sont détachés et flottent avec le vents, les traits du visage, plus fins, donnent de belles expression au personnage, et les mouvement sont d'une fluidité exemplaire. Qu'elle est loin l'époque des polygones taillés à la serpe ! Alors oui, c'est vrai, la belle a perdu une ou deux taille de bonnet, mais rien de bien méchant. D'ailleurs les développeurs n'ont pas ménagé les scènes où Lara s'enfile dans ses couloirs étroits, obligeant la caméra à réaliser un cadrage nécessairement à son avantage. Le public est donc toujours bien défini et même en 2014, Tomb Raider donnera encore quelques arguments de poids à la cause féministe.
C’est pas la Corse, mais il y a de quoi faire !
L'intrigue de ce nouveau Tomb Raider commence par… un naufrage. Rien de tel qu'un bon drame pour amorcer une intrigue ! L'exploratrice et son équipe se retrouvent donc dispersés sur une île après qu'une tempête ait eu raison de leur embarcation. Le jeu démarre d'ailleurs par une assez longue cinématique (alors que les doigts s'impatientent sur la clavier), jusqu'à ce que les développeurs acceptent de nous rendre la main. Et pour être honnête, c'est à ce moment précis que vous prenez votre première claque : il faudra plusieurs seconde avant de réaliser que Lara est en fait déjà sous votre contrôle. La cinématique n'en était, en fait, pas une et vous étiez déjà dans le jeu dès la première seconde de l’animation. Alors certes, des titres comme Crysis, ou FarCry nous avaient habitués aux décors photoréalistes, mais ici encore, il y a de quoi être vraiment bluffé par le moteur graphique dans son ensemble : arbres, animaux, façades rocheuses, cascades, bâtiments, mouvement des personnages… Sur un écran 27" avec une bonne carte graphique, la réalisation est juste… bluffante !
Votre progression se fera donc sur plusieurs partie de l' île, l'idée étant d'aller découvrir ce qui s'y trame tout en apprenant comment prendre en main l'héroïne. Le montée en compétence se fait donc naturellement : au début, vous devrez vous entrainer à chasser des biches et des lapins, puis au fil des heures, vous découvrirez que l'endroit n'est pas seulement un parc animalier. C'est d'ailleurs ce qui permet à l'éditeur d'enrichir les décors : épaves de vieux navire, environnements industriels ou encore des temples datants de plusieurs siècles…. A peine un univers terminé, qu’on replonge dans le suivant, ce qui crée une bonne dynamique dans les environnements, suffisante pour éviter la lassitude.
Un jeu de plateformes, d'aventures, de puzzle ou un FPS ?
Tomb Raider fait pour moi partie des inclassables, cumulant (presque) tous les genres existants.
Dans les premières minutes, le but est de dompter les mouvements de Lara : sauter, chasser, courir, ramasser des objets… le propre du jeu d'aventure. Ensuite, ça se complique un peu, puisqu’il faut apprendre à s’accrocher à des bâtiments, à se récupérer d'une mauvaise glissade, jouer les funambules sur un tronc d'arbre ou -le plus difficile- sauter à bonne distance tout en s'accrochant à l'arrachée à un morceau de rocher. Tous ces éléments vous seront d'une grande utilité pendant les missions, le jeu étant rythmé par un certain nombre de puzzles : déplacer des caisses, tirer sur un cordage, sur des poulies… Mais ne pensez pas pouvoir travailler tranquillement dans votre coin ! L'île est également habitée par d'autres congénères, armés jusqu'aux dents, et ces derniers sont rarement ravis de vous voir débarquer.
La part de
FPSest d'ailleurs assez importante et requiert une bonne habileté sur ce titre. Ça commence avec l'arc, qui sert d'abord à venir à bout des meutes de loups, pour être également utilisé à bonne distance, lorsque vous souhaitez éliminer un ennemi sans rompre le silence. Car des armes à feu, il y en a ! Pistolet, fusil à pompe, mitraillette… Il conviendra d'ailleurs de choisir la bonne si vous ne voulez pas finir au fond d'un ravin ! C'est justement à ce moment précis que vos aptitudes dans les jeux de tir viendront vous sauver la mise. Si les ennemis n'ont pas un QI beaucoup plus élevé que ceux de Call Of Duty, le promiscuité des décors et le nombre d'individus obligent parfois à sacrément ruser pour en venir à bout. Un petit mot sur les quelques
Boss, qui vous obligeront à manier à la fois les techniques d'évitement tout en ne perdant pas la cible des yeux… Même avec un peu d'expérience, on s'y reprend souvent à deux fois !
Trop linéaire ?
Le concept de Tomb Raider n'a pas beaucoup évolué depuis le premier opus : l'histoire est déjà écrite, et votre rôle consiste à en assurer la progression. Le jeu est donc tout aussi linéaire que les précédents : pour arriver à l'étape C depuis l'étape A, le passage par B est obligatoire. D'ailleurs, il est rare qu'on se perdre au milieu de la jungle ou entre deux montagnes, tout est fait pour que vous sachiez parfaitement où aller. Si ce type de gameplay est à la mode (Crysis, Uncharted & co), c'est parfois frustrant : on aimerait aussi pouvoir explorer les mondes plus en profondeur et que chaque nouvelle
quêtene soit pas forcément dépendante de la précédente. Si vous avez déjà joué à Mafia, GTA, Driver ou à FarCry, ces titres réussissent bien mieux à mixer les
mondes ouvertset les scénarios, avec des scénarios plus linéaires.
