Stupide, stupide xBox !
Par Arnaud Morel - Publié le
Assez passionnante contribution, carrément décapatante même, que celle de Nat Brown, l'un des fondateurs du projet xBox chez Microsoft. L'homme n'y va pas par quatre chemins pour démonter, dans les grandes largeurs, l'éco-système xBox et les errances de gouvernance de Microsoft, en estimant, en substance, qu'avec de telles buses, Apple a les portes grandes ouvertes pour prendre le contrôle du salon et en bouter les acteurs du monde console.
La xBox, pourtant, est une console à succès.
Mais depuis 5 ans, Nat voit le tableau se détériorer à toute vitesse.
La dernière erreur est plus stratégique encore : croire que transformer la xBox d'une console de jeux en un système de divertissement familial revitalisera le monde xBox.
Son problème c'est d'attirer des développeurs, notamment cette masse de petits programmeurs qui font le succès des plateformes comme iOS ou Android.
Et il y a un second problème. Le système d'exploitation et l'entière expérience utilisateur, passés les deux premiers écrans d'accueil, sont mal pensés, lents, de la merde. Et Nat s'amuse à décrire les nombreuses aberrations qui parsèment l'expérience utilisateur. Deux d'entres-elles illustrent cet article.
Car face à cet écosystème peu attrayant, faiblement rentable pour les développeurs, et malgré les 76 millions de clients xBox, la concurrence, en face, chez Apple surtout, possède une machinerie très bien huilée, un App Store quasi mondial qui est le plus rentable du moment, et une expérience utilisateur très travaillée.
En clair, si, avec de telles armes, Apple devait se lancer, comme on lui en prête l'intention, plus fermement à la conquête du salon des ménages,
D'ailleurs, conclu-t-il, il n'y a pas besoin d'être devin pour s'en apercevoir, les chiffres actuels disent déjà les choses assez clairement.
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La xBox, pourtant, est une console à succès.
14 ans après, au terme d'interminables querelles internes sans intérêt, avoir vendu à Bill le projet d'un produit séduisant et lucratif destiné au salon des particuliers, je suis toujours étonné de voir jusqu'où ce produit est allé, combien d'unités sont en service,comment il a détruit ses compétiteurs dans le monde des consoles, comment la marque a profité et grossi et quel niveau les jeux ont atteints. Le parc de xBox en service est aujourd'hui estimé à 76 millions d'unités.
Mais depuis 5 ans, Nat voit le tableau se détériorer à toute vitesse.
Confit dans son succès passé,
échouant à innover ou à capitaliser sur les innovations comme Kinect,
vantant des succès stratégiques là où il n'était question que d'erreurs plus grosses encore de vos concurrents - oui, Sony et Nintendo, vous êtes, j'en ai peur, des concurrents vacillants, Microsoft fait
pitié à regarder.
La dernière erreur est plus stratégique encore : croire que transformer la xBox d'une console de jeux en un système de divertissement familial revitalisera le monde xBox.
Cette idée du divertissement familial, de la xBox comme élément du salon dépassant le cadre du jeux a toujours été celle de ce projet ; fournir plus de contenu et de meilleure qualité a toujours été le but poursuivi. Pour nécessaire que soit, donc, cet élargissement de l'offre, ce n'est vraiment pas là que se situe le problème de la xBox.
Son problème c'est d'attirer des développeurs, notamment cette masse de petits programmeurs qui font le succès des plateformes comme iOS ou Android.
Pourquoi ne puis-je pas décider, demain, de lancer un jeu pour xBox, en utilisant pour 100 $ d'outil, mon PC personnel et testant celui-ci sur mac xBox ou celle de mes potes ? Pourquoi je ne peux pas le vendre ensuite, dans une boutique qui fonctionne, où je donnerai 30% de mes bénéfices, et gagnerai bien ma vie si mon jeu est bon ?
Et il y a un second problème. Le système d'exploitation et l'entière expérience utilisateur, passés les deux premiers écrans d'accueil, sont mal pensés, lents, de la merde. Et Nat s'amuse à décrire les nombreuses aberrations qui parsèment l'expérience utilisateur. Deux d'entres-elles illustrent cet article.
Ce sont les deux fronts sur lesquels Microsoft doit se battre s'il ne veut pas perdre la bataille du salon, assène Nat.
Car face à cet écosystème peu attrayant, faiblement rentable pour les développeurs, et malgré les 76 millions de clients xBox, la concurrence, en face, chez Apple surtout, possède une machinerie très bien huilée, un App Store quasi mondial qui est le plus rentable du moment, et une expérience utilisateur très travaillée.
En clair, si, avec de telles armes, Apple devait se lancer, comme on lui en prête l'intention, plus fermement à la conquête du salon des ménages,
elle tuerait la PlayStation, la Wii-U et la xBox, estime-t-il
D'ailleurs, conclu-t-il, il n'y a pas besoin d'être devin pour s'en apercevoir, les chiffres actuels disent déjà les choses assez clairement.
Alors que l'Apple-TV n'est même pas encore une console ouverte aux programmes il s'en est vendu 5,3 millions en 2012, en progression annuelle de 90 %. En face, il s'est vendu 9 millions de xBox, un déclin annuel de 60 %.
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