RAGE, dans l'enfer du Wasteland
Par Arnaud Morel - Publié le
First Person Shooter(FPS), d'id est un vrai événement ludique : le titre utilise un nouveau moteur graphique - l'id Tech 5 - spécialement conçu pour exploiter des textures gigantesques (alias
MegaTexture) et permettre de constituer des mondes virtuels plutôt immenses. Et de fait, rage vous emmène explorer de vastes univers, dans le genre sombres, poussiéreux et hostiles. Quand vous entrez dans le Wasteland, vous en sortez toujours les bottes crottées et éclaboussées de sang.
Wasteland, ton univers impitoyable
Quand vous sortez de votre Arche - un vaisseau destiné à assurer la survie de l'espèce humaine, le réveil est douloureux. Du monde que vous connaissiez ne subsiste rien. Autour, tout n'est que roche, poussière et détritus. Je vous le dis, c'est pas joli le monde post apocalyptique.
Heureusement, vous apercevez un campement, un peu miteux, qui vous accueille relativement chaleureusement. L'autochtone est du genre négligé et bourru. Pour dérider votre hôte, rien de tel qu'aller récupérer des cochonneries du monde d'avant, si possible dans un endroit infesté de mutants. C'est que forcément, avec l'atmosphère suffocante du Wasteland, le local est comme poussé à la mutation génétique. Et de pas bavard, il vire alors franchement hostile, affichant un goût prononcé pour la tentative homicide à votre endroit, voire pour le steack saignant extrait à vif de votre séant. Oui, ça fait mal.
L'avantage quand on tente de vous tuer, c'est que vous devenez méfiant. Dans le Wasteland, méfiant c'est bien, méfiant et rapide, c'est mieux. Et précis aussi. Tandis que vous arpentez l'endroit, vous restez confronté à la pénurie d'armement - chaque balle compte - tandis que vos contempteurs semblent disposer d'un arsenal illimité. C'est pas très juste. heureusement, quand même, vous êtes du genre inventif, susceptible de fabriquer des petites bombes artisanales à partir d'un peu d'essence, de deux trois chiffons cradingues, ou d'une boite de clous. Mc Gyver n'a qu'à bien se tenir.
Le Wasteland a beau être un repaire de bandits, on s'y amuse plutôt bien. Très vite, vous trouvez votre petit troquet préféré où vous pourrez vous rincer le gosier, jouer un peu aux cartes ou faire du plat à la faune locale. Incidemment, il y a toujours des services à rendre, contre une petite recette magique ou deux ou trois billets. Dans le futur, comme dans le passé, mieux vaut être motorisé pour escompter gagner sa croute. Ceci dit, une fois équipé, on voit vite du pays. Une épave à visiter, dans ce canyon, une ville fantôme plutôt gluante, plus loin, ou une prison de l'Autorité.
Ceux là, d'abord, on n'y prend pas garde. Mais rapidement, on comprend que l'Autorité, pour prétendre dominer le Wasteland, n'est pas du genre maman gâteau, mais plutôt père fouetard, à vague tendance fasciste. Et d'ailleurs, comme vous êtes un peu anarchiste, vous n'aller pas tarder à faire le coup de point et va savoir,
sous les pavés, la plage?
Vive la diversité
Outre vos missions à vocation pécunière, vous allez être amené à faire montre de vos talents de pilote, à travers des combats entre voitures dans le Wasteland, ou des courses organisées au sein des diverses villes que vous habiterez. Plutôt marrantes, ces phases de pilotage sont assez récurentes durant le jeu. Dommage, si la sensation de vitesse est bien rendue, l'animation des véhicules laisse un peu à désirer. On a l'impression qu'ils flottent sur le sol.
Les phases de combat sont autrement convaincantes. Dans ce domaine, rage frise le sans faute. Confronté à une attaque, vos ennemis vont réagir, assez intelligemment, et de manière variée selon leur tribu ou leur race. Les mutants sont les plus idiots. Ils foncent droit vers vous, à mains nues, armés de haches ou façon kamikaze, avec ceinture d'explosifs. D'autres groupes sont moins primitifs. Les méca sont plus prudents, fortement protégés d'armures et assez doués pour le combat collectif. Les forces de l'Autorité sont les meilleurs soldats. Ils progressent de concert, couvrant les angles, s'abritant derrière des boucleirs ou tirant, tête cachée, simplement en surélevant leurs armes. Du coup, les bagarres sont rarement monotones et progresser n'est jamais facile.
Un petit clin d'œil sympa à RAGE iOS : durant la progression, vous allez participer à un tournage pour le fameux show télévisuel BASH TV.
La diversité des tribus témoigne de la richesse du scénario. À travers votre quête, vous allez observer nombre d'individus différents et être initiés aux mystères (voire aux langues) de certaines tribus hostiles. Vous croiserez même à l'occasion des monstres de la taille d'un immeuble. Soyons honnête quand même : votre vocation d'ethnologue est largement contrariée par l'aggressivité des locaux.
Beau, mais lourd
rage est un superbe jeu. L'intrigue est dense, le scénario assez riche. Les univers à explorer nombreux et vastes, les missions variées. Au total, et à un niveau adapté au joueur, comptez une bonne douzaine d'heures pour finir l'intrigue principale. Mais la durée de jeu est plus que doublée si vous cherchez un peu des missions au sein des villes où vous séjournez.
L'ambiance sonore n'est pas en reste, et est absolument excellente. De même, la progression donne lieu à de nombreux moments quasi cinématographiques au fur et à mesure que se dévoile l'histoire.
Le moteur graphique id Tech 5 fait merveille pour reconstituer de vastes environnements mais il se montre aussi très gourmand, et pas sans défaut. Pour fonctionner, RAGE exige au minimum l'une des cartes raphiques suivantes :NVIDIA GeForce 8800, 9600, GT 120, 330M, ATI Radeon HD 3870, HD 4670, HD 4850, HD 5670, HD 5750, HD 5770, HD 5870, HD 6750M, HD 6630M, HD 6970M ou Intel HD Graphics 3000. Les chipsets graphiques ne sont pas supportés (du GMA 950 au GMA X3100). Le titre exige un processeur Core2duo à 2,5 GHz et 4Go de mémoire. Sur un iMac quad core i7 2,8 GHz (2010) avec une carte ATI Radeon HD 4850 512 MB le jeu est très fluide mais pas à la résolution native de l'écran 27", où le nombre d'images par seconde descend en dessous de l'acceptable.
Même avec cette configuration musclée, RAGE est lourd et le moteur affiche quelques défauts. L'un est assez notable : les textures se chargent au besoin, impliquant, par moment, une espèce d'effet de mise au point pas très agréable. De même, lors de changement de résolutions, quelques artéfacts sont apparus, nécessitant le redémarrage du jeu.
Recommandé !
Sorti des exigences matérielle et pour le joueur éligible, RAGE est une formidable réusssite. Avec une progression dont la linéarité est en partie gommée, une richesse d'univers, de peuplades et de situation considérable et une intrigue assez riche, le nouveau né d'id met la barre ludique assez haut !
rage est vendu 31,99 € sur le Mac App Store ou sur PrixMac.com