Heureusement, avec une âme d’explorateur, il est assez plaisant de dénicher les missions
optionnellesqui se cachent un peu partout. La plupart du temps, il s'agit d'aller découvrir un tombeau et d'en récupérer des items. Cela permet aussi de souffler un peu, tant les missions demandent de l'attention (je vous conseille d'ailleurs de ne pas finir le jeu sur 3 jours, au risque de se faire éclater le cerveau).
Le titre propose également un mode multi-joueur (vous pouvez rejoindre ou héberger des parties, publiques ou privées, mais uniquement entre joueurs Mac), ce qui peut éventuellement vous occuper quelques heures une fois le jeu terminé. Le petit côté fun, c'est que vous pouvez choisir des personnages différents, et vous avez accès à quelques niveaux inédits, mais beaucoup trop petits. Il y avait certainement quelque chose à faire en multi, mais pas avec de la castagne sur 10m2. Par ailleurs, si des armes comme l'arbalète peuvent être utilisables contre l'IA, c'est beaucoup plus discutable en mêlée. Bref, à tester pour le fun, mais vous ne vous y éterniserez pas !
Précision importante : le multi n'est pas disponible sur le jeu distribué sur le Mac AppStore. Il faudra attention la version distribuée en boutique (ou sur Steam) le 30 janvier prochain.
Trop facile ?
La dernière critique qui revient souvent, concerne la difficulté. Trop facile, ce nouveau Tomb Raider ? Comme nous l'évoquions encore récemment, l'homme moderne (même adolescent) n'a plus 20H par jour à passer sur un jeu pendant 3 mois, comme c'était le cas dans les années 90. Dès lors, il faut que les 2H qu'on lui consacre de temps en temps ne soient pas trop frustrantes. C'est tout à fait dans cet esprit que s'inscrit ce nouvel opus, qui n'est pas pour autant enfantin. Certaines scènes d'actions requièrent beaucoup de précision et d'enchainements (sans compter les fameux QTE). Les boss sont également assez costauds (ceux avec les boucliers sont particulièrement difficiles à terminer). Le titre propose également plusieurs phases de combats très intenses, face à des armées de plusieurs dizaines de bots enragés. Enfin, histoire de stimuler votre matière crise, les puzzles sont parfois loin d'être évidents. Mais seuls quelques uns demandent réellement plus de cinq minutes de réflexion, et il aurait été judicieux de les corser un peu.
To Croft or not To Croft ?
Très franchement, cela faisait un petit moment que je n'avais pas vraiment pris mon pied sur un Tomb Raider. Le jeu est magnifique (mais vraiment), avec une durée de vie correcte et une intrigue qui ne vous lâche pas. Après avoir entamé les premiers niveaux, on a immédiatement envie de continuer, comme lorsqu'on se lance dans la série Walking Dead. Le jeu mixe assez bien aventure, jeu de tir, puzzles et plateformes, même pour qui ne serait pas expert dans chacun de ces domaines. C'est d'ailleurs là une des grandes réussites de la série, et de cet épisode en particulier.
Où acheter ? Quelle config ?
Le titre est disponible Tomb Raider (attention, sans multi-joueur)
Et niveau fluidité ?
Vous trouverez ci-dessous la configuration minimale, en apparence assez modeste. Nous avons testé le jeu sur plusieurs machines récentes. Très franchement, Tomb Raider n'est pas très fluide sur les HD 4000 et l'on vous recommandera un Mac assez récent (2 ans maxi), avec une carte graphique dédiée, pour vraiment en profiter. Même avec la HD 5000, c'est vraiment pas terrible, sauf à faire de grosses concessions visuelles.
Sur les derniers MacBook Pro Retina (haut de gamme), le titre n'est vraiment fluide qu'en 1280. Déjà, en 1680, ça commence à ramer sec. Si vous jouez sur le 27" d'Apple, oubliez la résolution native. Sur un MacBook Pro classique muni d'une Radeon 6750M (512Mo), on a été assez déçu en 1280 : c'est jouable, mais autour de 30FPS maxi. Et dans les combats, il faudra même descendre encore un peu les détails...
En revanche, sur le dernier Mac Pro (modèle à 4 coeurs), vous pouvez pousser les détails à fond en 2560, notre petite Lara n'en sera que plus belle et autour de 50FPS. Il en sera de même sur les iMac récents munis de cartes haut-de-gamme (avec les GeForce 680/780 de préférence) qui gèrent assez bien les grosses résolutions.
Quelques benchs
Nous avons rajouté (24/01/2013) quelques benchs de plusieurs machines que nous avons sous la main : les derniers Mac Pro, un MacBook Pro Retina 15" (toutes options), un iMac (2013) également toutes options ainsi qu'un MacBook Pro Core i7 plus ancien (avec la Radeon HD 6750M 512 Mo)
En résolution maximale (celle d'un 27" Apple), le jeu se comporte plutôt bien sur l'iMac et les Mac Pro, mais s'avère totalement injouable sur le MacBook Pro Retina :
En réduisant un peu la résolution (1280x720), le titre est cette fois assez fluide sur notre MacBook Pro Retina. En revanche, c'est beaucoup moins confortable sur notre
vieuxMacBook Pro 2.2 GHz Core i7 avec sa 6750M, qui est souvent sous les 24FPS :
N'hésitez pas à nous donner vos retours dans les réactions, histoire d'avoir le maximum de configurations différentes !